Recouverte de forêt tropicale dense et luxuriante, la région du Petén, difficile d’accès, occupe plus du tiers du Guatemala, au nord. Sanctuaire de vie sauvage menacé par le déboisement, la région est aujourd’hui en partie protégée grâce à la création de la Biosphère Maya dans sa partie nord. Berceau de la civilisation maya, le Petén renferme aujourd’hui les plus étonnants sites archéologiques de Méso-Amérique, en particulier Tikal.
Flores et Tikal
Située sur les rives du lac de Petén Itzá, en plein cœur de la jungle du Petén, la ville de Flores est une excellente base pour se rendre au mythique site archéologique de Tikal.
Flores et ses environs
Capitale du Petén, Flores est une petite bourgade bâtie sur une île du lac de Petén Itzá et reliée par une digue au village côtier de Santa Elena. Jouissant de splendides vues sur le lac, elle constitue un lieu de séjour agréable et permet de se rendre pour la journée au site de Tikal (50 km au nord), où les possibilités d’hébergements sont réduites. On peut également y découvrir les charmes du lac de Petén Itzá et de ses environs. Santa Elena, la ville attenante, ne présente pas d’intérêt particulier, mais dispose de nombreuses banques, agences de voyages et hôtels.
Lac de Petén Itzá
Des excursions peuvent être réservées auprès d’une agence à Flores ou El Remate.
Une promenade en lancha (barque à moteur) est un moyen idéal pour explorer les trésors cachés de ce lac aux eaux calmes et miroitantes. On y découvre notamment le zoo de Peténcito, situé sur une petite île offrant un beau panorama, ainsi que les villages typiques du Petén, de San Andrés et de San José, sur la rive nord du lac. La population y est encore en majorité maya, contrairement à Flores. En poursuivant sur le río Ixpop, à proximité du village d’El Remate, on peut en outre observer les innombrables variétés d’oiseaux qui peuplent ses rives.

Nord de l’Acropole prise depuis le centre © Dennis Jarvis
Lac de Petén Itzá
A 2 km au sud de Santa Elena. Ouvert tlj de 8 h à 17 h. Entrée payante.
Ces grottes creusées dans le calcaire sont célèbres notamment pour leurs formations étranges, qui évoquent des silhouettes d’animaux. On peut s’y rendre à pied depuis Flores par une agréable promenade en bord de lac.
Suivez le guide !
Prévoyez une excursion de plusieurs jours dans la jungle, accompagné d’un guide. Vous trouverez toutes sortes de formules auprès des agences de Flores, de l’aventure en hamac au séjour en éco-lodge de luxe.
El Remate
Au bord du lac de Petén Itzá, à 35 km au nord de Santa Elena, sur la route de Tikal.
Ce petit hameau traditionnel est de plus en plus populaire auprès des touristes qui apprécient son côté sauvage, au bord de l’eau, et sa proximité avec le site de Tikal. Une petite plage permet de se baigner et de louer des canoës. Quelques boutiques d’artisanat proposent par ailleurs des sculptures sur bois, tradition artisanale du village.
Biotopo Cerro Cahuí
A 2 km à l’ouest d’El Remate. Ouvert tlj de 6 h à 16 h. Entrée payante.
Au cœur de la forêt tropicale humide, cette petite réserve naturelle permet d’observer une flore variéeconstituée d’acajous, sapotilliers, fougères arborescentes, orchidées, etc., ainsi qu’une faune abondantetypique du Petén (singes-araignées, singes hurleurs, tatous, jaguars, ratons laveurs, etc.). On dénombre en outre plus de 400 espèces d’oiseaux. Du sommet de la colline qui surplombe la réserve, la vue sur le lacest imprenable.
Tikal
A 50 km au nord de Flores. Ouvert tlj de 6 h à 17 h. Entrée payante.
Au cœur d’une jungle épaisse et luxuriante se dressent les gigantesques pyramides de Tikal, qui s’élèvent au-dessus de la canopée, au milieu des singes hurleurs et des oiseaux enchanteurs. L’immensité du site et l’architecture saisissante de ces constructions en font l’un des plus importants sites mayas, comparable à Chichén Itzá (Mexique) ou Copán (Honduras). Mais sa particularité réside surtout dans sa situation au cœur de la jungle, qui lui confère un charme incomparable.
Gran Plaza et ses alentours
Avant d’arriver sur la Gran Plaza, la visite débute par la place Est, où se trouvent notamment les ruines d’un jeu de balle et du temple de Teotihuacán, décoré de statues des divinités Tlaloc et Quetzalcóatl (serpent à plumes). La Gran Plaza constitue le cœur de la cité, centre cérémoniel où se regroupait la population pour assister notamment aux sacrifices. A l’est de la place se dresse le majestueux temple I (44 m), sous lequel a été découverte la tombe du roi Ah Cacao, richement parée de bijoux de jade et d’offrandes. Au sommet, dont l’accès est désormais interdit, une plateforme abrite trois petites salles autrefois décorées d’un superbe linteau en bois sculpté, aujourd’hui exposé au musée de Bâle. En face, le temple II (38 m), tout aussi spectaculaire, fut élevé en l’honneur de l’épouse d’Ah Cacao. On peut y monter et jouir d’une vue imprenable sur l’ensemble de la Gran Plaza. L’acropole Nord, vaste ensemble architectural devancé par deux rangées de stèles, renfermait de nombreuses tombes de grands prêtres et de souverains de la cité. Deux énormes masques de Chac, dieu de la pluie, y ont été découverts et sont aujourd’hui abrités par des toits. Au sud de la place se trouve l’Acropole centrale, enchevêtrement de cours et de petits bâtiments qui devait servir de palais aux nobles de Tikal. Juste derrière se dresse la haute silhouette du temple V (58 m), construit vers 700 apr. J.-C.
