Patrie du philosophe Zénon, le fondateur du stoïcisme, Larnaka est une des portes d’entrée de Chypre, et une des plus anciennes cités de la planète. Bâtie au XIIIe siècle avant J.-C. par les Mycéniens, elle a été, sous le nom de Kition, l’une des cités-royaumes les plus prospères de l’île. Un goût nostalgique et désuet flotte dans ses ruelles. Larnaka n’a pas oublié qu’au XVIIIe siècle, les consulats d’Europe avaient leur siège dans ses murs. Le front de mer, ombragé par des palmiers et animé par de nombreux cafés, offre aux visiteurs d’agréables moments.
Larnaka
Rappel historique
L’histoire de Larnaka se perd dans la nuit des temps. Son premier nom, Kition, apparaît à plusieurs reprises dans l’Ancien Testament et, selon la légende, la cité aurait été fondée par Kittim, arrière-petit-fils de Noé. L’appellation de Larnaka apparaît à l’époque moderne, en souvenir des nombreux sarcophages (en grec larnax ) découverts sur son site.
Du fait de sa position géographique, la cité a toujours été convoitée. Phéniciens, Perses, Romains, Arabes, Français, Vénitiens, Turcs et Anglais ont soumis ce port à leurs activités et à leur commerce. Kition a connu son fait d’arme en 440 av. J.-C. quand Athènes tenta de libérer l’île de la domination perse. Le général grec, Kimon,fut tué lors du siège de Larnaka. Son souvenir est évoqué sur la promenade des Palmiers, le long du front de mer, avec un buste en marbre blanc sur le socle duquel est écrit : « même mort, il fut victorieux ». Longtemps port principal de l’île et capitale diplomatique, Larnaka voit son importance décroître après la Première Guerre mondiale au profit de Lemesos. Mais riche aujourd’hui de près de 55 000 habitants, la ville connaît un regain d’intérêt avec son aéroport international au cœur des liaisons entre l’Europe et le Proche-Orient. Cet aéroport, où peuvent atterrir tous types d’avions, a été créé après 1974 pour remplacer celui de Lefkosia.
Le front de mer
Larnaka possède un long et agréable front de mer ombragé par des palmiers et bordé par la plage. A l’une de ses extrémités, l’on trouve une marina, et à l’autre un élégant petit fortin construit par les Ottomans. C’est sur cette promenade animée par de nombreuses tavernes à ciel ouvert qu’il faut, en fin de journée, s’arrêter à une terrasse aérée par le vent du large, et déguster un ouzo ou un verre de vin blanc frais. Un moment paisible, troublé parfois par les estivants bruyants qui reviennent de la plage.
Centre culturel
Plateia Evropis – promenade du front de mer. Galerie d’art municipal ouverte du mardi au vendredi de 10 h à 13 h et de 17 h à 20 h de mai à sept. et de 10 h à 13 h et de 16 h à 18 h d’oct. à avril. Musée de Paléontologie ouvert du mardi au vendredi de 10 h à 13 h et de 17 h à 20 h, samedi de 10 h à 13 h. Entrée payante.
La municipalité de Larnaka a eu l’excellente idée de transformer en centre culturel, après les avoir restaurés, charpentes en bois et pierres apparentes, cinq entrepôts des douanes de l’époque coloniale (1881), qui ont également servi de hangar pour bateaux. Ce centre accueille notamment des expositions de peintures, de sculptures ou de photos. Il abrite également le musée de Paléontologie de Chypre où sont exposés des fossiles d’éléphants et d’hippopotames nains qui vivaient, autrefois, sur l’île.
Musée Piéridès
4, rue Zinonos Kitieos, à deux pas de la marina et du front de mer. Ouvert du lundi au jeudi de 9 h à 16 h, le vendredi et le samedi de 9 h à 13 h. Entrée payante.
Ce musée privé, le plus ancien de Chypre, est en fait une belle demeure, caractéristique de l’architecture locale du XIXe siècle, et qui offre aux visiteurs plus de trois mille objets grecs, romains et byzantins, ayant appartenu à la famille Piéridès qui commença cette collection en 1850. Cette dernière est aujourd’hui propriété de la municipalité de Larnaka.

La vallée Marathasa © einalem
Suivez le guide !
Durant l’occupation ottomane, un coup de canon tiré des remparts du fort de Larnaka saluait l’arrivée de chaque navire « appartenant au souverain chrétien ».
Suivez le guide !
Près du fort, vous pourrez voir la mosquée Touzla, qui est en fait une ancienne église médiévale.
