Deux très belles plages, celles de Flic-en-Flac et du Morne, jalonnent cette descente vers le sud. Passées les agglomérations entourant Port-Louis, la route traverse des petits villages qui abritent principalement des communautés créoles. Vous emprunterez probablement cette route pour vous rendre vers les gorges de Rivière-Noire, Chamarel et Grand-Bassin où se trouvent certains des plus beaux paysages de l’île. Durant votre descente jusqu’au Morne vous pouvez visiter le parc aux oiseaux de Casela. 

Flic-en-Flac

Bruit de pas dans une flaque ou déformation d’un mot néerlandais ? Nul ne connaît l’origine de ce nom qui sonne. Trois grands hôtels, la Pirogue, le Sofitel et le Sugar Beach, se sont installés le long de cette plage, l’une des plus belles de la côte. A moins que vous n’y séjourniez ou que vous ayez envie de vous baigner sur la vaste plage publique, la bourgade ne présente guère d’intérêt. Elle est typique d’un certain urbanisme sauvage. Des campements (maisons) y ont été construits à la va vite, alignés les uns contre les autres sans souci de préserver un environnement agréable. 

Le Parc aux oiseaux de Casela

A environ 1 km sur la gauche après la bifurcation pour Flic-en-Flac ; entrée payante ; ouvert tous les jours du 1er avril au 31 septembre de 9h à 17h, ou 18h ; compter 1h de visite. En 1979 Emile Seriès, patron de la compagnie sucrière de Médine et du groupe Weal, achète la collection d’oiseaux d’un particulier, Badou Lenferna. Il la transfère à Rivière-Noire dans le domaine actuel que la compagnie venait de racheter. Alfred Koënig, l’ancien propriétaire, y avait aménagé une succession de bassins et de cascades alimentés par une rivière. Ces bassins abritent aujourd’hui des carpes colorées du Japon. La sucrerie, n’ayant pas une vocation philanthropique, souhaite rentabiliser ce parc dont les pensionnaires sont toujours plus nombreux. Bernard Le Clézio, sans doute un lointain parent de l’écrivain et responsable de Casela, envisage d’y développer l’aquaculture. Dans quelques années, il espère pouvoir produire vingt cinq mille carpes par an. Pour cela, il a demandé à Paul Jauffret, créateur de l’un des plus beaux aquariums de France, celui de Nancy, de participer au projet. On se promène dans ce parc ombragé et très frais dans le murmure des cascades et le piaillement des oiseaux. La plupart des deux mille oiseaux sont relativement communs : aras, cacatoès, adorables inséparables à tête noire ou rose, ibis sacrés, autruches, aigles des mer, etc. Deux espèces mauriciennes sont présentes, la roussette frugivore et l’endémique pigeon rose. Parmi les mammifères, signalons la naissance fin 96 de trois bébés tigres et surtout de bébés lémuriens originaires de Madagascar. Le parc de Casela, dans le cadre de la protection des espèces menacées, entretient un programme d’échanges avec le zoo de Londres. Tamarin
Ce modeste village abrite l’une des plus anciennes activités de l’île : les salines. L’eau affleure dans des centaines de petits bassins pavés. Les femmes, le visage protégé des morsures du sel, le ramassent dans des bassines bleues. Tout autour, les tamariniers donnent des petits fruits acidulés. La grève, comme sur toute cette partie de la côte, offre un aspect peu engageant avec un peu de mangrove. En dressant l’oreille, on entendra le chuintement des milliers de crabes qui y vivent. Tamarin, durant les mois de juin et juillet, est réputé pour ses alizés et ses vagues « santosha » qui en jargon de surf signifient que se trouve là le meilleur spot de l’île pour la glisse. 

Rivière-Noire

Juste avant d’atteindre cette localité, on remarquera sur la gauche, en retrait de la route, une chapelle dont le toit figure une énorme colombe blanche. Plus loin se dresse le piton de Rivière Noire, appelé aussi le Parasol, qui avec 872 mètres est le plus haut sommet de l’île. Rivière-Noire, petit village alangui, accueille surtout les amateurs de pêche au gros. D’imposant bateaux sont amarrés tout autour de l’embouchure de la rivière. Les alizés du sud-ouest transforment les eaux situées au large en paradis de la pêche au marlin ; on le fume dans les environs. La plage, avec une eau trouble, s’avère peu engageante. Après Rivière-Noire, au fur et à mesure que se détache la masse du morne Brabant, énorme rocher posé en promontoire, le paysage devient plus sauvage avec des forêts d’eucalyptus et des aloès. A Case Noyale, il faut faire un choix : continuer par la côte ou s’enfoncer dans les terres vers Chamarel, Grand-Bassin et les gorges de Rivière-Noire. Les deux promenades offrent des paysages aussi différents que somptueux. 

Le morne Brabant

Ce somptueux rocher posé sur l’eau domine tout le sud de Maurice. C’est là, dans ces hauteurs difficilement accessibles, que se réfugiaient les esclaves marrons (en fuite). La légende veut que certains d’entre eux se jetèrent du haut de la falaise en 1834 croyant qu’ils allaient être repris alors qu’on venait leur annoncer la nouvelle de l’abolition de l’esclavage. La plage publique, l’une des plus chatoyantes de l’île avec ses eaux bleutées, bordée de filaos, se voit grignotée dangereusement par l’urbanisation. Autrefois fort étendue, elle a cédé la place à trois hôtels dont le dernier-né a ouvert en 1997. L’hôtel le plus ancien, Le Paradis, dispose de l’un des plus beaux sites de l’île. 

L’île aux bénitiers

Il y a une dizaine d’années le chanteur Carlos, grand amateur de pêche au gros, voulut acheter cette île sertie dans une baie turquoise, face au morne Brabant. Un hasard amusant veut que ce soit un certain Karlos, Mauricien cette fois, qui propose aujourd’hui des excursions sur l’île au départ de tous les hôtels situés alentour (20 min de traversée). Avant d’accoster, il faut saisir l’occasion de plonger à la recherche d’huîtres sauvages. Sous l’eau, des bénitiers, énormes coquillages ont donné leur nom à l’île, les missionnaires s’en servaient pour mettre l’eau bénite à l’entrée des églises. Sur l’île, vous pourrez vous promener avant d’aller écouter du séga en dégustant un barbecue de fruits de mer copieusement arrosé de rhum. L’eau est trop peu profonde pour une bonne baignade.