Les Créoles
Les Créoles représentent environ 30 % de la population. Descendants des anciens esclaves, ils se sont souvent mélangés aux autres communautés. Il n’est pas rare qu’un Créole ait un peu de sang français et malgache, ou écossais et africain, avec un soupçon d’indien et de chinois. Ce mélange donne les visages les plus beaux et les plus mystérieux de l’île. L’histoire difficile de cette communauté a compliqué sa pleine participation au développement économique. C’est pourtant elle qui conserve l’âme de Maurice, à qui elle adonné sa culture, sa langue, le créole, et quelques unes de ses plus belles traditions comme le sega.
La communauté indienne
Les premiers Indiens arrivèrent avec Mahé de La Bourdonnais, principalement de Pondichéry. Artisans, ils contribuèrent à édifier Port-Louis. Mais c’est avec l’abolition de l’esclavage que la communauté indienne prit toute son importance. Entre 1834 et 1838, 25000 travailleurs arrivèrent, principalement du Bihar, au nord de l’Inde, mais aussi de Bombay et du Tamil Nadu. Engagés théoriquement pour trois ans, ces travailleurs connurent des conditions de travail proches de l’esclavagisme. Pourtant, bien peu repartirent. En 1845, les Indiens formaient le tiers de la population et en 1861, les deux tiers. Près de 500 000 Indiens arrivèrent en l’espace d’un demi-siècle, contribuant à forger l’identité mauricienne que l’on connaît aujourd’hui. Peu à peu une classe de contremaîtres émergea. Ceux-ci, à force d’économies, parvinrent à acheter des plantations, donnant naissance au début du XXe siècle à une petite bourgeoisie qui possédait un tiers des terres cultivées, même si ce n’était pas les plus rentables. En 1901, le mahatma Gandhi rentrant d’Afrique du Sud en Inde, s’arrêta un mois à Maurice. Il poussa la communauté indienne à s’engager dans la vie politique. Six ans plus tard, il envoya Manilal Doctor qui fut le premier avocat indien de l’île. Celui-ci défendit avec ferveur la cause des petits paysans. Aujourd’hui, les Indiens dominent largement la vie politique et les trois « premier ministre » qui se sont succédés à la tête du pays depuis l’indépendance appartenaient tous à cette communauté.
La communauté chinoise
A peine six cents en 1850, ils sont trois mille à l’aube du XXe siècle et contrôlent la quasi totalité du commerce de détail. Ils comptent deux communautés principales dont les langues sont le cantonnais et le hakka, une langue du sud de la Chine. Les Chinois représentent moins de 3 % de la population. Ils sont installés surtout autour de Port-Louis et jouent un rôle économique important, dans la zone franche. Des milliers de Chinois, viennent de la République Populaire, pour être employés dans les usines avec des contrats de deux ou trois ans.