La Mangrove
La mangrove abrite une faune particulière : gros crabes (Gelasimus), nombreux oiseaux (aigle pêcheur, héron, martin-pêcheur, guêpier). Sur les racines aériennes s’accrochent des parasites et des « huîtres de mangrove » comestibles. On y trouve des gastéropodes aux coquilles allongées, et dans la vase entre les racines habitent d’amusants petits crabes appelés « fiddlercrabs » (violoneux), dont l’une des pinces est surdéveloppée et colorée chez le mâle, tandis que chez la femelle les deux pinces sont de taille égale.
Dans les zones de lancement des marées on peut rencontrer les étranges périophtalmes (angl. mud-skipper), des poissons capables de se déplacer sur la vase et de grimper sur les racines grâce à leurs nageoires pectorales repliées comme des pieds et à la détente de leur queue ; leurs yeux proéminents sont adaptés à la vision hors de l’eau.
La Côte de Corail
La côte de l’Afrique orientale- tant qu’elle n’est pas coupée d’estuaires, d’îles sablonneuses ou de fourrés de palétuviers- est accompagnée de récifs coralliens qui constituent soit des franges côtières plus ou moins larges, soit des barrières séparées de la terre ferme par une lagune en forme de chenal, soit des îlots extérieurs.
On peut à plusieurs endroits s’y promener en bateau à fond vitré, mais il est plus agréable d’y plonger avec masque, tuba et palmes, car la vision verticale à travers le fond transparent du bateau ne donne qu’une impression très imparfaite du paysage sous-marin.
Pour se promener sur le récif ou patauger dans les lagunes, il vaut mieux porter des chaussures de plage à semelles épaisses car les blessures en soi anodines, que l’on attrape facilement sur les branches des coraux, peuvent provoquer des infections désagréables.
La plupart des coraux sont des animaux coloniaux constructeurs ; épanouis, ils ressemblent à des fleurs dont les pétales seraient des tentacules. Les coraux tropicaux, qui sont à l’origine des récifs, poussent en sécrétant une masse calcaire qui peut former des coupoles, des champignons, des tables, des buissons ou des consoles horizontales jusqu’à la hauteur de la marée basse. Les polypes sont parfois minuscules (1-2 mm), d’autres peuvent atteindre 1 à 2 cm ; certaines espèces solitaires arrivent à une taille de 20 cm. L’anémone de mer géante peut même dépasser les 50 cm, mais ne produit pas de concrétions calcaires. Les individus des coralliaires qui construisent des récifs, sont reliés entre eux par une sorte de membrane qui recouvre le squelette calcaire et dans laquelle vivent de petites algues, en association symbiotique. Les coraux vivants sont pour la plupart de couleur grise, verdâtre, jaune ou brune, parfois rougeâtre. Les pointes ont souvent des reflets bleu ciel. Le squelette nu des coraux formant récif est pourtant presque toujours blanc comme neige. Parmi les 2 500 espèces existantes, les plus courantes sont les Acropora (madrépores), qui produisent des formes buissonnantes.
Mais le véritable but de la visite des récifs coralliens est d’y observer la vie des animaux auxquels ils servent d’habitat. On ne saurait énumérer les espèces et les variétés qui s’abritent dans ces forêts et fourrés pétrifiés. Parmi les plus beaux, citons les gaterins striés, dont les nageoires portent le dessin d’une peau de guépard, les poissons-anémones aux anneaux oranges et blancs qui se cachent parmi les tentacules de grosses anémones de mer, les poissons-papillons, dont les yeux sont dissimulés par un trait noir. Partout, grouillent des crabes de différentes espèces et on apercevra parfois des langoustes aux magnifiques couleurs. Tels des oiseaux multicolores, des bancs de poissons se promènent à travers les forêts de coraux où ils se réfugient, en cas de danger.
Les cavernes sous-marines sont souvent habitées par des mérous géants. Le Pterois volitans, qui se déplace négligemment, grâce à ses nageoires ressemblant à des ailes, ne fait rien pour éviter les plongeurs, comme s’il était conscient de la protection que lui assurent les piquants venimeux de ses nageoires. Le poisson-pierre (Syanceichthys verrucosus) est encore plus indolent ; quand il repose au fond de l’eau, attendant qu’une proie passe à portée de sa gueule géante, il ressemble à un morceau de corail habité par toutes sortes d’organismes. Les piquants de ses nageoires dorsales sont munis de glandes à venin aussi dangereuses que celles des serpents.
Au-delà du récif, c’est le règne des poissons de haute mer parfois aussi tortues de mer, mais ces inoffensifs reptiles sont devenus rares. La pêche au gros permet de ramener des espadons, des marlins noirs et bleus, mais aussi des requins, des barracudas, des daurades, des pèlerins, des bonites, des thons à nageoires jaunes et des wahoos.