Port-Louis
Le petit dragon de l’Océan Indien rêve parfois de ressembler à ses grands frères d’Asie. En élevant ces dernières années une poignée de buildings d’une vingtaine d’étages, les Mauriciens pensaient sans doute imiter Singapour. A Port-Louis, on construit vite : le nouveau front de mer – un complexe de boutiques, bureaux et casino – a été élevé en moins d’un an. Ce front de mer où se trouve le port demeure pourtant peu hospitalier, d’autant que des adeptes d’une modernité débridée ont eu l’idée incongrue de laisser passer « l’autoroute » qui relie l’aéroport à Grand-Baie en plein centre ville. Malgré ces erreurs déplorables, Port-Louis garde beaucoup de charme. Adossé à des montagnes pelées, la capitale possède le seul port en eau profonde de l’île. On se promène avec plaisir dans cette ville cosmopolite, entre de vieilles maisons créoles, bleues, rouges, vertes, qui jouxtent une mosquée, une pagode, une église ou un temple hindou ; des bazars tenus par des Chinois et des immeubles de bureaux. En deux ou trois heures, on aura fait le tour des curiosités de la ville. On visitera Port-Louis de préférence le matin après dix heures pour laisser passer les embouteillages.
Port-Louis dans l’histoire
Lorsque Guillaume Dufresne d’Arsel prend possession, au nom de la France en 1715, de l’île de France, la ville s’appelle alors Port Nord-Ouest. Mahé de La Bourdonnais, en hommage à Louis XV, rebaptisera cette cité Port-Louis en 1735. Elle gardera ce nom, excepté durant la Révolution où elle s’appellera à nouveau Port Nord-Ouest. A l’arrivée du gouverneur Bertrand-François Mahé de la Bourdonnais, la cité compte déjà mille six cents habitants. Mahé décide d’en faire la capitale et conçoit un plan au cordeau avec des rues perpendiculaires. La ville s’orne d’un chantier naval, d’un hôpital, d’églises, de casernes, etc. Dès cette époque des artisans venus.
La Place d’Armes
Lorsque Guillaume Dufresne d’Arsel prend possession, au nom de la France en 1715, de l’île de France, la ville s’appelle alors Port Nord-Ouest. Mahé de La Bourdonnais, en hommage à Louis XV, rebaptisera cette cité Port-Louis en 1735. Elle gardera ce nom, excepté durant la Révolution où elle s’appellera à nouveau Port Nord-Ouest. A l’arrivée du gouverneur Bertrand-François Mahé de la Bourdonnais, la cité compte déjà mille six cents habitants. Mahé décide d’en faire la capitale et conçoit un plan au cordeau avec des rues perpendiculaires. La ville s’orne d’un chantier naval, d’un hôpital, d’églises, de casernes, etc. Dès cette époque des artisans venus.
Mauritius Institute
Rue Chaussée, à droite de l’hôtel du Gouvernement ; entrée gratuite ; ouvert les lundi, mardi , jeudi, et vendredi de 9h à 16h et le samedi et dimanche de 9h à 12h Un baobab joufflu dans lequel on a clouté des plaques de métal annonce ce musée d’histoire naturelle. Les Britanniques, spécialistes de ce genre d’institution, le créèrent en 1831 en s’inspirant du musée de Colombo à Ceylan. A l’entrée, trône le crâne d’un cachalot qui s’est échoué sur l’Île en 1986. Des mérous géants naturalisés paraissent nager dans l’air tandis que dans un coin s’entassent de vénérables tortues. Dans les trois salles un peu poussiéreuses, on verra des animaux naturalisés, des oiseaux d’ici et d’ailleurs, des papillons et des coquillages. Le clou du musée est bien sûr le didus ineptus, également désigné raphus cucullatus, le dronte en français mais gentiment appelé le dodo en créole. Le squelette de cet oiseau disparu a été retrouvé en 1854 par un naturaliste anglais et entièrement reconstitué. Il prend place à côté de son ami lui aussi disparu, le solitaire de Rodrigues.
