Gorges de la Restonica

Si belle qu’elle a été classée grand site national en 1985, la vallée est traversée par le GR20. Des bandes de chèvres sauvages vivent sur les pics inaccessibles, des gorges creusées dans le granite cachent une série de lacs, d’origine glaciaire.
La forêt de pins maritimes et de pins lariccio couvre les versants jusqu’aux bergeries de Grotelle (1 370 m), pointde départ de nombreuses randonnées.

La bataille de Ponte-Nuovo

A 8 km du carrefour routier de Ponte-Leccia, un monument placé à l’entrée du vieux pont génois porte cette inscription : « Qui gascono, u 9 maghiu 1769, e milizie di Pasquale di Paoli luttendo per a liberta di a patria » (Ici tombèrent, le 9 mai 1769, les milices de Pascal Paoli, en luttant pour la patrie). Elle commémore la bataille au cours de laquelle l’armée française écrasa les troupes de Pascal Paoli, général de la Nation corse.

Gorges du Tavignano

Un sentier balisé part de la rue du Colonel-Ferracci, près de la Citadelle de Corte. Compter 2 h 30 de marche pour atteindre la passerelle en bois de Rossolino, qui enjambe le fleuve Tavignano. On retrouve alors le sentier, qui conduit au lac de Ninu.

Lac de Ninu

Au fond d’une grande cuvette, le lac est entouré de prairies humides, parsemées de trous, les pozzi. Les traces des anciens glaciers sont bien visibles sur la montagne. Le lac a la réputation d’être très poissonneux.
Pour y accéder, partir de la maison forestière du Popaja, entre le col de Vergiu et le lac de Calacuccia (D84). Un sentier balisé conduit, par la forêt de Valdoniello, au col de la Stazzona et au lac (compter 2 heures).

Vallée de l’Asco

La plus septentrionale des vallées des environs de Corte cache ses gorges profondes derrière les hauts sommets du Cinto (2 710 m), de la Punta-Minuta (2 556 m), du Capo-Stranciacone (2 151 m), de la Mufrella (2 148 m) et de la Punta-Gialba (2 101 m).
On y pénètre au débouché de vallée du Golo, par une plaine couverte de maquis de lavandes et de cistes qui laisse ensuite la place à des gorges étroites, où s’accrochent des genévriers. Au fur et à mesure que l’on monte, les pins s’installent, et la neige persiste jusqu’en juin dans les anfractuosités des rochers.
A 620 m d’altitude, le village d’Asco aligne ses maisons et ses jardinets en terrasses sur le versant ensoleillé de la montagne.
A la sortie du village, un vieux pont génois en dos d’âne enjambe le fleuve. La route grimpe ensuite le long du fleuve Stranciacone, au milieu des pins de la forêt de Carrozzica et s’arrête à 1 450 m, à la petite station du Haut-Asco, hélas ! très enlaidie par des constructions anarchiques et les plasticages répétés des remontées mécaniques. La station est une étape du GR20. On peut également y démarrer l’ascension du monte Cinto.

Randonnée au monte Cinto

La piste traverse une forêt de pins lariccio pour franchir ensuite le torrent Tighiettu, sur une passerelle. Puis, elle s’engage dans une gorge dont l’entrée est marquée par une tour penchée. L’itinéraire grimpe au milieu d’un univers minéral en direction de l’est, vers le col de Borba.
L’ascension est raide et pénible et elle dure trois heures jusqu’au col. Le sentier passe ensuite près du minuscule lac d’Argent, puis se dirige vers le sud, en serpentant au milieu des éboulis, avant d’atteindre la crête près de la pointe des Eboulis. Enfin, il faut suivre la crête vers le sud-est, pour atteindre le sommet, près d’une ancienne plate-forme, vestige d’une mission géologique réalisée dans les années 1930.

Région de la Balagne

Tel un amphithéâtre ouvert sur la mer, elle s’étend entre deux zones sauvages, le désert des Agriates, au nord, le golfe de Girolata, au sud. Côté mer, elle déroule de pimpantes stations balnéaires.
Côté montagne, elle égrène une trentaine de villages, posés tels des belvédères sur des pitons rocheux, ou cachés au creux de vallées étroites. Sa campagne, parsemée de murets de pierre et de cabanes de bergers, surplombe de magnifiques plages de sable fin.
Le peuplement de la Balagne date de la nuit des temps et les archéologues y ont découvert des sites préhistoriques.
Elle était riche et prospère grâce à ses oliviers, arbre emblématique de la région. Ses églises baroques, la richesse de ses couvents et ses moulins témoignent encore de cette splendeur passée.

