L’île de Sal doit son importance à la présence de son aéroport international. Surnommée le « porte-avions du Cap-Vert », elle a surtout une vocation sportive et balnéaire. Sportive car les adeptes de surf y bénéficient d’un spot d’exception. Balnéaire car les amateurs de farniente y trouvent de superbes plages où se la couler douce dans une ambiance décontractée. L’infrastructure hôtelière autour de Santa Maria, la ville principale, est d’ailleurs en pleine explosion. Le reste de l’île, plate et aride, offre des paysages dépouillés à parcourir en véhicule tout-terrain, des sites insolites tels que les anciennes salines de Pedra Lume et des plages sauvages où les tortues luth viennent encore pondre. A Sal, on s’immerge dans le monde capverdien avant de s’inviter à une découverte plus surprenante et authentique de l’archipel.
Un centre renommé pour les sports de glisse
La communauté internationale qui regroupe planchistes et surfeurs imprime sa philosophie fun à l’île de Sal et atténue les effets d’un tourisme organisé de type all inclusive. Autour de Santa Maria, les clients des complexes hôteliers, côtoient des visiteurs pratiquant un tourisme plus aventureux. Les planchistes, nomades en quête de nouveaux spots, ont découvert Sal et ont permis au Cap-Vert d’accéder au tourisme.
Plage de Santa Maria
S’étendant sur 8 km, ce ruban de sable fin accueille les hôtes des complexes hôteliers et sa fréquentation reste raisonnable. En marchant vers l’ouest, on pourra facilement s’isoler. Les clubs de planche sont situés le long des hôtels. Les débutants bénéficient ici d’un espace idéal et protégé. On pratique un large éventail de sports nautiques : plongée, pêche sportive, pêche à la ligne sur la plage et jet-ski.
Plage de Ponta Preta
En contournant la pointe sud-ouest, on accède au célèbre site qui a fait la renommée de Sal. La plage est moins accueillante qu’à Santa Maria mais les sportifs (wind-surf) jouissent d’un vent fort et régulier et de vagues qui, sans être exceptionnelles, attirent les surfeurs. Des adeptes confirmés car les vents et les courants puissants peuvent entraîner les planchistes vers le large puis le grand large… vers le Brésil !
La côte nord-est
Uniquement accessible avec des véhicules adaptés (quad, buggy et éventuellement moto tout-terrain) la côte nord-est, dépourvue de plages, est constituée d’un littoral de dunes. Les conditions de vent, différentes de Ponta Preta, attirent les spécialistes.
La planche, un tremplin pour le tourisme et les records
La médiatisation du wind-surf a incité nombre de pratiquants à sillonner la planète et, dans les années 1980, Sal est entrée dans le « gotha » de la planche. Babette Coquelle, recordwoman de vitesse sur planche, membre de l’équipe de France qui s’est illustrée à l’époque avec Nathalie Simon, est maintenant établie à Sal dans une maison qui fait face à Ponta Preta. Sal a servi de base de départ pour des tentatives de traversée de l’Atlantique sur planche en solitaire par des aventuriers qui ont connu des fortunes diverses. L’un d’entre eux a disparu en mer tout comme, régulièrement, des pêcheurs imprudents. Trois d’entre eux ont survécu pendant trois semaines avant de toucher le Brésil. Ils sont rentrés en avion et ont été fêtés comme des héros.
Santa Maria, premier pôle touristique du Cap-Vert
Le complexe balnéaire qui s’étend à l’est de Santa Maria est le plus actif de l’archipel. Les complexes hôteliers ne cessent de se multiplier. En témoignent les grues qui accueillent le visiteur à l’entrée du village… Mais Santa Maria possède une autre facette : celle d’une petite cité animée au charme intact qui se dévoile quand on pénètre au cœur de ses ruelles.
Le village de Santa Maria
Malgré l’expansion immobilière, le village de Santa Maria est resté à taille humaine. La vie locale y est toujours régie par les activités quotidiennes : les enfants sortent de l’école, les pêcheurs rentrent du travail, les femmes en bigoudis discutent sur le pas de leur porte. Arpenter les petites rues pavées de Santa Maria permet au visiteur de s’extraire de l’ambiance touristique et lui donne l’opportunité d’appréhender la réalité capverdienne en découvrant des maisons peintes de couleurs vives, des bars fréquentés par les autochtones et des petits restaurants populaires.
