Géographie
Avec ses 1 3 812 km2, le Monténégro est deux fois plus petit que l’Albanie et six fois plus que la Serbie. Il épouse à peu près la forme d’un losange d’un périmètre de 600 km. Son côté sud est formé par l’Adriatique, tandis que les autres sont respectivement frontaliers avec la Croatie et la Bosnie-Herzégovine à l’ouest, la Serbie au nord et l’Albanie à l’est. Depuis février 2008, le Monténégro a un nouveau voisin au nord-est, le Kosovo – dont l’indépendance n’a pas été reconnue par l’ensemble de la communauté internationale. A l’exception du littoral adriatique qui bénéficie d’un climat méditerranéen et de son arrière-pays aux reliefs modérés (la plaine entre Cetinje et Podgorica), le pays est très montagneux et soumis pour l’essentiel à un climat subalpin.
Il est aussi très boisé, ce qui lui a valu son nom de Monténégro, la « montagne noire », c’est-à-dire couverte de forêts. La géologie est dite « karstique », tout comme en Slovénie et en Croatie : les eaux ont rongé le sol calcaire et dessiné des grottes ou des canyons impressionnants, dont le plus connu est celui de la Tara. Le point culminant est le pic Bobotov (2 522 m) dans la chaîne du Durmitor, laquelle compte à elle seule 48 sommets de plus de 2 000 m.
Outre le Durmitor, les autres grands massifs sont ceux de Prokletije, de Komovi, de Bjelasica, de Sinjajevina et de Njegoš. Les lacs du Monténégro méritent une attention particulière. On compte une vingtaine de lacs glaciaires dans le massif du Durmitor, dont le célèbre lac Noir. Le lac Biogradsko, dans la forêt de Biogradska Gora, est situé à plus de 1 000 m d’altitude.
Mais le plus grand et le plus beau des lacs monténégrins est sans conteste celui de Skadar, qui présente la spécificité d’être une cryptodépression : son fond est, par endroits, sous le niveau de la mer.
Le littoral adriatique est superbement découpé : s’il ne fait que 60 km à vol d’oiseau, sa longueur totale, d’Herceg Novi à l’ouest jusqu’à Ulcinj à l’est, avoisine 300 km. La présence du seul fjord d’Europe méridionale, celui des bouches de Kotor, y contribue de façon significative. Les plages s’étendent sur 52 km, la plus longue étant celle d’Ulcinj, près de la frontière albanaise.

Skrcka Jezera (Skrka Lakes) Durmitor par: Expectmohr – CC BY-NC-SA 2.0
L’engagement écologique des autorités, symbolisé par la constitution de 1992 puis par celle de 2007 qui définissent le Monténégro comme un Etat écologique, a une longue histoire.
C’est en 1878, soit six ans seulement après la création du premier parc national au monde, que le roi Nikola Ier Petrović-Njegoš porta sur les fonts baptismaux le parc de Biogradska Gora. L’Unesco a confirmé la valeur unique du massif du Durmitor en l’inscrivant sur la liste du patrimoine mondial en 1980, puis en étendant cette inscription en 2005.

lynx in the forest By: Joachim S. Müller – CC BY-NC-SA 2.0
Faune
Le prince du Monténégro, c’est l’ours brun. Mais il est bien difficile à observer : on peut toujours s’y essayer dans le parc national de Durmitor, où il cohabite avec le loup et le lynx. Si un grand nombre de mammifères habitent les reliefs accidentés du pays, on est plus surpris de savoir qu’une telle variété s’étend aux autres pans du règne animal. Ainsi, dans le parc national de Biogradska Gora, sur 50 km2, on en a recensé plus de 80 espèces différentes de papillons.
Le lac de Skadar présente une grande richesse en poissons (près de 50 espèces) et, plus encore, en oiseaux. Survolant ses nénuphars, 273 espèces différentes ont été observées, dont près d’un tiers y trouve une escale bienvenue au cours de leurs migrations. Le lac est le dernier refuge européen du pélican de Dalmatie
Flore
Dans le seul lac de Skadar vivent 930 espèces d’algues : ce chiffre étourdissant, révélé par une enquête de 2001, illustre la diversité végétale du Monténégro. Elle est présente à tous les étages climatiques, avec un fort taux d’endémisme.
Ainsi, dans le parc national de Biogradska Gora, sur les quelque 2 000 espèces de plantes recensées, 20 % sont originaires de la région des Balkans, dont différentes variétés de pins et d’érables, de saxifrages, d’héliotropes et de potentilles. Ce parc est l’une des dernières forêts primaires d’Europe, c’est-à-dire qu’il n’a jamais été touché par la main de l’homme. Le massif du Durmitor est, pour sa part, un véritable sanctuaire de la flore alpine, abritant bruyères et edelweiss, mais également des espèces que l’on ne trouve qu’au Monténégro – divers types de violettes, crocus et gentianes.
Plus on descend vers le sud, plus la végétation méditerranéenne prend le dessus, avec des biotopes de garrigue et de maquis où abondent les lauriers-roses, les pins d’Alep et le thym. Près de Kotor, les mimosas annoncent l’arrivée d’un printemps précoce tandis que palmiers et agaves apportent une note tropicale.
Carte d’identité du Monténégro
Nom officiel : République du Monténégro
Situation : au niveau du 42e parallèle, frontalier avec la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Kosovo et l’Albanie, disposant d’une façade maritime sur l’Adriatique
Superficie : 13 812 km2
Population : env. 672 000 hab. (estimation en 2009)
Densité : 49 hab/km2
Capitale : Podgorica (150 000 hab.)
Nature du régime : république parlementaire
Chef d’État : Filip Vujanović
Langue officielle : monténégrin
Monnaie : euro
Religions : orthodoxe (75 %), musulmane (20 %), catholique (4 %)
Taux de chômage : 16 % (2009)
Ressources principales : aluminium, acier, tourisme
PIB/hab : 3 825 € (2008)