La Grande Canarie est à elle seule un condensé de l’archipel tout entier. Volcanique, sauvage et rebelle, à l’image de ses paysages et de ses côtes déchiquetées. Ses dunes de sable lui donnent une allure saharienne, ses plaines cultivées et fertiles lui apportent sa richesse.
Impressionnante avec ses ravins humides où poussent bananiers et palmiers, alpine avec ses forêts de pins canariens et d’eucalyptus, la Grande Canarie, encerclée de plages et de falaises, est un bijou posé au beau milieu de l’écrin canarien.

Las Palmas de Gran Canaria

La capitale de l’île fut fondée il y a plus de cinq cents ans, sous le règne des rois catholiques, par Juan Rejón, qui, après avoir débarqué le 23 juin 1478 dans la baie de la Isleta, actuellement zone portuaire, fonda Real de Las Palmas. Depuis, elle est la ville la plus importante de l’archipel canarien.
Lors de la découverte de l’Amérique, l’amiral Colomb y prit quelque repos et y fit réparer ses vaisseaux avant de faire le grand bond qui devait l’emmener découvrir le Nouveau Monde.
Aujourd’hui, Las Palmas, qui compte quelque 300 000 habitants, est une ville aux dimensions d’une véritable capitale, avec ses immeubles modernes, ses grandes avenues, une activité commerciale intense et une énorme affluence touristique.

Vieille ville

Le quartier de Vegueta est le plus ancien. Du dédale des ruelles surgit sa vieille histoire et ses traditions. En partant de la plaza de Santa Ana, l’attention du visiteur est sans cesse attirée par les constructions typiquement canariennes, aux lourdes portes habilement sculptées, aux balcons finement ouvragés et aux patios amoureusement fleuris. Dans cette vieille ville la couleur est omniprésente, et la foule lui apporte une agréable note d’ambiance.

Cathédrale Santa Ana

Ouvert tlj de 10 h à 12 h et de 16 h à 18 h. Entrée libre.

Erigée aux XVe et XVIe siècles, la cathédrale est le joyau d’architecture de l’archipel. Ses façades antérieure et postérieure sont de style néoclassique et son intérieur gothique possède une certaine influence portugaise.
Au XVIe siècle, elle fut pillée par les pirates, qui emportèrent la majorité des grandes œuvres. Cependant, il reste quelques statues, peintures et pièces d’orfèvrerie, qui méritent un moment d’attention.

Casa de Colón

Derrière la cathédrale. Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 19 h, samedi jusqu’à 18 h, dimanche jusqu’à 15 h. Entrée libre. www.casadecolon.com

Bel édifice mélangeant le gothique de l’époque des rois catholiques et l’architecture canarienne avec patios, balcons et plafonds à caissons. Christophe Colomb y séjournait lors de ses escales dans l’île, le temps de faire réparer ses navires au port de Gando.

Museo Canario

Doctor Verneau, 2. Ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 20 h, samedi, dimanche et jours fériés jusqu’à 14 h. Entrée payante. www.elmuseocanario.com

Pour tout connaître de la vie des Guanches, il est indispensable de découvrir ce musée. Sa visite est fascinante et n’a pas besoin d’explications particulières, car les objets exposés (céramiques, idoles de l’art rupestre) parlent d’eux-mêmes. On apprend tout sur l’habitat, les ressources alimentaires, l’univers religieux ou les technologies du travail du cuir et des fibres végétales.
La présentation du monde funéraire, avec plusieurs momies aborigènes, est particulièrement saisissante.

Régates de voiles latines

Elles ont lieu d’avril à octobre en baie de Las Palmas. Les embarcations sont les répliques exactes de celles qui étaient destinées à l’entretien du port et à la pêche. Les premières régates eurent lieu le 24 juillet 1904 à l’occasion des fêtes patronales du quartier marinier de San Cristobal. La principale caractéristique du bateau est la grande disproportion entre la coque, qui doit être construite en bois dans sa totalité par les carpinteros de ribera (charpentiers de bateaux), et l’impressionnante voile. La plupart des embarcations représentent un quartier de la ville, les supporters sont, bien entendu, nombreux et le spectacle est vraiment haut en couleur.

