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Le musée d'ethnographie (Lisbonne) © Dalbéra, Jean-Pierre

Le musée d’ethnographie (Lisbonne) © Dalbéra, Jean-Pierre

 

Achats et artisanat

Le Portugal est encore, en dehors de Lisbonne et Porto, un grand pays rural. L’artisanat y est donc particulièrement riche, et le principal des achats se composera d’objets faits main : poteries d’Alentejo, meubles peints décorés et cloches de vacher en bronze ouvragé d’Evora, ustensiles en liège et en chêne, tapis d’Arraiolos, linge de maison brodé, statuettes polychromes, articles de vannerie et bois doré d’Algarve… A noter que, étrangement, le pays semble s’être fait une spécialité dans la fabrication de « curiosas », ces objets de vitrine à caractère pornographique, pas toujours du meilleur goût. Ainsi, dans bon nombre de boutiques de souvenirs et même dans les boutiques de « bondieuseries », des objets inutiles et pour le moins insolites trouvent bonne place sur les étagères.
Enfin, les azulejos sont évidemment tentants mais, si le graphisme attire immanquablement, il n’est pas si évident d’accommoder à bon escient ces panneaux de carreaux de faïence et de leur trouver une place qui les mette en valeur. Un achat qui mérite donc réflexion, même si de nombreux artistes excellent dans ce savoir-faire.

Arrivée

On arrive aussi facilement à Lisbonne qu’à Faro ou Porto depuis Paris. Les courses en taxi – ils arborent une couleur beige – ne sont pas très chères, aussi vaut-il mieux éviter de prendre des autocars, souvent surchargés et rarement climatisés. A la prise en charge, fixée aux alentours de 2,10 €, on ajoutera 1,50 € par bagage.

Carte

Avant de partir en vacances, pensez à acheter une carte détaillée qui vous sera très utile durant votre voyage. Les cartes que vous trouverez sur place sont rarement en français et pas toujours très précises. Blay-Foldex propose plus de 100 cartes routières et touristiques, pour toutes les destinations en France et dans le monde. Vous pouvez acheter les cartes Blay-Foldex dans les principales librairies.

Cuisine et boissons

Souvent épicée, rarement piquante, la cuisine portugaise est forte en goût et tient au corps ! Hormis dans les soupes, très appréciées de toutes les générations, les légumes verts sont peu utilisés cuits : on les déguste plutôt en hors-d’œuvre ou salades d’accompagnement.
Poissons, crustacés et porc forment la base des plats régionaux. Ils sont même parfois mélangés, comme dans la fameuse spécialité alentéjane de porc aux palourdes… Dire que la morue (« bacalhau ») est à la base des spécialités portugaises n’est plus d’actualité : ce poisson à chair ferme devient en effet de plus en plus cher, étant en voie de disparition des côtes atlantiques. Cependant, bien d’autres poissons s’accommodent du savoir-faire culinaire lusitanien…
La charcuterie et le fromage, les vins de la vallée du Douro, pour les plus connus, ou d’ailleurs, sont délicieux. La plupart des vins vendus dans les épiceries sont des vinhos verdes et bien sûr les portos, que l’on choisira de préférence vintage, sans doute le plus raffiné et le moins couru en France, premier pays importateur de portos blended. Fromages de brebis et de chèvre et charcuterie alentéjane compléteront à merveille ces breuvages !
Quant aux desserts, ils appartiennent au monde fantasmagorique ! Question couleurs et formes, ils relèvent du surréalisme. Côté saveur, ils contenteront les amateurs de sucreries… On préférera peut-être les fruits qui, sans être exotiques ou sans défaut visible, distillent parfums et goûts d’antan.
Bon à savoir : dans les restaurants, on apporte systématiquement, en guise d’apéritif, toutes sortes de mises en bouche, de la rondelle de chorizo à la gamba grillée, en passant par les jambons fumés, les pâtés en croûte et les crudités marinées. Souvent irrésistibles, ils sont payants, mais peuvent judicieusement servir d’entrée.
Enfin, on pourra commander à loisir eau minérale plate et gazeuse, mais l’eau est partout potable.

Electricité

A de rares exceptions près, le voltage est de 220 volts et les prises sont à fiches rondes.

Fado

C’est à Lisbonne que l’on entendra le fado le plus traditionnel. Expression musicale majeure du Portugal, ses origines hispano-mauresques lui confèrent une tonalité nostalgique des plus émouvantes, et ses interprètes y ajoutent une touche de saudade indispensable. Certaines stars du fado ont vu leur notoriété dépasser largement les frontières de la péninsule Ibérique. Parmi elles, l’incontournable Amália Rodrigues, l’Oum Kalsoum portugaise, dont la mort, en octobre 1999, a plongé la communauté immigrée en France dans un chagrin aussi profond que sincère.
Fatalement, les bars à fado qui attirent davantage d’amateurs étrangers en deviennent un peu moins typiques. Qu’importe, le chant reste gravé de la même manière dans nos mémoires sensorielles ! De nombreux artistes inconnus gravent des CD à compte d’auteur : il ne faut pas hésiter à les acquérir dans les magasins de disques spécialisés, ils font rarement offense à la discipline. En revanche, on s’intéressera, dans les grandes maisons de disques, aux jeunes interprètes de fado qui tentent de lui faire prendre un virage modernisant assez intéressant (tel le groupe déjà célèbre en France des Madredeus). En tout état de cause, c’est inévitablement dans les bars à fado, plongé au cœur de l’atmosphère romantico-nostalgique, que l’on appréciera le mieux ce chant du cœur.

