Quel que soit le groupe auquel elles appartiennent, les femmes sont exclues de la société masculine; elles vivent encore aujourd’hui dans un monde clos et pour beaucoup d’entre elles, recluses dans leur maison qui est depuis toujours leur domaine. Toute femme, dès sa puberté, se doit de porter le voile dans la rue et les endroits publics. Le voile les isole ainsi du monde extérieur et en particulier du monde masculin. Les différentes manières de porter le voile peuvent être révélatrices d’une appartenance sociale, car plus le statut de la femme est élevé, plus sa mobilité physique est réduite.
Dans l’archipel de Lamu, les femmes de l’aristocratie et de la bourgeoisie, vivant dans des maisons en pierre où l’intimité est bien préservée, sortent peu. Leurs seuls déplacements sont pour rendre visite à leurs amies ou à leur famille et pour participer aux mariages ou aux funérailles. Ces femmes, quel que soit leur âge, effectuent leurs sorties complètement dissimulées sous le voile, souvent à la faveur de la nuit, toujours en petits groupes et hors des grands axes de passage. Les femmes sont exclues de la vie religieuse normale qui reste un domaine masculin. Elles ne sont pas admises dans les mosquées et elles ne possèdent pas d’endroits pour des activités religieuses régulières. La participation des femmes aux grandes fêtes se limite à leur maison. Pendant dans le Ramadan, à la fatigue du jeûne vient s’ajouter un surcroît de travail pour préparer la nourriture plus abondante, et, pendant le Maulidi, elles doivent recevoir les parents et les amis venus nombreux pour cette occasion exceptionnelle. .