5 - Politique et économie

La vie économique de la Tunisie

Récolte de dattes dans la palmeraie de Tozeur

Une terre agricole

La Tunisie appartient au groupe des pays dit « en développement ». Elle est l'un des pays du tiers-monde dont le développement a été le plus rapide depuis l'indépendance. L'agriculture et l'élevage, la pêche, une industrie balbutiante mais solide et en progrès, et un tourisme florissant basé sur un environnement politique stable, ont apporté à la Tunisie un équilibre économique peu fréquent sur le continent africain.

En matière agricole, chaque région a sa spécialité : monoculture de blé dans les plaines du Nord, oliveraies dans les steppes, le Sahel et en bordure de la région Nord, agrumes au Cap Bon et dattiers au Sud. La Tunisie compte plus de 8 000 000 d'hectares de terres cultivables dont la moitié consacrée aux forêts et à l'élevage.

Parmi les principales productions agricoles, les céréales, les olives, l'orge, les pommes de terre, les tomates, les agrumes, les dattes, et la vigne. Néanmoins, la production agricole n'évolue pas suffisamment et souffre d'un manque de modernisation entraînant une productivité trop restreinte. Cette situation est inquiétante vu le taux de croissance de la population en Tunisie, car elle risque d'augmenter la dépendance alimentaire du pays. La Tunisie est obligée d'importer prés d'un tiers de sa consommation de céréales. En revanche, le pays est le quatrième producteur mondial d'huile d'olive et ce produit est en tête de ses exportations.

L'élevage est surtout ovin, pour satisfaire à la fête du sacrifice (Aïd el Kebir ou Aïd el Adha) à l'occasion de laquelle on immole traditionnellement un mouton, à la mémoire d'Abraham. Les bovins prennent une part de plus en plus importante de l'élevage avec une production laitière conséquente. La pêche traditionnelle reste une activité économique conséquente.

Exemple d'une production agricole : le palmier dattier
Cet arbre, symbole de l'oasis, exige des soins méticuleux. Selon les soins qui lui sont apportés, la qualité du sol et l'irrigation, il peut produire de 30 à 100 kilos de dattes par récolte. Les palmiers Deglet-Nour, Doigts de Lumière, aux fruits translucides et moelleux sont les plus nombreux en Tunisie car très appréciés à l'exportation.

La fécondation des palmiers est une opération délicate : le cultivateur monte dans le palmier femelle et introduit dans chaque régime des fleurs mâles avant de les lier ensemble. On compte un palmier mâle pour cinquante palmiers femelles.

La reproduction est aussi un art difficile, on replante les rejets d'un pied femelle. Il faut ensuite attendre six ans avant que le jeune palmier ne commence à produire des fruits et quinze ans avant que l'arbre ne parvienne à maturité.

La récolte, guetna, a lieu entre octobre et décembre, selon la latitude de l'oasis. Les coupeurs montent au sommet des arbres et font glisser délicatement les régimes jusqu'au sol.

Peu de propriétaires cultivent eux même leur palmeraie, ils emploient des ouvriers agricoles appelés khammès, qui perçoivent traditionnellement 1/5ème de la récolte. Les jeunes se détournent de cette agriculture exigeante et qui rapporte peu. Ils lui préfèrent les emplois salariés dans le tourisme ou les phosphates.

Hôtel Marco Polo - Hammamet

Industrie et tourisme

Les industries de transformation comprennent l'automobile, l'électronique, le textile, les vêtements, le cuir, le ciment, les produits alimentaires, (vins, huile d'olive) sans compter les produits de l'artisanat (tapis et orfèvrerie). La métallurgie et la pétrochimie gagnent progressivement du terrain.

Le tourisme représente un revenu essentiel pour la Tunisie, mais à 90%, balnéaire il est malheureusement trop saisonnier. Malgré la concurrence d'autres destinations de vacances, la Tunisie tire bien son épingle du jeu car elle reste une destination proche, ensoleillée et d'un prix attractif.

Plus de quatre millions de touristes, essentiellement Italiens, Allemands et Français, se rendent chaque année en Tunisie. Le développement touristique se poursuit dans des régions comme Tabarka (sur la côte nord, près de la frontière algérienne) ou dans le Grand Sud qui attire de plus en plus de voyageurs. Six aéroports internationaux permettent la desserte du pays : Tunis-Carthage, Monastir-Skanes, Sfax-El Maou, Tozeur-Nefta, Jerba-Zarzis et Tabarka.

 


Chapitre précédent