Le fort de Larnaka
A l’extrémité du front de mer (à l’opposé de la marina).
Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 17 h (de septembre à mai) ; de 9 h à 19 h 30 (de juin à août). Fermé samedi et dimanche. Entrée payante.
Musée médiéval de la ville, ce fort a été bâti en 1625 par les Turcs et a subi au fil des siècles de nombreuses reconstructions. Les Anglais l’utilisèrent comme prison durant les premières années de leur domination. L’édifice a de l’allure et sa cour intérieure, gardée par une rangée de vieux canons, accueille, l’été, des représentations théâtrales. Un escalier qui grimpe à l’intérieur des murs aboutit à la terrasse du fort, d’où l’on a une vue splendide sur la mer.
Eglise Agios Lazaros
Plateia Agiou Lazarou. Ouverte d’avril à août, du lundi au samedi 8 h à 12 h 30 et de 15 h 30 à 18 h 30, de septembre à mars, du lundi au samedi 8 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h. Entrée payante.
Saint Lazare est le saint patron de Larnaka, il s’installa dans la cité à la résurrection du Christ et y vécut pendant trente ans. Le tombeau du saint, que l’on peut toujours voir, repose sous une très belle église byzantine dont les fondations datent de l’an mil. Restauré au XVIIe siècle, cet édifice à trois coupolespossède une superbe iconostase, bel exemple de sculptures sur bois baroques, et plusieurs icônes datant du XVIIe-XVIIIe siècle. Des chapiteaux des premiers temps de notre ère coiffent les piliers de l’église.
Musée archéologique
Plateia Kalogreon. Ouvert mardi, mercredi et vendredi de 8 h à 15 h, jeudi de 8 h à 17 h, samedi de 9 h à 15 h, fermé dimanche et lundi. Entrée payante.
L’histoire de la cité est racontée du néolithique au Moyen Age par des poteries, des verreries romaines, des bijoux en or et des sculptures, notamment des statues votives.
Un saint très convoité
Chassé de Terre sainte avec ses sœurs Marie et Marthe, Lazare, le ressuscité, débarque selon la légende à Kition. Saint Barnabé le consacre évêque de la cité où il vécut trente ans. A la fin du IXe siècle, on découvrit un tombeau portant l’inscription « Lazare, ami du Christ ». Emoi dans la population. L’empereur byzantin Léon VI décide la construction d’une église sur les lieux mêmes où fut trouvé l’hypogée mais cet empereur, très chrétien, emporta, pour se dédommager, les restes de Lazare à Constantinople. Au XVIe siècle, les Ottomans, qui gouvernaient l’île, vendirent l’édifice à la communauté grecque. C’est ainsi que, pendant les deux siècles qui suivirent, Saint-Lazare accueillit à la fois le culte catholique et le culte orthodoxe. Aujourd’hui, seul ce dernier y est pratiqué.
Site de Kition
A 500 m au nord-est du Musée archéologique, à l’extrémité d’un jardin. Ouvert lundi, mardi, mercredi et vendredi de 8 h à 14 h 30, le jeudi de 8 h à 17 h, fermé samedi et dimanche. Entrée payante.
Une partie de la ville de l’âge de bronze a été fouillée, révélant des restes architecturaux datant du XIIIe avant J.-C. La cité reconstruite par les Achéens a laissé pour souvenir d’énormes pierres du mur cyclopéen, ainsi que des vestiges de cinq temples dédiés à Artémis, Aphrodite et Apollon, communiquant avec des ateliers où l’on travaillait le cuivre. Ces fouilles ne sont guère parlantes et s’adressent surtout aux habitués des manuels d’archéologie.
Le tekke
Dominé par un haut minaret, le tekke de hala sultan apparaît noyé dans les eucalyptus et les citronniers. L’intérieur de cette petite mosquée est vide, blanc, sans aucune tache, et le sol recouvert de tapis. Le tombeau de Umm Haram est protégé par trois grosses pierres dont l’une proviendrait de Jérusalem. La mort de cette « parente » du prophète n’a rien que de très banal : elle se brisa le cou en tombant du mulet sur lequel elle était assise. Une histoire simple pour un endroit béni, d’une grande sérénité.
Suivez le guide !
A deux pas de l’église Saint-Lazare, entre les rues Ermou, Leondos, Dhimotikis Aforas et Karsoli Dhimitrion, s’est ouvert un marché cerné par des ruelles peuplées d’artisans, de bazars et de bijouteries. De l’or et de l’argent pour toutes les bourses !