Barrio de Triana

Populaire et commerçant, ce quartier mérite la visite pour ses monuments, tels que le théâtre Pérez Galdós. De couleur rouge, il est immanquable. La calle Mayor de Triana, bordée d’immeubles et de maisons de tous styles, fait la joie des amateurs de shopping. Le parc de San Telmo, richement arboré et fleuri, constitue un lieu de pause idéal. Autour du parc, quelques édifices d’une singulière beauté, comme la chapelle de San Telmo, qui possède de remarquables retables, ou encore un kiosque du plus pur style Art nouveau.

Pueblo Canario

Dans ce charmant village typique entièrement reconstitué, les boutiques de souvenirs et d’artisanat local se bousculent. On y trouve aussi le musée Nestor, où sont exposées les œuvres du peintre canarien Nestor de la Torre, situé dans une maison néocoloniale (Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 20 h, dimanche de 10 h 30 à 14 h 30, entrée libre), et un restaurant, où il est possible d’assister à un spectacle folklorique tous les dimanches de 11 h 30 à 13 h.
A côté du Pueblo Canario, se trouve le parc Doramas, autre havre de verdure de la capitale, avant-scène de l’hôtel Santa Catalina, chef-d’œuvre d’architecture coloniale, et du casino.

Parc Santa Catalina

Les terrasses des cafés, à l’ombre des grands arbres, sont toujours bondées, car le parc est le lieu de rendez-vous de tout ce que compte Las Palmas. Des concerts de musique en plein air y sont parfois organisés.
A noter que l’on trouve ici un kiosque de presse internationale et que, dans les rues adjacentes, une grande quantité de bazars proposent toutes sortes d’articles détaxés, où les prix se discutent… Il faut aussi savoir que c’est le « quartier chaud » de la capitale ! Tous les dimanches matin, de 9 h à 14 h, se tient le marché aux puces ; on y vend de tout, boucles d’oreilles fantaisie et blousons de cuir, pain de montagne, plantes vertes, livres…

Castillo de la Luz

Au bout du port de la Luz, port pétrolier et port de pêche, se dresse un château édifié au XVIe siècle pour défendre la ville des envahisseurs. C’est le monument le plus ancien de Las Palmas.

Le Nord et l’Ouest

Le Nord est essentiellement agricole. Des exploitations de bananiers et de canne à sucre s’étalent à perte de vue. L’Ouest est demeuré plus authentique. On y voit encore des moulins à vent et on y rencontre toujours des paysannes coiffées de chapeaux de paille et portant des pantalons sous leurs jupes.

Arucas

18 km à l’ouest de Las Palmas.
Etablie sur la montagne de Arucas, cette ville possède l’une des dernières cathédrales construites dans le monde (1909-1970).
Dans ce village, la pierre est l’élément principal de toutes les constructions car ici se trouvent les plus importantes carrières de l’île. Quant au vieux quartier, il est fait de demeures anciennes, blanches, dont les entourages des portes et des fenêtres sont rehaussés de lave. Traversant la ville, une route fléchée mène au mirador en haut de la montagne, la vue sur la cité et la vallée se prolonge au-delà de l’océan, laissant apparaître Ténérife et le sommet du pic du Teide, enneigé toute l’année.

Cenobio de Valerón

Par la route qui longe la côte nord, à environ 25 km de Las Palmas. Ouvert d’avril à septembre du mardi au dimanche de 10 h à 18 h, jusqu’à 17 h le reste de l’année. Entrée payante. www.cenobiodevaleron.com

Quelque trois cents cavernes creusées dans la roche forment cet ensemble de vestiges guanches unique dans l’archipel canarien. Les grottes étaient probablement destinées à abriter les récoltes de la collectivité. En grimpant l’escalier qui mène au sommet, ancien lieu d’assemblée des chefs, on jouira d’une vue magnifique sur la côte.

