Nord et Est de Palerme

Au nord de Palerme

C’est la jonction entre la ville risorgimentale, les villas nobiliaires aux plantations racées, et le Montpellegrino, sanctuaire de sainte Rosalie, la divinité tutélaire de la ville.

Suivez le guide !

Si vous vous placez au centre du second étage de la Zisa, dans l’une des fenêtres paraît le triangle parfait du mont Cuccio. Fantaisie voulue par l’architecte, sa pointe indique l’est exact. Très bien orientée, la Zisa serait un monument ésotérique.

Suivez le guide !

Le club alpin de Sicile propose aux spéléologues amateurs des visites des qanatin, les anciens canaux d’irrigation et d’alimentation créés par les Arabes. Certains s’enfoncent à 20 mètres et le plus long fait… 60 km !

Parc de la Favorita (Parco della Favorita)

Des monuments chinois plantés au milieu des palmiers : c’est la fantaisie du Bourbon Ferdinand IV, au cœur du poumon vert (400 ha) de Palerme.
A l’entrée, la palazzina Cinese (« pavillon Chinois ») et ses allures de pagode décline le goût oriental du souverain, version turque, chinoise et pompéien.

Musée ethnographique Pitrè

Via Duca degli Abruzzi. Ouvert tlj sauf vendredi et jours fériés de 8 h 30 à 13 h et de 15 h 30 à 18 h 30. Entrée payante. Plusieurs sections en réfection.
Ce sont les collections étonnantes (il y en a encore plus dans les réserves) rassemblées par le plus grand ethnographe sicilien, Giuseppe Pitrè.
Cuisine reconstituée, instruments de musique, charrettes, impressionnants ex-voto montrant les pires maladies guéries par l’intercession de quelque saint….

Monte Pellegrino

A 15 km à l’ouest de la ville. Accès par la via Bonanno.
Hôtels, forts de défense et le sanctuaire de sainte Rosalie (ouvert de 7 h à 19 h), protectrice de Palerme, du moins depuis qu’elle a détrôné une sainte Christine, incapable d’arrêter une épidémie de peste ! La vue sur Palerme y est fabuleuse.

Mondello

A 10 km au nord-ouest de Palerme.
C’est l’annexe balnéaire de Palerme, aménagée sur une baie, comme pendant les Années folles, avec transats et cabanes de plage.

Aux catacombes…

Huit mille Palermitains sont enterrés ici, depuis le XVIe siècle jusqu’aux années cinquante. Enterrés, c’est beaucoup dire : c’est une armée silencieuse, figée dans son dernier souffle, des corps morts exposés à la vue des vivants. Pour partie adossés, tant bien que mal, contre les hauts murs, et pour l’autre allongés, rabougris par les ans, effrités par un embaumement maladroit, tous vêtus de leurs plus beaux atours.
Une section découvre les corps d’hommes, une autre les corps de femmes, une autre encore les corps de métier pour s’achever, dans un hommage à la pureté mais pour le souvenir glacé du visiteur, par les enfants. Dédale de galeries qui n’en finissent pas de jeter au visage la poussière du trépas. Reflets d’êtres autrefois vivants pris et surpris par la Dame en noir. Un regard sans yeux ici ; là, une main pelée et crispée sur l’Eternité.
La sérénité pour maquillage mais plus souvent la peur comme un masque grimaçant. (le caveau des Capucins, via Cappucini. Ouvert de 9 h à 12 h et de 15 h à 17 h. Entrée payante. Photos interdites).

A l’est de Palerme

Longeant la Tyrrhénienne, la côte nord mêle les clubs de vacances, les villas et des sites historiques qui culminent avec le joyau de Cefalù.

Bagheria

A 15 km de Palerme ; 65 km de Cefalù.
Suivant l’exemple de Giuseppe Branciforte, prince de Butera, la noblesse du XVIIIe se retire dans de grandes villas qu’elle fait construire à grands frais. La villa Butera ne se visite plus, mais on se consolera avantageusement avec la villa Palagonia.

Villa Palagonia

Ouvert tlj de 9 h à 12 h 30 et de 16 h à 17 h 30. Entrée payante.
Construite par le prince de même nom : au-dessus du porche, un aigle caricatural donne le ton.
On enchaîne avec une galerie de monstres débonnaires (60, sur les 600 d’origine !), embusqués parmi arbres et fleurs.

Santa Flavia

A quelque distance de Bagheria, on visitera à l’occasion la luxueuse villa Valdina, décorée de fresques de Pietro Novelli. 

Solonte (Solunto)

Près de Santa Flavia, à 20 km de Palerme. Ouvert tlj de 9 h à 17 h 30 (17 h le dimanche). Entrée payante.
Comme la plupart des sites phéniciens, il a été réoccupé plus tard, aussi n’en voit-on que la couche gréco-romaine.
On examinera avant tout la maison dite du Gymnase, une belle demeure à péristyle assez bien conservée, et deux théâtres.

Suivez le guide !

En février, le carnaval de Termini Imerese est l’un des plus spectaculaires de Sicile.

Termini Imerese

A 38 km de Palerme.
Il est loin le temps prestigieux où les thermes étaient fréquentés par Hercule ! Aujourd’hui, la ville compose avec les industries chimiques qui la font vivre. Le Musée communal (en face de la cathédrale) s’applique néanmoins à retracer le passé du site, et dévoile des objets des fouilles de l’antique Himère.