Heure locale

Une heure de décalage horaire subsiste entre la France et le Portugal. Lorsqu’il est midi à Paris, il est 11 h à Lisbonne.

Horaires d’ouverture

Les banques sont ouvertes du lundi au vendredi de 9 h à environ 15 h- 16 h, sans interruption pendant le déjeuner.
Les boutiques sont généralement ouvertes en semaine de 9 h à 13 h et de 15 h à 19 h et fermés le samedi après-midi.
Les centres commerciaux sont plus fréquemment ouverts le week-end, y compris le dimanche.
La plupart des musées, ouverts entre 10 h et 17 h en moyenne, ferment le lundi et beaucoup sont accessibles gratuitement le dimanche matin.
Les bureaux de poste sont ouverts du lundi au vendredi de 9 h à 18 h.

Informations touristiques

A Lisbonne et Porto, des bureaux municipaux de tourisme dispensent toutes les informations utiles et pratiques aux voyageurs, tout comme dans de nombreuses villes de moyenne importance.

Jours fériés

Ponctuée par de très nombreuses fêtes d’origine religieuse, qui peuvent durer plusieurs jours et exiger une bonne forme physique (!), la vie quotidienne ne compte pas tant de jours fériés chômés qu’on pourrait le croire.
1er janvier : Nouvel An.
Mardi gras : date variable, vers la mi-février, qui donne lieu à trois jours de carnaval.
Vendredi saint : date variable, en avril. Le lundi de Pâques n’est pas férié.
25 avril : jour de la Liberté. Commémoration nationale du coup d’Etat qui mit fin, le 25 avril 1974, à la dictature et garda le nom de révolution des Œillets. Les soldats qui menèrent l’action sans violence portaient à la boutonnière un œillet rouge.
1er mai : fête du Travail.
10 juin : fête nationale et commémoration de la mort du poète Camões.
15 août : Assomption.
5 octobre : proclamation de la République.
1er novembre : Toussaint.
1er décembre : restauration de l’indépendance (1640).
8 décembre : Immaculée Conception.
25 décembre : Noël.

A noter : certaines villes, dont Lisbonne, fêtent et chôment le jour de la Saint-Antoine (13 juin), que suivent de près les fêtes consacrées aux saints dits populaires (Saint-Jean, 24 juin, et Saint-Pierre, 29 juin), celles-ci n’étant pas chômées.

Langue

D’origine latine, le portugais nous ferait le même effet de facilité d’écoute que le castillan si la langue de Pessoa ne s’était pas dotée de quelques particularités toniques qui nous la rendent plus ardue. La prononciation en est donc la principale difficulté, mais les Portugais sont particulièrement patients avec les étrangers. Les Français ont en outre l’avantage de se promener dans un pays francophile, même si, depuis la fin du règne de Salazar, la langue de Voltaire n’est plus obligatoire à l’école. Cependant, la nombreuse population émigrée dans l’Hexagone fait survivre dans toutes les couches sociales quelques bonnes notions de français. En outre, les Portugais adorent rendre service tout en affichant leurs connaissances.

Manuélin

Impossible de visiter églises, monastères, châteaux et palais sans savoir ce qu’est le style manuélin, que l’on peut admirer sur de très nombreux bâtiments historiques, artistiques et religieux. Le manuélin est un style architectural – dont le plateresque est le pendant – particulier au Portugal, oscillant entre le post-Renaissance et le baroque, et qui atteignit sa plénitude sous le règne de Manuel Ier, d’où son nom. Les Grandes Découvertes influencèrent son évolution : les motifs floraux et animaliers représentent souvent des végétaux ou des coquillages des quatre coins du monde.

Médias

Les Portugais sont très friands d’informations écrites. Parmi les innombrables publications, le Diário de Notícias de Lisbonne et le Público sont les deux quotidiens nationaux les plus lus. Chacun d’eux édite un supplément week-end où figure la liste complète des activités culturelles, ludiques et sportives pour la semaine à venir. A Bola, magazine sportif, connaît également un énorme succès.

Photo/film

Les Portugais se prêtent avec bonhomie aux photographes amateurs, mais il ne faut pas en abuser ! Inutile d’emporter des stocks de pellicules, on en trouvera sur place à moindre coût. Vérifier cependant qu’elles ne soient pas périmées.

