Cet itinéraire permet de découvrir la variété des paysages sud-africains. 
La « Garden Route » proprement dite, va de Mossel Bay à Port Elizabeth. Garden Route Tourism Office : PO Box 1514, George, tél. (0441) 863 9295.

Quitter Le Cap par les boulevards Hertzog et Eastern pour prendre la route nationale N 2 en direction de Somerset West (56 km), une ville touristique réputée, située dans un paysage de montagne. Le domaine Vergelegen du gouverneur W. A. van der Stel a conservé son hameau historique du 18e siècle et des camphriers vieux de 500 ans (accès interdit). 
La route nationale N 2 monte jusqu’au Sir Lowry’s Pass (vues splendides jusqu’au phare du cap de Bonne-Espérance) et continue sur Grabouw puis Caledon, 126 km, connue depuis 250 ans pour ses sources d’eaux minérales. La région montagneuse autour de Caledon est un parc naturel. Le Venster Kloof Nature Garden est très riche en plantes sud-africaines qui sont en pleine floraison au printemps (septembre et octobre). Ce parc est également propice aux randonnées.
A 32 km au nord de Caledon, dans la vallée de Genadendal (vallée de la Grâce), se trouve la plus ancienne mission d’Afrique du Sud, fondée en 1737 par la confrérie des Herrnhuter. Une route bifurque vers le sud, en direction de Hermanus et une autre vers le Cape Agulhas (cap de l’Aiguille), le point le plus méridional du continent africain. Continuer sur la N 2 jusqu’à Swellendam, 234 km, la troisième ville fondée en Afrique du Sud. Parmi les monuments historiques, la Drostdy (l’ancienne prévôté) date de 1746. Elle a été transformée en musée et abrite aujourd’hui l’une des collections historiques du pays. La ville est dominée par quatre sommets appelés depuis 250 ans « 10 h », « 11 h », « 12 h » et « 1 h ». Les premiers fermiers s’en servaient comme d’un cadran solaire naturel. A six kilomètres au sud de la ville s’étend le parc national Bontebok où vivent de nombreux damalisques bonteboks, une espèce d’antilopes rare. Un chemin fait le tour de ce parc.

L’itinéraire traverse ensuite une région fertile. Au nord s’élèvent les « montagnes longues » dont la flore est protégée. Au printemps, toute la région est couverte de fleurs. La route passe par Heidelberg, Riversdale et Albertinia avant d’arriver à la côte de l’Océan Indien, à Mossel Bay (25 000 habitants, 408 km), une ville touristique ayant une belle plage. C’est ici qu’en 1488, Bartolomeu Dias mit pour la première fois le pied sur le sol sud-africain ; c’est également à cet endroit que les colons blancs rencontrèrent les premiers Namas (Hottentots). Le « Post Office Tree » est célèbre car de vieux documents attestent que cet arbre servait depuis 1501 à accrocher le courrier. Le complexe du musée Bartolomeu Dias a été créé autour de cet arbre : le grenier à grain fait office de centre d’information ; le Shirley Building abrite le musée des coquillages ; le musée maritime renferme une reproduction de la caravelle de Bartolomeu Dias. Font également partie de ce complexe le Local History Museum, un ensemble de petites maisons qui sont parmi les plus anciennes constructions de la ville et une réserve naturelle. (Ouvert tous les jours de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 15 h 45). 

L’île de Seal Island, au large de la côte, est peuplée de phoques (excursions en bateau). Depuis le début des années 80, du gaz est extrait au bord du socle continental. La véritable « Garden Route » commence peu après Mossel Bay. La route passe entre les montagnes Outeniqua couvertes d’épaisses forêts et la magnifique côte de l’océan Indien ; elle longe des criques bordées de falaises et des lagunes aux eaux paisibles.

