
Monastère de Suso. XIe siècle (Intérieur), San Millán de la Cogolla, La Rioja
Les chemins du castillan
Au XIe siècle, un prédicateur inscrivit en marge d´un texte latin le premier témoignage écrit en roman castillan. Il s´agit des Glosas Emilianenses (recueil de gloses relatives aux documents ecclésiastiques) du monastère de San Millán de la Cogolla, dans la province de La Rioja. Ces premiers balbutiements du castillan se poursuivirent dans les Glosas Silenses relevées dans un monastère de la province de Burgos, à Santo Domingo de Silos. A partir du XVe siècle, les universités de Valladolid et de Salamanque donnèrent au castillan des dimensions impériales et universelles. Elles étaient, en effet, les instruments idéaux de propagation de la langue à l´état pur. C´est ensuite au XVIe siècle, dans la ville d´Ávila, que la langue castillane prit sa nuance la plus intime et spirituelle grâce à sainte Thérèse de Jésus et à saint Jean de la Croix qui transmirent aux couvents et retraites de la ville un grand souffle créateur. Finalement, le castillan atteignit son apogée à Alcalá de Henares, ville natale de Miguel de Cervantes, auteur de l´immortel Don Quichotte de la Manche.