La capitale

Egypte, le Caire, vue depuis la Cairo Tower

Egypte, le Caire, vue depuis la Cairo Tower

Le Caire - Mosquée El-Azhar

Le Caire – Mosquée El-Azhar

Al Qahira « la Victorieuse » mais aussi Oum-ed-Dounia « la mère du monde », le Caire dont la population atteint 16 millions d’habitants, est la plus grande métropole d’Afrique, cité orientale et occidentale à la fois. Elle a fêté son millénaire en 1969. S’étendant sur les deux rives du Nil, grande capitale du monde arabe, elle possède les plus beaux ensembles d’architecture du monde islamique. Elle n’a cessé de se déplacer, remontant du sud vers nord, par suite d’une démographie galopante. La « cité des Morts », aujourd’hui envahie par les vivants qui ne savent où se loger, son urbanisation est anarchique avec de vieux quartiers pittoresques. La ville a su conquérir les sables du désert, ce qui en fait une cité extrêmement poussiéreuse enfin, elle est traversée par le Nil qui, après plus de 6 000 km, y trouve toute sa plénitude avant de se diviser pour former le Delta. 
Le Caire est la capitale politique et administrative de l’Égypte. Elle s’est dotée depuis 1987, d’un métro, réalisé en coopération avec la France. Il comprend aujourd’hui 3 lignes. 
Elle est la plus belle ville d’art islamique du monde; elle le doit à une brillante floraison d’oeuvres architecturales s’étendant sur douze siècles: on y dénombre plus de quatre cents monuments historiques classés. Depuis les murailles septentrionales de la cité fatimide, d’une grandiose austérité, jusqu’à la limite méridionale de la ville, c’est un défilé harmonieux de mosquées, qui se termine en apothéose avec les puissants remparts de la mosquée du sultan Hassan, face à la Citadelle.
Le Musée égyptien abrite une des plus grandes collections du monde de l’art égyptien dont notamment l’or de Toutankhamon et les célèbres momies. 
Le vieux Caire avec le souk Khan el Khalili est un excellent point de départ pour explorer les vieux quartiers. Fondé par un émir mamelouk en 1382, le khan, le caravansérail, accueillait des marchands turcs. Le musée copte et les églises permettent de découvrir l’histoire de cette branche du christianisme oriental. Le 7 Janvier la population copte fête Noël. 
Le Caire médiéval avec ses mosquées et sa citadelle construite par Saladin est le lieu de promenade favori des cairotes le vendredi, jour de repos et de prière. La Cité des Morts, cimetière musulman, est aujourd’hui le refuge de la population cairote la plus déshéritée. Source de l’Égypte pharaonique, les trois célèbres pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos du plateau deGuizeh sont gardées par le terrible Sphinx, représentation de Khéphren, qui veille sur la nécropole et les temples de granit.
Au sud du Caire, le site de Memphis, vaste nécropole pharaonique, avec le colosse de Ramsès II et le site de Saqqarah, la plus vaste nécropole d’Égypte, s’étend sur huit kilomètres de long. La pyramide à degrés du roi Djéser, oeuvre d’Imhotep, premier architecte connu de l’histoire, se dresse parmi les mastabas, tombes des hauts fonctionnaires. 
Le Grand Caire, selon l’expression des voyageurs européens, fut dès sa création une capitale politique. Foyer du shiisme, il inquiétait le monde sunnite, et une sorte de cordon sanitaire tenta de restreindre son influence. Aussi, bien des rivales existaient : Bagdad, le vieux pôle de l’Islam, qui avait supplanté Damas ; Cordoue, dispensatrice d’une civilisation hors de pair. Au XIVe siècle, sous les sultans mamlouks, Le Caire devient métropole universelle, tout en demeurant un centre de culture, et reste, par sa prospérité commerciale, le point de mire de l’Europe. C’était le 6 juillet 969: les quartiers furent distribués entre les corps de troupe dix mois plus tard. La nouvelle cité se développait entre le minaret sud de la mosquée d’al-Hakim et la porte Zuwaila; à l’ouest, elle ne s’étendait pas au-delà du canal du Caire, aujourd’hui disparu, mais dont une rue porte le nom et rappelle le cours; ses confins correspondaient, à l’est, aux limites actuelles. Les murailles extérieures étaient bâties en briques crues, et leur largeur au sommet laissait passer deux cavaliers de front. On entreprit sur-le-champ la construction d’un palais royal et, le 4 avril 970, on posait la première pierre de la mosquée al-Azhar, achevée le 22 juin 972. Un second palais fut érigé à l’ouest du précédent, sur l’ordre du calife Aziz (976-996). Les deux édifices étaient séparés par une esplanade devenue célèbre dans le monde musulman sous l’appellation de « Place entre les deux palais », où dix mille hommes de troupe pouvaient évoluer. Ces deux palais califiens, meublés avec magnificence, ont disparu et fait place à d’autres édifices, dès le XIIIe siècle, sur l’initiative des sultans mamlouks. Mais on a retrouvé de splendides bois sculptés, que le musée d’art islamique du Caire a recueillis. Ces boiseries, justement fameuses, offrent, dans des compartiments, une collection de scènes dont le voisinage surprend: chasses, séances de musique et de danses, beuveries. Certains médaillons représentent des groupes de bêtes affrontées, les unes figées dans des postures d’un calme serein, la plupart des autres traitées avec un sens aigu du mouvement. Le rythme général est dû à l’alternance de petits polylobes et d’hexagones oblongs. Ce contraste de la répartition va de pair avec l’harmonie des figurations qui se répètent symétriquement, à droite et à gauche d’une scène centrale. Les sculpteurs de ces boiseries ont créé des tableaux pleins d’exubérance et d’une beauté presque sensuelle. 
Deux relations de voyage permettent encore aujourd’hui de s’extasier sur le luxe de ces châteaux, celle du Persan Nasir-i-Khusrau, qui séjourna au Caire en 1046, et celle, enthousiaste, des ambassadeurs du roi Amaury Ier, qui furent reçus à la cour fatimide en 1167. À la fin du XIe siècle, la première enceinte fut remplacée par de solides murailles en pierre de taille. Les trois portes monumentales qui ont survécu font apparaître une technique parfaite; ce sont: au sud, le Bab Zuwaila; au nord, le Bab al-Nasr et le Bab al-Futuh. Elles évoquent les portes romaines, le Bab al-Nasr surtout, doté de saillants carrés en pierres d’appareil, de moulures et de modillons. Cette porte est reliée à la muraille par un chemin de ronde intérieur. L’ensemble est constitué de voûtes en plein cintre, de voûtes en berceau, de voûtes à moulures multiples ainsi que de coupoles sur pendentifs. Les deux portes septentrionales sont surmontées d’une chambre de tir et pourvues d’un emplacement de herses. Outre ces trois portes, quelques beaux monuments de cette période ont subsisté: les mosquées al-Azhar, al-Aqmar, de Salih Talaï et d’Ibn Tulun, ainsi que les ruines de la mosquée d’al-Hakim. La mosquée d’Ibn Tulun, englobée depuis longtemps dans le périmètre de la ville, émeut par sa sobriété et sa vigueur; l’édifice exprime avec force la gravité de la foi islamique; la simplicité du plan n’a pas empêché l’architecte de jouer du contraste que la lumière de la cour fait avec la pénombre des nefs, cette dernière accentuée par la masse des piliers. Déjà compensée par les fenêtres qui semblent les alléger, la sévérité des arcades est encore atténuée par la frise des rosaces qui couronne le sommet des murs. Le curieux minaret de cette mosquée, avec escalier hélicoïdal, a été érigé à la fin du XIIIe siècle; il rappelle le campanile originel.
Le fleuron de la dynastie fatimide reste la mosquée al-Azhar. Le monument, transformé en université théologique et agrandi, est une sorte de musée d’architecture et de décoration: immense assemblage d’arceaux et de colonnes, des styles les plus divers, auxquels furent ajoutés trois minarets d’époques mamlouke et ottomane. Cet édifice composite, résultat des recherches diverses de plusieurs générations de princes qui désiraient l’aérer et l’enrichir, fut à l’origine une mosquée de type classique, à cour centrale, entourée de portiques; une notable modification, inspirée du Maghreb, y fut apportée: une plus grande largeur donnée à la nef médiane en direction du mihrab fait de celle-ci une sorte d’allée triomphale. Un ancien israélite, qui s’était, non sans ostentation, converti à l’islam, instaura en 988 dans la mosquée al-Azhar un enseignement supérieur de théologie, de nuance shi?ite. Mais cette mosquée fut aussi, selon la remarque de Max Van Berchem, « une académie universelle où l’on enseignait, à côté des sciences musulmanes proprement dites, les disciplines héritées de l’Antiquité ».