La route passe ensuite à George (46 000 habitants, 456 km). Cette ville jouit d’une situation magnifique au pied des Outeniqua Mountains (George Peak 1 380 m, Cradock Peak 1590 m) qui en fait l’un des lieux de vacances les plus prisés de la « Garden Route ». Devant la bibliothèque, dans la York Street, un chêne rappelle la fondation de la ville en 1812 car il fut planté cette même année. La légende raconte que les esclaves y étaient enchaînés durant leur vente aux enchères. Deux édifices sont intéressants : l’église hollandaise réformée pour sa décoration intérieure en bois jaune et le George Museum installé dans le Old Drostdy Building. (Collection d’instruments de musique anciens, ouvert du lundi au samedi de 9 h à 16 h 30). A Oudtshoorn se trouve un centre d’élevage des autruches, situé à 60 km au nord et accessible par la route R 29 qui franchit le col de l’Outequina (800 m). 
Le boom des plumes d’autruches dura jusqu’à la Première Guerre mondiale ; actuellement, les environs d’Oudtshoorn ne comptent plus que quelque 350 éleveurs d’autruches. La plus grande partie de la production de plumes est exportée vers l’Europe, le reste est transformé, notamment en plumeaux. Deux exploitations (Safari, Highgate) permettent de découvrir l’élevage des autruches et les visites se terminent souvent par une course d’autruches. (Ouvertes tous les jours de 7 h à 17 h)

A 30 km au nord d’Oudtshoorn se trouvent les Cango Caves, découvertes en 1780 et connues dans le monde entier. Cet ensemble de grottes, situé à 800 m de profondeur, est composé de 80 « salles » et galeries qui renferment des stalagmites et des stalactites. La plus grande stalagmite mesure 12,5 m. 8 grottes sont ouvertes au public. (Visites tous les jours : de décembre à avril toutes les heures, de mai à novembre toutes les 2 heures)
En poursuivant vers le nord, après le col du Swartberg (1 577 m), sauvage et romantique, la route atteint le Karoo. C’est une région aride, ponctuée de rares collines plates et à la végétation rabougrie. Après de fortes pluies, cette steppe se transforme en un tapis de fleurs de toutes les couleurs. Le Karoo est l’une des plus principales régions d’élevage ovin au monde. L’itinéraire de la Garden Route se poursuit sur la N 2 par Wilderness, une ville touristique connue pour sa plage longue de 8 km et ses nombreuses lagunes (bonnes possibilités de pêche). Plutôt que de continuer sur la route nationale qui longe la côte, il vaut mieux emprunter une route de montagne très pittoresque, même si certaines portions ne sont pas asphaltées. Cette route traverse d’épaisses forêts et passe par Barrington et par les cols Homtini et Phantom avant de rejoindre la route principale près de Knysna ; celle-ci est bordée parfois d’arbres vieux de 1 500 à 2 000 ans qui mesurent 7 à 8 m de circonférence. 

Knysna (19 000 habitants, 517 km) 
est une petite ville portuaire dotée d’une industrie du bois importante. Deux énormes promontoires appelés « Heads of Knysna » bordent l’embouchure de la Knysna River, avant le port. Au printemps et à l’automne, de nombreux vacanciers occupent les plages. La ville est également connue pour son ostréiculture. Knysna Tourist Bureau, tél. (0045) 82 5510. La route nationale N 2 (Tsitsikamma Toll Road ; péage sur certaines portions) passe par de magnifiques forêts vierges qui sont classées zones protégées. De beaux chemins, des aires de pique-nique et des sentiers de découverte sont aménagés dans la forêt « Garden of Eden ».
Une vingtaine de kilomètres après Plettenberg Bay, l’une des stations balnéaires les plus fréquentées de la « Garden Route », la route R 102, sinueuse, bifurque en direction de Nature’s Valley et longe les Tsitsikamma Mountains (arbres jaunes, sterculias, eucalyptus) en passant par les cols de Grootrivier et Bloukrans. Le parc de la côte Tsitsikamma s’étire le long de la côte. Au nord de la N 2 s’étend le parc national forestier du même nom.

Traverser la Storms River par le pont Paul-Sauer en béton qui franchit une impressionnante gorge du fleuve à 139 m de hauteur, en une seule arche de 192 m. C’est le plus long et le plus haut pont de ce genre de tout l’hémisphère sud. Il marque également la fin de la « Garden Route » proprement dite. Le paysage devient plus plat ; de nombreuses rivières se prêtent à la pêche. 

