Le Cap Spartel et les grottes d’Hercule

Cap Spartell – Océan atlantique – Maroc – Tanger © La Tangerina
38 Km à faire dans l’après-midi pour bénéficier des rayons déclinants du soleil.
Quitter Tanger vers l’ouest en direction de La Montagne et du Cap Spartel. La S 701 franchit la montagne en offrant de beaux points de vue sur la ville. Laisser à droite le palais royal, résidence d’été du roi, et prendre la route jusqu’au mirador de Perdicaris qui offre une vue magnifique sur le détroit de Gibraltar. La route descend ensuite vers l’Atlantique et jusqu’au Cap Spartel qui marque l’extrême pointe nord-ouest de l’Afrique, où se rencontrent la Méditerranée et l’Atlantique. Continuer en longeant la côte atlantique en direction des grottes d’Hercule, des cavités creusées par la mer à flanc de falaises. En contrebas, se trouvent les ruines de la petite ville antique Cotta. Retourner à Tanger par les routes S 701 et S 702.
Le Cap Malabata (12 Km d’une promenade à effectuer plutôt le matin)
Quitter Tanger vers l’est par la S 704, la route s’élève sur le promontoire de Malabata offrant une succession de belles vues. Depuis la pointe du cap, belle vue sur le détroit de Gibraltar.
Ceuta (68 Km)
Le plus joli trajet pour rejoindre Ceuta depuis Tanger est de continuer la route côtière après le cap Malabata. Elle longe la mer et plusieurs plages désertes avant d’atteindre Ksar-es-Seghir, un petit port de pêche avec une belle plage. Ensuite elle franchit le Jebel Mousa, haut de 842 m, avant de s’éloigner de la côte pour la rejoindre de nouveau à l’arrivée sur Ceuta. La ville étant toujours une possession espagnole, il faut franchir la frontière avant d’y entrer. Son port qui fait face au rocher de Gibraltar est un important point d’entrée au Maroc par la voie maritime. Possession espagnole depuis 1580, la ville apparaît comme un morceau d’Andalousie détaché en terre africaine. Elle s’étend sur sept monticules, d’où son nom arabe de Sebta qui signifie sept. Depuis le front de mer, il est intéressant de monter au Monte Hacho, à 180 m d’altitude, une presqu’île qui porte l’ermitage de San Antonio. De la chapelle du XVIe siècle, le point de vue s’étend sur la ville, le port et le détroit. Dans la forteresse, a été aménagé un musée d’histoire militaire. Le c’ur de la ville se trouve place d’Afrique avec la cathédrale et l’église Notre-Dame-d’Afrique construites au XVIIe siècle. Dans cette dernière, la Vierge à l’Enfant porte un rameau d’olivier, symbole de l’investiture des gouverneurs de Ceuta. Sur la place, l’Ayutamiento, l’Hôtel de Ville, a été construit en 1929. Sur le port, le Foso de San Felipe est un ancien fort portugais. Dans les jardins d’Argentine, avenue d’Espana se trouve un intéressant musée archéologique. Quitter Ceuta en par. Tout le long de la P 28, direction Tetouan, s’étendent de belles plages notamment autour de Cabo Negro et de Martil.
Tetouan

Palais Royal – Tetouan
A 106 km de Tanger, Tetouan est une belle ville blanche suspendue au flanc du Jebel Dersa et dominant la vallée de l’oued Martil. Son nom signifierait « les sources » et se justifierait par l’existence des nombreuses fontaines et jardins au c’ur de la ville. Autour de l’ancienne médina, s’étend une ville moderne au quadrillage régulier mais cette cité au passé tumultueux a gardé son charme de ville de longue tradition. D’abord repaire de pirates, elle fut à la fin du XIVe siècle entièrement détruite par les Espagnols. Elle reprit vie en 1492 sous l’impulsion des Morisques chassés d’Espagne qui lui donnèrent un caractère andalou particulier. Le règne du sultan Moulay Ismaïl au XVIIe siècle accentua encore sa prospérité et son rôle de ville commerçante. A la fin du XIXe siècle, elle devint espagnole jusqu’à l’établissement du protectorat français. La médina de Tétouan a la particularité d’être la plus hispano-mauresque de tout le pays et cela se remarque au hasard de la promenade à un détail d’architecture ou à la présence d’un balcon en fer forgé ornant une façade. Le Palais royal est un bel exemple d’architecture hispano-mauresque construit au XVIIe siècle. On en visite les pièces principales où se déploie tout l’art de la décoration intérieure. Le souk el Foki est une place longue et étroite bordée de boutiques. A l’est du souk, se dresse la Grande Mosquée. Au centre de la place, se tient le marché au pain, proposant tout le long du jour des miches chaudes et odorantes. A proximité du souk el Foki, la Bab Sebta (la Porte de Ceuta) permet d’accéder aux cimetières musulman et juif, à l’extérieur de la ville. Les souks de Tétouan rivalisent avec ceux de Fès et de Meknès. Pour les apprécier, il faut se laisser aller au gré d’une flânerie et passer du souk des tailleurs à celui du cuir et des tanneurs puis celui des menuisiers dont la principale spécialité est les coffres en bois peint de motifs fleuris et gais. Le souk el Hots est une charmante placette agrémentée d’échoppes de potiers et dominée par le minaret polygonal d’une petite mosquée. Le Mellah est l’ancien quartier juif de la médina aux rues rectilignes et aux façades ornées de fenêtres en fer forgé. La rue de la Luneta ou de Bab Remouz conduit à cette porte qui domine un jardin. Le Musée des Arts et Traditions Populaires se trouve à l’est de la Médina à proximité de Bab el Oqla. Il occupe un bastion du XIXe siècle. Dans l’entrée, des instruments de musique rappellent que Tétouan reste un centre de musique arabo-andalouse. Diverses poteries sont présentées, des bleues de Fès et des vertes de Tétouan. Une cuisine traditionnelle est exposée. Une salle est entièrement consacrée aux armes et selles d’apparat. Plusieurs pièces évoquent la vie quotidienne des montagnards du Rif. En face se trouve l’école des métiers d’arts traditionnels où se perpétue les ateliers de tapis, broderie, menuiserie, travail de cuir,… Ils peuvent être visités. La mosquée de Sidi Saïdi, à la hauteur de Bab Saida, abrite le tombeau du saint protecteur de Tétouan. Son minaret est décoré de faïences et ses portes sont ouvragées. Le Musée Archéologique se trouve au nord-est de la place Hassan II. Dans le jardin qui l’entoure, sont exposés des vestiges : amphores, mosaïques, inscriptions, moulins à huile ou à blé. Dans les salles intérieures, sont présentés des objets datés du néolithique à l’antiquité romaine. La Kasba, située au nord de la ville est une ancienne forteresse construite par des réfugiés espagnols. La terrasse en contrebas offre une très belle vue sur la ville. On peut s’y rendre soit en voiture de l’extérieur de la ville nouvelle, soit à pied depuis la Medina par la rue Tala. La route P 28 en direction de Chefchaouen traverse un paysage encadré par les montagnes du Rif aux pentes couvertes de chênes verts et ponctué de villages blancs.
Chefchaouen (170 km)