Vie commerciale et artisanale

La ville était organisée pour le commerce: des bâtiments spécialisés étaient réservés au dépôt des marchandises, d’autres au logement des négociants; c’est ce qu’on appela des caravansérails, des fondouks, ou encore des okelles (transcription de l’arabe), ou enfin des khans (vocable persan): édifices carrés, construits autour d’une grande cour, avec un portique qui abritait une galerie; le rez-de-chaussée était réservé à de spacieux magasins et l’étage divisé en appartements, sans mobilier (on apportait de quoi coucher et l’on préparait sa nourriture).
À l’époque ottomane, du XVIe au XVIIIe siècle, ces khans deviennent nombreux dans le quartier de Bulaq, dont la prospérité était déjà attestée par Léon l’Africain dès le XVIe siècle. Parmi les commerces pratiqués sur le grand boulevard, il suffit de mentionner les artisans qui frappaient le plus les voyageurs européens: fabricants de serrures et de clefs en bois, orfèvres dont le bazar était célèbre sous la dénomination de marché des « petites cages », car les bijoutiers tenaient leurs bagues et leurs bracelets enfermés dans de petites caissettes. Le marché des cuivres incrustés d’or et d’argent était lui aussi renommé. Des tourneurs sur bois suscitaient l’intérêt des voyageurs par leur adresse: ils se servaient des orteils pour accélérer leurs travaux. Enfin, les relations de voyage s’étendent avec complaisance et indignation sur le marché aux esclaves, où l’on vendait des hommes et des femmes « comme on vend du bétail ».

