4 - Se déplacer
L'Ouest : Mahajanga, Morovoay

Malgré un passé historique restigieux, l'ouest de Madagascar souffre de plusieurs handicaps : la déforestation et les mauvaises voies de communication. Tout n'est pourtant pas négatif : cette partie du pays possède d'incontestables centres d'intérêt culturels et naturels. Avec ses ambiances déjà africaines, la région mérite d'être découverte presque en pionnier.
Mahajanga (Majunga)
Orange ! La couleur de la rivière Betsiboka à l'embouchure de laquelle est plantée Mahajanga (ou « Majunga », dont le nom signifie « la ville des fleurs » ou « la ville de la guérison ») est quasiment orange. Passant sans transition d'un beau vert clair au roux le plus boueux. A croire qu'en cours de route elle s'est chargée de toute la latérite de l'« île Rouge ». Boueuse et tourmentée, la rivière se déverse dans le canal du Mozambique au gré d'un estuaire qui s'étire sur plus d'une vingtaine de kilomètres. Ce n'est pas pour autant que Mahajanga, troisième cité du pays, est un port de renom : l'ensablement de l'estuaire et le manque de quais obligent les navires à mouiller au large et à décharger leurs marchandises sur des chalands qui assurent la navette jusqu'à la terre ferme.Ce qui frappe lorsque l'on arrive en ville, c'est son côté cosmopolite. En levant les yeux sur les bâtiments un peu délabrés, on ne peut qu'admirer l'harmonieuse cohabitation des styles architecturaux qui témoigne des influences des différentes populations qui se sont croisées ici : les Comoriens, les Indiens, les Asiatiques et même les Européens.
La vieille ville
Elle semble assoupie, le délabrement des bâtiments ne choquant visiblement personne. Les abords de la Corniche sont les plus intéressants. On y découvre, entre autres, un superbe baobab que l'on dit vieux de plus de 700 ans. Il est planté sur le « boulevard de la mer », qui se poursuit agréablement en surplombant le rivage, ombragé grâce aux palmiers et aux cocotiers.
En remontant ce « boulevard maritime », on aboutit à la principale plage de la ville. Contrairement à la côte est, la baie de Mahajanga permet de s'adonner sans retenue aux loisirs nautiques : les requins et les barracudas ne s'y aventurent pas.
Rova
Construit vers 1820 sur ordre de Radama Ier pour résister aux troupes françaises, le rova était une construction imposante. Au cours des conflits franco-malgaches, il a subi d'énormes dégâts, et sa rénovation est aujourd'hui assurée par l'université de Mahajanga en collaboration avec une université suédoise. La visite est intéressante, mais vaut surtout pour le superbe panorama que l'on a sur la ville et la baie de Bombetoka.
Suivez le guide !
A Mahajanga, le quartier de Mahabibo vaut le détour : le chargement des taxis-brousse qui entassent passagers et marchandises, les tireurs de pousse-pousse alignés comme à la parade, l'odeur des brochettes de zébu… créent une atmosphère unique.
Baobab de Mahajanga
Un immense baobab trône sur la corniche qui longe le front de mer. Avec 8 m de diamètre et une circonférence d'environ 14 m, il est devenu le symbole de la ville. Une légende dit que si l'on fait sept fois le tour de l'arbre, notre vœu se réalise.
Port aux boutres
Le long du quai Orsini.
Le port est authentique et pittoresque. Les vieilles embarcations en bois et les marins qui gravitent autour du port participent au charme du lieu.
Musée Akiba
Campus universitaire. Ouvert du mardi au vendredi de 9 h à 11 h et de 15 h à 17 h, le week-end de 15 h à 17 h. Entrée payante.
Ce musée, situé à l'écart du centre-ville, renferme d'impressionnants fossiles, des poissons naturalisés ainsi que des os de dinosaures. Des panneaux explicatifs et des photographies présentent l'histoire de la région de Mahajanga. Ils mettent en valeur ses richesses naturelles et culturelles, comme les grottes d'Anjohibe, le fort d'Ambohitrombikely ou encore le cirque Rouge, paysage lunaire de grès et de chaux qui se trouve non loin de la ville.
Mosquée de Mahabibo
Avenue du Général de Gaulle.
L'une des vingt mosquées de la ville, mais surtout la plus ancienne, fréquentée par l'importante communauté comorienne installée ici.
Les environs
Amborovy
A 6 km au nord de Mahajanga.
Près de l'aéroport, Amborovy abrite le quartier résidentiel de Mahajanga mais est surtout apprécié pour sa plage, considérée comme la plus belle de la région.
Ampazony
A 8 km au nord de l'aéroport d'Amborovy.
La plage la plus calme de la région sera le refuge de ceux qui cherchent un moment de solitude.
Katsepy
Dans l'estuaire de Mahajanga.
Accessible grâce à un vieux bac généralement surchargé, le paisible Katsepy se situe sur la rive ouest de l'estuaire. Ses habitants conservent un mode de vie traditionnel.
Mitsinjo
Au sud de Katsepy.
Accessible depuis Katsepy, Mitsinjo est le point de départ des excursions vers le lac Kinkony. On peut y observer une faune intéressante : reptiles, oiseaux, flamands roses, lémuriens sifakas.
Lac Kinkony
A proximité de Mitsinjo.
Il s'inscrit dans un bel environnement naturel semi-protégé. Partir à sa découverte demande quelques efforts : rien de structuré ou d'organisé n'existe, bien que la région connaisse un succès croissant. Mais les efforts sont vite récompensés : sur environ 15 000 ha vit une faune riche et diversifiée composée d'oiseaux migrateurs, oiseaux de proie, makis à front rouge et oiseaux aquatiques.
Cirque Rouge
A 6 km de Mahajanga.