Le bananier

Introduits par les Anglais à la fin du XIXe siècle, leur nombre est aujourd’hui incalculable dans tout l’archipel. Il existe deux sortes de bananes aux Canaries. Celle qui est appelée « la petite naine » est plus petite et plus sucrée que les bananes antillaises ou africaines. Elle pousse en plein air, protégée du vent par des murs. L’autre est « la banane d’Israël », plus grosse, son pied est aussi plus grand, elle se cultive généralement sous serre. Chaque pied donne un régime par an qui pèse environ 30 kilos. Un rejet pousse à côté du plan principal. Il prendra le relais pour produire à nouveau, et le cycle continue…

Santa María de Guía

Juste avant d’arriver à Galdar, Santa María de Guía doit sa renommée non seulement à l’agriculture, mais aussi à son artisanat et plus spécialement à la fabrication du couteau canarien (cuchillo canario), dont le manche est en os et métal travaillés.
On y produit également « le fromage de fleurs », composé de lait de brebis et fleurs de cardon sauvage.

Galdar et la Punta de la Sardina

A 28 km au nord-ouest de Las Palmas.
Implantée sur un beau site au pied d’un volcan, elle fut la capitale aborigène et conserve quelques vestiges importants, telle la Cueva Pintada (Ouvert du mardi au samedi de 9 h 30 à 19 h, dimanche de 11 h à 18 h 30. Entrée payante), décorée de motifs géométriques aux couleurs rouge, blanc et noir.
A la sortie de Galdar, en direction de Sardina, la route se fraie un passage entre les bananiers pour déboucher sur un charmant port de pêche et des criques de sable ; un peu plus loin, la Punta de la Sardina incite à la baignade et les amateurs de plongée y trouveront leur bonheur.

Coutumes et institutions des Guanches

Les Guanches, premiers habitants des îles, avaient un système économique assez développé, comme le démontre l’existence de greniers collectifs. L’agriculture était prospère, mais c’était essentiellement un peuple de bergers. Chacun avait un emploi défini et celui des femmes réunissait le tissage, la préparation des peaux de bêtes, l’ornementation des grottes. Au quotidien, le sport tenait une belle place : la lutte et la compétition pour escalader les falaises dangereuses qui se terminait par la pose au sommet de gros madriers de bois. Les fiancés se choisissaient mutuellement. La coutume imposait aux futures épouses un mois de repos, avant le mariage, durant lequel elles devaient se gaver de nourriture.

Suivez le guide !

A l’hôtel de ville (ayuntamiento) de Galdar, allez admirer un magnifique dragonnier qui se dresse majestueusement dans le patio.

Puerto de las Nieves

Situé dans la vallée d’Agaete, à 37 km à l’ouest de Las Palmas.
Cette station balnéaire, bordée de falaises impressionnantes qui se terminent au loin par le massif de Tamadaba, est remarquable par sa végétation tropicale. On y trouve papayes, mangues, avocats et culture du café.
En fin de journée, il faut absolument se promener au paseo de los Poetas, lieu reposant quoique animé. Balade agréable aussi le long de ses ruelles aux maisons basses et blanches, dont les portes et les fenêtres bleues accrochent agréablement le regard.
Curiosité du lieu, un monolithe connu sous le nom de « Doigt de Dieu » (Dedo de Dios) jouit d’une grande popularité dans cette région. Par ailleurs, la chapelle de Nuestra Señora de las Nieves renferme un magnifique triptyque flamand du XVe siècle.

Puerto de la Aldea

Un peu avant d’arriver à Puerto de la Aldea, un pic rocheux domine l’océan de ses 500 mètres de haut. Le mirador del Balcón aménagé à son sommet permet de découvrir tout le nord-ouest de l’île jusqu’à la Punta de la Sardina et Santa María de Guía ; à l’ouest, Ténérife et ses sommets semblent flotter dans une brume bleutée.
En suivant la route, après une vallée ponctuée de palmiers où les maisons prennent des airs mauresques, on atteint Puerto de la Aldea. Une agréable promenade longe la falaise qui domine la plage. Côté terre, une pinède odorante est ponctuée de rochers, où les gens viennent pique-niquer durant les fêtes du mois de septembre. Au bout de la promenade, un magnifique lac aux eaux vertes, chaudes et transparentes.

