Coraux et poissons
La barrière de corail constitue l’une des grandes attractions de Maurice. Préservée sur tout le pourtour de l’Île, elle protège une faune et une flore aquatiques qui offrent un véritable émerveillement. Coraux rouges, bleus, mauves créent un jardin extraordinaire, les tentacules du polype ondoient dans le courant léger. Les clams géants s’ouvrent et se referment. Les poissons créent une chorégraphie sans cesse renouvelée : le rouget, le poisson-papillon, les poissons perroquet et clown paradent dans leurs somptueuses livrées. Le labre vient leur ôter leurs parasites. Un monde magique où seule la rencontre avec le poisson pierre peut s’avérer déplaisante. Parfaitement mimétique, il ressemble à une roche. Pour éviter sa piqûre, il suffit de ne pas poser le pied dessus. Dans le lagon la nage avec des palmes sera de toute façon plus aisée et permettra d’éviter ce risque.
Le récif corallien
Les polypes qui engendrent les récifs vivent en colonies et dressent des squelettes calcaires dont ils tirent les éléments de la mer et qu’ils rendent insolubles dans l’eau. La forme de ces squelettes varie considérablement selon l’espèce. Les membres d’une colonie sont reliés par une peau très fine qui recouvre le squelette et lui donne ses teintes brunes, jaunes, vertes ou grises. Lorsque les polypes meurent, le squelette du corail apparaît d’un blanc de neige.
Les coraux ne peuvent vivre que dans des zones maritimes où la température ne descend pas en dessous de 25°C. La croissance d’une colonie en hauteur est limitée par le niveau de l’eau à marée basse, les polypes ne supportant pas de rester longtemps exposés à l’air. Ils ne résistent pas non plus à des profondeurs supérieures à 50 m.
Une faune très riche et variée, aux magnifiques couleurs, vit dans les innombrables flaques d’eau et les fissures du récif, dans les fourrés pétrifiés des massifs, sous les bords saillants ou sous les coraux en forme de table. On y trouve fréquemment des oursins, des étoiles de mer, des ophiures, des holothuries et des anémones de mer, proches parents des coraux, mais qui vivent isolés et, fait important, ne possèdent pas de squelette. Leurs tentacules disposés en couronne sont revêtus de cellules urticantes. Elles permettent aux grandes anémones de mer de paralyser des petits poissons, de les ingurgiter et de les digérer. Ce qui n’empêche pas d’autres, immunisés certes, de s’y abriter.
Le récif recèle un véritable trésor de gastéropodes et de bivalves, principalement des cauris et des conidés, dont les coquilles polies et magnifiquement dessinées font penser à des oeuvres d’art en fine porcelaine. On y trouve également de jolies harpes, des murex à l’apparence parfois grotesque et des Ptéroceras aux longues excroissances piquantes. On découvre parfois un tridacne niché entre des squelettes de coraux.
Partout, grouillent des crabes de différentes espèces et on aperçoit parfois des langoustes piquantes aux magnifiques couleurs. Tels des oiseaux multicolores, des bancs de poissons se promènent à travers les forêts de coraux et se réfugient, en cas de danger, entre leurs branches pétrifiées. Dans les crevasses et les fissures du récif, des murènes et des mérous sont à l’affût. Les cavernes sous-marines sont souvent habitées par des mérous géants. Le poisson-pierre (Syanceichthys verrucosus) est encore plus indolent.
Au-delà du récif, c’est le règne des poissons de haute mer. On y voit des carangidés et des Scomberomorus, parfois aussi une tortue de mer, mais ces reptiles inoffensifs sont devenus très rares. On peut y pêcher des espadons. des marlins noirs et bleus, mais aussi des requins, des barracudas, des carangidés, de coryphénidés (dorados), des thons à nageoires jaunes et des wahoos.
Des coquillages à foison
Les coquillages, variés, sont protégés à Maurice. Près de 2 000 espèces de coquillages vivent dans les lagons ou à l’extérieur de la barrière de corail. Il est formellement interdit de les ramasser. Les porcelaines : elles doivent leur nom à leurs carapaces qui demeurent toujours pures et brillantes et rappellent la fameuse porcelaine de Limoges. Les olives : comme les porcelaines, ces coquillages gardent une carapace immaculée grâce à une membrane qui sécrète une substance empêchant les parasites d’y adhérer. Les mitres : coquillage très commun qui possède une longue trompe. Les cônes : ces coquillages possèdent un dard empoisonné qui leur permet de tuer leurs proies. Les bénitiers: ces gros coquillages doivent leur nom à leur utilisation dans les églises comme bénitiers. Ils ont donné leur nom à une île située près du morne Brabant. Les plus imposants de ces coquillages, aujourd’hui menacés, possèdent des muscles suffisamment puissants pour retenir le pied d’un plongeur. La harpe double : très prisé pour ses stries, ce coquillage est devenu fort rare.