Les Pyramides

Egypte, le Caire, les pyramides de Guizeh

Egypte, le Caire, les pyramides de Guizeh

Les réalisations les plus spectaculaires sont les pyramides érigées sur le plateau de Guizeh (Guizeh) pour les pharaons Chéops (Khéops), Chephren (Khéphren) et Mykérinos (Mycérinus), la première surtout, aussi impressionnante par sa taille, 146,60 m de hauteur sur une base carrée de 230,50 m de côté, que par son aménagement intérieur. Celui-ci comprend trois caveaux, l’un souterrain, dans l’axe de l’édifice, les deux autres construits dans la superstructure. Le plus élevé d’entre eux, édifié en blocs de granit et surmonté de cinq chambres également en granit, elles-mêmes couronnées de mégalithes en calcaire disposés en chevrons, est accessible par une vaste galerie constituée de sept assises formant une voûte en tas de charge. Cet ambitieux dispositif est unique. Les appartements funéraires des successeurs de Chéops redeviennent souterrains, et tous obéissent, à partir de la fin de la Ve dynastie et jusqu’à la chute de l’Ancien Empire, à un plan commun: une descenderie, un vestibule, un couloir fermé après l’inhumation du roi par des herses de granit, une antichambre à l’extrémité sud, encadrée, à l’est, par une pièce appelée serdab (du terme arabe signifiant cave) servant de magasin et, à l’ouest, après un court passage, par la chambre du sarcophage. Comme l’indiquent, depuis le règne d’Ounas, dernier roi de la Ve dynastie, les textes gravés en colonnes de délicats hiéroglyphes peints en vert, cet ensemble correspond au parcours effectué d’ouest en est par le roi pour prendre place, à l’aube, dans la barque diurne du soleil. Quittant son sarcophage, le défunt s’attarde dans sa chambre sépulcrale, assimilée à la Douat, lieu où l’astre en gestation séjourne pendant la nuit, puis se rend dans l’antichambre, soit l’horizon, avant de gagner le couloir identifié au ciel, non sans être auparavant passé par la demeure secrète d’Osiris, le serdab, seule pièce demeurée anépigraphe. La volonté d’uniformisation des sépultures royales ne concerne pas uniquement l’aménagement de l’infrastructure; elle s’étend aussi aux dimensions de la superstructure, qui considérablement réduites par rapport à celles des pyramides de Chéops et de Chephren, sont fixées au cours de la Ve dynastie à 79 mètres pour la base et à 52 mètres environ pour la hauteur.

Son origine

Sur le lieu où le mythe situa le combat d’Horus et de Seth, les Égyptiens installèrent une colonie dénommée Babylone. Plus tard, les légions d’Auguste s’en emparèrent et y élevèrent une forteresse. En l’an 640, les troupes du calife commandées par Amr ibn el-As prirent Babylone et y fondèrent la nouvelle capitale du pays. Amr fit bâtir une mosquée à l’endroit où se trouvait sa tente et donna à la nouvelle cité le nom de Fostât (qui signifie « tente » en arabe). La ville se développa au nord jusqu’aux pentes du Mokkattam mais fut détruite par les Abbassides en 750.
En 969, Gôhar, général des forces fatimides, conquit l’Égypte et rebâtit la capitale ; on peut dire que cette date marque la fondation du Caire, situé au nord-est de Fostât. 
La construction de la ville commença par des habitations élevées autour de la résidence du calife pour loger l’armée. Les travaux de l’enceinte débutèrent au moment du lever de la planète Mars (El-Qahir en arabe) ; pour cette raison on donna à la ville le nom d’Al-Qahira qui signifie aussi « la Victorieuse ». La cité s’élargit de plus en plus vers le nord jusqu’au Mokkattam. La Citadelle, qui domine toute la ville, fut bâtie en 1179. Depuis cette époque jusqu’à la victoire du général Bonaparte, l’Histoire n’offre rien de bien saillant ; c’est une suite d’épidémies de peste, de persécutions et de luttes qui caractérisent l’histoire des Mamelouks et des sultans. Que ce soit pour honorer Allah ou pour montrer leur propre grandeur, les souverains font bâtir de magnifiques édifices : mausolées, mosquées, minarets et palais dont certains existent encore. La victoire du sultan ottoman Sélim Ier en 1517 semble établir définitivement Le Caire dans son rôle de capitale ; mais c’est un rôle modeste car pendant près de 250 ans l’Égypte ne sera qu’une province turque.
Le 21 juillet 1798, Bonaparte gagne la bataille dite « des Pyramides ». L’avènement de Méhémet Ali, au début du XIXe siècle, ouvre une nouvelle ère : Le Caire devient la ville importante que nous connaissons aujourd’hui et depuis lors, elle ne cesse de croître, et au mépris de toute rationalité. L’Égypte et Le Caire plient sous le poids de la démographie…