Teror

20 km à l’ouest de Las Palmas.
Cette ville est le grand centre de pèlerinage de l’île depuis que la Vierge y serait apparue en 1515. Cela donne lieu, le 8 septembre de chaque année, à une célébration. Une basilique lui est consacrée, la basílica de la Virgen del Pino (1767). Elle renferme d’intéressantes œuvres d’art, telle une statue de la Vierge, du XVe siècle, à la couronne ornée de pierres précieuses. A l’extérieur, la façade est flanquée d’une tour carrée et une balustrade typiquement canarienne encadre le clocher.
Huit kilomètres plus loin, on peut visiter la finca de Osorio, propriété acquise par le conseil municipal afin de reproduire, repeupler, et protéger la forêt. Elle sert également de lieu d’enseignement de la nature pour les jeunes.

La descente de la rama à Agaete

Le 4 août a lieu une fête qui remonte à l’époque primitive ; c’est l’une des plus traditionnelles et originales de l’archipel. La tradition oblige les participants à aller chercher une branche de pin (la rama) dans les montagnes voisines. Une fois trouvée, ils redescendent en musique et se dirigent vers la plage. Le rite continue en frappant la surface de la mer avec la branche pour invoquer la pluie. Cette fête, bien que n’ayant pas perdu son caractère aborigène, est pleinement intégrée à la culture chrétienne.

Suivez le guide !

A Firgas, goûtez l’eau des sources, embouteillée et distribuée dans les îles.

De Santa Brígida à Tafira Alta

Zone résidentielle des Canariens, Tafira Alta compte un grand nombre de demeures somptueuses ; juste avant surgissent Vega de San Mateo et Santa Brígida, qui arborent des maisons très colorées. Santa Brígida s’enorgueillit de posséder les plus belles demeures des Canaries, comme celle de Las Grutas de Artiles, non loin de là, enchâssée au sein de jardins suspendus.

Bandama

A Monte Coello, prendre la route à gauche en direction de Bandama. Elle passe par le club de golf de Bandama, le plus ancien d’Espagne, et se termine en cul-de-sac au mirador de Bandama. D’ici, la vue est surprenante et on découvre dans son intégralité le cratère du Bandama, d’un diamètre de 1 000 mètres.

Le centre

Sur la route qui mène vers la Cruz de Tejeda, à 40 km au sud-ouest de Las Palmas, on est subjugué par toute la splendeur de l’île. Aux abords de la route sinueuse bordée d’eucalyptus gigantesques apparaissent des villages colorés, croulants sous les fleurs, des barrancos impressionnants et une végétation surabondante : cultures maraîchères, arbres fruitiers, capucines et fleurs se succèdent.
A la sortie de La Calzada, village où les habitants semblent avoir pour seule préoccupation de chercher un coin d’ombre, un pont enjambe l’étroite gorge formée par une coulée de lave descendue du Lentiscal.
On aperçoit des cavités creusées dans la paroi, ce sont las cuevas de los Frailes (les grottes des Moines). Ainsi nommées en hommage aux deux moines qui furent envoyés pour tenter de convertir les Guanches installés en ces lieux, et qui furent tués.
En direction de La Angostura et de Las Meleguinas, peu à peu les montagnes surgissent dans toute leur majesté. Jadis occupée par un lac, la vallée est aujourd’hui divisée en petits champs d’œillets et de primeurs.

Le verdugo ou bardino, chien canarien

On le dit descendant du chien des Guanches… son pelage est bringé et son poids adulte varie de 40 à 50 kilos. C’est sur la côte ouest que des archéologues ont exhumé des ossements vieux de 2 120 ans et qui seraient ceux de cet animal. De ce chien typiquement canarien, les propriétaires sont extrêmement fiers et ils l’utilisent principalement pour la chasse et la garde. Quelques élevages perpétuant la race participent à des concours qui récompensent les meilleurs.

