De Concepción, la porte du sud du Chili, à Puerto Montt, point de départ vers la Patagonie et la route australe, ce territoire est celui de l’exubérance de la nature. Paysages pastoraux, rivières, torrents et forêts sont une source intarissable de flâneries, d’excursions et d’activités comme l’andinisme, la pêche ou l’observation d’oiseaux.
Concepción
A 515 km au sud de Santiago.
Fondée en 1550 par Pedro de Valdivia, Concepción est la capitale de la VIIIe région. Lors de la conquête espagnole, elle représentait la frontera matérialisée par le río Bío Bío, au-delà de laquelle régnaient les indomptables Indiens Mapuches. Détruite en 1751, puis en 1939 par des tremblements de terre, elle possède peu de vestiges de sa gloire passée, ce qui ne l’empêche pas d’être une ville vivante et agréable. Concepción est également le siège d’une importante université d’où sont issus les principaux leaders de la gauche chilienne. Cette faculté s’est appuyée sur les mouvements sociaux de la région, tels ceux des mines de Lota, du port et des infrastructures industrielles de Talcahuano pour former à la fin des années 1960 le MIR (Movimiento Izquierdista Revolutionario), fer de lance du mouvement révolutionnaire chilien pendant et après le gouvernement de Salvador Allende. Dans les années 1980, l’Opus Dei décide de combattre idéologiquement les héritiers du MIR et l’influence des loges maçonniques en ouvrant à Concepción l’université del Desarollo. Depuis, la ville représente un lieu de confrontation intellectuelle puissant au Chili.
Plaza de la Independencia (place de l’Indépendance)
Située au centre de la ville.
D’abord appelée place d’Armes, elle devint place de l’Indépendance après que le général Bernardo O’Higgins proclama l’indépendance du Chili le 10 janvier 1818. Elle possède en son centre une colonne majestueuse qui soutient la statue de la déesse Cèrés, protectrice de l’agriculture, principale activité de la région. Elle est considérée comme le symbole de Concepción.
Barrío universitario (quartier universitaire)
Chacabuco, altura de Edmundo Larenas.
Entouré de collines et de pinèdes vertes, cet arrondissement est composé de bâtiments fonctionnels(bibliothèque centrale, maison de l’Art…) embellis de jardins et de statues. Ouvert à tous, le quartier universitaire constitue un plaisant parc urbain.
Campus de l’université de Concepción
Barrío universitario, Víctor Lamas 1290.
Fondée en 1919 par Enrique Molina Garmendia, éducateur et philosophe, cette institution est très importante dans l’économie et la culture de la région. Son architecture singulière mélange tradition et modernité en mariant le métal et la pierre. L’entrée principale, l’Arc de médecine, est une sculpture gigantesque de forme concave. A l’intérieur, le campus s’organise autour d’un amphithéâtre et d’une tour haute de 45 m.
Casa del Arte (maison de l’Art)
Chacabuco esquina Paicavi s/n Casilla. Ouvert du mardi au vendredi de 10 h à 18 h, le samedi de 10 h à 16 h et le dimanche de 10 h à 13 h. Entrée gratuite.
Elle rassemble la plus grande collection de peintures chiliennes du pays des XIXe et XXe siècles. Il y a des œuvres entre autres de Carmen Aldunate, Arturo Duclos, Ernesto Molina. Dans le hall se trouve une fresque de 240 m2, Presencia de America Latina, réalisée par l’artiste mexicain Jorge Gonzáles Camarenaen 1964 et 1965.
Suivez le guide !
Pendant 15 jours au mois de février, la foire du parc Ecuador permet de dénicher de beaux objets d’artisanat du Chili et de l’étranger.
Parque Ecuador (parc Equateur)
Sur le flanc du cerro Caracol.
Etendu sur environ 1 km, il est le lieu de rencontre des familles penquistas (nom des habitants de Concepción) qui profitent de l’endroit pour prendre un peu de repos. Des terrains et des jeux sont à la disposition des enfants.
Le roi français de l’Araucanie
En 1858, Antoine Orélie de Tounens, avoué à Périgueux, décide de vendre son étude et de se rendre au Chili. En décembre 1859, il gagne l’Araucanie, région située au sud de Concepción, pour y soulever les Indiens et en faire une province indépendante avec la Patagonie. Il se proclame roi de l’Araucanie le 17 novembre 1860 et de Patagonie le 20 novembre, puis prend le nom d’Orélie-Antoine Ier. En 1861, quelques centaines de Mapuches confirment son statut de roi, voyant en lui un soutien dans leur combat contre l’incursion des Chiliens sur leurs terres. Déclaré fou et renvoyé en France par la cour de Santiago en 1863, Antoine Orélie de Tounens va tenter de récupérer son trône à trois reprises, mais en vain. Il tombe malade et meurt en 1878 dans la misère.
