Krissi
A une heure de bateau depuis Ierapetra, la petite île inhabitée de Krissi, également appelée « l’île aux Anes » est un véritable paradis. Des eaux limpides, des plages de sable fin absolument désertes, une plage recouverte de coquillages roses, des cèdres qui apportent une ombre idéale… Il n’en faut pas davantage pour passer là une belle journée. Et pour le déjeuner, la petite taverne tout près de l’embarcadère se charge de faire griller les poissons pêchés le matin même.
Myrtos
Entouré de vergers croulant sous les oranges, les citrons et les bananes, le village de Myrtos offre une grande plage de graviers et de sable, bordée d’inévitables petites tavernes. Relativement peu touristiques, les rues du centre ont leur charme, mais on vient surtout à Myrtos pour ses vestiges, comme ces bains romains découverts à l’entrée du village. On peut ensuite admirer les ruines d’une villa romaine avec de remarquables pavements de mosaïques. A quelques centaines de mètres, les archéologues ont également mis au jour une cité minoenne dotée d’un palais de plus de 90 pièces.
Moni Kapsa
Sur la côte sud, à une trentaine de kilomètres de Ierapetra, une route suit d’abord le flanc rocheux de la montagne pour rejoindre le monastère Moni Kapsa, sorte de forteresse placée face à la mer de Libye. Il présente d’intéressants éléments d’architecture : un porche élégant datant de l’époque vénitienne, une mosaïque de petits galets devant l’entrée principale et de très belles icônes du XVe siècle. Moni Kapsa est célèbre dans toute la Crète pour son ermite, Josif Gerondoiannis. Non loin de l’église, la visite de sa grotte permet d’admirer un magnifique paysage, une mer émeraude et d’impressionnantes gorges. Le 29 août, une grande fête est donnée en l’honneur de saint Jean-Baptiste, à qui le monastère est dédié.
Sitia
Moins spectaculaire qu’Agios Nikolaos, Sitia offre l’agréable spectacle d’une multitude de petites maisons blanches, accrochées à une douce colline. En grande partie détruite par les Turcs en 1651, elle ne fut reconstruite qu’en 1870, ce qui explique sa topographie très géométrique, avec des rues se coupant à angle droit. Son centre-ville regroupé autour des rues Vénizélos et Kornaros, s’avère tout de même très agréable. De même que sa promenade sur le front de mer, qui commence par une longue plage pour se terminer par le vaste port, abritant bateaux de pêche et de plaisance. Devant les quais et à l’ombre des tamaris, de petites tavernes invitent à déguster le vin blanc de la région, considéré comme le meilleur de toute la Crète.

Art moderne à Moni Toplou, Crete © charlie Phillips
Musée archéologique
Situé à la sortie de la ville sur la route d’Ierapetra. Ouvert tlj de 8 h 30 à 15 h sauf lundi. Entrée payante.
Composé d’une vaste et unique salle, ce musée abrite quelques trésors de l’époque minoenne : un buste d’homme en ivoire et aux cheveux de bronze doré, un pressoir à vin et même un grill en terre cuite, découvert à Kato Zakros.
Paléokastro
A 20 km environ de Sitia.
Le gros bourg de Paléokastro constitue la halte obligée pour visiter la partie est de l’île, puisque les routes partent en étoile vers le nord ou le sud. Ce village ne possède rien de très particulier, mais il y règne une atmosphère de vraie campagne, un parfum de Grèce oubliée qui mérite un arrêt. A 2 kilomètres du village, l’Ecole britannique d’Athènes a découvert, tout près de la mer, une grande cité minoenne et les restes d’un temple grec.
Vaï
Après un long trajet dans un paysage aride et grandiose, la petite route traverse un univers de dunes boisées pour déboucher sur l’une des plus belles plages de l’île, recouverte d’un sable fin délicatement rosé. Mieux encore, cet endroit de rêve est bordé par la plus grande palmeraie d’Europe, connue depuis l’Antiquité. L’endroit, très couru par les hippies dans les années 1970, est désormais fortement fréquenté par les Grecs et par de nombreux touristes durant les mois d’été. Il faut venir là pour profiter de ces eaux limpides et savourer la cuisine toute simple des petites tavernes, installées à même le sable.
