Certains l’appellent « l’Ile des brèches » car ses côtes sont formées par d’immenses falaises tombant à pic dans l’océan. Toute ronde, également appelée « l’île colombine », cette île est peut-être la plus séduisante.
Pourtant elle n’attire pas grâce à ses plages, car elles sont rares, mais à sa nature, parfois aride, parfois folle et luxuriante, ses petits villages tranquilles et ses habitants, d’une incroyable gentillesse, qui savent encore accueillir les nouveaux arrivants. L’île obtient la Charte Européenne de Tourisme Durable le 27 septembre 2008.
San Sebastián
Cette capitale, lovée entre des falaises noir et rouge, ressemble à une toute petite ville de nos provinces, sans bruits ni embouteillages ; seules les deux rues principales, étroites et animées, tirent la ville de son doux sommeil.
Il y a plus de cinq siècles, elle vit Christophe Colomb y séjourner régulièrement. Celui-ci, attiré par la beauté de cette oasis, aurait été également séduit par celle de Beatriz de Bobabilla, veuve du conquérant espagnol Hernán Pezara. C’est donc de là que Colomb prit le large pour son ultime voyage vers les Amériques, après s’être ravitaillé et recueilli une dernière fois dans l’iglesia de Nuestra Señora de la Asunción.
Suivez le guide !
Dans la vieille ville, ne manquez pas la casa del Conde de La Gomera et la casa del Pozo de La Aguada, dont les balcons à jalousies sont de toute beauté.
Casa de Colón
Le célèbre navigateur génois y aurait séjourné à plusieurs reprises. Elle a été transformée en musée et abrite une importante collection archéologique péruvienne ainsi que des expositions temporaires.
Eglise de San Sebastián
Un peu plus loin s’élève cette délicate construction qui date de 1540. Il s’agit de l’église la plus importante de la ville, reconnue comme monument historique. Sa façade blanche et son clocher en pierre lui donnent un aspect charmant.
Torre del Conde
Non loin de la place centrale, cette tour du XVe siècle, aujourd’hui monument historique national, trône au milieu d’un grand jardin. Elle reste le souvenir de ce que furent les constructions militaires pour protéger l’île des invasions de corsaires et de pirates.
Parc national de Garajonay
Pour apprécier pleinement le parc national de Garajonay, classé Patrimoine mondial par l’Unesco, et tout connaître de sa faune et sa flore, il est recommandé de commencer la visite par le centro de los visitantes (Ouvert tous les jours de 9 h 30 à 16 h 30). Dans un patio est cultivée une partie des plantes endémiques de l’île et plusieurs salles présentent photos, maquettes et vidéos du parc de Garajonay.
Les hauteurs du Garajonay sont souvent drapées de brouillard, qui favorise la croissance d’une forêt singulière et dense : la laurisilva (laurier sylvestre), une plante qui poussait jadis sur tout le pourtour méditerranéen et qui est aujourd’hui unique aux Canaries. Elle est formée d’une grande variété d’arbres à feuilles persistantes, ce qui nécessite un taux élevé d’humidité et une température douce pour sa survie. Cette forêt toujours verte contraste avec les parties sèches du bas de l’île.
La faune îlienne, elle, est relativement pauvre par rapport à la richesse végétale, mais elle comporte plusieurs espèces d’oiseaux uniques, telle la colombe de montagne, et de nombreux invertébrés.
Suivez le guide !
Des guides interprètes accompagnent gratuitement les visiteurs du parc national de Garajonay dans des randonnées organisées. Renseignements au centro de los visitantes Juego de Bolas (proche de Las Rosas, ouvert de 9 h 30 à 16 h 30, tél. : 922 80 09 93).
Quelques chemins de randonnées
Depuis El Cedro part une petite « route-piste » très praticable, ainsi que différents sentiers de randonnée extrêmement bien balisés ; ils traversent une forêt touffue à la végétation luxuriante. Après 4 km de forêt où les fougères arborescentes s’en donnent à cœur joie, on arrive sur une vallée bien ouverte au-dessus d’un village aux maisons blanches et de pierres typiquement canariennes.
Un autre chemin ombragé mène vers la chapelle de Nuestra Señora de Lourdes. Une petite rivière serpente dans la montagne pour rejoindre le village ; la terre est grasse et rouge, l’odeur d’humus omniprésente et le gazouillis des oiseaux rendent l’endroit très attachant.
Miradores
Sur la route qui mène au village de Vallehermoso (Belle Vallée) s’impose une halte au mirador de Tajaque, d’où l’on contemple un paysage grandiose sur le barranco de Benchijigua et la playa de Santiago, tout au fond.
Quelques kilomètres plus loin, un autre mirador, celui de Vallehermoso. La montagne Benchijigua, en face, est couverte de genévriers. En bas, on aperçoit déjà le village.
Suivez le guide !
Sur la route de San Sebastián, à environ 3 km de Playa Santiago, admirez les parois rocheuses, dont les dégradés de couleurs sont absolument surréalistes.
Alajeró
En prenant la route vers le sud, direction Playa Santiago, on traverse ce paisible village entouré de palmiers et d’amandiers. Il cache l’église d’El Salvador, la plus ancienne de l’île, dont le porche-clocher en pierre est des plus gracieux.
La place du village est ombragée par de splendides lauriers dont un, tout rond, énorme, laisse béat d’admiration. Une vigne pousse juste à côté, rappelant que nous sommes dans une région essentiellement agricole.
Playa et laguna de Santiago
La route continue au travers des barrancos pour arriver à Playa Santiago. L’aéroport étant à 3 km, tout est mis en œuvre pour accueillir les visiteurs. Souhaitons seulement que l’authenticité du village et du port soit préservée.