Le quartier de la citadelle

Le Caire - Mosquée Sayyidna El-Hussein

Le Caire – Mosquée Sayyidna El-Hussein

Partez de la place El-Tahrir et donnez comme destination au taxi El-Qalaa (la Citadelle) ; descendez à midan Salah ed-Dîn. 
Commencez par visiter la mosquée du Sultan Hassan ; exemple typique de l’architecture arabe en Égypte du XIVe siècle. La coupole a une hauteur de 55 m, l’entrée principale 24 m, et le minaret 86 m (le second d’Afrique par sa hauteur). Vous pouvez jouir d’une belle vue sur la Citadelle de l’une des fenêtres supérieures de la mosquée, surtout le matin. À l’intérieur, voir le mausolée du sultan avec une superbe coupole travaillée, réhaussée d’or. Près de la tombe, deux chefs-d’oeuvre de marqueterie : le pupitre à Coran et le siège du sultan, le bois de pin y est incrusté d’ivoire et de bois d’ébène. 
Face à la mosquée du sultan Hassan, on se rendra à la mosquée El-Rifaï (1912) où sont inhumés Ismaïl Pacha, le roi Fouad, le roi Farouk et le dernier Shah d’Iran (1980).
La Citadelle a été bâtie sur une colline en 1176 avec des pierres de monuments anciens. Deux portes imposantes en forment l’entrée principale. Dans son enceinte s’élève la mosquée d’albâtre de Méhémet Ali, où il est enterré. Cette mosquée fut achevée en 1857 sous Saïd. Elle n’est qu’une imitation des mosquées de Constantinople. Derrière la mosquée, beau panorama du Caire : de gauche à droite on aperçoit les pyramides de Dahshour, de Saqqara et de Guizeh, les tombes des califes et des Mamelouks, les mosquées d’Ibn Touloun, du sultan Hassan et El-Rifaï entourées de quartiers qui s’étendent jusqu’aux buildings des rives du Nil. Pendant le mois de Ramadan, les canons de la Citadelle tonnent à chaque coucher du soleil pour annoncer la fin du jeûne. 
Vous pouvez visiter également le puits de Joseph d’une profondeur d’environ 90 m avec un escalier en colimaçon et deux étages où fonctionnaient des roues dentées pour l’élévation de l’eau. 
Dans ce quartier, deux autres mosquées : celle du sultan El-Nasser (1318 à 1335) avec ses colonnes pharaoniques et ses deux petits minarets différents et celle du Mamelouk Souleiman (1528) première mosquée de style ottoman construite au Caire. 
À partir de la Citadelle, on peut prendre un taxi et se rendre au pied du Mokkattam, chaîne de collines qui domine Le Caire, y visiter les tombeaux des Califes et des Mamelouks, où malheureusement une population campagnarde déracinée vit dramatiquement à même les tombes.

Les mosquées et l’enceinte

Depuis midan El-Ataba, on emprunte la sharia El-‘eish qui mène aux remparts de la ville avec Bab el-Foutouh (porte de la Conquête) et Bab el-Nasr (porte de la Victoire). On peut visiter les créneaux et les tours (XIe siècle) ; de là, vue intéressante sur la vie grouillante des ruelles du bazar. 
Ces deux portes ainsi que Bab Zoueila, construites en partie avec des pierres antiques, sont les seules qui subsistent de l’enceinte qui comportait de nombreuses portes.
Traverser Bab el-Foutouh bordée par la mosquée Al-Hakim avec ses deux minarets enchâssés. La sharia El-Mouiz Lidin Allah mène ensuite au souk des orfèvres en passant par la mosquée El-Akmar (à gauche) datant du XIIe siècle avec sa façade à la décoration riche. Dans le même quartier, allez jeter un coup d’oeil à la Beit el-Souhaymi, vieille maison ottomane (1648) où résidait le recteur d’El-Azhar particulièrement remarquable par ses moucharabiehs. 
Un peu plus bas dans la rue, la mosquée Barqouqia à voir pour son portail et enfin, l’un des plus beaux monuments arabes du Caire : la mosquée et le mausolée de Qalaoun, construits en 1284 avec un hôpital (en arabe maristan) adjacent. La façade à belle allure révèle une influence des Croisés. Après avoir franchi la porte, aller au mausolée d’une rare beauté où l’art musulman s’exprime pleinement ; tout ici n’est qu’harmonie. 
Suivre maintenant la sharia Gôhar el-Qala et prendre la rue qui mène à la mosquée et université El-Azhar « la plus fleurie ». C’est l’université la plus importante du monde musulman depuis 988. Elle compte vingt-cinq mille étudiants, appartenant aux différents pays islamiques. Sa fameuse bibliothèque contient environ vingt mille manuscrits anciens. Ne pas manquer de visiter le sanctuaire avec ses différentes ailes et les innombrables colonnes de marbre ; à voir aussi les six portails et les trois minarets. 
La mosquée El-Mouayed. Pour vous y rendre, redescendre sharia El-Mouïz Lidin Allah. Elle date de 1422 mais a été largement restaurée. Son portail de bronze est grandiose ; il provient de la mosquée du sultan Hassan. Le plafond de couleur foncée, incrusté d’arabesques dorées, est soutenu par des colonnes de marbre. Ses hauts minarets de 50 mètres s’élèvent au-dessus de l’ancienne porte Bab Zoueila. Faire ensuite quelques pas le long de la sharia Darb El-Ahmar jusqu’à la mosquée el-Mardani (1340) ; les colonnes de droite proviennent d’anciens temples égyptiens ; non loin de là vous pouvez visiter la mosquée Ak-Sounkor dénommée « mosquée bleue » car ses murs sont couverts de beaux carreaux de faïence bleue. 
Prendre ensuite la sharia Bab el-Wazir jusqu’à midan Salah ed-Dîn là vous êtes près de la plus vieille mosquée du Caire : la mosquée Ibn Touloun. Elle remonte au ixe siècle, mais a subi certaines restaurations. Vaste mosquée à cour carrée, inspirée de la Kaaba de la Mecque. Il est recommandé de grimper jusqu’en haut du minaret très particulier par l’escalier extérieur en colimaçon, d’où l’on jouit d’un panorama splendide sur tout le vieux quartier. 
En bordure de la mosquée Ibn Touloun, on visitera le musée ‘ayer-Anderson. L’Anglais ‘ayer-Anderson avait rénové deux vieilles maisons du XVII e siècle et les avait meublées avec sa collection d’objet d’art musulman. Un intérieur agréable à visiter, meubles, faïences, bronzes, enfilades des salles et des corridors, mais le plus beau reste un jardin suspendu orné d’une treille élégante.