Moni Toplou
Situé sur un site rocailleux au milieu d’une lande déserte, le monastère Moni Toplou affiche d’emblée une allure de forteresse imprenable. Fondé au XIVe siècle sous le nom de Notre-Dame-du-Cap, il fut souvent endommagé et souvent reconstruit ! Théâtre de nombreuses luttes contre l’occupant turc, il fut aussi un centre de résistance important durant la Seconde Guerre mondiale. Quelques moines l’habitent encore aujourd’hui. Et deux ou trois familles, installées dans les maisons alentour, animent une délicieuse taverne, tout en travaillant à la reproduction d’icônes. Derrière ses murs extérieurs austères se cachent de beaux bâtiments vénitiens. Une cour intérieure ornée d’un pavement de petits galets ouvre sur une église à deux nefs, bâtie au XIVe siècle et dominée par un joli clocher octogonal. A l’entrée, les curieux remarqueront une pierre gravée. Datant du IIe siècle, elle était destinée à régler le différend qui opposait les villages d’Itanos et Iérapetra concernant l’entretien d’un temple destiné à Zeus. A l’intérieur de l’église sont réunies de superbes icônes, œuvres du peintre Kornaros. On y découvre notamment sa pièce maîtresse : La Grandeur de Dieu.
Une icône de grande taille (1,35 m sur 85 cm) contenant plus de soixante scènes : La Création du monde, Jonas sortant du ventre de la baleine, La Sainte-Trinité couronnée… Tout proche, un petit musée des Icônes expose également quelques œuvres, ainsi que des vêtements sacerdotaux.
Vitsenzos Kornaros, le poète de Sitia
Ecrit en 1669, l’Erotokritos se compose de 11 000 vers de 15 syllabes. Publié pour la première fois hors de l’île, à Venise, il constitue l’œuvre majeure de la renaissance crétoise. Thème principal de ce roman-fleuve ? Les mésaventures amoureuses du héros, Erotokritos (ce qui signifie en grec « tourmenté par l’amour ») et de la princesse Aréti (« la Vertu »), qui doit devenir la femme d’un riche byzantin. L’action, qui se situe dans Athènes à une époque indéfinie, reprend en fait les temps forts d’un roman français, Paris et Vienne, écrit au XVe siècle. Mais l’auteur y a ajouté de multiples scènes inspirées de la vie quotidienne crétoise et quelques portraits d’une fine psychologie. Aujourd’hui considéré comme l’un des écrivains majeurs de l’île, Vitsenzos Kornaros est né au petit village de Piskoképhalo, à 4 kilomètres de Sitia. La ville et tous les villages environnants arborent une avenue, une place ou une école portant son nom !
Le grand retour du komboloï
Les Espagnols jouent avec leur éventail, les Grecs ne peuvent pas se passer du komboloï ! Acheté dans un simple kiosque ou dans les boutiques ultrachic, qui en proposent même en argent ou en ambre délicat, le komboloï est un chapelet sans valeur religieuse que les Grecs tripotent tout au long de la journée. Personne n’y échappe : le pope qui se promène dans les rues de son village, l’employé de banque qui grignote son meze à la terrasse d’une taverne avant de retourner au bureau… La Grèce entière passe son stress en jouant avec ses perles. Mieux encore, le traditionnel komboloï est devenu le dernier objet à la mode de la jeunesse branchée. Et l’on égrène désormais son chapelet dans les bars ultramodernes d’Héraklion ou de Réthymnon.
Ruines d’Erémoupolis
A 2 kilomètres au nord de Vaï se dressent, tout à coup, les ruines de l’antique ville d’Itanos, appelée en grec Erémoupolis : « la ville déserte ». En 1902, l’archéologue de l’Ecole britannique, Bosanquet, mit au jour un grand village minoen et les ruines de deux acropoles datant de l’époque hellénistique. Aujourd’hui, on aperçoit seulement un grand bassin couvert de joncs, qui correspond au port antique de la cité minoenne, deux basiliques paléochrétiennes et quelques maisons oubliées.