El Mundo Perdido et ses alentours
A 400 mètres au sud-ouest de la Gran Plaza.
Du temple V, on poursuit le sentier jusqu’à un lieu appelé « Mundo Perdido » (monde perdu), dont la Grande Pyramide (32 m) constitue le principal édifice. Dotée d’un escalier de chaque côté, elle était autrefois surmontée d’un temple et servait peut-être d’observatoire astronomique. Du sommet, la vue sur la jungle, d’où émergent les silhouettes des temples, est époustouflante. Au nord, le temple III (55 m), recouvert de végétation, donne une idée de l’état du site lors de sa découverte par les archéologues. Erigé en 741, le temple IV, partiellement dégagé de la végétation, culmine à 64 m. On peut y monter par une succession d’escaliers en bois qui offrent à l’arrivée la plus éblouissante des vues du site.
Suivez le guide !
Essayez de dormir au moins une nuit dans l’un des hôtels au pied de Tikal. Vous pourrez ainsi être sur le site dès l’aube, pour mieux observer la nature sauvage et y rester jusqu’au magnifique coucher du soleil.
Musées
A l’entrée du site. Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 17 h, week-end jusqu’à 16 h. Entrées payantes.
Tikal dispose de deux petits musées. Le plus grand, le museo Lítico, situé dans l’enceinte du centre des visiteurs, présente des stèles et sculptures trouvées sur le site ainsi qu’une intéressante maquette reconstituant la cité à l’époque classique (VIIIe s.). Le museo Tikal, à proximité de l’hôtel Jungle Lodge,expose notamment les offrandes de la tombe d’Ah Cacao, trouvée sous le temple I : bijoux en jade, os gravés, coquillages, céramiques, etc.
Uaxactún
A 23 km au nord de Tikal. Entrée libre.
Cette cité anciennement rivale de Tikal, qui la conquit et l’assujettit dès le IVe siècle, présente d’intéressants vestiges de temples, jeux de balle et stèles gravées, enfouis dans la jungle. Parmi les six groupes d’édifices partiellement dégagés, le plus intéressant est le temple E-VII, dont les fondations sont particulièrement anciennes (2000 av. J.-C.).
Tikal : cité rayonnante de l’ère classique
La présence maya sur le site remonte aux alentours de 700 av. J.-C., mais les premières constructions ne furent érigées que vers 200 av. J.-C. Vers 250 apr. J.-C., le règne du grand roi Yax Moch Xoc permit à Tikal d’atteindre un large rayonnement culturel, religieux, et commercial. Au VIe siècle, la population de la cité atteignait ainsi plus de 100 000 habitants. En 562, Tikal fut cependant battu par la cité voisine, Caracol, qui assujettit la ville pendant plus d’un siècle. Ce n’est que vers 700 qu’un nouveau roi puissant, le fameux Ah Cacao (682-734), restaura la puissance militaire de Tikal et fit bâtir d’imposants édifices, qui sont pour la plupart ceux que l’on observe aujourd’hui. Dès 900, le déclin de Tikal fut aussi brusque qu’inexplicable, comme pour le reste de la civilisation dans les basses terres.
Au sud du Petén
En quittant Flores vers le sud, deux routes s’enfoncent dans la jungle. L’une part vers l’est et Río Dulce, et mène à Poptún, halte plaisante en pleine nature. L’autre part vers le sud-ouest, et permet de rejoindre la ville de Sayaxché, au bord du río de la Pasión, voisine de plusieurs sites mayas qui méritent le détour.
Poptún
A 113 km au sud-est de Flores et à 100 km au nord-ouest de Río Dulce.
Ce gros village proche de la frontière avec le Belize constitue une étape agréable sur la route vers la côte caraïbe. Poptún est particulièrement prisé des voyageurs pour le ranch de Finca Ixobel, tenu par des Américains, qui accueillent les touristes sur leur propriété et proposent différents types d’hébergements (camping, hamac, dortoir ou bungalow), ainsi que de nombreuses activités pour découvrir la région et se détendre : baignade, promenades à cheval, randonnée, visites des grottes alentour, missions de volontariat, etc.
Sayaxché et ses environs
A 61 km au sud-ouest de Flores.
Ce village perdu en pleine jungle est situé à proximité de plusieurs sites archéologiques de la région, en particulier Ceibal, site romantique au bord du río de la Pasión, et Dos Pilas.
Ceibal
A 18 km à l’est de Sayaxché. Réserver l’excursion auprès d’un tour-opérateur à Sayaxché.
Ce site aujourd’hui enfoui en pleine jungle est resté d’importance mineure pendant toute la période classique, et connut son essor à la période postclassique. Ceibal présente aujourd’hui de petits temples,pour beaucoup encore enfouis sous la végétation, ainsi que de magnifiques stèles sculptées et bien conservées. Le voyage en bateau sur le río de la Pasión, qui borde le site, ainsi que la marche dans la jungle, constituent des moments magiques qui justifient à eux seuls l’excursion.
Dos Pilas
A 17 km au sud de Sayaxché.
Dos Pilas désigne un ensemble de petits sites comprenant notamment Arroyo de Piedra, la Amelia et Tamarindito, répartis sur une surface d’environ 15 km2. Le site de Dos Pilas en lui-même était une base militaire maya d’où les assauts vers les ennemis voisins étaient lancés. Le site présente aujourd’hui quelques beaux autels, un jeu de balle, ainsi que les restes d’un escalier gravé de glyphes, dont les inscriptions laissent penser que les fondateurs de Dos Pilas venaient de Tikal.