Haute Corse : Calvi & environs

Sur fond de hautes montagnes souvent enneigées, posée sur une mer d’huile, la citadelle surplombe, de sa masse altière et grise, une marine grouillante de monde et une immense plage à la courbe parfaite, ombragée d’une pinède.
Dans un décor de palmiers et de figuiers de Barbarie, de hautes maisons aux balcons chargés de plantes vertes, du linge étendu au-dessus des ruelles pavées, des petites places ombragées composent un tableau idyllique.

La Petra Tafunata (pierre trouée)

L’arête rocheuse qui fait face à la place du village est percée d’un long tunnel de 8 mètres de long.
Aux seules dates des équinoxes, lorsqu’il fait beau, les rayons du soleil couchant réapparaissent à travers ce trou et viennent éclairer la place, 2 km plus bas. Un effet d’autant plus magique qu’il se réalise seulement deux fois par an, le 8 avril et le 8 septembre.

Petit rappel historique

A Calvi, tout le monde est persuadé que Christophe Colomb est né ici, en 1441, comme une plaque commémorative le signale, rue Colombo.
Le grand navigateur était un citoyen génois, comme tous les habitants de la ville. Fondée sous les Romains, Calvi choisit, en effet, de se placer sous la protection de la République de Gènes en 1278.
Elle lui restera fidèle, comme en témoigne sa devise, « Semper Fidelis », lorsque Sampiero Corso tente de soulever la Corse, puis s’opposera plus tard à Pascal Paoli et ne deviendra française qu’après le traité de Versailles, en 1769.

Citadelle

La devise Civitas Calvi Semper Fidelis marque l’accès à la citadelle, dont trois des côtés donnent sur la mer, le quatrième sur le petit isthme qui la relie à la terre. Un réseau de ruelles, de passages souterrains, de chemins de ronde, de voûtes et d’escaliers la quadrille.
Majestueuse, la citadelle veille sur le quai Landry et le port de plaisance, où s’enchevêtrent toutes sortes de bateaux, simples pointus ou yachts plus sophistiqués.

Balagne-Rundfahrt Speloncato und Monte Tolu

Balagne-Rundfahrt Speloncato und Monte Tolu By: markuntiCC BY-NC-SA 2.0

Circuit historique

Il passe, d’abord, devant le bastion San-Giorgiu, érigé au XVe siècle, puis devant l’ancien palais des Gouverneurs, qui abrite aujourd’hui la caserne Sampiero, avant de conduire à l’oratoire de la confrérie Saint-Antoine, à l’hôpital militaire et à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste,accessible par un escalier en éventail.
Racheté en 1928 par un Russe qui accompagnait le prince Youssoupoff en exil après l’assassinat de Raspoutine, l’ancien palais des évêques de Sagone (XVIe siècle) est devenu Chez Tao, un lieu branché où l’on croise les vedettes du show-biz, de la politique ou des affaires. Les salles voûtées se transforment selon le moment en auberge, en restaurant, en bar ou en night-club.

La grotta di u Mugghiu

La « grotte du Mugissement » est située à 6 km de Calvi, près de la pointe de la Revellata.
Elle doit son nom au bruit particulier que fait la mer en s’y engouffrant. Ce mugissement se transmettrait jusqu’à la grotte de Pietrabella, dans la vallée d’Asco, à plus de 30 km dans l’intérieur des terres. Un instrument à vent grandeur nature !

Suivez le guide !

En octobre, le festival du Vent montre toutes les manières d’apprivoiser et utiliser le vent. Les sports aériens (deltaplane, parapente, etc.), mais aussi les cerfs-volants, les orgues à vent et autres machines volantes surprenantes…

Cathédrale Saint-Jean-Baptiste

En forme de croix grecque, elle se pare d’un gracieux dôme. A l’intérieur, outre un maître-autel en marbre de différentes couleurs, l’église renferme un triptyque du peintre ligure Barbagelata (XVe s.) et la Vierge du Rosaire, une statue en bois portée en procession, habillée de noir, tous les vendredis saints.
Pour la petite histoire, autrefois, les femmes des notables assistaient aux offices dans des loges grillagées !

Oratoire Saint-Antoine

La chapelle accueille, dans son intérieur élégant, un petit musée d’art religieux. A remarquer, des fresques, dont une crucifixion de 1513, sans doute un ex-voto contre la peste, et un très beau christ d’ivoire, attribué au grand sculpteur florentin Sansovino.