En continuant sur quelques mètres le long du front de mer, on arrive à la laguna de Santiago. Ici les maisons rivalisent d’élégance. Endroit idéal pour faire une pause et déguster des tapas dans l’un des bars sympathiques, ombragés par des tonnelles de bougainvillées, ou dîner dans l’un des petits restaurants accueillants où sont proposés poissons et crustacés à prix doux.
Chez Rufina
En arrivant à El Cercado une pancarte nous invite à rendre visite à Rufina : Cerámica tradicional Rufina. Deux femmes travaillent sur une toute petite terrasse au milieu des fleurs. L’une d’elle, Rufina, façonne la terre depuis son enfance, succédant à sa mère et à son arrière-grand-mère. Elle accueille les trop rares visiteurs d’une manière délicieuse, s’intéressant à leur nationalité. Elle s’empresse de tout vous expliquer sur la fabrication artisanale des céramiques… à condition de comprendre l’espagnol ! Dans une petite salle sont exposées les œuvres mises en vente, si peu chères par rapport au travail fourni.
Valle Gran Rey
Ouest de l’île.
Du parc de Garajonay, on peut aussi descendre sur el valle Gran Rey (la vallée du Grand-Roi), une région ensoleillée, à l’abri du vent, couverte de palmiers et de cultures tropicales.
Chipude
Ce village, dominé par une forteresse volcanique, est le haut lieu de la poterie en argile rouge caractéristique de l’artisanat préhispanique de l’île. Dans l’église, dédiée à Nuestra Señora de la Candelaria, on peut admirer de magnifiques ostensoirs des XVIIe et XVIIIe siècles.
El Cercado
Une petite route à droite mène à ce village où les femmes fabriquent des poteries et des objets en terre cuite, sans tour, entièrement à la main. Le polissage des différentes pièces est réalisé à l’aide d’un caillou de petite taille, pour aplanir les irrégularités et donner du brillant.
Le tourisme vert en vogue
Le tourisme rural, un phénomène en pleine expansion dans la péninsule ibérique, se développe particulièrement sur l’île de la Gomera. Isolée et préservée, sculptée dans la roche volcanique et couverte en partie de forêts fossiles, La Gomera est l’une des îles les plus exotiques, et se prête parfaitement à ce « tourisme vert ». Plus ou moins oubliée des voyageurs en quête de plages, elle attire avant tout les amateurs de randonnées – pédestres, équestres ou à VTT, notamment dans le parc de Garajonay – et de sports aquatiques. Une association, CIT Rural Gomera, gère le tourisme rural îlien (tél. : (34) 92 214 41 01, Internet : ) et propose des maisons rurales typiques à louer.
Vueltas
Enfin, on arrive à une grande plage de sable noir en arc de cercle, l’une des plus visitées de La Gomera, près du village de Vueltas.
Le port, situé au pied d’une immense falaise, non loin de la plage, est un lieu pittoresque où les minuscules bateaux bleus et rouges flottent tranquillement sur l’eau cristalline tandis que les enfants se baignent joyeusement.
De l’autre côté, tout au bout de la « route-piste », en direction de Playas, une crique magnifique de sable noir où les vagues déroulent leur écume blanche sur l’eau transparente. Les amateurs de bronzage et baignades, nudistes ou non, sont au paradis.
Valle de Hermigua
En quittant San Sebastián, on passe sous le tunnel del Combre… A sa sortie attendent une forêt touffue, les terrasses d’Arriba et l’oasis d’Hermigua.
Hermigua
18 km au nord-ouest de San Sebastián.
La ville apparaît, disséminée entre les plantations de bananes et de canne à sucre.
Santo Domingo de Guzmán
Ancien couvent fondé en 1610, cette église possède un beau retable baroque ainsi qu’un plafond de style mudéjar intéressant.
Agulo
En continuant la route, on atteint le seul village de La Gomera dont on connaît exactement la date de fondation : 27 septembre 1607 ! Très bien conservé, avec ses rues pavées et ses maisons typiques. On dit que c’est d’ici que l’on peut avoir la meilleure vue sur le Teide.
Le 24 avril, le village d’Agulo fait la fête. Des feux s’allument avec les bois de genévriers et l’assistance s’affronte par des sauts au-dessus du feu !
Vallehermoso
De Agulo, on arrive par une route fantastique à des petits villages tous blancs, comme Tamargada, avec ses maisons typiques qui surgissent d’entre les palmiers, ou d’autres, aux noms suggestifs, comme Macayo, Alojera, Tazo, Arguamul…Vallehermoso (la Belle Vallée) est l’une des régions les plus vertes et prospères de l’île.
Du fin fond des âges
La Gomera, dont la légende dit qu’elle tiendrait son nom de Gomer, petit-fils de Noé, a perpétué deux traditions qui en étonnent plus d’un : le déplacement des autochtones au moyen d’astias, ces immenses perches enduites de graisse de veau et terminées par une pointe de fer, et le fameux langage sifflé, le silbo, dont les ancêtres se servaient pour communiquer par-delà les barrancos. Langage unique au monde, il s’agit en fait de sortes de sifflements modulés avec la langue qui s’entendent à grande distance et qui permettent de relier les fermes isolées. Avec le silbo, on peut annoncer un mariage, une naissance, ou même appeler le médecin. C’est original, et moins cher que le portable !
Los Organos
Sur la côte se trouvent les fameuses orgues basaltiques qui ressemblent aux tubes d’un orgue (órgano, en espagnol), et atteignent 80 mètres. Elles ne peuvent être vues de la terre mais des excursions en bateau, organisées depuis San Sebastián et Playa de Santiago, permettent de découvrir, hormis les orgues, toutes les côtes de cette merveilleuse île ronde.