La brousse et la savane 

La principale formation végétale est la brousse ou « bush » en anglais. Elle couvre les régions ne dépassant pas 600 m d’altitude et ne recevant pas plus de 400 mm de pluie par an. C’est le domaine des plantes xérophiles où s’associent graminées, commiphora et acacias. Quand elle est plus dense, apparaissent les baobabs. D’un aspect morne et grisâtre en saison sèche, ce nyika ou miombo en swahili, verdit et fleurit dès les premières pluies. La savane règne sur la côte et en bordure des hautes terres à une altitude de 700 à 2000 m. Selon l’humidité, l’herbe y est plus ou moins haute, pouvant atteindre la hauteur d’un homme. Les arbres parasols mesurent de 3 à 5 m de hauteur, ils sont parfois groupés en bosquets. Des euphorbes candélabres, des borasses (palmier à feuilles palmées avec la sève duquel on prépare le vin de palme) ou des arbres à saucisses (leurs fruits ressemblent à des saucisses géantes accrochées aux branches) y sont souvent associés. 

Coucher de soleil sur un acacia © NeilsPhotography

Coucher de soleil sur un acacia © NeilsPhotography

 

La rain forest 

Dans les massifs montagneux, on remarque un étagement végétal nettement marqué. De 2 000 à 3 000 m, domine la forêt dense de type équatorial, dont la surface diminue malheureusement, dévastée par l’homme. Humide, sempervirente, appelée « rain forest » en anglais, cette formation végétale est remarquable par la variété de sa flore. Sur sa limite inférieure poussent des oliviers. Dans la forêt même, on peut compter jusqu’à 50 essences différentes. Plusieurs étages d’arbres se superposent, certains atteignant une hauteur de 60 m. Leurs feuillages se touchent, empêchant la lumière de pénétrer et entretenant l’humidité du sol. Ils sont soutenus par des empattements qui font saillies ou par des racines échasses. Au niveau inférieur, les arbres s’étagent sur 35, 20 et 10 m, leurs troncs sont lisses. Le sous-bois se compose de jeunes arbres et de plantes à larges feuilles. Il est rendu difficilement pénétrable par les lianes qui s’enroulent et s’accrochent d’arbre en arbre. Orchidées, fougères, sélaginelles et lycopodes (mousses) poussent sur les troncs ou à même le sol. A la limite supérieure de la forêt, poussent des bambous.

Au-delà de 3000 mètres d’altitude 

Les bruyères géantes, associées aux fougères arborescentes et aux hagenia, apparaissent vers 3 050 m. L’étage alpin leur succède sous forme de landes humides caractérisées par de l’herbe en touffes. Au-delà de 4 800 m, la roche nue ne porte que des lichens et des mousses, elle laisse place aux glaciers. Sur la côte, prolifère une formation végétale particulière, la forêt de mangrove, que l’on rencontre dans les lagons et les estuaires exposés à la marée. 

La mangrove 

L’un des paysages naturels de la côte est la mangrove, une forêt vierge marécageuse où prédomine le palétuvier, installée avant tout dans la zone de lancement des marées à l’embouchure des fleuves, dans les baies envasées à l’abri de bancs de sable (estuaire du Tana et sur la côte de Tanzanie). La mangrove est une association de plusieurs essences, dont la principale (Rhizophora mucronata), près de la mer, possède les fameuses racines aériennes (qui forment un système d’échasses), de petites fleurs blanches et des fruits comportant une longue racine qui ‘ dès qu’ils tombent dans la vase ‘ s’y fixent au moyen de racines secondaires (viviparisme). Le Brugiera à fleurs rouges appartient également à la famille des Rhizophoracées communément appelés palétuviers. On trouve aussi des arbres (Sonneratia) dont les racines respiratoires (pneumatophores) sortent verticalement de la terre. Le bois des mangroves, riche en tanins, rebute les termites ; c’est pourquoi les boutres arabes en exportaient jusqu’en Asie dès les débuts de la navigation. Près de la mer, la mangrove est basse (2-5 m), mais atteint une quinzaine de mètres vers l’intérieur. En principe, les arbres pourraient pousser bien plus haut ; leur taille réduite est probablement due à l’exploitation intensive. 

Les plantes cultivées 

Le clou de girofle est partout présent à Zanzibar : il est mis à sécher au soleil sur le port, et ses plantations occupent presque toute la surface de l’île. Le giroflier est un arbre mince au tronc élancé dont on favorise la croissance en l’élaguant. La fleur du giroflier se récolte sous la forme d’un bouton bien clos, deux fois par an, en décembre-janvier et en juillet-août. Les boutons sont mis à sécher sur des toiles de sac, étendues au soleil, sous la surveillance des femmes qui les retournent. Quand ils sont devenus semblables à des petits clous noirs et secs, ils sont emballés et exportés pour parfumer les sauces ou participer à la composition de produits pharmaceutiques. Parmi les plantes cultivées en Afrique orientale on reconnaîtra dans les champs le sisal, le coton, le manioc, le maïs, l’ananas, les cacahuètes, les noix de cajou, l’avocat et la papaye, d’origine américaine. La canne à sucre, le riz, la mangue et le thé ont été importés d’Asie par les Anglais. Le cocotier, cultivé en grand nombre dans la région côtière, est vraisemblablement venu, lui, de la région indo-pacifique. Le café, par contre, est une plante africaine. On pourra trouver des bananes sauvages, mais les variétés comestibles sont vraisemblablement originaires du sud de l’Asie.

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