Faune terrestre 

La faune la plus diverse d’Afrique
Dans un continent riche en animaux sauvages, l’Afrique du Sud, grâce à la protection assurée dans ses parcs nationaux et réserves de gibier, possède la faune la plus diverse de toutes. Parmi les animaux rares que l’on rencontre en Afrique du Sud, se trouvent le rhinocéros blanc, le zèbre du Cap, le koudou, gibier favori d’Hemingway et qui a disparu dans la plupart des autres pays africains, l’oryx, que les Sud-Africains appellent « gemsbok », le damalisque bontebok, l’éland du Cap (la plus grande espèce d’antilope), et bien sûr le springbok, autre espèce d’antilope, sacré animal national. Les cinq grandes espèces – lion, léopard, éléphant, rhinocéros et buffle – se côtoient dans de nombreuses réserves. Mais dans la brousse, il est également possible d’observer de petits animaux tels que les fourmis et les grenouilles dont l’organisation sociale se révèle parfois plus intéressante que la vue lointaine de lions ou d’éléphants inactifs. 

Le buffle d’Afrique et l’éland du Cap ou de Derby
– Le buffle d’Afrique (lat. : Syncerus caffer, angl. : African buffalo) est l’un des animaux les plus redoutables de la faune sud-africaine. Farouche, jaloux de son territoire, il peut charger en troupeau s’il se sent menacé. Il a une tête et un mufle de bovidé, et porte des cornes larges et confluentes. Sa robe varie du brun foncé au noir, son pelage est ras et il porte une crinière dorsale. Il privilégie les zones humides : forêts, fourrés, marais, roselières, pâturages à proximité de points d’eau, jusqu’à 4 000 m d’altitude. Actif le soir, la nuit et le matin, il se repose à couvert et se vautre dans la boue le jour. Il ne beugle qu’en cas de nécessité, son odorat est très fin, sa vue et son ouïe moins bonnes. Ses prédateurs sont le lion, la hyène et le crocodile. Un vieux mâle solitaire peut s’attaquer à l’homme s’il est irrité par sa présence. Il se nourrit de graminées, de plantes herbacées, de feuillage et boit quotidiennement. Pour cette raison, il ne s’éloigne guère de plus de 15 km d’un point d’eau
– L’éland du Cap ou de Derby (lat. : Tragelaphus oryx, angl. : Eland ou Kamma Antelope) vit dans la plupart des parcs nationaux d’Afrique australe. Il a la taille d’un bœuf en plus fin, une petite bosse au garrot et un petit fanon entre la gorge et le haut de la poitrine. Les deux sexes possèdent des cornes avec une spire. Son pelage court et lisse va du gris brun au marron foncé avec des marques blanches sur les flancs, très nettes à faibles. Il habite la savane boisée ou la brousse claire, grimpe en montagne jusqu’à 4 500 m et se déplace selon les ressources alimentaires et la présence d’eau. Il broute matin et soir, se repose à l’ombre dans la journée, dort la nuit sauf par pleine lune où il est actif. Il mugit, voit bien, son odorat est fin (il se déplace généralement contre le vent). Ses prédateurs sont le lion et le lycaon, la panthère, la hyène tachetée et le guépard pour les veaux. Selon son milieu, il mange plus de feuilles ou d’herbes. Il vit en groupe de 15 à 20 sujets comportant des femelles, leurs veaux et un mâle. 