Le bazar
Animé, haut en couleurs, son architecture évoque les anciennes halles de Baltard à Paris matinées de souk arabe. Ce grand marché de Port-Louis reçoit plusieurs dizaines de milliers de visiteurs par jour. C’est également le lieu préféré des pickpockets. Prudence, donc. Sous ses charpentes en bois édifiées en 1837 on trouve de tout : des fruits, des légumes, de la viande, des vêtements. A chaque bâtiment, sa spécialité. Les vendeurs, uniquement des hommes, vantent à voix haute la qualité de leurs pâtissons, giraumons (sortes de courge) , bananes, ananas. Là, un vendeur se tient devant ses pommes d’amour (des tomates) il y en a des petites, des grosses, des rondes, des oblongues, de tous les rouges possibles. Ailleurs, on vous propose des herbes contre les rhumatismes, de l’explicite bois bandé pour le retour de l’amour ou des tisanes pour un bon sommeil. C’est là qu’il faut acheter de la poudre de curry, du piment, des achards, du safran ou des fruits exotiques. Ici, quand on choisit une mangue sucrée à souhait le vendeur vous demande : « voulez-vous du piment dessus ? » Il est possible de refuser même si vous le décevez. Chez les bouchers, on découpe le poulet à la scie. Dans le souk des vêtements, Tintin est à la Une. Toutes les échoppes proposent le héros de Hergé marchant sur la lune, errant dans les sables de l’or noir ou plongeant à la recherche du trésor de Rackham le Rouge. Si vous achetez, faites le tour, comparez et marchandez. Et pour vous amuser, lorsque vous passez devant l’échoppe d’un boulanger demandez-lui de vous montrer un pain corbillard, qui tient son nom tout simplement de sa forme rectangulaire.
Musée postal
Place du quai, à droite du port ; entrée gratuite ; ouv. du lun. au vend. de 9h à 16h et le sam. de 9h à 11h30 Ici, les timbres sont classés par thèmes. On verra des oiseaux sur les timbres des Fidji, des Îles Caïman, de Gambie ; des papillons pour le Maroc, Macao, la Mongolie ; des bateaux sur ceux de Macao, des Maldives, etc. Ce petit musée très sympathique présente également de vieux télégraphes et une collection de tampons et de cachets où l’on peut lire: « payez vos taxes sans retard », « les bonnes semences produisent plus ». En postant vos lettres du musée, vous aurez le droit à un cachet spécial. Vous pouvez également acheter des enveloppes « premier jour » et d’autres petits souvenirs amusants. La poste, une longue tradition
En 1772, Nicolas Lambert ouvre le premier bureau de poste de Maurice. Il s’engage à livrer les lettres vingt-quatre heures après l’arrivée du navire. En 1834, un service postal se met en place entre Port-Louis et Mahébourg. En 1847, Maurice devient le quatrième pays au monde à émettre des timbres poste. Joseph Osmond Barnard grave à cette occasion le « One Penny-Post Office », de couleur rouge orange, et le « Two Pence-Post Office », d’un bleu soutenu. Aujourd’hui ces deux timbres figurent parmi les plus recherchés au monde. L’inscription « Post Office » fut en effet gravée uniquement sur cinq cents timbres avant d’être remplacée par « Post Paid ». Il existe un seul exemplaire au monde d’une lettre comportant ces deux timbres. Postée de Maurice et adressée à un marchand de vin bordelais, elle est réputée être l’objet philatélique le plus cher du monde.
La mosquée Jummah
Rue Royale ; se visite tous les matins excepté le vendredi Des commerces enserrent cette délicate bâtisse aux frises bleues et blanches. A l’intérieur, on oublie le bruit de la ville. On s’assied sur un banc, face au porche en bois ciselé qui précède la salle de prières, avec juste le murmure d’une fontaine où les fidèles font leurs ablutions. Cette mosquée, l’un des plus jolis monuments de Port-Louis, fut édifiée en 1853, quarante-huit ans après la reconnaissance officielle du culte islamique par le gouverneur Decaen. Des plâtriers et des sculpteurs vinrent tout exprès d’Inde pour la bâtir tandis que le bois et les pierres furent importés de Bombay. Elle incarne toujours le plus important lieu de culte musulman de l’Île.
