Chœur participant au concours du théâtre Falla, Cadix

Chœur participant au concours du théâtre Falla, Cadix

Fêtes et jours fériés

De nombreuses fêtes patronales ponctuent l’année espagnole et sont des jours chômés localement. Les réjouissances s’attardent parfois et la feria dure plusieurs jours en particulier dans les grandes villes. Elles ont souvent lieu au printemps ou l’été et participent à la saison taurine (Madrid, Séville, Pampelune, etc.).

Le Nouvel An
ou Nochevieja est un grand moment de joie collectif qui rassemblent les citadins, munis de douze grains de raisin et d’une bouteille de cava, sur la place principale de la ville pour les douze coups de minuit.

Les Rois mages
le 5 janvier, déposent dans les souliers des enfants friandises ou cadeaux ; cette fête est l’occasion de multiples mascarades, de cortèges de masques, de danses et de rires dans de nombreuses villes d’Espagne.

Le Carnaval
en février, du Jeudi gras (Lardero ou Gordo) au Mercredi des Cendres, n’a rien à envier à l’Epiphanie. Avec la Galice, qui conserve les secrets du Carnaval traditionnel, Cadix et Sitges en Catalogne se distinguent par leur éclat et l’ampleur de leurs manifestations.

La Semaine sainte
du Dimanche des Rameaux au Dimanche de Pâques, est une fête religieuse traditionnelle à toute l’Espagne qui habille ses balcons de palmes. Les processions emplissent les rues des villes et des villages ; elle revêt à Séville et Valladolid un aspect solennel d’une saisissante impression.

Le jour du Corpus Christi
ou Fête Dieu (2e jeudi après Pentecôte en juin), l’Eucharistie sort en procession solennelle dans les rues, enfermée dans un gigantesque ostensoir. Ces objets sont parfois de véritables chefs-d’œuvre d’orfèvrerie comme ceux de Tolède et de Séville. Les cortèges n’ont pas toujours l’austérité requise et ils se teintent d’une saveur toute profane, à Valence et Barcelone par exemple.

La Saint-Jean
le 23 juin, coïncide avec le solstice d’été ; les feux de la veillée restent, en dépit d’une grande diversité, sa manifestation la plus répandue (excepté dans les grandes villes pour des raisons de sécurité).

Les fêtes de Noël
Noël connaissent deux jours chômés, le 25 décembre et son lendemain, jour de la Saint-Etienne, pour finir les restes du copieux repas de la veille ! Elles donnent en Catalogne l’occasion d’une crèche animée autour d’un théâtre de rue.

Les jours fériés nationaux
sont : 1er et 2 janvier, Jour de l’an et lendemain – 6 janvier, Epiphanie – 19 mars, Saint-Joseph – Jeudi et Vendredi saints, 1er mai, fête du Travail – Fête Dieu ou Corpus Christi, 2e jeudi après la Pentecôte – 24 juin, Saint-Jean – 25 juillet, Saint-Jacques – 15 août, Assomption – 12 octobre, anniversaire de la découverte de l’Amérique – 6 décembre, anniversaire de la constitution – 8 décembre, Immaculée Conception – 25 et 26 décembre, Noël et son lendemain.

Tradition et modernité – la movida

Depuis la mort de Franco, qui l’a sortie de sa léthargie, l’Espagne a réussi un précieux équilibre entre la vivacité de ses singularités régionales et son insatiable appétit de nouveautés. La movida, qui dans les années 1980 libère Madrid et donne le ton de l’avant-garde, précipite la ville sans sommeil dans l’allégresse et la force d’une capitale culturelle réhabilitée. Barcelone signe avec les Jeux olympiques de 1992 les promesses d’une métropole européenne. Séville, dans la spirale de l’Exposition universelle de la même année, tient le pari de son développement culturel et touristique. L’Espagne est devenue une démocratie plurielle et dynamique, intégrée dans le processus européen et profondément originale.

