De la frontière sénégalaise au cap Blanc, la côte mauritanienne s’étend sur 750 km. Au nord, l’hyperactive Nouâdhibou joue des coudes dans la course à la prospérité avec la jeune capitale politique et administrative qu’est Nouakchott. La majeure partie du littoral est une immense plage déserte de sable blanc, baignée par des eaux clémentes et poissonneuses, dont le point d’orgue est le parc national du Banc d’Arguin, un espace protégé connu des ornithologues du monde entier.

Nouakchott

Littéralement, Nouakchott signifie « le lieu où quand on creuse un puits, l’eau apparaît à un niveau où abondent les coquillages ». Le site était en effet occupé au néolithique par la mer et il reste beaucoup de coquillages sur le littoral nouakchottois.

Petit rappel historique

En 1957, Saint-Louis (Sénégal) cesse d’être la capitale de la Mauritanie et les fonctions politiques et administratives sont transférées dans cette toute nouvelle cité. Bâtie grâce à des crédits accordés par le Fonds d’aide et de coopération français, celle-ci bénéficie alors d’un plan d’urbanisme moderne qui transforme de manière radicale le petit village mauritanien. A l’époque, il se situe encore à plusieurs encablures du Sahara.
Mais le désert gagne du terrain et, aujourd’hui, la capitale se visite les pieds dans le sable. Pour autant, cela ne l’empêche pas de continuer à s’étendre démesurément. Nouakchott a d’ailleurs célébré en mars 2006 son histoire à travers une manifestation associant expositions, conférences et concerts.

Une ville en développement

Nouakchott se déploie de part et d’autre des voies de communication et sur le littoral océanique. Au sud de la ville, d’immenses lotissements, les premiers de la capitale, sont en construction. Ces petites maisons blanches sont édifiées par des investisseurs étrangers et financées par le Haut Commissariat aux droits de l’homme, qui est très présent dans le pays. Elles sont destinées en principe aux classes moyennes qui pourront les acheter à crédit.
Ainsi, la cité tentaculaire accueillerait aujourd’hui près de 900 000 habitants. Presque aucun d’entre eux ne se revendique de Nouakchott, mais tous, pourtant, semblent s’être approprié la ville.
La jeune capitale cumule les handicaps : urbanisation incohérente, circulation anarchique, pollution inquiétante, etc. C’est finalement grâce à l’artisanat qu’elle tire son épingle du jeu. Les marchés sont donc les endroits à visiter en priorité, colorés à l’excès ; la vie y bat son plein.

Les quartiers de la ville

La cité est découpée en quartiers qu’il peut être utile d’identifier afin de se diriger dans la ville, car seules les rues du centre portent un nom. Il est donc préférable de demander son chemin en indiquant le monument important le plus proche de votre destination.
Au sud-est se trouve Arafat, un quartier populaire. Les bidonvilles sont nombreux et l’on appelle ici kébés les baraques de planches de récupération qui abritent les plus pauvres. Au sud-ouest, le cinquième arrondissement ; au centre, la médina ; au nord-ouest, Tevrakh-Zeïna, le quartier des ambassades et de l’Alliance française, très prisé par les Européens. La ville compte de nombreuses mosquées, financées en majorité par les fidèles.

Le centre-ville

Nouakchott est une métropole à taille humaine et l’on a bien peu de chance d’y trouver des gratte-ciel ! Seules les rues de la médina sont bitumées ; toutes les autres ruelles, encombrées par le sable, ressemblent à celles du plus petit village mauritanien.

Mosquée saoudienne

Rue Mamadou-Konate. Entrée libre.
La jeune capitale ne compte que très peu de bâtiments remarquables. Cette mosquée, offerte par l’Arabie Saoudite, fait donc partie des édifices architecturaux à ne pas manquer. Ses deux minarets, hauts et effilés, provoquent une impression d’indéniable légèreté et servent de repères dans une ville où peu de bâtiments dépassent les deux étages.

Musée national

Rue Mohammed-El-Habib. Ouvert du dimanche au mercredi de 8 h à 14 h 30, jeudi de 8 h à 12 h 30. Entrée payante.
Ce bâtiment massif, construit en 1972 par des architectes chinois, abrite également la bibliothèque nationale, le Centre de conservation des manuscrits mauritaniens et l’Institut national de recherche scientifique. Idéal pour avoir un premier aperçu de l’histoire et de la culture du pays, le musée est divisé en deux sections. Les explications, en français, sont très claires et intéressantes, et la muséographie a été manifestement réellement pensée.