Le Bazar Khan el-Khalili

À partir de midan El-Ataba point de rencontre entre la ville « européenne » et la ville ancienne, prendre la sharia El-Azhar. En atteignant l’université El-Azhar tourner à gauche ; les petites rues très peuplées mènent au bazar. C’est en circulant au hasard dans ce quartier que l’on peut découvrir l’art de l’artisan égyptien. 
Le Khan el-Khalili et le souk du Mousky sont formés de passages et de ruelles remplies d’échoppes où règne un mélange de senteurs épicées et de parfums et d’où se dégage une atmosphère bien orientale. Là, on pourra admirer des tapis de valeur, des tissus brodés et voir des artisans travailler le cuivre ou le bois, l’ivoire ou la nacre. Les objets de cuivre et d’argent sont battus et sertis dans la rue ; la maroquinerie abonde et les nombreux orfèvres étalent dans les vitrines leurs bijoux précieux. Vous êtes le bienvenu dans ces magasins où le marchand est souvent heureux de vous offrir un café ou un thé conformément à l’hospitalité arabe. On se doit de marchander et de faire très attention à la qualité des objets (surtout dans la partie touristique du bazar). 
Revenir ensuite à la place de l’Opéra par la sharia El-Mouski, artère commerçante du Caire.

Le Mokkattam et la Cité des Morts

Entre la Citadelle et la porte de Bab el-Foutouh, s’étend hors des murs et au pied du Mokkattam, la Cité des Morts. Une véritable ville conçue à l’origine pour faciliter la visite des familles des disparus devenue, avec l’exode rural et les réfugiés des guerres avec Israël, une véritable cour des miracles au milieu des mosquées, mausolées et coupoles splendides.
Il est préférable de ne pas s’aventurer seul dans la Cité des Morts ; il vaut mieux se faire accompagner d’un guide égyptien. 
Les tombeaux les plus intéressants sont dans la partie nord de cette cité près de Bab el-Foutouh et Bab el-Nasr, on trouvera les tombeaux des Mamelouks improprement appelés tombeaux des califes. 
La mosquée-mausolée du Sultan Barqouq construite entre 1400 et 1411, de plan carré, massive, avec deux minarets et des coupoles. Tombeaux du sultan et de ses fils et cellules de moines. Tout près mosquées funéraires du sultan Ahmed et du sultan Bars Bey et enfin la mosquée de Qaït Bey : chef-d’oeuvre de l’art arabe du xve siècle, ensemble harmonieux à la renommée privilégiée. L’extérieur est parfaitement proportionné et l’intérieur admirable. Tout est ouvragé, ciselé, coloré, incrusté et les arabesques multiples et splendides. 
Au sud on peut, à partir de la Citadelle, se rendre sur le Mokkattam d’où l’on a une très belle vue sur la ville et le désert, et aller au-delà sur un autre groupe de tombes dont la plus belle est celle de l’imam el-Shafeï.

Le musée d’art islamique

Créé en 1887, il mérite une visite particulière pour son exceptionnel ensemble d’art islamique. Il présente de riches collections de chefs-d’oeuvre de différentes époques et de différents styles, classées et présentées dans vingt-trois salles (toutes au rez-de-chaussée) selon les catégories d’objets, les matières employées et l’ordre chronologique. C’est la plus importante collection au monde d’art musulman avec plus de soixante mille pièces entreposées dans une très riche bibliothèque.
Elles se décomposent comme suit : 
Salles 6, 7, 8, 9 : boiseries en provenance de palais des califes. 
Salle 10 : reconstitution d’un patio (séance d’illumination et de jets d’eau s’échappant de la jolie fontaine). 
Salle 12 : armes, épées gigantesques, cottes de maille, collection de poignards finement ciselés. 
Salles 13, 14 : admirable collection de céramiques. 
Salles 17 : tissus des V e au XVIII e siècles. 
Salle 19 : manuscrits (Égypte, Perse, Inde), un enchantement pour les yeux, scintillement, pureté du bleu persan, finesse des enluminures. 
Salle 21 : plus de soixante-dix lampes de mosquées, en majorité décrochées de la mosquée sultan Hassan.
Ouvert de 9 h à 16 h tous les jours ; sauf le vendredi, ouvert de 9 h 30 à 11 h et de 13 h 30 à 16 h. Entrée payante.