Le chacal à schabraque et l’otocyon
Le chacal à schabraque (lat. : Canis mesomelas, angl. : Clack-backed jackal) et l’otocyon (lat. : Otocyon megalotis, ang. : long eared fox) possèdent de nombreux points communs. Le chacal à schabraque se distingue par son museau étroit, des oreilles pointues et une queue touffue. L’otocyon ressemble plus à un renard en raison de ses grandes oreilles. Leurs pelages les différencient également. Le chacal à schabraque a une bande de pelage noir allant de la nuque à la queue et jusqu’à mi-flanc, contrastant avec le reste de son pelage roux. Il tient pour cette raison son nom d’un terme de cavalerie qui désigne une couverture noire posée sur la selle. Chez l’otocyon, en revanche, le gris domine. Les chacals préfèrent les régions sèches, savane ou steppes parsemées de buissons ou arbres. Sédentaire, le chacal passe ses journées dans les buissons ou terriers et sort au crépuscule. Il aboie ou hurle. Son ouïe et son odorat sont fins et sa vue bonne. Le lion, la panthère, le python et la hyène tachetée constituent ses prédateurs. Il chasse de petits animaux de toutes sortes, jamais plus gros qu’un lièvre, et se nourrit aussi de fruits et de charognes. Il profite parfois des restes du festin d’un lion. Le chacal à schabraque, pour sa part, vole tout ce qui est comestible. Il vit en couple durable ou en groupes familiaux avec les jeunes des précédentes portées. 

L’éléphant et la girafe
– L’éléphant (lat. : Elephantidae, angl. : African elephant) rencontré le plus fréquemment en Afrique du Sud est l’éléphant de savane (Loxondonta africana). Plus grand mammifère terrestre vivant, il mesure jusqu’à 4 m de haut et pèse jusqu’a 6 tonnes, ses défenses peuvent atteindre 3,50 m de long et sa trompe plus de 2 m. Le mâle est toujours un peu plus grand que la femelle. Sa peau, dépourvue de poils, est grise, ses oreilles très larges, ses yeux petits et son museau, transformé en une longue trompe très musclée, lui sert à respirer, sentir, boire, saisir et frapper. Ses incisives supérieures, à croissance continue, se transforment en défenses constituées d’ivoire. Dans les parcs nationaux, il a trouvé refuge et protection. 
Il vit de la forêt au semi-désert et même en haute altitude, migrant au gré des saisons. A la saison des pluies, les familles d’éléphants quittent la forêt ou la savane humide pour trouver dans la savane sèche des fleurs fraîches ou une végétation tendre. Associés en grands troupeaux informels, les familles peuvent couvrir jusqu’à 500 km. L’éléphant se baigne quotidiennement, généralement après avoir bu entre 100 à 300 litres d’eau d’un coup. Après la baignade, l’éléphant se roule dans la boue ou se poudre et se couvre le corps d’une épaisse couche de terre pour se protéger du soleil et des insectes. Les éléphants communiquent par des mouvements de la trompe, des oreilles ou de la queue.
Ils émettent leur barrissement en chassant l’air par la trompe. Ils possèdent une ouïe et un odorat très fins mais une vue médiocre. Leurs prédateurs sont le lion, la hyène, le lycaon et le crocodile. Mais l’homme constitue son pire ennemi : le braconnage persiste malgré les règlements internationaux et nuit à la transmission du savoir aux plus jeunes. C’est avec sa trompe que l’éléphant attrape sa nourriture pour la porter à sa gueule. Il consomme des plantes et raffole de fruits qu’il mange jusqu’à l’indigestion. Sa ration quotidienne varie de 100 à 200 kilos. Il détruit arbres et branches en s’alimentant, endommage les cultures. Les éléphants vivent en familles matriarcales composées de femelles et de jeunes de 3 à 5 ans. Les filles restent auprès de leur mère ou à proximité même quand elles se reproduisent. Les fils quittent le groupe et forment des clubs de jeunes mâles souvent guidés par un plus âgé. Les très vieux mâles sont souvent solitaires. Auprès des adultes, petits et plus jeunes reçoivent un véritable enseignement : plantes alimentaires, abreuvoirs, itinéraires, prédateurs, ils apprennent ce qui est bon ou dangereux. Entre eux, les éléphants apparaissent solidaires.