Himère (Imera)

A 50 km de Palerme.
Les ruines sont celles d’une colonie fondée par les Grecs de Zancle (Messine), au VIIe siècle avant notre ère. Après y avoir essuyé une défaite majeure face aux Syracusains et aux Agrigentais, en 480 avant notre ère, les Carthaginois se vengèrent en rasant la cité. Un antiquarium expose les nombreuses figurines de terre cuite et sculptures trouvées pendant les fouilles.

Cefalù

A 80 km de Palerme.
Son nom vient du grec kephalè, qui signifie « tête », bien entendu. Et, pourtant, vue de loin, Cefalù a plutôt des allures de chaussure, avec sa cathédrale semblable à une superbe rosette. Un site magnifique, dominé par les grottes de la Rocca, qui constituèrent un système défensif de choix à l’époque byzantine. Ces lieux étranges inspirèrent le poète maléfique Aleister Crowley, qui s’adonna ici à des rites magiques avant d’être expulsé par Mussolini.

Cefalu, Sicile By: Julie KerteszCC BY-NC-SA 2.0

Cathédrale (Duomo)

Avec celle de Monreale et la chapelle Palatine de Palerme, elle est un chef-d’œuvre de premier plan de l’art arabo-normand. On doit cet édifice aux allures de château fort à Roger II, qui, au cours d’une tempête, avait fait vœu de construire une église à l’endroit où il parviendrait à accoster. Cefalù eut cette chance, et c’est ainsi que l’on peut aujourd’hui admirer, sur les parois latérales de la nef, de superbes mosaïques ainsi que l’inévitable Christ pantocrator. Sur le côté gauche de l’édifice, on se faufile jusqu’au cloître, aux belles colonnes géminées.

Musée Mandralisca

En face de la cathédrale. Ouvert tlj de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h 30 à 18 h. Entrée payante.
Il expose un portrait d’un inconnu, signé Antonello de Messine.

Casteldaccia

Petit village authentique et charmant, réputé pour son carnaval où les habitants décorent leurs maisons et concourent à la plus belle façade.

Monreale

A 8 km de Palerme.
La ville a développé un artisanat de céramique et de mosaïque à prétention traditionnelle. Au-dessus, sur un plateau inondé de pins, se dressent le vieux Castellacio (littéralement, « châtelard ») des Normands et une abbaye bénédictine.

Cathédrale

Ouvert tlj de 8 h à 12 h et de 15 h 30 à 18 h.
Comme la cathédrale de Palerme, on y retrouve ce cocktail déroutant d’architectures islamique, byzantine et romane. Les portes de bronze sont typiquement grecques. Elles relatent des scènes de la Bible. Les murs sont couverts de mosaïques dorées, toujours à la manière grecque, dont les canons éclatent dans le Pantocrator du chœur.

Cloître

Il a été construit au xiie siècle pour les bénédictins. C’est l’influence islamique qui domine, d’abord dans sa régularité parfaite, inhabituelle à l’époque gothique, ensuite dans les dessins qui ornent les colonnes et le revers des arcades : des zigzags et des triangles polychromes, des jeux de taches, censés rappeler des manteaux royaux. On détaillera tout de même les chapiteaux qui, pour le coup, n’ont rien de musulman.

Suivez le guide !

En descendant la via Vittorio Emanuele, ne manquez pas l’un des plus vieux lavoirs du monde, creusé à même la roche à l’époque médiévale et encore utilisé il y a peu.

Piana degli Albanesi

A 25 km au sud de Palerme.
Sur un plateau planté de chicots de pierre, le site n’est pas accueillant pour qui n’a pas le goût du sauvage. Comme son nom l’indique, Piana degli Albanesi est l’une des villes de Sicile qui a accueilli les Albanais chrétiens après leur fuite devant les Turcs, au xve siècle. Les coutumes sont restées vivaces, le costume aussi, avec le port du célèbre chapeau en pain de sucre et des bijoux filigranés. Le dimanche, la messe (catholique) est dite selon le rite grec-byzantin et en albanais.

Les Normands en Sicile

Ils venaient d’Hauteville-la-Guichard, petit patelin du Cotentin. Poussés par la pauvreté d’un héritage (ils étaient douze à la maison), les enfants de Hauteville, petit-fils de Robert Guiscard, vont tenter leur chance en Italie.
Après avoir aidé ses demi-frères Guillaume Bras-de-Fer, Dreu et Onfroy à se chausser du sud de la botte, Roger de Hauteville (appelé d’Altavilla) traverse, en 1061, le détroit de Messine pour arracher la Sicile aux Sarrasins… et aux derniers Byzantins, retranchés dans quelques poches méprisées par les émirs.
De Guillaume le Conquérant aux troupes du D-Day,  les Normands ont un faible pour les débarquements. Roger copie les méthodes de l’armée byzantine, et commence le grignotage de la Sicile. En 1091, tout est fini : un siècle de domination catholique commence, mais où la conversion de force des musulmans, othodoxes et juifs est interdite.

Suivez le guide !

Tout le monde passe sans le voir, mais le tombeau à gauche de l’entrée du trésor n’est autre que celui de notre roi Louis IX, le fameux Saint Louis, mort de dysenterie devant Tunis, lors de la VIIIe croisade.

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