Parque Pozo de las Nieves

De retour sur la route principale, après quelques kilomètres, on entre dans le parque Pozo de las Nieves, réserve naturelle au milieu de laquelle se dresse, à 1 949 mètres, le pic de las Nieves. La forêt est plantée de châtaigniers et de pins, les lièvres y sont nombreux et font le bonheur des visiteurs… et des chasseurs.

Cueva Grande

Le paysage de la région est extrêmement vert, les parapets sont couverts de figuiers de Barbarie et de fleurs sauvages, et la traversée de Cueva Grande se fait agréablement au milieu de petites maisons blanches très fleuries. Avant d’arriver au col de Tejeda, au milieu d’une forêt de pins, une aire de pique-nique aménagée permet de faire une simple halte ou de déjeuner sur d’immenses tables… de lave.

Col de Tejeda

36 km au sud-ouest de Las Palmas.
Parfois dans le brouillard, l’arrivée au col peut être irréelle. La cruz de Tejeda, en pierre, est située au sommet (1 450 m) et se détache face au parador nacional. Sur la gauche, le fameux roque Nublo, imposant monolithe basaltique, le plus haut du monde. De sympathiques petits ânes costumés de façon traditionnelle vous attendent pour la photo souvenir !

Tejeda

42 km au sud-ouest de Las Palmas.
Par la route qui conduit à Tejeda, sur l’autre versant, les paysages se succèdent et l’arrivée sur le village est saisissante. Accrochées sur les flancs de la montagne, entre les profonds barrancos de la Aldea et Agaete, les maisons sont couvertes de tuiles romaines et la décoration de chacune est originale. Les ruelles sont extrêmement pentues et les fleurs gênent presque le passage, une promenade s’impose. Sur la place de l’église, se détache une maison dont l’entrée est gardée par deux cactus. En contrebas, à quelques kilomètres surgit le roque Bentayga, considéré par les Guanches comme mont sacré.

Suivez le guide !

Dans la descente, en direction de Tejeda, arrêtez-vous dans un virage, à hauteur d’un portail blanc, et prenez le chemin qui longe la propriété. De là, le point de vue sur le pic de las Nieves et roque Redondo est unique.

Artenara

10 km à l’ouest du col de Tejeda.
Un peu avant l’arrivée dans le village, on aperçoit des grottes de part et d’autre de la route. A Artenara, village le plus élevé de l’île, situé au milieu de falaises et pics volcaniques, quelques habitations troglodytes témoignent du passé.

Chapelle de la Cuevita

Creusée dans le rocher, on la reconnaît à la particularité de son clocher : la cloche est fixée sur la paroi et la corde tombe négligemment le long de celle-ci. Son intérieur est des plus surprenants : bénitier, bancs, chaire, fonts baptismaux, autel et retable, confessionnal, siège du curé, chemin de croix sur les parois sont taillés d’une seule pièce à même la roche !
Cette chapelle est renommée et attire un grand nombre de dévots. Remarquez, à droite en entrant, une petite « boîte à lumière » dans laquelle il ne faut pas hésiter à glisser une pièce qui va ouvrir les portes du merveilleux…

Telde

13 km au sud de Las Palmas.
Centre aborigène à l’époque préhispanique, certains vestiges, telles les grottes des Cuatro Puertas, attestent de l’importance du lieu. Un évêché y fut implanté au moment de la Conquête. Les quartiers de San Juan et San Francisco sont les plus anciens et possèdent encore d’admirables maisons. L’église de San Juan, 1539, abrite l’œuvre flamande la plus importante des Canaries : un retable de style gothique polychrome. On est sous le charme dans le quartier de San Francisco : blancheur des maisons, bois des portes, fenêtres et balcons, pierre apparente sur de nombreuses façades. L’église et le couvent de San Francisco méritent une visite, notamment pour le plafond à caissons de l’église.

