La presqu’île du Cap-Blanc
A 500 km au nord de Nouakchott.
Du sable avant, du sable après : la région de Nouâdhibou, capitale économique du pays, est isolée entre le parc du Banc d’Arguin et les étendues désertes du Sahara occidental. Elle n’en est pas moins à la pointe de l’industrie minière.
Les admirables paysages océaniques de la presqu’île du Cap-Blanc étonnent les visiteurs et la côte est très connue des adeptes de la pêche sportive. Grâce à la construction de la route goudronnée, elle n’est plus désormais qu’à six heures de Nouakchott.
Nouâdhibou et ses environs
A 525 km au nord de Nouakchott.
La deuxième ville de Mauritanie, chef-lieu de la région de Dakhlet-Nouâdhibou, était au temps de la colonisation française appelée Port-Etienne. Ce qui explique pourquoi certains de ses habitants aiment se faire appeler « les Stéphanois » ! La cité est située sur la rive est du cap Blanc, que l’on appelle aussi le cap Nouâdhibou. Elle subit l’influence de l’océan, d’où un climat plutôt frais, même en plein été. La localité est un lieu cosmopolite, où se retrouvent de nombreux commerçants et marins du monde entier, créant une ambiance internationale inhabituelle en Mauritanie. La population, d’environ 75 000 habitants, est répartie sur une dizaine de kilomètres, tout au long de la presqu’île.
Marché artisanal
Au centre-ville. Ouvert tlj.
C’est l’endroit le plus animé de Nouâdhibou. Les étals de bracelets et de coffrets précieux côtoient ceux de togbas, la pipe métallique traditionnelle. La ville est connue pour ses drâas, costumes masculins sahraouis, qui sont pratiquement tous fabriqués ici. On en exporte même jusqu’au Sahara occidental. Il existe cinq qualités de tissu différentes, du tergal au coton le plus riche, et de multiples combinaisons de broderies dorées.
Un beau drâa peut atteindre un prix astronomique par rapport au niveau de vie moyen. Les hommes le portent sur un large pantalon, le sarouel, retenu par une longue ceinture de cuir. Même si le vêtement occidental gagne du terrain, la majorité des Mauritaniens s’habillent encore de cette façon, considérée comme l’idéal d’élégance masculine.
Port de pêche
A l’ouest de la ville.
Il constitue un agréable lieu de visite, si l’on excepte l’odeur persistante de poisson ! Les petites pirogues fragiles, peintes avec délicatesse de couleurs vives, résistent encore face aux bateaux-usines internationaux. Le soir, le retour des embarcations et le travail des pêcheurs qui remontent leurs filets sur la grève est un véritable spectacle. Une criée improvisée, qui se déroule dans une ambiance bon enfant, permet de vendre sur place le produit des pêches.
Vestiges de l’aéronautique
A la sortie de la ville.
L’action du récit autobiographique Terre des hommes, d’Antoine de Saint-Exupéry, se déroule à Nouâdhibou. Dans les années 1930, l’écrivain est pilote sur des vols de nuit entre Casablanca et Port-Etienne. Chaque survol était alors un exploit et, pour les aviateurs, cette expérience était l’occasion de livrer aux Européens des témoignages palpitants sur la vie des « autochtones ».
Il reste encore quelques ruines des hangars pour les avions et de bâtiments de l’époque. Mais il faut beaucoup d’imagination pour se figurer l’ambiance de cette période.
La côte des Phoques
A 10 km au nord de Nouâdhibou.
La richesse biologique de la zone marine, à proximité de Nouâdhibou, est exceptionnelle. Peuplée autrefois de milliers de mammifères marins, d’où son nom, la côte des Phoques, au pied des hautes falaises du cap Blanc, est une annexe du parc national du Banc d’Arguin. Dès le XVIIe siècle, les phoques moines ont été décimés en raison d’une pêche européenne intensive. Ils étaient capturés pour leur peau, mais aussi pour l’huile que fournissait leur chair.
Ils sont répertoriés parmi les espèces les plus menacées au monde et leur population s’est énormément restreinte. Il n’en resterait plus que 300 à 400 individus au large de la Mauritanie, et une récente pollution marine, sans doute liée à un dégazage, aurait encore réduit ces effectifs.
Cansado
A 10 km au sud de Nouâdhibou.
