4 - Se déplacer de ville en ville.

La péninsule du Yucatán : Environs de Mérida

 

 

Port de Progreso - Mexique © Ignacio Guevara

Dzibilchaltun

A une douzaine de km de Mérida. Ouvert tlj, sauf le lundi, de 8 h à 17 h. Entrée payante, sauf dimanche et jours fériés.

Dzibilchaltun fut une vaste cité maya dont les origines remonteraient à 500 ans avant J.-C. Sur 16 km2, 8 400 structures bâties ont été dénombrées, mais très peu de vestiges subsistent. Le Temple des Sept Poupées, une petite pyramide surmontée d’un château carré, partage les mêmes caractéristiques astronomiques que le Castillo, la grande pyramide de Chichén Itzá : aux équinoxes de printemps et d’automne, son jeu d’ombres évoque la descente de Kukulkan, le serpent sacré. Sur le square central, le Palais des Trois Chambres mesurait 130 m et était percé de 35 entrées. Le Cenote Xlacah, réserve d’eau douce de la cité, descend à plus de 40 m de profondeur.
Des plongeurs-archéologues y ont découvert nombre de vestiges précolombiens. Il est tout à fait possible d’y faire une baignade rafraîchissante.

 

Progreso

A 30 km de Mérida.

Ce port de pêche, également station balnéaire favorite des familles de Mérida, est une douce petite ville mexicaine sur le Golfe du Mexique.
Par son port en eaux profondes, la cité est aussi le premier carrefour de commerce international de la péninsule du Yucatán. Une immense jetée en bois de 1,8 km s’élance vers le large, mais les cargos et les paquebots de croisière s’amarrent désormais le long de ses vastes quais de béton. Face au Malecón, la promenade sur la mer, les restaurants de poissons succèdent aux vestidores, où l’on peut se changer en revenant de la plage, avant de se régaler d’un plateau de fruits de mer.

 

Izamal

A une heure de route à l’est de Mérida.

Cette ravissante petite bourgade coloniale fut une des premières métropoles mayas du Yucatán, avant que les conquistadors espagnols n’en fassent un sanctuaire chrétien destiné à convertir la population indienne au catholicisme. On se balade en calèche dans ses vieilles ruelles pavées, entre maisons coloniales colorées et ruines mayas. Baptisée « la ville des collines », formées par plusieurs ruines de pyramides - dont celle de Kinich-Karmo, culminant à 35 m -, son célèbre héritage patrimonial est le Convento de San Antonio de Padua, immense et magnifique monastère franciscain construit à la fin du XVIe siècle. Il déploie les 75 arches de son atrium autour de la plus vaste chapelle à ciel ouvert du pays, dont le parvis est le plus grand du monde après celui de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Son église fortifiée, peinte en jaune vif, se dresse sur les ruines d’un ancien site cérémoniel maya.

 

Laguna de Célestun

A 80 km au sud-ouest de Mérida.

Cette lagune est une vaste zone naturelle de 60 000 ha, protégée depuis 1979 par son statut de Réserve de la Biosphère. Cet ensemble exceptionnel de dunes, de marécages et de mangroves, autour de l’estuaire de la rivière Célestun, abrite pas moins de 300 espèces d’oiseaux différentes. C’est un sanctuaire pour les flamants roses comme pour nombre d’oiseaux migrateurs. On peut aussi y croiser des crocodiles, ainsi que des tortues de mer sur la magnifique plage, longue et tranquille. Des excursions guidées en bateau sont organisées au départ du petit port de Célestun.

 

Uxmal

Ouvert tlj de 8 h à 17 h. Entrée payante, sauf dimanche et jours fériés.