Ile-Rousse

Station balnéaire plutôt familiale, Ile-Rousse doit son nom aux îles de granite rouge qui prolongent sa jetée. Elle n’était qu’un petit village de pêcheurs lorsque Pascal Paoli décida, en 1758, d’en faire un port rival de Calvi.
La place Paoli, ombragée de platanes, est le cœur de la ville, avec ses terrasses de cafés et ses joueurs de boules.
La mer est à quelques mètres, tout comme le petit marché couvert et ses colonnades antiques. De là partent de vieilles ruelles pavées qui conduisent au port. En face, le plus vieil hôtel de Corse, l’hôtel Napoléon-Bonaparte (années 1930), repose au milieu de son jardin. Il se vante d’avoir accueilli le roi Mohamed V du Maroc pendant son exil en Corse, en 1953…
Du port, on peut gagner, par la jetée, l’île de la Pietra, le phare d’où l’on découvre les îlots voisins.

Musée océanographique

Un titre un peu pompeux pour les trois aquariums géants, qui permettent cependant d’observer les évolutions de poissons familiers des eaux de la Méditerranée : murènes, congres, daurades et mérous.

Les églises corses

Romanes ou baroques, les églises jalonnent le paysage corse.
Dans chaque vallée, les églises et les chapelles se comptaient par centaines, posées au milieu des villages, au carrefour de trajets entre hameaux, au bord des chemins de transhumance. Les églises romanes sont reconnaissables à leur abside arrondie en cul-de-four. La floraison baroque date du XVIIe siècle. Les couvents sont plus austères.

Santa-Reparata-di-Balagna

Avec ses deux hameaux, Occiglione et Palmento, ce gros bourg, entouré d’oliviers plusieurs fois centenaires, fait encore tourner ses quatre grands moulins à huile. De l’église, baroque mais curieusement greffée sur une chapelle pisane, la vue au-dessus d’Ile-Rousse et de la vallée du Regino est splendide.

Corbara

Autrefois capitale de la Balagne, ce village, qui s’étage en amphithéâtre, a des allures mauresques avec ses figuiers de Barbarie, ses ruelles pavées et escarpées, ses passages voûtés.
L’église baroque de l’Annonciation (1685), flanquée d’un clocheton et d’un campanile, veille sur de hauts palazzi blancs, éparpillés dans leurs vergers. A la sortie du village, deux châteaux : celui occupé par la famille des Savelli de Guido, qui furent comtes de Balagne, et celui de Corbara, daté du XVIe siècle, dont il ne reste que des ruines.
A l’extérieur du village, un haut clocher carré signale le couvent des Franciscains, campé au milieu des oliviers, sur les pentes du monte Angelo. Fondé par les Dominicains en 1456, il sert aujourd’hui de lieu de retraite spirituelle.
Le village cultive la légende d’une enfant du pays, Davia Franceschini, devenue sultane du Maroc. Racontée le soir, à la veillée, l’histoire de Davia est enjolivée à plaisir.

A casa dei Turchi

La famille Franceschini s’était embarquée sur un bateau qui échoua, après une terrible tempête survenue sur les côtes marocaines. Tous les membres de la famille furent emprisonnés par les Barbaresques.
Mais une femme remarqua la main de Fatma que Davia portait à son cou et l’interrogea sur la provenance de ce bijou. C’était un cadeau d’une mendiante reconnaissante, à qui la jeune fille avait fait la charité. Or, il s’agissait de la sœur du sultan, qui s’était enfuie pour échapper à un mariage forcé !
Le sultan tomba amoureux de la jeune Davia et l’épousa. Elle devint sultane du Maroc et fit construire, de retour à Corbara, son village d’origine, une maison, appelée depuis la maison des Turcs.

Suivez le guide !

Partez jusqu’à Calvi par le petit train qui effectue le trajet plusieurs fois par jour en longeant le littoral.

