Du nord de Guatemala Ciudad à la frontière mexicaine, s’étend la région des Hauts Plateaux, sans doute la plus belle et la plus authentique du Guatemala. Dans un décor naturel exceptionnel, entre volcans et vallées encaissées, elle renferme une culture riche et attachante, celle des communautés mayas, restées proches de leurs modes de vie ancestraux. On y découvre leurs costumes typiques, les marchés hauts en couleur des villages d’altitude, et les pratiques surprenantes des rites mayas, teintés de catholicisme. Autant de facettes d’un Guatemala encore proche de ses origines préhispaniques.

Lac Atitlán

Au pied des volcans Tolimán, Atitlán et San Pedro s’étend le lac Atitlán, l’un des plus beaux sites naturels d’Amérique centrale. Vaste (plus de 130 km2) et très profond (jusqu’à 320 m), il s’est formé suite à l’effondrement d’un cône volcanique, créant une caldeira qui s’est peu à peu remplie d’eau. Ses rives sont jalonnées de petites baies protégées, ponctuées d’une dizaine de villages habités par les Mayas Cakchiquels et T’zutuhils. Il fait bon s’attarder quelques jours au bord de ce lac enchanteur, havre de tranquillité. 

Panajachel 
Rive nord du lac.
Jouissant d’une situation idéale, les pieds dans l’eau, face aux volcans, Panajachel est un village prisé de longue date par les touristes du monde entier, au point que les locaux le surnomment aujourd’hui « Gringotenango » (la ville des étrangers). Dépourvu de curiosité majeure, il attire surtout pour la beauté de son panorama sur le lac et son atmosphère décontractée. Facile d’accès, il constitue le point de départ idéal pour explorer les autres villages du lac. La Reserva natural Atitlán(ouvert tlj de 8 h à 17 h. Entrée payante),située à la sortie du village, constitue une belle excursion d’une journée, pour se promener en pleine nature et explorer notamment sa ferme de papillons.

Suivez le guide ! 
Partez à pied ou louez un vélo pour vous promener sur les rives du lac et découvrir les villages alentour : Santa Catarina, San Antonio, Sololá…

Le nord-ouest du lac 
La rive nord-ouest est la plus sauvage, jalonnée de quelques villages typiques et peu peuplés, à l’atmosphère paisible.

Lake Atitlan, Guatemala © Pedro Szekely

Lake Atitlan, Guatemala © Pedro Szekely

San Pedro la Laguna 
A 40 min en bateau depuis Panajachel ou 30 min de Santiago Atitlán.
Beaucoup moins touristique que Panajachel, ce village, situé au pied du volcan du même nom, a de plus en plus la faveur des voyageurs à petit budget du fait de ses hébergements bon marché. Les habitants de San Pedro vivent pour la plupart de la culture du café. Il est d’ailleurs possible d’assister à la cueillette des grains au début de la saison sèche. San Pedro est un lieu de départ idéal vers des randonnées variées, notamment l’ascension du volcan San Pedro (3 000 m), à pied ou à cheval, pour laquelle il faut compter environ 7 heures (aller-retour), qui offre un très beau panorama sur le lac par temps clair. De nombreuses promenades à pied sont par ailleurs possibles le long des rives du lac, notamment vers San Marcos (3 h, aller) ou vers Santiago (4 h, aller).

San Marcos la Laguna 
A 30 min en bateau depuis Panajachel.
Niché au milieu de la végétation tropicale et des plantations de caféiers, ce petit village est un véritable havre de paix. Il est réputé surtout pour ses quelques hôtels qui proposent des ateliers de méditation, relaxation, yoga, très prisés des touristes. San Marcos est par ailleurs un petit village cakchiquel typique, où les femmes ont gardé l’habit traditionnel.

Santa Cruz la Laguna 
A 15 min en bateau depuis Panajachel.
Ce paisible village a su lui aussi conserver son charme, et permet de jouir du panorama sur le lac grâce à sa situation idéale, à flanc de colline. Il dispose d’un club de plongée sous-marine,ATI Divers (dans l’hôtel La Iguana perdida), qui propose l’obtention du brevet PADI Open Water en quatre jours, à des tarifs intéressants. Des promenades sont également possibles, vers San Marcos en longeant le sentier en bord de lac (4 h, aller), ou vers Sololá (3 h 30, aller).