Zakros et les ruines de Kato Zakros
Site ouvert tlj sauf le lundi de 8 h 30 à 15 h. Entrée payante.
Un chemin de traverse part du hameau d’Ano Zakros au milieu des plantations de bananiers pour rejoindre, en bord de mer, le plus important site minoen découvert en Crète orientale. Il s’agit d’un immense labyrinthe de 7 000 m2, doté de 250 à 300 pièces réparties sur deux étages ! L’architecture générale, organisée autour d’une grande cour, comprenait des appartements royaux, une salle de banquet, des lieux de culte et des magasins. Certaines parties très détruites cohabitent avec des bâtiments mieux conservés. Dans un puits, les archéologues ont même récupéré intactes des olives trempées dans l’eau et vieilles de 3 500 ans ! Les objets retrouvés à Zakros offrent aussi de très intéressants exemples de la créativité minoenne : un superbe rhyton témoigne ainsi d’une étonnante capacité à tailler le cristal de roche. Quatrième en taille après Knossos, Phaïstos et Malia, Zakros connut un sort quasi équivalent. Bâti au début du IIe millénaire av. J.-C., il a été sérieusement endommagé vers 1700 av. J.-C. Il fut très vite reconstruit, avant d’être totalement détruit par le séisme de 1450 av. J.-C.
Kato Zakros et la vallée de la Mort
Installé le long d’une très belle plage bordée par des pins et trois tavernes, le village de Kato Zakros constitue une halte délicieuse dans un site agréable et totalement isolé. Mais Kato Zakros est également le point de départ de l’une des plus belles randonnées de l’île, dans une vallée baptisée « la vallée de la Mort », en raison des nombreux tombeaux minoens qui y furent découverts. A 3 kilomètres de Kato Zakros, un panneau indique l’entrée des gorges : la balade dure une 1 h 30 environ et rejoint le site minoen, après avoir traversé des champs de lauriers sauvages. Les mordus de randonnée effectueront également une autre balade au départ de Zakros vers Adravasti. Le sentier passe par de petits villages totalement oubliés (Sitanos, Katelionas, Etia…) et surplombe en grande partie le bord de mer.
Une huile d’olive sublime
En Crète, la quasi-totalité des olives cueillies sont transformées en une huile de grande qualité. L’île en produit 90 000 tonnes par an, chaque olivier donnant en moyenne 12 kilos d’olives, qui fournissent 2 litres environ d’huile. Symbole de la Crète et fierté des habitants, les oliveraies sont particulièrement bien entretenues. Un olivier commence à donner ses premiers fruits vers 3-4 ans et atteint son meilleur rendement aux alentours de 15 ans. Les arbres sont taillés court afin de faciliter la récolte et des bâches sont déroulées à leur pied pour récupérer sans fatigue les fruits mûrs. Résultat d’une importante politique de plantation dans les années 1970, de nombreuses oliveraies abritent des arbres trentenaires, mais il n’est pas rare de voir également, dans les campagnes, des spécimens très anciens. N’oublions pas que la longévité de l’olivier est légendaire et que les arbres restent productifs jusqu’à leur 150e année !
Pressos
De retour au village d’Ano Zakros, il faut reprendre la route et partir vers le recrasud-ouest pour atteindre le village de Néa Pressos. De là, un sentier conduit au site de l’antique Pressos, une cité probablement fondée à l’âge du bronze et occupant trois collines. La plus haute devait constituer le cœur de la cité, tandis que les deux autres abritaient un sanctuaire. Dans la nécropole toute proche, les archéologues ont découvert les ossements d’un athlète, enterré avec tous ses trophées dont une amphore, peut-être gagnée aux jeux d’Athènes.
Ambelos
Accessible depuis Kato Zakros par une piste poussiéreuse, la plage d’Ambelos a véritablement des accents de bout du monde. Après avoir traversé une gorge sauvage et longé des criques désertes, on découvre la plage de sable blanc baignée par des eaux cristallines. Après la baignade, une taverne accueille les voyageurs qui pourront déguster un raki sur la terrasse, face à la mer.