Galeria de la Historia (Galerie d’histoire)
Calle Victor Lamas, parque Ecuador. Ouvert le lundi de 15 h à 18 h 30 et du mardi au vendredi de 10 h à 13 h 30 et de 15 h à 18 h 30, les samedi et dimanche de 10 h à 14 h et de 15 h à 19 h. Entrée libre.
Ce musée retrace l’histoire de la ville en trois dimensions : le visiteur découvre différentes scènes miniatures avec des figurines qui reconstituent la vie des Mapuches et leur résistance, l’Indépendance, les tremblements de terre… Des vitrines présentent aussi des objets et des instruments de musique indiens.
Mural de la Estacion de Ferrocarriles (peinture murale de la gare des chemins de fer)
Avenida Arturo Prat. A l’intérieur de la gare.
Le peintre chilien Gregorio de la Fuente a réalisé, entre 1943 et 1945, une fresque intitulée Historia de Concepción. Sur 6,20 m de large et 4,50 m de haut, elle présente plusieurs séquences historiques et la vie des travailleurs depuis les origines de la ville jusqu’à l’époque contemporaine.
Les environs de Concepción
Autour de la rivière Bío Bío, les vallées verdoyantes et les forêts séculaires incitent à la flânerie et à l’observation de la flore et de la faune.
Monitor Huascar (cuirassé Huascar)
A Talcahuano, à 15 km au nord de Concepción. Jorge Montt s/n. Ouvert du mardi au dimanche de 9 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30. Entrée payante.
Ce bateau est construit en Angleterre pour le gouvernement péruvien en 1866. Il porte le nom de l’Inca Huascar, frère d’Atahualpa, héritier du trône. Utilisé pendant la guerre du Pacifique qui oppose le Pérou et la Bolivie au Chili, il est capturé le 8 octobre 1879. Le lendemain, il est conduit à Valparaíso afin d’être incorporé définitivement à l’armada du Chili. Il est le second plus ancien cuirassé du monde après le « Warrior », conservé en Angleterre. Très bien restauré, le Huascar a toujours fière allure.
Parque Hualpén (parc Hualpén)
Au sud de Talcahuano. A l’embouchure de la rivière Bío Bío. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h.
Cette réserve naturelle et culturelle de 552 ha est déclarée « Sanctuaire de la nature », car elle conserve quelques bosquets de forêts côtières avec des arbres centenaires. Beaucoup d’oiseaux migrateurs y ont élu domicile pour la nidification. Ses paysages de falaises, bois, mares en font une promenade réjouissante. Dans l’enceinte du parc, une maison patronale fait aujourd’hui office de musée. Elle regroupe des milliers d’objets anciens et uniques ramenés de voyages dans le monde entier par Pedro Zañatur entre 1880 et 1913. Très variée, cette collection montre aussi bien des meubles qu’une véritable momie égyptienne !
Mine Chiflón del Diablo
A Lota, à 33 km au sud de Concepción. Calle Carlos Cousiño s/n. Ouvert tlj de 9 h à 18 h. Visite guidée payante. Il est conseillé de mettre des chaussures fermées et confortables.
Guidé par d’anciens mineurs et équipé d’un casque à lampe frontale, le visiteur est invité à un voyage dans les entrailles de la Terre. Tout au long des galeries souterraines, il revit le quotidien des ouvriers qui extrayaient le charbon à environ 300 m de profondeur.
Pucón
A 392 km au sud-est de Concepción.
Etabli au bord du lac Villarrica face à la ville du même nom, Pucón est une bourgade de 10 000 habitants qui attire en masse touristes et Chiliens aisés. Sa proximité avec le volcan Villarrica, deux parcs nationaux, diverses rivières et thermes séduit les sportifs et les jeunes. Afin de répondre au mieux aux besoins des vacanciers, Pucón possède de nombreux hôtels et commerces.
Museo Mapuche (musée des Mapuches)
243, calle Caupolican, dans le sous-sol de l’hôtel Araucarias. Ouvert du mardi au dimanche de 11 h à 13 h et de 15 h à 19 h (de 18 h à 22 h en janvier et février). Entrée payante.
Même si l’on vient essentiellement à Pucón pour jouir de la nature, ce musée rappelle que la ville est au cœur du territoire des Indiens les plus farouches de l’Amérique du Sud. Il regroupe une collection d’objets ethnologiques fabriqués en pierre, en bois, en argent… Les Mapuches confectionnent des instruments de musique, des bijoux, des outils, des armes. Le musée permet aussi de mieux comprendre les croyances des aborigènes dans leur quotidien, comme l’importance de la Lune, qui est pour eux symbole de la fertilité de la terre, des hommes et des animaux.
Lago Villarrica (lac Villarrica)
A l’ouest de la ville.
Avec ses plages de sable noir volcanique, sa base nautique, ses campings, le lac est le lieu de rendez-vous incontournable en été. Son eau tempérée permet de s’y baigner et de faire de la planche à voile ou du pédalo. Pour être tranquille, il ne faut pas hésiter à marcher un moment afin de s’éloigner des abords de la ville très souvent surchargés.
