A l’est

Moins touristique que la partie ouest, l’est de la Crète recèle pourtant de multiples trésors : Agios Nikolaos et son petit port, le plateau du Lassithi et sa forêt d’éoliennes, les monastères d’Arkadi et de Toplou, Vaï et sa magnifique palmeraie. A découvrir au fil des villages de montagne et des petites criques oubliées. 

Agios Nikolaos

Des maisons toutes blanches qui s’étagent sur la colline, un port de pêche communiquant avec un minuscule lac, protégé par une paroi rocheuse, merveilleusement éclairée le soir. Et, tout autour, des cafés et des tavernes, au bord de l’eau ou à l’ombre des tonnelles. Idéalement située au fond de l’une des plus belles baies de l’île – le golfe de Mirabello – Agios Nikolaos demeure la station balnéaire la plus charmante de Crète. Et peu importe si les visiteurs y affluent dès le printemps. Voilà un endroit où il fait vraiment bon vivre, paresser et faire la fête ! 

Lac de Voulismeni 
La ville tout entière s’organise autour de ce lac, relié au port par un chenal que surplombe un petit pont. Ici, bien à l’abri du vent du large, se regroupent les barques de pêche les plus petites, tandis que les quais débordent de terrasses de cafés. Très apprécié par les habitants eux-mêmes, ce lac a alimenté mille légendes. On raconte, par exemple, que, durant le dernier séisme survenu dans l’île de Santorin, ses eaux se sont mises à bouillonner et même à rejeter des poissons morts ! En fait, la tradition locale veut qu’il s’agisse d’un étang sans fond, communiquant avec la mer ou plutôt avec les régions souterraines des esprits égarés. Plus scientifique, une observation, réalisée au siècle dernier par le capitaine anglais Spratt, montre que le lac présente la profondeur assez exceptionnelle de 64 mètres. Selon ce spécialiste, rien ne permet de penser toutefois qu’il s’agit d’une cheminée d’un volcan. En revanche, la présence d’un ruisseau qui jaillit de ces eaux permet d’imaginer que le lac a pour origine une source ou une rivière souterraine venant des montagnes. Ayant trouvé là un sol perméable, elle en aurait profité pour remonter à la surface.

Ile Spinalonga, Crete © Charlie Phillips

Ile Spinalonga, Crete © Charlie Phillips

Centre-ville 
La vie se concentre autour du port, du lac et des deux grandes rues commerçantes qui partent des quais, l’odos Koundourou et l’odos 28 Oktavriou. On y trouve des boutiques chic de vêtements et de souvenirs, mais aussi quelques épiceries et de remarquables pâtisseries.

Château de Mirabello 
Construit en 1206 par Enrico Pescatore, un aventurier génois, le château fut très sérieusement endommagé par un tremblement de terre, en 1303, et réduit à l’état de ruines durant la guerre qui opposa les Vénitiens aux Ottomans. Aujourd’hui reconstruit, il est le siège de la préfecture.

Musée archéologique 
Odos Konstantinou Paleologou, 74. Ouvert tlj de 8 h 30 à 15 h, sauf le lundi. Entrée payante. Gratuit pour les étudiants de l’UE et le dimanche pour tous.
Bien sûr, ce musée ne possède pas les richesses de celui d’Héraklion mais il offre tout de même une très belle collection d’objets de l’époque minoenne : vases en pierre et en céramique, bijoux, sarcophages, etc. Dans la salle 3 sont réunies les meilleures trouvailles faites sur le site de Malia, notamment un triton de pierre noire orné de deux génies à carapace et la déesse de Myrtos, un vase à libations considéré comme le chef-d’œuvre du minoen ancien. Dans la salle 10 on peut voir un crâne humain, ceint d’une couronne de laurier en or. Il pourrait s’agir de la tête d’un athlète récompensé pour l’un de ses exploits. Une vision surprenante.

Le café… forcément grec 
Quelques cafés proposent, certes, expresso et capuccino, mais en Crète comme dans toute la Grèce, on ne badine pas avec le café… forcément grec. Il se prépare dans une petite casserole en aluminium ou en cuivre, dotée d’un long manche (le briki). Chaque famille en possède de plusieurs tailles, afin de faire face à l’incessante demande et aux nombre de convives, et cela du petit déjeuner à l’après-dîner. Le sucre se met toujours avant de placer le café et, selon les goûts, on le choisit gliko, très sucré, metrio, moyennement, ou sketo, sans sucre du tout. Le café au parfum puissant est ensuite ajouté avec un peu d’eau. L’ensemble réchauffe doucement et dès que le liquide commence à bouillonner, on le retire du feu. Selon les régions, on le consomme dans une tasse ou dans un petit verre. Evidemment, les gourmands ajouteront à l’affaire quelques gâteaux secs…

Musée d’Art populaire 
Situé en face du pont qui relie le lac au port, contigu à l’office du tourisme (Odos Konstantinou Paleologou, 1). Ouvert tlj (sauf samedi) de 10 h 16 h. Entrée payante.
Trop souvent oublié, ce petit musée offre un parfait raccourci d’histoire crétoise en matière d’artisanat.On y découvre de délicates broderies, des tapis, des panneaux muraux, et des costumes traditionnels vieux de 300 ans : long pantalon de coton blanc recouvert d’un tablier ou d’une demi-jupe, et tête couverte d’un foulard pour les femmes. Pour les hommes, des vêtements souvent noirs, en souvenir du deuil qu’ils durent faire à leur liberté : bottes, chemise, large pantalon et foulard en filet, introduit en Crète par des pirates originaires d’Algérie. Pédagogique et passionnant.