Montaña de Cuatro Puertas

Un très important gisement archéologique, antérieur à la Conquête, se trouve à son sommet. Sur le versant nord, devant la grotte aux quatre portes taillées dans la montagne à laquelle elle donne son nom, se trouve une esplanade où les Guanches tenaient le tagoror (conseil) ; c’est sur les grandes pierres que s’asseyaient les guayres (chefs locaux). Sur l’autre versant, l’ensemble impressionnant de grottes, naturelles et taillées où les Guanches momifiaient leurs morts, qu’ils plaçaient ensuite dans des caves avec de la nourriture et des objets de la vie quotidienne. Probablement, croyaient-ils à une vie dans l’au-delà.

Le Sud

De Las Palmas, on accède très facilement par une autoroute au sud de l’île.
A partir de l’aéroport se succèdent les complexes touristiques. Tout d’abord celui de Bahía Felíz, puis ceux de Playa del Aguila, de Moro, Besudo, de San Agustín, Playa del Inglés et de Maspalomas, Puerto Rico et Mogán.

Playa del Inglés

60 km au sud de Las Palmas.
Il est intéressant de passer par les différents centres commerciaux. Les boutiques, tenues généralement par des Indiens, regorgent de produits tels que parfums, appareils photo, vidéo, montres… à des prix défiant toute concurrence. Cependant, nous ne saurions que trop recommander une âpre discussion et de prendre garde aux nombreuses contrefaçons !

Maspalomas

3 km à l’ouest de Playa del Inglés.
Vers la pointe extrême sud se trouve l’oasis de Maspalomas : une multitude de palmiers offrent un grand coin de verdure, puis, surgissent les dunes de sable doré, semblables à celles de Fuerteventura. On doit les traverser pour atteindre la plage, le paysage est alors égayé par une sympathique armée de parasols rouges !
Il existe une autre oasis dans ce désert : le campo de golf de Maspalomas, admirablement arboré, les fleurs poussent de toutes parts. Pour les amateurs, il est fortement recommandé de réserver son départ.

Dans les environs de Maspalomas

Derrière Maspalomas, El Tablero est un joli village accueillant. A 12 km plus au nord, par une petite route secondaire, se trouve le parque de los Palmitos, une des rares réserves botaniques et ornithologiques de l’île. (Ouvert tlj de 10 h à 18 h. Entrée payante, tarif réduit pour les enfants. Des navettes gratuites partent toutes les heures de Playa del Inglés de 9 h à 12 h et 13 h à 16 h 15, arrêt spécial).
Plus haut, à l’intérieur des terres, Monte León ne figure sur aucune carte. L’agglomération étendue est composée de luxueuses villas entourées de hauts murs derrière lesquels se retranche une jet-set internationale très soucieuse de sa vie privée.

Puerto Rico

20 km à l’ouest de Maspalomas.
L’ensemble architectural de ce complexe touristique est absolument hallucinant : colorés de jaune et de blanc, les immeubles et les villas composent un urbanisme qui évoque « une glace vanille-banane qui aurait dégouliné le long de la montagne » (Sarah Simon). On a du mal à croire que tant de logements puissent se remplir et, si c’est le cas, comment tout ce monde peut-il tenir sur la plage, qui n’est certes pas bien grande…
Pour les amateurs de pêche au gros, des excursions en haute mer partent du port. Même possibilité depuis le quai de Santa Catalina, à Las Palmas.
Sur la route en direction de Mogán, les hautes falaises plongent dans la mer en un à-pic vertigineux, on aimerait descendre dans les petites criques, malheureusement on ne peut y accéder qu’en bateau.