Musée de la photographie
Rue du Vieux Conseil ; entrée payante ; ouv. du lun. au vend. de 10h à 13h et de 14h à 15h30 Tout au fond de ce passage, où se trouvent l’agréable café du Vieux Conseil et deux magasins de pulls Floréal, une jolie bâtisse abrite cette petite collection réunie par un passionné. Tristan Bréville, photographe lui-même, a voulu sauver le patrimoine mauricien. On y verra des appareils, des projecteurs, un objectif conçu pour Niepce et Daguerre, en 1834, ainsi que de vieilles photos représentant Cure-Pipe en 1926 et la vie quotidienne à Maurice.
Maisons créoles
En vous promenant dans les rues de la capitale – rue Royale, rue Pope-Hennessy, rue Saint-Georges – vous découvrirez de belles maisons typiques de l’architecture créole. Blanches ou peintes de couleurs vives, elles se caractérisent par leurs façades en bois, souvent symétriques, auxquelles on ajoute parfois des bardeaux en tamarin. Devant, une large varangue – véranda – ouvre sur un jardin. De nombreuses fenêtres permettent de favoriser les courants d’air. La cuisine est toujours située à l’extérieur pour éviter les incendies. Craignant les cyclones, ces maisons sont fort coûteuses en entretien à cause du prix élevé du bois.
Le Champ de Mars
Conçu au départ comme un champ de manœuvres pour les troupes, cette vaste esplanade connut de nombreux duels entre gentilshommes lavant leur honneur dans le sang, avant d’être le lieu de prédilection des grands meetings politiques.
C’est ici que le 12 mars 1968 le drapeau mauricien fut hissé pour la première fois lors de la fête de l’indépendance. Mais le Champ de Mars, entouré de belles villas et d’une pagode chinoise, est surtout le lieu où se retrouvent des dizaines de milliers de turfistes pour les courses de chevaux. Aujourd’hui, la construction d’un nouveau champ de courses au domaine des Pailles et la création éventuelle d’un nouveau centre d’entraînement à Trianon pourrait sceller le destin du Champ de Mars. Si les Mauriciens conçoivent que ce champ est désormais bien exigu, sa disparition signifierait aussi la perte d’un patrimoine cher à leur cœur.
Fous de chevaux, les Britanniques instaurèrent les courses dès 1812 sous l’impulsion du colonel Draper. Celui-ci, marié à une Mauricienne, créa le Mauritius Turf Club, qui existe toujours, et qui est, après le Jockey Club anglais, le plus vieux club du monde. Le 25 juin 1812 eut lieu la première course mettant aux prises des gentlemen montés sur des… poneys.
Ce n’est qu’en 1838 que les chevaux apparurent et avec eux les jockeys professionnels. L’une des plus fameuses écuries de l’île, celle de la famille Gujadhur, existe depuis le début du siècle et compte de nombreux succès dans le Maiden, la plus importante course de l’année. En 1942, la recette d’une seule journée de courses permit aux Mauriciens d’offrir un avion Spitfire à la Royal Air Force. Autrefois, il était fréquent d’organiser une réunion lors de la visite d’une personnalité. Aujourd’hui près de 70 000 personnes se bousculent, de mai à novembre, pour voir les sept courses de la rencontre. De nombreux jockeys étrangers, australiens ou sud-africains, n’hésitent pas à faire le déplacement.
Dans la Plaine, située au centre de l’hippodrome, on grignote un samosa, on s’échange des tuyaux, tandis que les bookmakers enregistrent les paris. Certains exercent leur talent jusque dans la pagode chinoise. Dans les tribunes officielles, les dames ont mis leurs plus beaux chapeaux et les messieurs, très smart, encouragent leurs chevaux. Réunissant près d’un Mauricien sur quinze, ces courses sont de loin le spectacle le plus couru de l’île.