Concert de Flamenco

Concert de Flamenco

Le goût de la fête

Le premier rendez-vous avec l’Espagne est dans la rue, la calle mayor, rue principale, ou sur la plaza mayor, la grand’ place, quand chaque ville s’anime en soirée dès 20 heures. Les citadins sont alors au rendez-vous, jeunes et vieux, apprêtés comme un dimanche pour rencontrer un frère, un ami, une fiancée, en marchant ou bien attablés autour d’un verre assorti de quelques tapas… C’est un avant-goût de la vie nocturne non ouverte avant 23 h, voire minuit, après un dîner servi autour de 22 h. Autant d’instants à ne pas manquer, autant de lieux incontournables. Chaque localité espagnole possède aussi sa feria annuelle (fête patronale) qui impose à chacun de bouleverser ses habitudes pour s’adonner sans compter aux joies de la fête.

Flamenco et séguedille

C’est au XVe siècle que les Gitans, les Tsiganes, ou Roms, originaires de l’Inde du nord-ouest, pénètrent en Espagne pour se fixer en Andalousie après une longue migration. Ils sont les premiers interprètes du flamenco qu’ils inventent, en adoptant le folklore arabo-andalou issu d’une riche tradition musicale. Pendant plusieurs siècles, les Gitans exercent leur talent de chanteurs et de danseurs, au rythme de quelques percussions, pour accompagner les grandes fêtes religieuses et participer aux réjouissances populaires. Le flamenco naît cependant plus tard, au XVIIIe siècle, alors que cette communauté fait l’objet d’une discrimination qui la tient à l’écart des villes. La musique, surgie des quartiers gitans dans la première moitié du XIXe siècle, s’appelle flamenco, ce qui signifie « flamand » ! Elle ne doit pourtant rien aux Flandres, mais peut-être à ceux des gitans qui, faisant valoir les services rendus à la couronne lors des guerres des Flandres des XVIe et XVIIe siècles, tentaient ainsi d’échapper aux persécutions. En cette fin de XVIIIe siècle, la traditionnelle séguedille andalouse, légère et presque insouciante, se teinte d’une profonde émotion, se pare de sons déchirants, d’une voix sombre et tragique. Outre ses liens avec la siguiriya flamenca, elle donne naissance à la sévillane si populaire de nos jours dans le sud. Avec les siguiriyas, les bulerias et les soleares sont les rythmes enivrants de la musique flamenca. Sous le feu de la guitare, ils accompagnent la danse et ce chant, el cante jundo, chant profond, produit par une voix au timbre éraillé, rauque. Avec les tablaos, cafés de cante, ou cabarets, dans la seconde moitié du XIXe siècle, le flamenco prend une dimension professionnelle. Ses interprètes ne sont plus seulement les Gitans, et ce chant côtoie d’autres musiques andalouses comme le bolero… Tout comme le répertoire andalou se transforme sous l’influence du gitanisme avec les fandangos, le flamenco s’oriente vers un chant plus clair où s’affirme le rôle de la guitare. Le poète Antonio Machado est le premier, dans les années 1880, à donner l’alerte pour prévenir la décadence du flamenco. Après lui, le musicien Manuel de Falla et le poète Federico Garcia Lorca autour de 1920, puis Antonio Mairena (1909-1983) à partir de 1960, défendent et travaillent à la réhabilitation du cante jundo. Cependant le renouvellement du flamenco reste inévitable ; il reçoit de multiples influences dont celle du jazz. Le flamenco porte aujourd’hui de prestigieux chanteurs, danseurs et musiciens dont Paco de Lucia (né en 1947) ou Pedro Bacan (1951-1997) qui fut l’initiateur en France du grand festival flamenco de Mont-de-Marsan (Landes). Avec le chanteur Camaròn et le danseur Antonio Gades, ces artistes sont les acteurs de la renaissance flamenca. En Andalousie, le meilleur flamenco se rencontre au hasard d’un lieu de fête, dans quelques cafés à Séville ou à Cordoue, dans les clubs (peñas) des villes et des villages andalous. L’authentique flamenco offre l’émotion, le transport de l’âme, le duende, ce grand frisson qui au cœur de la nuit saisit ses interprètes et l’auditoire.

Sardane et castells

Danse traditionnelle de Catalogne, la sardane se danse sur la grand’ place le dimanche après la messe, main dans la main ou coude à coude, pour former fraternellement un grand cercle. Au rythme de la musique des cordas (orchestre de douze instruments essentiellement à vent), on alterne petits sauts et rythmes rapides ou lents. Les castells (ou châteaux), ces pyramides humaines qui peuvent compter jusqu’à une centaine de personnes sur lesquelles se hissent les castellers, sont particuliers à la région de Tarragone et dans le Pénédes.

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