Des institutions en trompe l'oeil

La constitution de 1957 et la proclamation de la République instaurèrent un régime « présidentiel » en Tunisie. En théorie, le régime présidentiel se définit principalement par l'usage d'élections libres pour désigner les différents organes de gouvernement. Les pouvoirs sont, toujours en théorie, séparés. Toutefois, la vie politique tunisienne est assez éloignée de la théorie. Le président actuel, Zine ben Ali, s'il destitua Bourguiba ' qui s'était fait nommé président à vie en 1975 ' n'est pas exactement l'homme démocratique espéré. Elu pour la quatrième fois consécutive en octobre 2004 avec des scores suspects (94 % des suffrages), Ben Ali bénéficie d'une immunité judiciaire à vie.

En parallèle, l'opposition et les intellectuels sont parfaitement domestiqués et la presse assujettie au pouvoir. Il y a donc un réel fossé entre l'image en trompe l'oeil des institutions politiques tunisiennes et la pratique.

Les couleurs du drapeau tunisien sont déterminantes et ont toutes une signification. Le rouge dans la tradition musulmane symbolise la grâce divine ; puisqu'il provient du soleil, c'est la meilleure des couleurs. Le blanc est couleur de la lumière ; de même la signification mystique du rouge est celle du coeur et Abraham l'incarne, alors que la blanche, couleur du for intime, c'est Moïse qui en est le dépositaire. Le croissant et l'étoile ont aussi leur spécificité; le premier est l'emblème de la Résurrection et la seconde, l'étoile à cinq branches, renvoie aux cinq piliers de l'Islam.