Préhistoire

Dans la première section sont exposés de nombreux objets archéologiques, comme des pointes de flèches, des aiguilles de cuivre et des poteries. On y découvre la vie des premiers habitants de la Mauritanie, ainsi que les résultats spectaculaires de fouilles engagées dans tous les coins du pays depuis les années 1930, que ce soit à Tegdaoust, à Tîchît ou à Koumbi-Saleh.

Vie dans le désert

L’autre partie du musée a, elle, pour mission de faire connaître la vie nomade et l’histoire des villes du désert. Cette salle présente notamment les objets du quotidien adaptés au voyage : les coffres traditionnels qui permettent de ranger les coussins en cuir, le nécessaire à thé, les selles de chameaux… Les techniques d’irrigation, l’histoire des caravanes de sel, la pêche et l’outillage du forgeron sont également évoqués à travers des ustensiles et des séries de photos. La visite est donc une excellente introduction à la vie dans le Sahara.

Les Chinois de Mauritanie

La Chine est à l’origine de nombreuses constructions à Nouakchott. Ce pays a en effet financé et bâti le palais présidentiel, le Musée national, la route Atâr-Nouakchott,… et son ambassade qui dresse son imposante silhouette dans une des rues principales de la ville. Comment expliquer cela ?
D’abord par la présence d’une importante communauté asiatique dans la capitale, essentiellement des commerçants et des restaurateurs. Mais surtout par l’efficacité de l’aide chinoise. En effet, les Mauritaniens estiment préférable que les nations étrangères qui souhaitent les aider édifient des bâtiments et leur en donnent les clés, plutôt que de recevoir des subventions souvent soupçonnées d’être mal gérées.

Marché Capitale

Avenue du Président-Kennedy. Ouvert tlj.
Il s’agit du premier marché de la ville à avoir vu le jour. Si, de par sa position centrale, il est aujourd’hui la place commerciale la plus vivante de Nouakchott, il est aussi le plus cher. Les boutiques y proposent toutes sortes de vêtements de la garde-robe mauritanienne, depuis le traditionnel boubou maure jusqu’au boubou africain en basin.
De petits étals exposent bijoux, couteaux aux manches décorés de fils d’argent, pipes et tabatières en cuir dans lesquelles elles se logent. Face à ce marché, le Marché central d’artisanat féminin vend de nombreux objets de la culture locale, comme les melafas, ces voiles colorés portés par les femmes sahraouies.

Suivez le guide !

Le matin, le marché Capitale attire la foule et les prix sont alors élevés. Pour les bonnes affaires, il faut donc s’y rendre en fin d’après-midi.

Au sud de la ville

Populaire et animée, cette zone est le cœur de Nouakchott, là où l’on peut découvrir le véritable quotidien des Mauritaniens.

Marchés Cinquième et Sixième

Au sud-ouest de la ville.
Ils offrent un double avantage. En plus de proposer les mêmes produits que le marché Capitale à des prix plus abordables, ils abritent de nombreux étalages où s’exprime tout l’art de la récupération africaine : les ustensiles de cuisine en particulier sont extrêmement chers pour les Nouakchottois.
Le moindre contenant trouvé est donc mis à profit et il n’est pas rare de voir des bidons d’huile de moteur recyclés en jerricanes d’eau. Partout, le marchandage incessant, que l’on appelle ici le thieb-thieb, donne lieu à des scènes très drôles.
Les commerçants s’expriment avec beaucoup de gestes et les éclats de voix sont courants. Ils essayent en permanence de persuader leurs clients qu’ils sont au bord de la banqueroute ! Les Mauritaniens sont reconnus dans toute l’Afrique de l’Ouest pour être d’excellents marchands…
Le marché Cinquième est aussi fréquenté pour les denrées alimentaires.
Les femmes y vendent le poisson pêché par les hommes de la famille : du capitaine, de la sardine, du thon, de la gourbina. Dans un tourbillon de couleurs, les étals sont réunis le long des étroites allées, les marchands de tissu avec les marchands de tissu, les marchands de chaussures avec les marchands de chaussures… Finalement, l’ordre règne dans une confusion apparente.

