Lorsque les Anglais accordent son indépendance à Maurice en 1968, ils laissent une situation économique et sociale désastreuse. Elle va encore s’aggraver. De nombreux Mauriciens, inquiets de l’avenir, quittent l’Île. Au début des années soixante-dix, le chômage touche 35 % de la population. Le tourisme est inexistant tout comme l’industrie. Le sucre assure à lui seul la quasi totalité des revenus du pays. Une vingtaine d’années plus tard le pays connaît une croissance de plus de 5 % par an, le chômage est totalement résorbé, un secteur industriel et touristique puissant s’est développé. Le développement a été à ce point rapide qu’on parle de Maurice comme du Petit Dragon de l’Océan Indien. Un miracle ? Pas vraiment. Les Mauriciens ont su prendre leur destin en main et profiter pleinement des opportunités qui se présentaient. A partir de leur capital sucrier, ils ont développé le tourisme et un secteur textile puissant grâce à la création d’une zone franche. 

Une démocratie parlementaire
Démocratie vivante, Maurice possède un régime parlementaire inspiré du Royaume-Uni. Jusqu’en 1992, date de la proclamation de la République, la Reine d’Angleterre avait le titre de Reine de Maurice et elle était représentée par un Gouverneur Général. Le gouvernement était celui de sa Majesté. En devenant République en 1992, Maurice abolit ces liens institutionnels avec l’ancienne métropole. Le Président de la République est dorénavant le Chef de l’Etat mais le régime parlementaire continue de s’inspirer directement du Royaume-Uni. Le Président de la République est élu pour cinq ans par l’Assemblée Nationale. Chef de l’Etat, il nomme le Premier Ministre, issu de la majorité parlementaire, qui détient la réalité du pouvoir exécutif. Les ministres sont choisis parmi les députés. Tous les cinq ans, les Mauriciens élisent un Parlement de soixante dix députés, dont deux pour Rodrigues, au scrutin universel. L’île compte vingt et une circonscriptions et huit sièges de députés sont réservés aux « meilleurs perdants », c’est à dire aux communautés les plus mal représentées. Le Président de la République choisit un chef de l’opposition, obligatoirement consulté lors de grandes décisions. 

Une presse libre et ancienne
La première imprimerie fonctionne dès 1767. Six ans après, le premier journal paraît : annonces, affiches et avis divers pour les colonies des isles de France. En 1832, un gros sucrier, Adrien d’Epinay, lance Le Cernéen. Cet homme lutta pour que les propriétaires d’esclaves soient indemnisés lors de l’abolition. Il fut aussi un héros de la presse. Il obtint des Anglais la suppression de la censure. Son journal, Le Cernéen, lui survivra. Lorsqu’il cesse de paraître en 1982, il était l’un des plus vieux journaux publiés en langue française. A la suite du Cernéen, une presse pluraliste, bien rare sous ces latitudes, se développe. Elle joue un rôle considérable. Le Mauricien demeure le premier tirage de l’île concurrencé par l’Express, quotidien fort bien fait qui joue la primauté de l’économie.

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