Le Vieux Caire

Egypte, le Caire, quartier copte, le musee copte

Egypte, le Caire, quartier copte, le musee copte

L’idéal est d’utiliser le métro ; direction Hélouan, s’arrêter à la station Mari ‘irgis. Il est pratique de partir de midan el-Tahrir où se trouve la station Sadat.
L’église de Saint-Serge adopte le style de la basilique byzantine ; elle est réputée pour ses boiseries incrustées et ses ivoires. D’après la tradition, la Sainte Famille aurait trouvé abri sur ce site (voir la crypte actuelle) lors de sa fuite en Égypte. En quittant l’église noter les petites croix de bois sur les maisons, indiquant que ces demeures sont chrétiennes. 
Derrière l’église se trouve la synagogue Ben Ezra (au milieu d’un ancien quartier juif) où ont été trouvés d’intéressants manuscrits hébraïques anciens. D’importants travaux de restauration ont été entrepris depuis plusieurs années, financés par les communautés juives américaine et canadienne. La tradition rapporte que Moïse bébé aurait été recueilli ici par la fille du Pharaon.
Le musée copte, le plus riche du monde en art copte (à partir du III e siècle), est divisé en dix sections : architecture, manuscrits, tissus, icônes et ivoires, boiseries, métaux travaillés, objets découverts dans le désert Libyque, poteries et urnes, objets d’art éthiopien et enfin des manuscrits en copte ancien et en arabe.
Derrière le musée, on peut voir les ruines des fortifications romaines avec leurs murs et leurs tours. En face se trouve l’église copte el-Mouallaqa « La Suspendue » qui fut le siège du patriarcat copte durant plusieurs siècles.
Revenir ensuite au Nil, que l’on traverse, pour aller dans l’île de Roda. Elle est fameuse par le Nilomètre fondé en 716 après J.-C. et bien restauré. Le puits construit en pierre de taille communique avec les eaux du fleuve et donnait la hauteur de la crue.
Au retour si on suit le Nil, on peut visiter le palais Manial transformé en musée. Dans ses vastes jardins, la végétation luxuriante est très appréciable au milieu de cette capitale des plus poussiéreuses. La salle dorée, l’importante collection de céramiques et boiseries datant des XIVe et XVe siècles et surtout le musée de la chasse sont particulièrement intéressantes. 
On peut ensuite retourner à midan el-Tahrir en suivant le Nil.

Le Caire moderne

Le Musée égyptien du Caire se trouve près de l’Hôtel Nile Hilton. Ses collections avec près de cent mille objets sont les plus complètes en art pharaonique. L’exposition suit l’ordre chronologique au fur et à mesure des salles des deux étages du musée. Il est préférable de respecter cet ordre. Dans le résumé qui suit nous indiquons les numéros des salles : 
Rez-de-chaussée 
A l’entrée, salle 48 : y sont exposées les nouvelles acquisitions et une copie de la Pierre de Rosette. Salle 43 : ne pas manquer la palette de Narmer. 
Ancien Empire (47-46-42-41-37-36-32-31). À noter spécialement la statue assise en calcaire de Djoser provenant de Saqqarah ; la statue de diorite de Khéphren ; la statue du roi Mykérinos avec la déesse Hathor et une autre déesse ; le cheikh El-Beled ; la statue de Rahotep et de son épouse Nofret ; les oies de Meïdoum. 
Moyen Empire (26-22-21-16). Ne manquez pas le sarcophage de la chambre funéraire de Harhotep, le pilier de Sésostris Ier de Karnak, les portraits de Sésostris III et d’Amenemhat III et les sphinx de granit noir. 
Nouvel Empire (12-11-6-7-8-3-9-10-15-14-20). La statue de Thoutmôsis III en schiste ; la vache Hathor ; la salle amarnienne (salle 3) ; les bas-reliefs et les stèles sont remarquables ainsi que la statuaire de la XVIII e dynastie.
Les autres salles du rez-de-chaussée montrent des objets saïtes et gréco-romains dignes d’intérêt. Au milieu de l’atrium, noter le pavement peint du palais d’Akhenaton de Tell El-Amarna (salle 28).
Premier étage Près de la moitié de l’espace est ici réservé à la collection de Toutânkhamon. Suivre l’ordre suivant des salles : 45-40-35-25-20-15-10-9-8-7 et 4.
Noter plus particulièrement les statues royales (salle 45), le trône et le couple royal (salle 25), les énormes catafalques de bois doré (salles 9 et 8). La salle 4 est particulièrement intéressante car on y trouve les objets les plus inestimables découverts dans la célèbre tombe de la Vallée des Rois. Le fameux masque d’or du jeune pharaon très fin incrusté de lapis lazuli est au milieu de la salle ; l’étalage de bijoux et d’objets funéraires est d’une richesse qui dépasse toute description. À gauche de la salle, le second cercueil de bois recouvert d’or décoré de pierres précieuses ; à droite, contre le mur, le troisième et dernier cercueil fait d’or massif épais de 3 mm et pesant 110 kg.
La spectaculaire salle 56, dite salle des momies, présente dans un environnement climatisé et noir 12 momies débandées de pharaons et de reines, dont celle de Ramsès II (droits d’entrée complémentaires à acquitter devant la salle).
Dans les autres salles et galeries vous pouvez voir des cercueils et de nombreuses maquettes funéraires, parmi lesquelles des statuettes en bois représentant des serviteurs et des soldats, des abattoirs, des paysans vaquant à leur besogne, autant d’illustrations de la vie quotidienne de l’Égypte antique. 
Le Musée égyptien est ouvert tous les jours de 9 h à 18 h 45. Les visiteurs étant très nombreux le matin, il est préférable de s’y rendre en fin d’après-midi. 
Le palais Abdine autrefois résidence royale, est devenu un bâtiment officiel. On peut quelquefois visiter une partie des salles richement meublées.
Le Musée de l’agriculture montre le rapport entre le Nil, la terre, l’homme et ses animaux domestiques. 
Sur l’île de Gezira, on peut visiter l’aquarium, les Jardins andalous (sculptures et obélisques antiques), le musée du Coton, etc. ; les promenades sur le bord du Nil sont très plaisantes. 
La tour du Caire de 180 m de haut, terminée en 1962, permet d’admirer le vaste panorama du fleuve et de la cité.
Le quartier de Zamalek, très résidentiel, est particulièrement remarquable avec ses belles demeures coloniales qui abritent, très souvent, des ambassades. 
La place Ramsès est la place de la gare centrale du Caire. La statue pharaonique de Ramsès II y fut transférée de Memphis en 1955 ; elle a 10 m de haut et pèse 70 tonnes. Les architectes de la place ont voulu ainsi symboliser la continuité de l’Égypte, des pharaons jusqu’à l’époque contemporaine. 
L’institut du Papyrus permet de voir comment les Égyptiens fabriquaient les feuilles sur lesquelles ils écrivaient. 
Le jardin zoologique offre un grand choix d’animaux de tous les continents dans le cadre d’un beau parc.