L’est du lac 
Les villages situés sur la rive est du lac, plus peuplés, permettent d’apprécier la vie quotidienne des Mayas de la région.

Santa Catarina Palopó 
A 4 km au sud-est de Panajachel par la route ou à 15 min en bateau depuis Panajachel.
Ce village pittoresque, où l’on découvre une authentique vie villageoise, est célèbre pour ses textiles tissés de bleu turquoise et fuchsia. On peut notamment y acheter de splendides huipiles tissés, portés par les femmes autour du lac et réputés dans tout le pays.

San Antonio Palopó 
A 5 km au sud-est de Santa Catarina par la route, ou 20 min en bateau depuis Panajachel.
Village similaire à Santa Catarina Palopó, mais plus grand. Le tissage, le tressage du jonc et la pêche y constituent les activités principales. On notera aussi la présence d’une petite église coloniale, qui n’est pas dénuée de charme.

Santiago Atitlán 
Rive sud du lac.
Niché dans une petite crique protégée, au pied des volcans Tolimán et San Pedro, Santiago Atitlán est le village le plus visité autour du lac après Panajachel. Il n’en reste pas moins authentique, ses habitants ayant conservé le mode de vie des Mayas T’zutuhils, dont Santiago fut autrefois la capitale. Le village est réputé pour la pratique fervente du culte de Maximón, saint patron de la ville. Les enfants du village vous guideront en échange d’un pourboire jusqu’à la maison où se déroulent en permanence d’étonnantes cérémonies religieuses. Au sommet de la côte, on trouve la place principale du village, où se dresse une église dont l’intérieur, plutôt austère, comporte des statues de saints en bois vêtues de costumes mayas.

Le culte de Maximón 
Les habitants de Santiago Atitlán vénèrent leur saint patron, Maximón (prononcer ma-chimone), qui s’apparente au san Simón célébré dans d’autres villages des Hautes Terres. A Santiago, Maximón est représenté par une poupée grandeur nature portant un masque de bois, et de nombreux foulards colorés noués autour du cou. Il réside chaque année dans la maison d’un des membres de la cofradía (confrérie religieuse), choisi pour s’occuper du culte. Dans un décor kitsch de guirlandes lumineuses et de fausses fleurs, les villageois se présentent à lui, une fois par semaine, se prosternent et lui apportent des offrandes pour implorer ses bonnes grâces : cigarettes, alcool, bougies… L’ambiance de ces cérémonies est d’une intensité rare, et l’étrangeté du spectacle ne pourra manquer de surprendre l’observateur étranger.

Sololá 
A 8 km au nord-ouest de Panajachel, sur la route avant de descendre vers le lac.
Peu touristique, cette grosse bourgade est réputée surtout pour son marché du vendredi, qui compte parmi les plus typiques des Hautes Terres et rassemble des habitants de toute la région. On peut y trouver notamment de belles étoffes à bon prix, venues des différents villages du lac.

Le pays Quiché

En poursuivant au nord de Sololá, on pénètre dans le département montagneux de Quiché. Il marque l’entrée dans l’Altiplano, qui s’étend jusqu’à la frontière mexicaine. La région est peuplée par les Quichés, minorité ethnique la plus importante du pays, qui a conservé pour l’essentiel son mode de vie d’autrefois.

Chichicastenango 
A 28 km au nord-ouest de Sololá.
Cette petite ville d’altitude, entourée de vallées et dominée au loin par les montagnes, connaît aujourd’hui la plus grosse affluence touristique de la région. Notamment grâce à son immense marché, qui emplit deux fois par semaine toutes les rues de la ville. Ancien grand centre de commerce cakchiquel, la ville fut désertée au moment de la conquête espagnole, puis repeuplée par les Quichés, toujours majoritaires aujourd’hui. Ils continuent de pratiquer avec ferveur les rituels religieux mayas.