A Humansdorp, des routes secondaires mènent au Cape St. Francis et à Jeffrey’s Bay dont les jolies baies invitent à la baignade.
La route nationale N 2 traverse maintenant la région dite des Colons, où les colons blancs rencontrèrent pour la première fois les populations noires (Xhosas) qui migraient vers le sud. Des conflits éclatèrent. Les villes de cette région étaient donc à l’origine des postes militaires et des forts qui protégeaient les frontières. Grahamstown (45 000 habitants, 992 km) 
fut, à partir de 1812, un quartier général militaire britannique. En 1820, des émigrés britanniques vinrent s’y établir. Plusieurs maisons de cette époque ont été conservées. La porte de l’ancienne prévôté (Drostdy) orne aujourd’hui l’entrée de la Rhodes University. La première école de Grahamstown fut ouverte dès 1814 et encore actuellement, les nombreux « collèges » de la ville comptent parmi les meilleurs d’Afrique du Sud. L’Albany Museum aménagé sur le campus de l’université présente le plus grand herbarium du pays. Non loin, sur la Gunfire Hill, se dresse le monument aux colons de 1820.

En poursuivant vers King William’s Town, la route traverse l’ancien territoire du Ciskei, qui fut l’un des quatre Etats autonomes. La population locale, environ 1 500 000 personnes, compte une majorité de Xhosas. Des précipitations suffisantes favorisent la production agricole (fruits, légumes, céréales, élevage). Cette région n’est pratiquement pas développée du point de vue touristique. King William’s Town (24 000 habitants, 1 045 km) 
était à l’origine une mission. En 1835, les Britanniques y édifièrent une base militaire. Plus tard, la localité devint le centre administratif de la province de British Kaffraria qui exista jusqu’en 1864. La ville possède deux musées intéressants. Le Kaffrarian Museum qui abrite la collection de mammifères africains empaillés la plus complète du monde, avec notamment l’hippopotame « Heberta » dont la longue migration de 650 km le long de la côte, entre 1929 et 1931, suscita un vif intérêt populaire. Dans l’ancienne Wesleyan Church, une église de mission érigée en 1855, se trouve le South African Missionary Museum, le seul de son genre en Afrique du Sud. Ce musée, ouvert en 1974, présente l’histoire des missions religieuses en Afrique méridionale.

Depuis Port Elizabeth, il existe une deuxième route qui longe la côte. Elle est jalonnée de nombreuses petites stations balnéaires (Bushman’s River Mouth, Kenton-on-Sea, Kariega, Port Alfred avec la réserve naturelle Kowie, Hamburg). Ces petites villes proposent des plages de sable fin, des coins de pêche, des hôtels aux tarifs intéressants et de nombreux campings.

La prochaine grande étape est East London (1 104 km).
La route nationale N 2 traverse ensuite l’ancien territoire du Transkei, habité par les Xhosas. La côte, sur une longueur de 250 km environ, est appelée côte sauvage (Wild Coast, voir dans les environs de East London) du fait de ses falaises et des embouchures de fleuves très découpées. Le très bel arrière-pays montagneux s’élève à plus de 2 000 m d’altitude et est délimité au nord-ouest par l’escarpement oriental.

Les Xhosas vivent dans des cases rondes disséminées et pratiquent essentiellement l’élevage et l’agriculture. Leurs rendements sont faibles à cause des sols surexploités et de l’érosion éolienne, ainsi qu’à cause des méthodes de travail utilisées.

Traverser le Great Kei et passer Butterworth (belles chutes de 100 m de hauteur, les Bawa Falls, à 13 km au sud de cette localité). Umtata (65 000 habitants, 1 340 km), est l’ancienne capitale et l’ex-siège du Parlement autonome du Transkei. L’édifice du parlement se nomme le « Bunga » (mot xhosa signifiant « la maison des palabres »). La ville, créée en 1879, sert aujourd’hui en premier lieu à l’approvisionnement de la population rurale. A 98 km à l’est d’Umtata, Port St. Johns est une petite station balnéaire tranquille, au climat subtropical, située à l’embouchure de l’Umzimvubu River. La route N 2 quitte Umtata en direction du nord et traverse des collines verdoyantes, couvertes d’aloès qui flamboient d’avril à juin. Avant Qumbu, prendre l’embranchement qui mène aux Tzitza Falls, des chutes de 115 m de hauteur. Après avoir franchi la Tina River et passé la jolie petite ville de Mount Frere, le paysage de montagne devient grandiose jusqu’à Kokstad (1 520 km). Cette petite ville attire de très nombreux vacanciers. 