Les pyramides de Guizeh et le Sphinx

Le Caire - Le Sphinx

Le Caire – Le Sphinx

Après le beau bâtiment de l’Ambassade de France, la route des Pyramides devient très droite jusqu’à l’hôtel Mena House Oberoi où commence le plateau.
Il vaut mieux ignorer toutes les offres de guides et de montures et suivre à pied la route qui monte vers les Pyramides. 
La Grande Pyramide ou pyramide de Khéops 
Cette tombe a été bâtie par Khéops pour sa sépulture vers l’an 2650 avant J.-C. Elle est construite en blocs de pierre calcaire. Selon Hérodote, il fallut employer cent mille hommes pour entasser durant 20 ans ces milliers de blocs de pierre, pesant chacun 2,5 t. Sa hauteur initiale de 146 m est aujourd’hui de 137 m ; les côtés de la base qui varient légèrement en longueur mesurent environ 230 m, couvrant une surface de 53 000 m2. Son volume atteint presque 2 600 000 m3.
Le revêtement était de pierre calcaire polie ce qui lui donnait sa couleur blanche d’origine. Une partie de ce dernier existe encore au sommet de la pyramide de Khéphren. 
Le visiteur peut pénétrer dans la pyramide par la face nord. C’est le calife Al-Mamoûn qui, en 820, ouvrit ce passage, espérant trouver des trésors et le fit reboucher avec des rochers. L’entrée antique était à un niveau plus élevé. Le visiteur s’engage courbé dans des couloirs bas menant à la chambre du roi contenant un sarcophage de granit brisé et vide. 
Malgré les prises d’air, la chaleur et l’odeur de renfermé sont pesantes. En redescendant, il faut passer par le couloir horizontal et visiter la chambre de la reine. Noter dans ces couloirs et ces chambres la pose méticuleuse des pierres de construction. 
En raison du danger encouru, l’ascension de la pyramide est interdite. Les visites sont limitées à 300 entrées par jour, il faut donc venir le plus tôt possible. Entrée payante. 
On visitera le musée de la barque solaire de Khéops, retrouvée en pièces détachées dans une fosse au sud de sa pyramide et aujourd’hui remontée. Cette pièce est un des trésors de l’art égyptien. 
La pyramide de Khéphren 
Elle a été construite par Khéphren vers 2600 avant J.-C., est aujourd’hui d’un mètre inférieure à la Grande Pyramide. Une voie couverte menait du temple haut à l’est de la pyramide au temple bas près du Sphinx (entrée payante). 
La pyramide de Mykérinos 
Elle est plus petite que les deux précédentes (62 m). Elle fut bâtie par le roi Mykérinos vers 2500 avant J.-C. À la base, on remarque les restes d’un revêtement de granit (entrée payante). 
Le Sphinx 
Il représente un lion couché à tête humaine. Il est pratiquement certain que ce colosse représente le roi Khéphren ; les Arabes l’appellent Abou el-Hol (Père de la terreur). Cette statue colossale est taillée dans le roc, mais certaines parties sont construites en pierres de taille (nombreuses restaurations). Certains dommages datent du temps des Mamelouks qui l’utilisèrent comme cible dans leurs exercices de tir. Petit autel romain entre les pattes et stèle du roi Thoutmôsis IV. 
Le Temple bas ou temple de granit 
Marquant l’entrée des monuments bâtis par Khéphren, c’est le meilleur exemple de la simplicité de l’architecture sobre de l’Ancien Empire. L’emploi du granit et de l’albâtre, les piliers et les architraves de blocs monolithes révèlent un sens profond de l’utilisation des lignes droites et une grande technique dans l’art de la construction. Les petites pyramides et les tombes (mastabas) étaient destinées aux membres de la famille royale et aux dignitaires de haut rang. 
Aux Pyramides, on donne des spectacles « son et lumière » qui ont lieu plus ou moins tard dans la soirée selon la saison. Après la visite du site enfin, on pourra entreprendre une excursion à cheval ou à dos de chameau tout autour du site, ou vers Sahara-city, à quelques kilomètres au sud d’où on a une vue splendide sur l’ensemble des monuments. Là, on pourra, sous une tente à la bédouine, goûter à la cuisine égyptienne et assister le soir à des spectacles folkloriques.