– La girafe (lat. : Giraffa camelopardalis, angl. : Giraffe) abonde dans le parc national Kruger. Avec ses longues pattes et son grand cou, la girafe peut mesurer jusqu’à 5,80 m de haut et peser 800 kg. Elle marche à l’amble, les deux pattes d’un même côté se déplaçant en même temps. Au galop, les deux pattes postérieures se meuvent ensemble, prennent appui devant les antérieurs et servent de propulseur. Sa vitesse au galop peut atteindre 60 km/h. Deux grands types constituent l’espèce : la girafe réticulée au pelage formant des taches rousses entourées de blanc, et la girafe au pelage jaunâtre avec des taches marron clair. Le pelage est court et dense. Sur le cou pousse une crinière de poils raides et roux. Les cornes forment des protubérances osseuses couvertes de peau velue atteignant 22 cm : une première paire se trouve sur le front, une seconde paire, plus petite, sur le dessus du crâne. La girafe est encore parfois munie d’une bosse ou d’une petite corne entre les deux paires. Les cornes et le crâne sont plus lourds et plus importants chez le mâle auquel ils servent à frapper un adversaire. La girafe possède des narines allongées et obturables, ainsi qu’une longue langue extensible. Sédentaire, elle recherche la savane broussailleuse et boisée, et n’hésite pas à monter jusqu’à 2 000 m d’altitude. Elle vit en groupes familiaux composés de femelles et de jeunes, les mâles allant et venant entre les groupes. Elle se nourrit le matin de 6 h à 9 h et l’après-midi de 15 h à 18 h. En milieu de journée, elle se repose debout à l’ombre des arbres. 
La nuit, elle dort debout ou couchée par périodes de 1 à 2 heures. Pour faire sa toilette, elle se mordille, se frotte et se lèche. Le mâle excité ou luttant contre un adversaire tousse, grogne ou glousse, les adultes et les jeunes peuvent même hurler. Le petit lance des cris aigus et plaintifs, appels de l’animal isolé. Le soufflement ou le ronflement par les naseaux constituent un signal d’alarme. La vue, excellente et colorée, porte à plus d’un kilomètre, l’ouïe et l’odorat sont fins. Seul prédateur, le lion attaque les petits isolés. La girafe se défend à coups de sabots. Herbivore, elle se nourrit de feuilles, bourgeons, pousses et fruits d’arbres, les acacias étant ses préférés. Elle boit toutes les semaines si la nourriture est juteuse, tous les deux jours si elle est sèche, à raison 30 à 50 litres d’eau. C’est à ce moment-là qu’elle devient vulnérable puisqu’elle doit étendre ses longues pattes antérieures et baisser la tête. Avant de se désaltérer, elle inspecte donc longuement les fourrés environnants. 

Le dik-dik et le lycaon
– La famille du dik-dik (lat. : Madoqua, angl. : Dikdiks) comprend cinq espèces semblables. En Afrique du Sud, le dik-dik damara est présent. Un peu plus grand qu’un lièvre, gracieux, il ne dépasse guère 35 cm au garrot. Le mâle, plus petit et léger que la femelle, porte des cornes de 5 à 7 cm, écartées et incurvées en arrière. Son pelage uniforme est d’un roux plus ou moins moucheté. Le dik-dik habite les terrains secs, caillouteux, voire rocheux, ainsi que les steppes buissonnantes ou à broussailles jusqu’à 3 000 m d’altitude. Petit et faible, il recherche un habitat où se mettre à couvert. Chaque couple est sédentaire et le mâle marque son territoire qu’il défend surtout quand la femelle est en chaleur. Son activité se concentre à l’aube et au crépuscule. Dans la journée, il rumine et se repose. Son cri, qui fait « zick-zick », lui vaut son nom. Il possède une ouïe, une vue et un odorat bien développés. Ses prédateurs sont tous les grands carnivores ainsi que l’homme qui en apprécie la chair et le cuir fin. Il se nourrit de fruits, feuilles, bourgeons et plantes herbacées, et recherche le sel avec avidité. En captivité, il meurt après une semaine sans sel. Il absorbe de l’eau par sa seule nourriture solide. Le dik-dik, monogame, vit en couple. Les derniers et avant-derniers petits vivent avec les parents. Arrivés à l’âge adulte, ils cherchent à leur tour une partenaire et un territoire.

