
Artefacts préhistoriques du Sénégal © John Atherton
Aux origines de l’humanité
Les découvertes de 1959, en Afrique orientale par le Dr Leakey, du Zinjanthrope, vieux de 1.750.000 années, puis de Lucy, une australopithèque de 3 millions d’années en Ethiopie, ont montré que le continent africain serait le berceau de l’humanité. C’est jusqu’à maintenant en Afrique que les plus anciens vestiges humains ont été exhumés. Sans remonter aussi loin, les objets de pierre taillée découverts dans la vallée du fleuve et sur le site de Dakar (bifaces de la pointe de Fann et de l’anse des Madeleines) attestent de la présence de l’homme au Sénégal au paléolithique et au mésolithique. Quelques beaux gisements du néolithique ont livré des outils de pierre qui servaient probablement à fabriquer des embarcations (îles des Madeleines et cap Manuel, à Dakar) ainsi que des harpons et des hameçons d’os (marigot de Khant, dans l’estuaire du fleuve Sénégal). Mais ce sont peut-être les ancêtres des Peuls, pasteurs nomades peuplant toute l’Afrique sub-saharienne et notamment le Sénégal, qui font entrer l’Afrique noire dans l’histoire. En effet, au nord-est du Hoggar, en plein désert algérien, les fresques du Tassili-n-Ajjer indiquent que vers 5.000 av. J.-C., les habitants d’un Sahara fertile et couvert de prairies abandonnèrent la chasse pour se livrer à l’élevage. Ces pasteurs du néolithique (5.000 à 2.500 av. J.-C.), chassés par l’assèchement progressif du Sahara, ont émigré vers le sud, à la recherche d’herbe et d’eau pour transhumer dans tout le Sahel et la savane soudanienne. Selon d’autres sources, ces pasteurs peuls seraient originaires d’Afrique de l’est et auraient entrepris une grande migration vers l’ouest au début de notre ère. Jusqu ‘au Xe siècle, les petits royaumes qui se forment tombent tour à tour sous l’influence des empires du Ghana puis du Mali. Ensuite, la région devient un pôle du commerce transsaharien et l’islam y fait son apparition. Au XVe siècle, les Européens arrivent sur les côtes et y installent peu à peu des comptoirs. Commence alors la traite des esclaves avant la colonisation proprement dite du XIXe siècle, laquelle ne cesse qu’avec l’indépendance en 1960.