Constellation de cités-Etats souvent rivales, la nation maya a donné naissance à différents courants. Du VIe au Xe siècle de notre ère, le style puuc (colline, dans le dialecte local) et ses ornementations complexes (grecques, damiers, masques de Chac, le dieu de la Pluie) marque les sites du nord-ouest de la péninsule yucatèque. A 70 km au sud de Mérida, Uxmal en est l’héritage le plus éclatant. L’admirable cuadrángulo de las Monjas (quadrilatère des Nonnes) décline quatre longs bâtiments habillés de frises aux motifs géométriques touffus, de masques de Chac aux allures menaçantes, de singes, de serpents et d’oiseaux… Ce quadrilatère, constitué de 74 salles, dont la fonction demeure incertaine, est dédié au dieu Chac, divinité de la pluie, particulièrement vénérée dans la péninsule aride du Yucatán. Que dire du sublime galbe de la pirámide del Adivino (pyramide du Devin), dont la base ovale n’a pas d’équivalent dans le monde précolombien.
Son entrée représente la bouche d’un géant Chac et son escalade est plutôt déconseillée aux personnes souffrant du vertige. La façade du Palacio del Gobernador (palais du Gouverneur), dont les délicats masques, bas-reliefs et motifs géométriques fascinent autant les archéologues que les visiteurs, est considérée comme la chapelle Sixtine du style puuc. En face, un autel sacrificiel est surmonté d’un magnifique jaguar à deux avant-corps. Au sommet de la Grande Pyramide, le panorama embrasse l’ensemble de ce vaste centre cérémoniel, sans conteste un des plus beaux legs de la civilisation maya. On devine dans la forêt environnante plusieurs buttes, qui sont autant d’antiques pyramides que les archéologues n’ont pas encore dégagées de leur couverture végétale.

 

Hacienda de Yaxcopoil

Ouvert tlj de 8 h à 18 h, dimanche de 9 h à 13 h. Entrée payante.

Sur la route entre Mérida et Uxmal, l’hacienda de Yaxcopoil est une ancienne exploitation de sisal conservée dans son état d’origine et transformée en musée. Fondée au XVIIe siècle, elle demeure un témoignage intéressant à la fois sur l’exploitation de « l’or vert » du Yucatán et sur l’architecture coloniale. Son porche gigantesque, d’inspiration mauresque, ouvre sur une exploitation de 11 000 ha, dans laquelle on visite l’ancienne usine, qui a fonctionné jusqu’en 1987, et la Casa Grande, décorée de ses meubles d’origine, d’antiques céramiques et de statues mayas. La forêt aux alentours cache encore de nombreuses ruines précolombiennes.

 

Kabáh

Ouvert tlj de 8 h à 17 h. Entrée payante, sauf dimanche et jours fériés.

Tout proche d’Uxmal, ce petit ensemble cérémoniel planté de citronniers abrite un édifice de pierre ocre plus connu sous le nom de Codz Poop, considéré comme un chef-d’œuvre puuc. Les murs sont emplis de plusieurs centaines de masques du dieu Chac (le dieu de la pluie). On y visite aussi le Temple des Colonnes et la Maison des Sorcières. On peut y découvrir les premiers mètres dégagés de l’ancienne voie pavée (Sac-be) qui reliait le site à Uxmal. Aux environs de Kabáh, les passionnés d’archéologie pourront découvrir d’autres sites maya-puuc de moindre envergure, tels que Labná et Sayil.

 

Grutas de Loltún

Ouvert tlj de 9 h à 16 h. Entrée payante.

Dans une région particulièrement aride, sans fleuves ni ruisseaux, l’eau était la plus précieuse des ressources pour les Mayas du Yucatán. Ainsi leur dieu de la Pluie, Chac, était la plus vénérée des divinités, maintes fois représentée sur ses temples. Cette eau, ils la trouvaient dans des cenotes, des lacs souterrains enfouis sous le maquis yucatèque. Les grottes de Loltún, à une trentaine de kilomètres d’Uxmal, sont un de ces étonnants réservoirs naturels, que les Mayas considéraient comme sacrés. Des peintures rupestres, de nombreuses offrandes et des objets culturels ont ainsi été retrouvés dans ce labyrinthe de stalactites et de stalagmites, léguant de précieuses informations aux archéologues : les premiers humains y séjournèrent il y a 2 500 ans. Une visite guidée permet d’explorer ce labyrinthe, long de 1,5 km.

 

Edzná

Ouvert tlj sauf lundi de 8 h à 17 h. Entrée payante, sauf dimanche et jours fériés.

Caractéristique du style Chenes des édifices mayas de l’Etat de Campeche, à environ 60 km au nord de Campeche et 200 km de Mérida, la cité d’Edzná daterait du VIIe-IXe siècle. Révélant certaines techniques hydrauliques très sophistiquées de la civilisation maya, elle est avant tout connue pour son impressionnante pyramide à cinq terrasses de calcaire blanchi - caractéristique rare dans l’architecture maya -, l’ensemble percé de galeries voûtées et peintes de serpents, de jaguars et de masques. Le Temple de la Lune, la Plateforme des Couteaux et la Maison des Grimaces (signification maya d’Edzna) sont les autres édifices principaux, de cet antique centre cérémoniel.

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