Des transports pittoresques

Les charrettes tirées par des ânes côtoient ici les 4 x 4 flambant neufs et les Mercedes des dignitaires du régime. Se faufilant dans un véritable dédale de ruelles, entre les camions regorgeant de marchandises, les taxis aux couleurs du drapeau mauritanien sillonnent la ville, de jour comme de nuit (de 300 à 400 UM la course). Un exploit lorsque l’on sait que seuls les grands axes de la capitale ont été baptisés !
Les trajets en bus sont beaucoup plus « ». Les passagers se tassent dans le véhicule, un camion utilitaire, sur deux bancs adossés aux parois. Ceux qui ne trouvent pas de place s’agrippent à la porte comme ils le peuvent, agglutinés les uns contre les autres… Les usagers doivent taper sur les flancs du bus pour qu’il reparte, compte tenu de la faible visibilité du chauffeur. Bref, tout cela vaut bien 30 UM !

Mosquée marocaine et centre culturel

Avenue du Président-Kennedy, à proximité des marchés Cinquième et Sixième. Entrée libre.
Offerte à la capitale par le roi Mohammed V, la mosquée marocaine ne possède qu’un minaret, contrairement à sa sœur saoudienne. Joliment ouvragée, elle comporte sur sa façade d’admirables faïences aux couleurs de l’islam. Le centre culturel adjacent organise régulièrement des exposventes.

Aux environs

L’exode rural est en marche. Jour après jour, Nouakchott voit grossir les rangs de ses habitants. Les campagnes se vident et la ville poursuit sa croissance anarchique et démesurée. On quitte donc le centre-ville, mais l’urbanisation continue encore sur quelques kilomètres. Le marché des artisans et la plage toute proche sont des objectifs de promenade tout trouvés.

Port de pêche

A 3 km à l’ouest de Nouakchott.
L’arrivée à Nouakchott par le sud se fait par le port de l’Amitié, construit par la Chine en 1989. Comptant parmi les plus modernes du continent africain, ce port international a assuré un trafic de 640 000 t en 1991. C’est un formidable débouché maritime pour les marchandises de la région, qui sont expédiées dans le monde entier grâce à la présence d’armateurs internationaux.
Les étals du marché du port sont considérablement fournis, attestant l’abondance des eaux mauritaniennes. Sur la plage, les pirogues à la proue richement décorée offrent gracieusement leur ombre. Les femmes adossées contre les embarcations proposent à la vente les prises de la journée.
Les pêcheurs, pour la plupart des Haal-Pulars et des Wolofs, passent plusieurs jours en mer. Cette activité est particulièrement dangereuse. Les moteurs tombent parfois en panne, les instruments de navigation se résument le plus souvent à une boussole et des collisions de nuit avec des bateaux peuvent survenir.
En fin d’après-midi, le retour des pirogues, qui accostent à même le sable, est spectaculaire. Une fois l’embarcation vidée de sa cargaison, les équipages, en cadence, fournissent leurs derniers efforts pour la ramener jusqu’à la terre ferme.

Plage

A 3 km à l’ouest de Nouakchott.
La multitude de chantiers qui borde la route rectiligne menant au port de pêche et à la plage donne un aperçu de l’accroissement perpétuel de la capitale. Une fois sur place, calme et fraîcheur sont au rendez-vous. Le vent de l’océan souffle sans discontinuer sur une plage qui n’est finalement fréquentée que le samedi. Certains jeunes Nouakchottois viennent s’y détendre en consommant des sodas pendant que d’autres se défoulent au cours d’interminables parties de football. La plage des diplomates, fréquentée par quelques Mauritaniens fortunés et par les coopérants européens, accueille les amateurs de pêche sportive.
Attention, cette dernière est réglementée : 5 kg par personne et par jour. C’est par la plage, à marée basse, que se fait la liaison entre Nouâdhibou et Nouakchott. Elle se fera par la suite par la nouvelle route.

Suivez le guide !

Au sud de Nouakchott, il est possible de pratiquer le surf. La baignade est en revanche déconseillée en raison de la houle, trop forte.

Marché des artisans

Sur la route de Rosso, à 7 km au sud de Nouakchott.
Les masques et statues traditionnels d’Afrique noire y côtoient les ouvrages en cuir maures. Mais ce qui fait la réputation de ce marché, c’est avant tout le large éventail de bijoux qui y est proposé : les colliers de perles en pâte de verre aux couleurs et aux formes psychédéliques sont ravissants.