Chefchaouen – Rif © stopmangohome
Cette ville tient son nom d’un mot berbère qui signifie les cornes, sans doute en raison des deux montagnes qui l’encadrent, le Jebel Meggou (1 616 m) et le Jebel Tisouka (2 015 m). La ville, située à 600 m d’altitude, étage ses maisons blanches ou bleutées aux toits de tuiles le long d’une pente escarpée. Fondée au XVe siècle, c’est un centre religieux important comme en témoignent les nombreuses mosquées et le tombeau vénéré de son fondateur, Sidi Ali ben Rachid. Elle accueillit de nombreux réfugiés andalous et servit de bastion pour empêcher la pénétration portugaise et espagnole à l’intérieur du territoire. Longtemps interdite aux Européens, Charles de Foucauld réussit à entrer dans la ville sous le costume d’un juif mais il n’y resta qu’une nuit au cours de sa mission d’exploration du Maroc en 1883. La place du Makhzen est le centre vivant de la ville avec sa fontaine, ses boutiques et ses cafés. Il est possible d’y laisser sa voiture pour accéder à la médina. La kasba ouvre ses murs rouges et crénelés sur la place Uta el Hammam. A l’intérieur s’étend un luxuriant jardin andalou. Abd el Krim, le meneur de la guerre du Rif, y fut emprisonné en 1926 après sa reddition. Depuis la place part un réseau de ruelles irrégulières tantôt larges, tantôt étroites, soudainement coupées d’une volée de marches. Les maisons sont toutes chaulées de blanc ou de bleu et souvent reliées entre elles par un arc de chevauchement. Tracée sur l’arête faîtière du Rif, la route P 39 en direction d’Al Hoceima offre de très beaux panoramas et traverse de grandes forêts de cèdres et de sapins. Le seul inconvénient de cet itinéraire est la présence parfois insistante des vendeurs de kif. A 94 km de Chefchaouen, la petite ville de Kétama se trouve au carrefour de la route pour Fès. Située à 1 500 m d’altitude, elle est environnée d’un vaste paysage de pâturages. La route continue de s’élever jusqu’au col de Tizi-Ichen (1 582 m) avant de redescendre vers Targuist, un bourg agricole entouré d’oliveraies et de vergers de noyers et d’amandiers. Elle parcourt la plaine côtière mamelonnée avant d’atteindre la baie d’Al Hoceima.
Al Hoceima (383 km)
Cette station balnéaire fut fondée par les Espagnols en 1926 au sommet d’une falaise qui domine la mer et une superbe baie. Marocaine depuis l’indépendance, son nom signifie « lavande ». Le petit port de pêche est actif et la plage en fait une destination balnéaire estivale très fréquentée. En direction de Mellila, la route P 39 remonte la vallée de l’oued Nekor avant de suivre la chaîne du Rif où les montagnes moins élevées se font plus arides et la végétation clairsemée. Nador est une ville récente en pleine expansion. Pour entrer à Mellila, enclave espagnole, il faut passer les formalités douanières.
Mellila (550 km)
Mellila est espagnole depuis 1497. Son nom signifie La Blanche. Vivante mais paisible, elle est peuplée presque exclusivement d’Européens. La Plaza de Espana, face au port, est au centre de la ville moderne. Elle est prolongée par le Parc Hernandez. La vieille ville ou Ciudad Antigua, bâtie sur une presqu’île rocheuse et cernée de murailles se dresse à l’extrémité de l’avenue del General Macias. En entrant par la porte de la Marine (Puerta de la Marina), le visiteur traverse la Plazza de Maestranza pour aller voir la petite chapelle de Santiago à la voûte gothique. Au-delà de la plazza de la Avanzadilla, le Baluarte de la Conception est un bastion dans lequel a été aménagé un petit musée municipal conservant des objets de l’antiquité et du siècle d’or espagnol. De la terrasse du musée, la vue embrasse toute la ville et la presqu’île des trois fourches. Quitter la vieille ville par la porte de Santiago qui porte un écusson aux armes de Charles Quint.