Puerto de Mogán

38 km à l’ouest de Playa de Inglés.
S’il n’y avait qu’un endroit à visiter dans le sud, ce serait Puerto de Mogán. Le plus joli port et le plus beau village de cette région est une halte bien connue des marins de la Transatlantique. En arrivant, un petit bras de mer vient vers les terres, il est enjambé par des petits ponts en fer forgé reliant une rive à l’autre ; sur la droite un sympathique marché où se vendent souvenirs et artisanat local. A peine plus loin à droite, une place permet le stationnement des véhicules, car ici s’ouvre le royaume des piétons. Au détour de chaque ruelle, les maisons blanches à un étage avec balcon, aux portes et fenêtres vertes soulignent les entourages de couleur bleue, verte, jaune, ocre…, les bougainvillées multicolores caracolent et cascadent sur les façades, les hibiscus rouges, roses et jaunes bordent les rues, le jasmin répand son parfum entêtant, les géraniums retombent des terrasses ; on a soudain envie d’habiter là.
Le port de pêche se trouve à l’extrême droite. Dans ce que l’on pourrait considérer comme un petit chantier naval, des hommes réparent, carènent, repeignent et décorent de façon originale, parfois un peu kitsch, leurs embarcations. Au centre, une petite place avec des bancs, des arbres et des terrasses de cafés, au fond la halle aux poissons. Deux arches passent sous les maisons au travers desquelles on aperçoit le port de plaisance, dans lequel mouillent bateaux et voiliers. Les maisons qui l’entourent ont des balcons ouvragés en fer forgé ou en bois. Tout le long se succèdent les restaurants et boutiques.

Suivez le guide !

Dans le port de plaisance de Puerto de Mogán, l’eau est si claire que l’on distingue parfaitement une multitude de poissons multicolores, comme dans un aquarium.

Mogán pueblo

9 km au nord de Puerto de Mogán.
L’arrivée sur le village de Mogán est assez inattendue, sur le bord de la route ou en retrait surgissent des sortes de sculptures immenses représentant un fer à repasser, un épi de blé, une cafetière… La raison en est que chaque année, le premier samedi de juin, se déroule la grande fête populaire de la circonscription. Tous les villages fabriquent un char avec un sujet. La fête terminée, les sujets sont déposés dans la nature et y resteront jusqu’à ce qu’ils se désagrègent.
De fantastiques paysages composent toute la région de Mogán, avec de grands canyons couverts de cactus.

Mundo Aborígen

De Maspalomas, prendre la route en direction de San Bartolomé de Tirajana. Ouvert tlj de 9 h à 18 h. Entrée payante, tarif réduit pour les enfants.

Dans un riche décor planté de la flore endémique de l’archipel canarien, ont été reconstitués les différents aspects du monde aborigène en mettant en scène plus de cent mannequins grandeur nature. Ainsi, des tableaux représentent, entre autres, le monde des croyances religieuses, l’agriculture et l’élevage, les hiérarchies sociales, les mœurs et les habitudes alimentaires.

Fataga

16 km au nord de Maspalomas.
Ici la nature reverdit, la terre est fertile et le climat subtropical. Dans une palmeraie formidable, les maisons blanches et basses du village sont parsemées sur le coteau.

San Bartolomé de Tirajana

8 km au nord de Fataga.

Village essentiellement agricole, il est célèbre pour ses alcools de fruits. Tous les dimanches, la place de l’église accueille le marché, où sont vendus les fruits des environs : amandes, prunes, cerises, abricots… qui servent à confectionner les alcools.
L’hôtel de ville possède une galerie et un patio qui débordent de fleurs. Le temple œcuménique, aux formes rondes et originales, rappelle l’opéra de Sydney (Australie).

Santa Lucía

7 km au wsud de San Bartolomé.

Petite ville d’artisans aux maisons ravissantes, elle tire sa renommée de ses fruits et surtout de ses oliviers. Le museo de la Fortaleza (du lundi au vendredi de 10 h 30 à 17 h 30, le week-end à partir de 11 h 30. Entrée payante) renferme des momies guanches, des silos de l’époque précolombienne mais aussi poteries, vêtements de cuir, objets en pierre…

Agüimes

27 km au nord-est de Maspalomas.
Ville ancienne aux rues étroites bordées de maisons coloniales, elle fut le fief des évêques canariens. L’église San Sebastián a des airs… de mosquée !
A l’ouest, le barranco de Balos est dominé par une croupe rocheuse de 300 mètres de long.

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