La route nationale N 2 continue vers Durban. A partir de Stafford’s Post, l’itinéraire suit la route R 56 et passe par Umzimkulu, Ixopo et Richmond.

Pietermaritzburg (300 000 habitants, 1 700 km) 
fait partie de la nouvelle municipalité de Msunduzi qui compte plus de 870 000 habitants. Fondée en 1838 par les Boers, elle porte le nom des deux chefs boers Piet Retief et Gert Maritz. Le plus ancien édifice de la ville est la Old Voortrekker House, construite en 1847, dont les plafonds en bois jaune et les sols carrelés témoignent de l’époque des Boers. Le Voortrekker Museum renferme d’autres souvenirs de cette période. Le bâtiment était à l’origine une église, construite dans le style afrikaner en 1839 (sur un vœu des Boers après leur victoire de la Blood River), peu après la fondation de la ville. Elle fut transformée en musée en 1910 et présente notamment l’un des chariots originaux des Boers et le siège du roi zoulou Dingaan, sculpté dans du bois de fer.

Le City Hall est également intéressant ; il passe pour être le plus grand bâtiment complet en clinker (brique vitrifiée) au sud de l’équateur. A son emplacement s’élevait autrefois le « Volksraadsaal » (parlement). Le Natal Museum, créé en 1905, expose sa collection d’animaux africains, de peintures rupestres et ses collections ethnologiques et géologiques. La culture du 19e siècle est représentée par des costumes des objets de décoration intérieure et la reconstitution d’une rue de Pietermaritzburg à l’époque victorienne. Pietermaritzburg est surnommée la « ville des fleurs » car elle possède de très nombreux parcs et jardins, comme les Botanic Gardens avec des plantes du monde entier, ou le Queen Elizabeth Park, près de l’hôtel Hilton, qui s’étend sur 100 ha, avec de nombreux aloès et protées. – Publicity Association, Commercial/ Longmarket Road, tél. (03 31) 45 13 48.

Pietermaritzburg est le point de départ de nombreuses excursions, notamment au centre de sports nautiques du Natal, le Midmar Dam, au Peaties Lake, Chase Valley, etc. A 25 km, aux Howick Falls, l’Umgeni River plonge d’une hauteur de 95 m dans une gorge profonde. Les chutes sont particulièrement impressionnantes à la saison des pluies, lorsque le cours du fleuve est gonflé par les précipitations. D’autres chutes peuplent les environs : les Shelter Falls, les Karkloof Falls, etc.

Pour visiter les parcs nationaux au nord-ouest de Pietermaritzburg, suivre la route nationale N 3 et bifurquer à la Mooi River en direction de la réserve de gibier Giant’s Castle (environ 120 km). Cette réserve, créée en 1904 pour protéger les élans du Cap, est dominée par le massif du Giant’s Castle qui culmine à 3 207 m. Certaines grottes près de la Bushmans River renferment des peintures rupestres qui prouvent que cette région, abandonnée depuis 1880, était peuplée il y a plusieurs milliers d’années. La nature de la région attire les curieux : observateurs d’animaux, pêcheurs et cavaliers. Divers types d’hébergement sont proposés.
Dans le nord du Drakensberg, à environ 200 km de Pietermaritzburg, se trouve le parc national Royal Natal. Hébergement en hôtel, camp de repos ou camping. (Réservation : Natal Parks Board, P.O.B. 662, Pietermaritzburg 3200, tél. (03 31) 47 19 81).

Entre Pietermaritzburg et Durban, à Cato Ridge, une route goudronnée de 18 km bifurque vers le nord et conduit au lac artificiel de l’Umgeni Dam, au pied de la Natal Table Mountain (1 553 m). Près d’Hillcrest, se trouve la réserve naturelle Kranskloof, une gorge creusée par l’Emolweni River. La route nationale N 3 passe Pinetown et aboutit à Durban, 1776 km.

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