Les environs de Pucón
Les amoureux de la nature et du sport de plein air sont comblés par les environs de Pucón qui se prêtent à de multiples activités: randonnées, pêche, vélo, rafting…
Volcan Villarrica (2 841 m)
A 15 km au sud de Pucón.
Toutes les agences de tourisme de Pucón proposent son ascension qui n’est possible qu’en été, car durant les autres saisons, le mauvais temps rend la montée dangereuse et le paysage nettement moins attrayant. Cette excursion qui dure une journée entière et qui s’adresse aux personnes en bonne condition physique permet d’atteindre les neiges éternelles du volcan. De son sommet, la vue sur la vallée et les lacs alentour est sublime. L’autre curiosité tant attendue par les randonneurs est son cratère bouillonnant et fumant. Eh oui ! Le Villarrica est actif ! Après quelques photos et une collation, il est temps d’amorcer une descente un peu particulière… Elle s’effectue le plus souvent en glissant sur les fesses !
Ríos Trancura Alto y Liucura (rivières Haut-Trancura et Liucura)
A 10 km à l’est de Pucón.
La première est connue pour être le point de départ des descentes en rafting de niveau 3 et 4. Les guides emmènent les touristes au tronçon approprié à la navigation. Elle est également adaptée à la pêche embarquée. La rivière Liucura, quant à elle, est très calme en été. L’hiver, son courant modéré convient pour du rafting de degré 3.
Los Ojos del Caburgua (les Yeux de Caburgua)
A 25 km de Pucón, en direction du lac Caburgua.
Au milieu d’une dense végétation, la roche est creusée en divers endroits par le réseau d’une rivière souterraine. Plusieurs cascades y tombent avec force, formant un bassin à l’eau bleutée et cristalline. Un peu plus loin, le Lac Caburga vaut aussi une visite, ses eaux calmes et limpides étant idéales pour la baignade des enfants.
Termas (thermes)
L’activité volcanique de la cordillère des Andes explique la grande quantité de sources thermales dans cette région. La composition de l’eau diffère pour chacune d’elles, permettant de soigner plusieurs symptômes, aussi bien les rhumatismes que les problèmes respiratoires.
Termas de San Luis (thermes de Saint-Louis)
A 27 km à l’est de Pucón. Rellicura s/n Km 27 camino Internacional Pucón-Curarrehue.
Termas de Menetue (thermes de Menetue)
A 30 km à l’est de Pucón. Camino Internacional Pucón-Curarrehue Km 30. Ouvert du dimanche au jeudi de 9 h à 20 h 30 et jusqu’à 22 h 30 les vendredi et samedi; en janvier et février, ouvert tlj jusqu’à 22 h 30. Entrée payante.
Deux piscines à l’air libre et des bains individuels installés en pleine nature permettent à la peau de se ressourcer dans une eau carbonatée et sulfatée comprise entre 36 et 49 °C. Après la baignade, il est agréable de se restaurer à la cafétéria ou au restaurant du centre. Ceux qui ne veulent plus quitter les lieux peuvent s’installer dans l’une des six cabañas (studios).
Hotel Termas de Huife (thermes et hôtel de Huife)
A 33 km à l’est de Pucón. Camino Pucón-Huife Km 33. Ouvert de 9 h à 22 h. Entrée payante.
Au cœur d’une forêt de 300 ha, trois piscines thermiques aux abords de la rivière Liucura, toutes à température différente, une salle de massage, des bains individuels et un sauna invitent à la relaxation et au bien-être total. Quant à l’hébergement, il s’agit de chalets luxueux tout équipés et isolés les uns des autres permettant de profiter d’une tranquillité absolue. Le restaurant propose une cuisine internationale.
Parque nacional Villarrica
A 8 km au sud-ouest de Pucón. Entrée payante.
Outre le volcan du même nom, ce site de 63 000 ha a d’autres attraits comme ses cascades, ses lagunes, ses grottes et ses forêts d’araucarias ou de raulis, sorte de chênes du Chili, si chers au cœur du poète Pablo Neruda qui les décrit ainsi dans ses mémoires : « Sous les volcans […] l’enchevêtrement de la forêt chilienne […] les raulis géants dressent leur stature hérissée. » Les zones boisées permettent l’existence d’une faune variée, oiseaux, renards, pumas, marsupiaux, que le visiteur surprend au détour des sentiers. Les randonnées se font à pied, en VTT ou à cheval sur une journée ou une semaine car il est possible de camper dans le parc.
Parque nacional Huerquehue
A 37 km à l’est de Pucón. Entrée payante.
Créé en 1967 sur une surface de 12 500 ha, ce parc somptueux se caractérise par ses collines, ses forêts aux arbres millénaires, ses gorges et ses 29 lagunes où se précipitent des cascades. Il existe plusieurs circuits de randonnées à durée variable. Par exemple, un trekking de 3 heures permet de voir les lacs Chica, Verde et Toro.