Marché 
Dans tout le centre-ville. Tous les jeudis et dimanches matin.
Il s’agit sans conteste du marché le plus grand et le plus connu du Guatemala, très prisé des étrangers pour ses innombrables produits d’artisanat venus de tout le pays, à des tarifs cependant parfois élevés : textiles, huipiles, couvertures, ceintures, sacs, bijoux, cuir, masques en bois, etc. Si cet aspect le rend moins authentique que d’autres marchés de la région, il n’en reste pas moins un formidable spectacle haut en couleur, illustrant l’intensité de la vie commerçante des villages. Les rues plus en retrait accueillent des étals plus locaux de fruits et légumes, poulets vivants, quincaillerie, etc.

Suivez le guide ! 
Arrivez au village la veille du marché, pour assister de bonne heure le lendemain à la fin de l’installation des étals, et sentir l’effervescence qui emplit progressivement les rues.

Iglesia de Santo Tomás 
Sur la Plaza, à l’angle de la 8a calle et de la 5a avenida Arco Gucumatz.
Cette église d’inspiration chrétienne, construite vers 1540, constitue aujourd’hui un sanctuaire important des cultes mayas, très pratiqués dans le village. On y accède par des marches sur lesquelles brûle de l’encens de copal (résine de pin). La porte principale est réservée aux prêtres et aux membres des cofradías (confréries religieuses mayas), tandis que l’accès pour les touristes se fait par une porte latérale. A l’intérieur règne tous les jours (le dimanche surtout) une atmosphère envoûtante : assis à même le sol recouvert de branches de pin et de bougies, les fidèles viennent prier et apporter des offrandes en l’honneur de leurs ancêtres : alcool, sodas, poulets vivants, etc.

Pascual Abaj 
A 1 km au sud de Chichicastenango.
Situé au sommet d’une colline couverte de pins, en surplomb du village, ce lieu sacré présente une statue de pierre du dieu maya de la Terre, Huyup Tak’ah. Les prêtres mayas viennent régulièrement y apporter des offrandes pour que la terre demeure fertile. Le site offre un beau point de vue sur la ville et la vallée en contrebas.

Santa Cruz del Quiché 
A 19 km au nord de Chichicastenango.
Chef-lieu du département quiché, la ville n’offre en elle-même guère d’intérêt mais constitue le point de départ pour se rendre au site de K’umarcaaj, à 3 km de là. Peu de vestiges subsistent de cette ancienne capitale des Mayas Quichés, sise au sommet d’un promontoire rocheux. La ville fut détruite en 1524 par Pedro de Alvarado, qui tua les deux princes locaux et prit ainsi le contrôle des Hautes Terres. Le site accueille encore aujourd’hui d’importantes cérémonies mayas.

Les « cofradías » 
Ces confréries traditionnelles sont au cœur de la vie religieuse de Chichicastenango. En faire partie représente un devoir et une fierté pour les habitants du village. Chaque communauté est dirigée par un chef, élu par ses pairs chaque année. Une telle responsabilité peut s’avérer onéreuse pour l’élu, mais est toujours acceptée avec joie. La ville de Chichicastenango possède 14 confréries distinctes qui vénèrent chacune un saint patron différent. La plus importante est celle de Santo Tomás, saint patron de la ville. Tous les dimanches matin, et lors des grandes fêtes religieuses, les fidèles s’avancent en procession jusqu’à l’église, vêtus de costumes colorés correspondant à leur confrérie et à leur rang à l’intérieur de celle-ci, avec une gravité toute particulière.

Le triangle Ixil 
A 50 km au nord de Santa Cruz del Quiché.
Comprise entre les villages de Nebaj, Chajul et San Juan Cotzal, cette région montagneuse est d’une grande beauté. Difficile d’accès, sur les hauteurs de la chaîne des Cuchumatanes, elle est restée peuplée en majorité de communautés mayas.
Nebaj 
Cette bourgade est la plus grande cité ixil. Les villageois d’aujourd’hui ont conservé l’habit traditionnel,en particulier les femmes, qui portent des vêtements colorés et finement tissés. La ville possède une charmante église, devant laquelle se tient un marché les jeudis et les dimanches, riche en artisanat local.

Suivez le guide ! 
Partez à pied découvrir les montagnes alentour, en marchant jusqu’à la majestueuse cascada de Plata (cascade d’Argent), que vous atteindrez en 1 h à peine depuis Nebaj.