Poste et communications

Les bureaux de poste acheminent en une semaine au moins les lettres et cartes postales vers l’étranger. Les timbres (selos) sont également vendus dans les kiosques automatiques disséminés un peu partout.
Pour téléphoner d’une cabine, on peut utiliser des pièces de monnaie, une carte France Télécom ou une carte de téléphone portugaise (Credifone, Cartão Telecom…) qu’on achète dans les bureaux de poste et certains kiosques à journaux. Pour obtenir la France, composer le 00 33, suivi du numéro du correspondant sans le zéro. Pour appeler au Portugal, quelle que soit la région, composer directement le numéro du correspondant, qui doit comporter neuf chiffres. Enfin, les bureaux de poste sont équipés Internet.

Pourboires

La gorjeta est une pratique courante dans les sites touristiques, les taxis et les restaurants. Comme partout ailleurs, elle représente 10 % de l’addition et est laissée à la discrétion de chacun.

Pousadas

Créées dans les années 1940, les pousadas sont des auberges organisées en réseau national. Elles sont de deux catégories : pousadas régionales – toujours dans de beaux sites – et pousadas historiques. Ces dernières sont implantées à l’intérieur même de palais, de monastères, de châteaux et de tout autre bâtiment à caractère historique. Souvent exceptionnellement bien aménagées, elles permettent, pour des sommes raisonnables, de séjourner dans des lieux merveilleux et de vivre quelque temps au milieu d’œuvres d’art. Aujourd’hui, le réseau compte plus de 40 établissements, répartis sur tout le territoire. Mieux vaut réserver à l’avance. On peut accéder aux chambres implantées dans les couvents et les forteresses via l’Internet, à www.pousadas.pt

Saudade

Le mot désigne un sentiment qui caractérise l’âme portugaise. Nostalgie, le mot qui s’en rapproche le plus, n’est cependant pas totalement satisfaisant. Car cette douleur, cette tristesse, induit, chez les Portugais, une notion de bonheur. Pour tenter d’en saisir le fondement, écouter du fado. La musique aux accents d’amertume teintée d e « bonheur perdu » traduit au plus juste ce sentiment tout portugais.

Sécurité

Dans les grandes villes, Lisbonne et Porto notamment, on déplore de fréquents forçages de voitures. Mieux vaut donc ne jamais laisser traîner quoi que ce soit en évidence. Cependant, les parkings publics et privés sont gardés et rarement source de déconvenues. Le vol à la tire se développe malheureusement près des endroits touristiques dans les grandes villes comme Lisbonne, Porto et Faro.

Sports

Le football est une passion nationale greffée à la naissance à tous les Portugais ! Si la ville où l’on séjourne se vide brusquement, que les rideaux de fer s’abaissent tous en même temps, que seuls quelques chiens rasent les murs, que le ciel se fait lourd et l’atmosphère pesante, ce n’est pas forcément une invasion subite de Martiens, mais peut-être un match qui se prépare au stade le plus proche. Le Portugal a organisé la coupe d’Europe de football en 2004 avec succès. Il faut noter que, pour des passionnés, les Portugais n’en sont pas moins fairplay et que rares sont les bagarres qui éclatent parmi les supporters.
La passion du golf est née avec le tourisme. Les amateurs affluent de loin pour s’exercer sur les greens d’Algarve ou des environs de Lisbonne.
Enfin, les touristes auront tout loisir de s’offrir de belles randonnées dans les parcs nationaux et dans les serras, tous très bien balisés. Tous les offices de tourisme en proposent les itinéraires préétablis et les cartes topographiques.
Quant à la natation ou la plongée sous-marine, il est important de savoir que la température de l’océan peut atteindre, par forte canicule estivale, 18 °C…

Transports intérieurs

Autoroutes
Le réseau autoroutier du Portugal s’est considérablement amélioré depuis une dizaine d’années, offrant à présent aux conducteurs de bonnes liaisons nord-sud et estouest. Si la vitesse est limitée et les patrouilles de police assez impitoyables, cela n’empêche pas les automobilistes de pousser leurs moteurs au maximum de leur puissance, transformant les voitures en bolides dangereux. Une grande vigilance doit permettre d’échapper au pire !

Train et autocar
Le réseau ferroviaire a fait de réels progrès, notamment sur les lignes Alfa entre Lisbonne-Porto-Braga et Lisbonne-Faro. Les trains secondaires restent cependant un peu lents. L’autocar est préférable: la Rodoviaria Nacional sillonne plus rapidement et plus confortablement le pays.

Liaisons aériennes

Quelques lignes intérieures aériennes assurées par Tap Air Portugal et Portugalia Airlines relient Lisbonne à Porto et Faro.

Usages et politesse

Dans les églises et les sanctuaires de pèlerinages, une tenue décente est exigée. Respecter la consigne, car les Portugais sont très pieux et verraient dans une excentricité vestimentaire outrageante une provocation autant inutile qu’arrogante. Le reste du temps, l’amabilité légendaire des Portugais incite à se comporter le plus agréablement possible.

Combien ça coûte ?

(prix indicatifs)
1 café : 1 €
1 sandwich : 3 €
1 pain : 0,50 €
1 litre de super sans plomb : 1,35 €
Fromage de chèvre (le kilo) : 17 €
1 entrée au musée : entre 3 et 6 €

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