Anciennes salines de Santa Maria
On y accède par un sentier de 1,5 km, derrière le complexe hôtelier au nord-est de Santa Maria. Bien qu’à l’abandon, elles offrent un spectacle intéressant, surtout le soir lorsque le soleil commence à décliner et que la juxtaposition de ses petits carrés en forme de damier se décline en un savant camaïeu de couleurs chaudes.
Suivez le guide !
Si vous souhaitez aller pêcher le thon, le marlin ou le requin au large de l’île, de nombreux pêcheurs accepteront de vous embarquer depuis le port de Santa Maria. Il suffit de leur demander !
Le sel entraîne le peuplement de l’île
L’île de Sal, « le sel », sporadiquement visitée, ne sera peuplée qu’au début du XIXe siècle par des colons et des esclaves issus de Boa Vista. En 1808, les Portugais créent les marais salants de Pedra Lume et construisent le tunnel d’accès. L’histoire des salines ne commence réellement qu’en 1840 et connaît bien des vicissitudes : fermetures, reprises, rachats et nationalisation. L’apogée de l’extraction gérée par une société mixte (Portugal et Congo belge) a lieu vers la fin des années 1930. Puis le site périclite et est définitivement abandonné en 1984 après avoir été géré par la compagnie française Les Salins du Midi qui y instaura un surprenant statut : une enclave autonome appartenant à la France, pourvue de frontières sommaires et disposant d’une monnaie propre.
De Santa Maria à Pedra Lume
L’excursion vers les salines de Pedra Lume, situées à environ 25 km, peut être effectuée au départ de Sal en empruntant, avec un véhicule approprié, une piste qui longe la côte est.
Suivez le guide !
Devant le port de Pedra Lume, on découvre à même le sol les anciennes barges rouillées qui transportaient le sel. Un spectacle surréaliste !
Piste Sal-Pedra Lume
L’île plate de Sal, découverte en 1460, fut surnommée « Lhana » en raison de ses plaines qui ne laissaient rien subsister de son passé volcanique. Aride, très peu pourvue en végétation, Sal est couverte de sable, de regs et de petites dunes bosselées. La piste qui relie Sal à Pedra Lume ravira les amateurs de conduite sportive. Le parcours ne présente pas de difficultés notables mais nécessite un minimum de prudence et d’équipement : un chapeau ou une casquette et un foulard protégeront du sable. La succession de vestiges d’origine volcanique, d’étendues désolées, de dunes, de formations minérales composent des paysages prenants. La piste longe ensuite le littoral et offre un beau panorama de vagues ourlées finissant leur course en arabesques.
Salines de Pedra Lume
Ce décor fantastique posé dans un cratère volcanique distille un charme nostalgique. On accède aux marais salants après avoir franchi un tunnel. L’irruption d’une vive lumière renforce la découverte du site plongé dans une clarté aveuglante. La présence d’une silhouette humaine, épinglée au milieu des rectangles colorés, donne une idée de l’échelle du site, assez imposant. Le système d’acheminement du sel vers le petit port de Pedra Lume – des bennes et des chariots glissant le long de filins – illustre un passé révolu. La succession de poteaux qui supportent tout le système forme un ouvrage en bois qui évoque le célèbre pont de la rivière Kwaï.
Espargos
La ville, plus peuplée que Santa Maria, présente un intérêt touristique limité. Pourtant le visiteur y évoluera dans une ambiance plus authentiquement capverdienne (surtout la nuit).
Port de Palmeira
Situé à 7 km d’Espargos, le village de Palmeira possède un charmant petit port actif où s’ébattent des grappes d’enfants rompus à la baignade.
Site de Buracona
Une piste très aride de 8 km accessible à des véhicules classiques mène vers les fameuses formations rocheuses de Buracona. Les vagues qui se brisent sur ces récifs volcaniques offrent un spectacle saisissant. Deux piscines naturelles s’ouvrent au milieu des rochers : la plus profonde ravira les amateurs de plongée mais ses abords sont dangereux. La seconde, plus petite, vous permettra de prendre un bain plus tranquille.
Suivez le guide !
De Buracona, on continuera sur une piste longeant la côte et qui mène au phare de Ponta Fiura construit dans un site battu par les vagues.