Ville dans la ville, reliée à Nouâdhibou sans en faire partie, Cansado accueille uniquement les employés de la Société nationale industrielle et minière. Des lotissements ont été créés pour eux et chaque modèle de maison est destiné à un type d’ouvrier, en fonction de la hiérarchie. La « ville-SNIM » a sa propre école, son propre hôpital, ses commerces, et compte même un hôtel.
Port moderne
Le site a été créé pour l’évacuation du minerai de fer, qui vient directement par voie ferrée des mines de F’Derik-Zouerate, à près de 700 km au nord. Des milliers de tonnes arrivent chaque jour du désert et sont embarqués dans des bateaux européens, principalement français. Le contenu des wagons est renversé sur d’immenses tapis roulants, avant d’être transbordé. Le spectacle est particulièrement impressionnant !
L’autre activité majeure est la pêche et le traitement du poisson. Les côtes sont extrêmement riches et le gouvernement a souhaité en tirer parti. Malheureusement, la tentative de création d’une flottille nationale s’est soldée par un échec et le port moderne offre aujourd’hui le triste spectacle de dizaines de chalutiers échoués,qui rouillent lentement. Ces derniers ont été livrés par les pays exploitant les eaux poissonneuses de Nouâdhibou dans le cadre d’accords bilatéraux. Faute de formation adaptée pour les marins mauritaniens, ils sont toujours restés au port.
Néanmoins, des installations industrielles, très modernes, ont été mises en place : elles fabriquent des conserves de poisson séché et salé, des produits congelés, de la farine de poisson, qui seront ensuite exportés. Les flottes internationales s’amarrent dans ce port.
Vers le sud
Depuis la capitale jusqu’au lieu-dit la Langue de Barbarie, à l’embouchure du Sénégal, la plage est rectiligne. Sur pratiquement toute cette longueur, elle est séparée de l’intérieur par un imposant cordon dunaire. Offrant moins d’agrément que le parc du Banc d’Arguin, elle permet néanmoins de rallier agréablement les abords du fleuve.
La route de la plage
Depuis Nouakchott, vers le sud.
La visite de cette côte mauritanienne permet d’appréhender le pays de la même manière que les navigateurs d’autrefois. Aux XVe et XVIe siècles, au temps des grandes découvertes, des commerçants portugais, hollandais, français tentèrent en effet de s’implanter sur ce littoral. Ils entendaient ainsi profiter des produits transportés par les caravanes du Sahara (or, sel, épices…).
Pourtant la nature fut souvent la plus forte et de nombreux navires, privés de repères, s’échouèrent sur cette côte. Le danger est resté longtemps présent : il n’est donc pas rare de croiser des épaves rouillées sur la plage. La piste de bord de mer est la plus périlleuse : il est donc indispensable de l’emprunter en 4 x 4 en compagnie d’un chauffeur au fait des points de passage vers la route goudronnée.
Les ensablements sont également fréquents et il est préférable de rouler à marée basse si l’on ne veut pas se retrouver piégé entre les dunes et les eaux montantes.
La route goudronnée
Depuis Nouakchott, vers le sud.
Pour rallier Rosso, il est également possible d’emprunter les 203 km de la voie bitumée qui débute au niveau de la ville de Nouakchott. Cette route offre moins de variété et de fraîcheur que celle de la plage, mais elle est beaucoup plus praticable et permet quelques incursions dans les villages attenants.
Tiguent
A 109 km au sud de Nouakchott.
A l’est de la route, cette belle petite palmeraie peut constituer une halte appréciable. A 8 km de la ville se situe la saline de Nteret. Très peu exploitée, notamment depuis les années 1950, elle a été identifiée par les archéologues comme étant celle d’Aouil, évoquée dans les textes médiévaux, celle-là même qui alimentait en sel toute la région au temps des caravanes.
Aujourd’hui comme hier, on peut y voir les ouvriers sortir des briques de sel de 6, 12 voire de 30 kg, que l’on retrouve ensuite sur les marchés.
N’Diago
A 245 km au sud de Nouakchott et à 12 km de Saint-Louis (Sénégal).
Cette ville frontière est essentiellement habitée par des pêcheurs. L’installation d’un barrage il y a quelques années sur ce site a eu une curieuse conséquence : dans cette zone, le fleuve Sénégal, envahi par les eaux de l’océan, est devenu salé.