Héliopolis

Héliopolis se trouve à l’opposé de Guizeh, de l’autre côté du Caire. On se rendra en taxi à Matariah, dans le voisinage d’Héliopolis, environ à 12 km du Caire. Là on peut visiter le site où la Sainte Famille se serait arrêtée ; un mur entourant un jardin carré contenant un dattier desséché, une source d’eau douce et un sycomore qu’on appelle l’arbre de la Vierge. Ce n’est en réalité qu’un descendant de l’Arbre à l’ombre duquel la Vierge Marie et l’Enfant se seraient reposés. 
Non loin de là s’élevait l’antique Lounou (On de la Bible), la cité d’Héliopolis consacrée au soleil (Rê), où le prêtre égyptien Manéthon se documenta pour la première histoire de son pays et où Platon et Eudoxe s’arrêtèrent pour étudier. Un obélisque de granit de 20 m est le seul vestige de l’ancienne ville qui fut toujours un important centre religieux du pays. La nouvelle ville d’Héliopolis fut fondée en 1905, elle faisait figure d’oasis par rapport à la grouillante cité du Caire. Le baron Empain lança la mode en se faisant construire un palais insolite, de style khmer, que l’on peut voir depuis la route qui conduit à l’aéroport.
Héliopolis est devenu un faubourg semi-résidentiel du Caire avec des terrains de sport et un hippodrome. Les voyageurs qui arrivent par avion, passent par Héliopolis pour rejoindre le centre du Caire, ainsi que devant la mosquée et le mausolée du président Nasser.

Les barrages du delta

Le Nil - Felouques

Le Nil – Felouques

Pour parcourir les 25 km en partant du Caire, il faut prendre un taxi ou louer une felouque. 
Le barrage, dispositif puissant servant à la fois de retenue et d’écluse, est situé à l’endroit où le Nil se divise en deux branches. Il devait à l’origine régulariser le niveau de la crue en amont et mieux irriguer le Delta. La construction commença vers 1835 sous Méhémet Ali et elle fut terminée en 1861. Le barrage est double. Celui qui barre la branche orientale de Damiette est le plus long ; il mesure 522 m et a 68 arches. Le barrage de la branche de Rosette a 452 m de long et comporte 58 arches. 
Sur l’île qui sépare les deux parties du barrage, on a installé d’agréables jardins (cafés). On peut également visiter un petit musée relatif à l’irrigation et aux barrages.

Tanis

L’ancienne capitale de Ramsès II est le champ de ruines le plus important du Delta et les découvertes sont exposées pour la plupart au Musée égyptien du Caire et au Louvre. Les trouvailles faites dans les tombes royales et les objets d’or et d’argent qu’on y exhuma (le trésor le plus important après celui de Toutânkhamon) occupent des salles spéciales au Musée égyptien. 
Le coeur du site de Tanis est occupé par la zone des temples presque entièrement circonscrite par un puissant mur antique en briques (une dizaine de mètres d’épaisseur) ayant la forme d’un trapèze (environ 300 m sur 400). On y a retrouvé une grande quantité de matériaux au nom de Ramsès II remployés pour la construction du temple qui lui est postérieur. À proximité du portail nord, on a découvert deux statues colossales de Ramsès II et deux statues de lions, les pattes croisées. La porte principale à l’ouest, qui était une sorte de propylône, fut en partie décorée par Chéchanq III. 
Le temple principal était le Grand temple, consacré au dieu thébain Amon (noter le martelage du nom de Seth sur les colonnes ramessides réemployées). Là, on pénétrait donc dans la zone sacrée avec le Grand temple, le temple du Nord et le temple de l’Est, le temple d’Horus, le Lac Sacré et les tombes royales ; hors des enceintes se dressait le temple d’Antat (en fait, de Mout). Toute cette zone est aujourd’hui un champ de ruines chaotique mais impressionnant avec des blocs taillés et décorés, des statues brisées, des colonnes, des stèles, des architraves tombées à terre, des restes d’autels et de naos, des obélisques couchés et brisés dont on a recensé un grand nombre de fragments ainsi que leurs bases. 
À l’avant de la cour du Grand temple, se dressait le second pylône précédé de deux paires d’obélisques en granit rose ; plus loin dans la cour, fragments de statues colossales de Ramsès II. Le sanctuaire lui-même n’est plus aujourd’hui qu’un amas de ruines. On verra les restes de hautes colonnes monolithes, palmiformes avec de beaux chapiteaux. Beaux fragments de reliefs ramessides avec des scènes de guerre de Ramsès II et des offrandes. 
Le mur d’enceinte intérieur construit par Psousennès Ier entoure une superficie beaucoup moins vaste que l’autre mais abrite cependant, entre autres, le groupe des tombes royales. Elles datent des XXI e et XXII e dynasties et appartiennent à Chéchanq III, Amenemopé, Osorkon II et Psousennès Ier. La tombe de Psousennès était encore inviolée lorsque Pierre Montet la découvrit en 1940. 
En se rendant à Tanis, on visitera aussi Bubastis (103 km du Caire), lieu de culte à la déesse à tête de chat Bastet. C’est dans ces environs que l’on situe le Pays de Gochen de la Bible, où travaillèrent les Hébreux.

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