Pigna

D’étroites ruelles grossièrement pavées escaladent la colline, se faufilant entre les vieilles maisons ocrées, où s’accrochent des bougainvillées. Installé sur un piton, ce village d’artisans cultive le chant et la tradition. Il doit sa survie à l’association E Voce di u Cumune, qui travaille à la restauration du patrimoine musical de l’île. Au fil des années, potiers, sculpteurs, musiciens s’y sont installés.
Concerts l’été à l’auditorium les mardi et jeudi (Renseignements auprès de E Voce di u comune : tél. : 04 95617313 ; www.casa-musicale. org).
Derrière un porche de pierre, la terrasse de la Casa Musicale, une vieille maison transformée en auberge, surplombe les collines couvertes d’oliviers, qui vont mourir dans la mer. L’accès se fait uniquement à pied, il faut donc se garer au parking, devant l’église de l’Immaculée-Conception (XVIIIe), où trône un très bel orgue d’Antonio Ferrari.

Sant’Antonino

Ce nid-d’aigle est réputé pour être le plus vieux village de l’île (XIe siècle) et servait de refuge aux paysans de la région chaque fois que les voiles barbaresques étaient en vue. Posé en équilibre sur un piton rocheux de 500 mètres de haut, entouré de pâturages rugueux, il est resté totalement authentique, avec ses étroites ruelles de pierre en pas d’âne, ses passages voûtés et ses hautes maisons, aux couleurs ocre de la roche, si parfaitement accrochées les unes aux autres que, de loin, elles se confondent avec la montagne. On y accède à pied, à partir d’un petit plateau où se dresse l’église, isolée du reste du village.

Corse - Gorges de Spelunca

Corse – Gorges de Spelunca By: Sylvain BourdosCC BY-NC-SA 2.0

Le luthier de Pigna

Installé à Pigna, le jeune luthier Hugues Casalonga y fabrique des ceteras (prononcer tchétéra), une sorte de luth à seize cordes, hérité des Maures et de la Grèce antique, qui avait pratiquement disparu. Réutilisée par les groupes corses, la cetera fait à nouveau entendre un son qui ressemble à celui du clavecin. L’histoire de cet instrument est retracée à la Casa-Musicale.

Suivez le guide !

A la mi-juillet, ne manquez pas Festivoce, festival de polyphonies, chants sacrés et théâtre.

Aregno

Dans ce riche bourg entouré de vergers, de belles maisons de pierre se groupent autour d’une église baroque flanquée d’un campanile.
Avant d’entrer dans le village, se garer près du cimetière. Au milieu des tombes s’élève l’église romane de la Trinité et de San-Giovanni (XIIe siècle), dont les murs sont en granit vert foncé, jaune et orange. Des sculptures ornent la corniche du toit, et des fresques sont encore visibles sur le mur de la nef.

Speloncato

Perché sur un éperon au-dessus de la vallée du Regino, le village a des airs de forteresse avec ses demeures de granit serrées les unes contre les autres autour de l’ancienne église Sainte-Marie, qui sert à la fois de mairie, de bureau de poste et d’école.
Des ruelles étroites, des escaliers, des passages couverts dévalent jusqu’à une place très animée, entourée de cafés et de balcons fleuris, qui débouche sur une terrasse d’où l’on aperçoit le village de Ville-di-Paraso en contrebas.
Derrière l’église le palazzu du cardinal Savelli (1792-1864), qui fut un cruel ministre de la Police de Pie IX, à tel point que ses adversaires l’avaient surnommé il Cane corsu (« le chien corse »). Ce palais a été transformé en hôtel de charme.

Belgodère

Fief de la famille pisane des Malaspina, Belgodère (« beau plaisir ») est juché sur un rocher. Les terrasses des cafés installés sur la place permettent d’apprécier la vue sur l’église Saint-Thomas et les hautes maisons cachées dans des jardins, d’où jaillissent des bougainvillées.
Une ruelle en escalier conduit au vieux fort, où est installé un belvédère.

Algajola

Aujourd’hui pimpante station balnéaire, Algajola fut fondée par le Comptoir Saint-Georges, sur l’emplacement d’une bourgade phénicienne.
Au XVIIe siècle, cet important port était utilisé par les Génois pour protéger Calvi. Aujourd’hui, il ne reste qu’un bastion de son ancienne citadelle, au bout du promontoire, et quelques ruelles.

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