
Rhinocéros, Masai Mara – Kenya
Le Rhinocéros (Rhinocerotidae, Rhinoceros, Faru).
l en existe de deux types : le rhinocéros noir (Diceros bicornis) et le rhinocéros blanc (Ceratotherium simum). Ce n’est pas tant la couleur qui les différencie, le rhinocéros dit blanc est seulement gris un peu plus clair que le rhinocéros noir, mais il est plus grand avec une bosse bien nette sur la nuque. Sa lèvre supérieure est très large et sa corne antérieure généralement très longue.
Les deux représentent une espèce en voie de disparition. Ils sont massacrés par les braconniers pour leurs cornes, qui une fois réduites en poudre sont supposées avoir des vertus aphrodisiaques, très prisées sur le marché asiatique. Si l’on a encore la chance de pouvoir en observer aujourd’hui, c’est grâce à l’existence des parcs nationaux où ils ont été parfois réintroduits. Les rhinocéros noirs ne sont plus que quelques dizaines de milliers en Afrique et les rhinocéros blancs quelques centaines seulement. Ces cornes tant convoitées, au nombre de deux, jusqu’à trois pour le rhinocéros noir, sont formées d’une structure fibreuse et situées sur le museau. Chez le rhinocéros noir, la lèvre supérieure est pointue et proéminente. La peau est épaisse mais dépourvue de poils sinon sur les oreilles.
Le rhinocéros noir habite les régions sèches couvertes de broussailles, mais aussi de bosquets et d’arbres isolés ; les savanes ayant peu de couvert voire la forêt dense ou la forêt de montagne, jusqu’à 3 500 m. Le rhinocéros blanc se trouve dans la brousse avec fourrés, sous les arbres, cachés dans les espaces herbeux et non loin des points d’eau. Le rhinocéros est plutôt un individualiste sédentaire, qui marque son territoire. Il tolère ses voisins mais tout nouvel arrivant sera chassé. Le rhinocéros noir peut parcourir jusqu’à 15 km pour gagner son point d’eau et accepter de le partager avec des congénères. Le rhinocéros vaque à ses activités aux heures fraîches du matin et de l’après-midi, recherche l’ombre ou se vautre dans la boue aux heures chaudes. Suivant son degré d’excitation ou de colère, il pousse des cris perçants, des sifflements, des grognements, des meuglements, des ronflements. Si sa vue est très basse, il peut aller jusqu’à manquer une charge, son ouïe et son odorat sont très fins, il sent à plusieurs kilomètres. Il ne connaît pas de prédateur pire que l’Homme, seul le lion ose s’attaquer à un tout petit. Si la mère ne vient pas trop tard, elle chasse ou tue l’agresseur. Avant l’attaque, le rhinocéros baisse la tête et renifle, puis il s’élance au galop, atteint 50 km/h et donne de violents coups de cornes. Il peut aussi procéder à une charge d’intimidation s’arrêtant brusquement devant la cible.
Hérons, garde-boeufs, drongo à queue fourchue et buphages accompagnent souvent le rhinocéros. Les deux premiers mangent les insectes attirés ou dérangés par l’animal, les derniers extraient les tiques et les larves de la peau. Les cris des buphages les avertissent d’un éventuel danger. Le rhinocéros noir se nourrit de feuilles, bourgeons, rameaux même d’acacias très épineux et d’euphorbes. Il monte parfois contre le tronc pour casser les branches avec ses cornes. Il mange impunément des plantes très toxiques pour l’homme. Il boit chaque jour et en saison sèche ne vient à l’abreuvoir que tous les deux ou trois jours. Le rhinocéros blanc ne se nourrit que de graminées et d’herbe rase.
En période de reproduction, le mâle suit obstinément la femelle qui commence à être en chaleur jusqu’à ce que celle-ci soit réceptive ; à ce moment là, il la couvre. Le rhinocéros blanc empêche la femelle de quitter son territoire, à coups de cornes. La copulation dure une heure avec plusieurs éjaculations pour le rhinocéros noir, une demi-heure pour le rhinocéros blanc. La gestation s’étend sur une moyenne de 15 mois pour un petit. L’allaitement dure un an, la mère chasse son petit avant la mise bas suivante mais il peut ensuite revenir. La femelle est féconde jusqu’à 30 ans et la longévité atteint 40 ans.