– Le lycaon ou chien sauvage d’Afrique (lat. : Lycaon pictus, angl. : Wild dog ou Hunting dog) a la taille d’un loup haut sur pattes. Sa tête est large, son museau épais, ses oreilles grandes et arrondies et sa queue touffue. Grâce à la variété de son pelage tacheté de jaune, fauve, brun ou noir, aucun lycaon ne ressemble à un autre. Il habite les savanes ouvertes, les steppes jusqu’à 3 000 m, vit en meute et se déplace sur un terrain de chasse très étendu. Dans la journée, il se dissimule dans son terrier ou les broussailles. Il aboie, jappe ou glapit. Sa vue, son ouïe et son odorat sont excellents. Les petits, s’ils sont laissés seuls, deviennent la proie des hyènes ou des aigles. Au crépuscule ou de nuit, le lycaon chasse en bande gazelles, antilopes et zèbres qu’il met en fuite puis rattrape en 5 à 10 minutes. La nourriture est mise en commun. Les meutes comptent 4 à 6 sujets, sans hiérarchie. 

Les oiseaux
Parmi les 900 espèces d’oiseaux qui vivent en Afrique du Sud, l’autruche est le plus grand, mais ne sait pas voler. Le plus grand oiseau capable de voler est l’outarde kori, le plus petit est le souimanga. Les Sud-Africains ont choisi la majestueuse grue demoiselle comme oiseau national.
L’Afrique du Sud compte de nombreuses espèces en bordure du littoral ou près des lacs. Parmi les plus reconnaissables : les flamands, les autruches, les manchots et les vautours. Les flamands vivent dans les marais salants où ils se procurent leur nourriture sans pour autant boire cette eau trop salée pour leur organisme. Deux principaux types de flamands se trouvent en Afrique du Sud : le petit flamand et le flamand rose.
Les autruches, majestueuses, se reconnaissent aisément à leur cou et à leurs longues pattes rosées et dépourvus de plumage. Le corps est couvert de plumes noires et blanches chez les mâles, grises chez les femelles. Les autruches mangent des feuilles et des fleurs. Le mâle peut faire la cour à plusieurs femelles qui pondent toutes dans un même nid pouvant contenir une trentaine d’œufs. Seule la première partenaire avec laquelle le mâle s’est accouplé couve alors les œufs. Les manchots du Cap se rencontrent en grand nombre sur les zones littorales rocheuses.
Les vautours les plus courants en Afrique du Sud sont : le perconoptère d’Egypte (Neophron percnopterus), le vautour à tête blanche (Trigonoceps occipitalis), le néophron moine (Necrosyrtes monachus) et le griffon africain à dos blanc (Pseudogyps africanus). Les vautours ont une vue remarquable, indispensable pour repérer pendant leur vol les charognes dont ils se nourrissent. 

Faune marine 

Le rendez-vous des requins blancs
La principale attraction de l’Afrique du Sud en matière de faune marine consiste dans la plus grande concentration de requins blancs au monde. La pointe australe du continent africain – située au Cap des Aiguilles – est le lieu de rendez-vous de ces poissons sélaciens. L’otarie à fourrure et l’orque constituent deux autres espèces très présentes sur les côtes sud-africaines. 

Des lieux de préservation
Les principaux lieux de préservation de la faune marine sont l’île de Robben, non loin du Cap, où se trouve une grande colonie de pingouins, le parc national Mountain Zebra (province du Cap-Ouest), dont la faune sous-marine est d’une grande richesse, et le parc national Kruger (Province du Nord) où vivent plus de 100 reptiles différents et 49 espèces de poissons. 

De nombreux aquariums
L’amateur peut enfin trouver son bonheur dans les nombreux aquariums du territoire. Parmi eux, deux sortent du lot. D’une part, l’aquarium d’East London (province du Cap-Est), le plus ancien des aquariums publics, qui possède certaines espèces rares, dont trois exemplaires uniques de petits homards du Cap (Homarinus Capensis), et contribue à la préservation de la côte et des estuaires dans la région. D’autre part, le Sea World Aquarium & Dolphinarium, dans le Kwazulu-Natal, qui présente dauphins, phoques, manchots et requins.

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