Ville basse

La ville basse s’est développée le long du port, envahie jusqu’au bord de l’eau par les parasols des cafés et des restaurants.
L’ancienne tour de guet, transformée en tour de sel, garde l’entrée du quai où accostent les car-ferries. La place Christophe-Colomb, surnommée par les Calvais la Vista (la vue), en raison du superbe panorama dont elle bénéficie, ouvre sur le boulevard Wilson, qui conduit à l’église baroque Sainte-Marie-Majeure.

Aux environs de Calvi

Cirque de Bonifato

Un des paysages montagneux les plus photographiés de Corse, avec ses futaies de pins lariccio et ses rochers de porphyre rouge, le cirque de Bonifato est un immense panorama montagnard cerné d’une chaîne de sommets dont plusieurs dépassent les 2 000 mètres. De nombreuses randonnées sont possibles, à partir du village de Calenzana, de la simple balade à la véritable expédition.

Calenzana

Ce village, adossé au monte Grosso, au milieu des amandiers, fut le bastion de l’indépendance corse. Célèbre pour son fromage de brebis, plutôt sec, son miel et ses vins, elle est aussi une des plus grandes communes de France et, certainement, la localité la plus peuplée de Balagne.

Cimetière des Allemands

Son église baroque, Saint-Blaise, flanquée d’un campanile, surplombe u campu santu di i Tedeschi (le cimetière des Allemands), où furent ensevelies les victimes d’un combat très particulier : pour mater la rébellion corse, Gênes avait demandé du renfort à l’empereur d’Autriche Charles VI. Celui-ci envoya huit cents mercenaires allemands à l’assaut des troupes corses, repliées à Calenzana.
Une bataille les opposa aux habitants du village, qui possédaient d’importants ruchers. Les Calenzanais se retranchèrent au sommet de rochers d’où ils projetèrent leurs ruches sur leurs assaillants. Les Allemands, piqués par les abeilles, étaient en difficulté.
C’est alors que les Calenzanais les arrosèrent d’huile bouillante. Les abeilles s’avérèrent des alliées redoutables, car elles aidèrent à mettre en fuite les rares soldats survivants.
De la baie de Calvi à Girolata, toute la côte n’est que dentelle et s’ouvre sur une succession de golfes, ponctués de pointes, de caps, de promontoires rocheux. D’abord, les rivages protégés de la réserve marine de Scandola, puis Girolata.

Suivez le guide !

Partez en croisière jusqu’à Girolata. Des excursions d’une journée ou d’une demi-journée en saison sont proposées des ports de plaisance d’Ile-Rousse, de Calvi et de Porto.

Suivez le guide !

Pour une belle promenade de 2 h 30 de marche, empruntez un sentier qui conduit à la bergerie de Spasimata.

Galeria et Girolata

Avec sa tour génoise, cette bourgade de pêcheurs, installée au débouché de la vallée du Fango, est la porte d’entrée du parc régional naturel. Isolée dans le maquis, sa longue plage de galets s’avère un petit paradis pour les plongeurs et les véliplanchistes solitaires.
Girolata, une vieille tour génoise garde un petit village perdu au fond de son golfe, au-dessus de la plage de Focaghia, et que seul un sentier muletier relie à la terre.

Réserve naturelle de Scandola

Toute la côte, de Galeria à Girolata, abrite la réserve naturelle de Scandola, où faune et flore sont précieusement protégées.
Créée le 9 décembre 1975, le site a été classé par l’Unesco et compte 920 ha de terre et plus de mille ha en mer.
Pics déchiquetés, grottes profondes, falaises déchirées hautes de plus de 300 mètres… Jusqu’aux orgues de rhyolite qui gardent la baie d’Elbo, la péninsule entière est un reste de volcan qui a explosé il y a 250 millions d’années.
L’accès étant rigoureusement interdit, il faut se contenter de longer la côte de ce parc, d’une incroyable hétérogénéité géologique et d’une flore marine très riche. Ses fonds marins constituent un paradis pour des nombreuses espèces, dont quelques-unes ont pratiquement disparu des eaux de la Méditerranée.
Sur la route, qui longe les limites du parc, on ne croise pas un seul village et l’abondance des lacets justifie le surnom « d’île aux dix mille virages » attribué à la Corse.
En effet, la route grimpe à l’assaut de collines rocailleuses pour se perdre, enfin, dans des vallons de bout du monde.

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