Superbe jeu de couleurs que celui offert par cet amphithéâtre naturel. En se parant de mille et une teintes, la latérite érodée offre un spectacle « 100 % nature ».
Suivez le guide !
Des artisans établis près du Cirque Rouge vendent des flacons remplis de sables colorés. Les dessins sont d'une précision inouïe.
Lac Mangatsa
A 18 km de Mahajanga.
Une piste traverse les champs d'anacardiers, qui fournissent les noix de cajou. Au bout, un lac sacré. Entouré de fady qu'il est sage de respecter, le lac Mangatsa se niche dans un cadre fleuri qui abrite caméléons, lézards…
De nombreux Malgaches viennent se recueillir sur ses rives. Ils rendent hommage ou se mettent sous la protection des ancêtres de la famille royale boina. Ceux-ci se sont réincarnés sous la forme de tilapias qui nagent dans les eaux claires du lac.
Grottes d'Anjohibe
A 15 km au nord d'Androhibe.
Elles passent pour être les plus belles du pays. Isolées, dissimulées par les collines environnantes, elles sont connues depuis la nuit des temps par les habitants de la région, même si des Européens se targuent de les avoir découvertes en 1934. Dans un dédale de galeries et de salles, c'est un univers magique de stalactites et de stalagmites qui s'offre au visiteur, si ce dernier est bien équipé. D'autres grottes existent dans cette région qui devient un lieu de prédilection pour les spéléologues : à Bemaraha, Katsepy…
Fort Ambohitrombikely
A 20 km au sud-est de Mahajanga.
On en apprend plus en visitant le musée Akiba de Mahajanga, mais l'excursion mérite d'être vécue : au cœur d'un environnement naturel très dense, des boulets de canon et du matériel divers jalonnent le chemin qui mène aux ruines du fort, construit par l'ethnie merina au xixe siècle.
Parc national du Tsingy de Namoroka
Appartenant à l'espace protégé du parc national de la Baie de Baly, il s'étend sur plus de 22 000 ha. Aménagé en 1927, il offre un paysage calcaire, avec des rivières et des piscines naturelles qui valent le détour. Il abrite plus de 200 espèces végétales ainsi que diverses espèces d'animaux, notamment des lémuriens aye-aye, des reptiles ou encore des oiseaux endémiques. D'une beauté exceptionnelle, il est en revanche assez difficile d'accès, et la présence d'un guide est préférable.
Morovoay
On s'aperçoit tout de suite que Morovoay est une ancienne capitale boina : elle est construite autour d'un marché où les étals de légumes côtoient les marchands de tissus et les bœufs. La ville est d'ailleurs toujours réputée pour son marché aux zébus, qui se déroule chaque vendredi. Ecrasée sous le soleil, Morovoay (dont le nom signifie « là où il y a des crocodiles ») est surtout devenue un port fluvial planté au cœur d'une fertile région de rizières.Enfin, c'est une cité de sensations et d'ambiances.
Morovoay est également le point de départ pour les excursions en pirogue vers Mahajanga. La balade permet de glisser sur les eaux rouge orange de la Betsiboka à travers lagune, canaux et marais.
Réserve naturelle d'Ankarafantsika et centre forestier d'Ampijoroa
A 50 km au nord d'Ambondromamy. Ouvert toute l'année. Entrée payante et guide obligatoire.
Ces réserves naturelles constituent un exemple unique de conservation de forêts sèches à feuilles caduques dans l'Ouest malgache.
La réserve naturelle d'Ankarafantsika s'étend sur plus de 130 000 ha. Elle n'est plus, comme jadis, un repaire de brigands. De manière plus pacifique, elle abrite de beaux exemples de la flore typique à cette région mais aussi énormément d'animaux, depuis quelques flamants jusqu'à des sangliers, en passant par des lémuriens et des singes qui sont protégés, ou encore des oiseaux endémiques comme le pygargue de Madagascar. Il est notamment connu pour ses lacs, dont le lac Ravelobe, refuge d'oiseaux aquatiques et de crocodiles. Autre spécificité de la réserve : la vallée de la Mahajamba permet, si l'on fait preuve de beaucoup de persévérance, de dénicher des os fossilisés de dinosaures.
Fort de ses 20 000 ha, le centre forestier d'Ampijoroa est la partie la plus accessible de la réserve d'Ankarafantsika. Il présente une flore assez riche, composée pour l'essentiel d'arbres à feuilles caduques et d'aloès. C'est pour sa faune qu'il présente le plus d'intérêt, avec sept espèces de lémuriens, dont des makis macacos à profusion, plus d'une centaine d'espèces d'oiseaux, une trentaine d'espèces de reptiles (dont de gros iguanes, une poignée de boas, quelques geckos et un curieux caméléon-rhinocéros). Ampijoroa intègre également un centre voué à la préservation de deux espèces de tortues en voie de disparition.
Les plus beaux monuments funéraires de Madagascar
Morondava est réputé pour la beauté de ses monuments funéraires, visibles dans les fasambezo (cimetières) sakalava ou vezo. Ceux-ci ne peuvent être visités qu'avec l'approbation des folonolona, les responsables de ces cimetières. Lorsqu'ils décèdent, les Sakalava et les Vezo sont conservés dans des tombeaux de bois entourés de sculptures qui ressemblent aux totems des Indiens d'Amérique. Les motifs malgaches sont souvent érotiques, évoquant la fertilité, représentant des accouplements ou des organes génitaux démesurés, souvent avec un souci du détail poussé à l'extrême. D'autres sculptures représentent des scènes plus sages de la vie des défunts. En pénétrant dans le domaine des lolo (esprits), il est d'usage de faire une offrande aux ancêtres : généralement une bouteille de rhum à remettre au gardien des lieux, qui en fera le meilleur usage…