Tissage, dentelle et fantaisie 
En Crète, tissage et broderie sont avant tout une affaire de famille ! Chaque maison possède son métier tisser et, en vraies professionnelles, les femmes se transmettent de mère en fille les subtilités d’un point, en forme de losange, propre à la Crète : le « point de Réthymnon ». Aujourd’hui encore, certaines jeunes filles consacrent quelques heures à fabriquer jetés-de-lit, tapis et panneaux muraux mêlant les formes géométriques au traditionnel – et superbe – oiseau bicéphale, tout droit sorti de l’époque byzantine. Plus difficile, l’art de la dentelle reste dévolu aux femmes plus âgées, qui rivalisent de technicité pour réaliser des mouchoirs, des tabliers brodés ou encore ces fameux coussins de dentellière. De véritables œuvres d’art !

Lato

Prendre un sentier à l’entrée du village et compter environ 45 min de marche. Ouvert tlj sauf mardi de 8 h 30 à 15 h. Entrée libre.
Voilà un site qui va ravir les amoureux de vieilles pierres et de nature sauvage ! A 13 kilomètres d’Agios Nikolaos, au beau milieu d’herbes folles, des archéologues de l’école française ont mis au jour les ruines d’une cité dorienne du VIIe siècle av. J.-C. Entre pins et rocaille, on aperçoit les vestiges d’une enceinte, une citerne, une agora, les murs d’un grand temple et de larges escaliers conduisant à un théâtre où deux morceaux de colonnes résistent au temps. Un lieu d’une beauté saisissante. 

Malia

A 3 km de la sortie du village de Malia vers le nord. Ouvert tlj sauf lundi de 9 h à 15 h. Entrée payante sauf le dimanche.
Entre la route côtière et la mer s’élève le troisième grand site minoen de la Crète, après Knossos et Phaïstos. Particulièrement détruit et n’ayant profité d’aucun travail de restauration, il intéressera avant tout les passionnés d’archéologie. Pour les autres, cette visite sera surtout l’occasion d’une promenade insolite au bord de la mer. Ce palais fut construit pour la première fois aux environs de l’an 2000 av. J.-C. Vers 1700 av. J.-C., une catastrophe naturelle l’anéantit en grande partie et il fut alors reconstruit sur les modèles des autres palais. Mais, contrairement à Knossos et Phaïstos, il arbora alors moins de faste et de luxe : peu de fresques, peu d’albâtre ; seulement le grès et le calcaire de la région. Vers 1450 av. J.-C., Malia connut le même sort que les autres palais : il fut anéanti à jamais. 

La visite 
Elle commence par une large cour pavée de dalles de calcaire bleu. Baptisée chemin des Processions,elle mène à la chaussée minoenne, qui allait de la ville au palais. L’entrée principale est indiquée par deux pithoi (jarres) à anses multiples. Elle permet de pénétrer dans une cour jadis bordée de neuf magasins, qui donne accès à une autre cour, abritant cette fois les restes d’un autel creux, où des animaux étaient peut-être sacrifiés : une énigme pour les archéologues, qui n’ont jamais retrouvé un tel lieu de culte dans les autres palais ! Un escalier tout proche devait alors conduire aux appartements royaux et à une loge ouverte sur une cour, qui permettait au roi de se présenter devant son peuple. On a également retrouvé une salle aux trésors, avec un poignard et une magnifique hache en forme de tête de panthère, témoin de cette exceptionnelle aptitude des artistes minoens à saisir le mouvement des bêtes sauvages. L’aile ouestrenferme encore des magasins. Au nord se trouvaient des silos à grain, tandis que les appartements privés de la famille royale apparaissent, plus au nord encore. A 500 mètres du palais, la nécropole de Chryssolakkos date de la première période de construction. Il s’agit d’une nécropole royale composée d’un enclos entouré d’esplanades. Cet enclos comportait plusieurs chambres, l’inhumation s’effectuant dans la partie supérieure. On y a retrouvé de magnifiques pièces (armes, bijoux… ) notamment un pendentif en or orné de deux frelons suçant du miel, aujourd’hui exposé au musée d’Héraklion.

Kritsa

A 10 km d’Agios Nikolaos.
Ce village à flanc de montagne a vraiment de quoi séduire avec son réseau de ruelles et ses kafeneio qui offrent une très belle vue sur une forêt d’oliviers et, au loin, la mer bleu azur du golfe de Mirabello. En se promenant dans la vieille ville, les cinéphiles se rappelleront à juste titre le film de Jules Dassin Le Christ recrucifié. De nombreuses scènes ont en effet été tournées dans ces ruelles ! Les amateurs de broderies,eux, n’auront que l’embarras du choix : la rue principale regorge de boutiques qui proposent draps et nappes brodées de grande qualité. Mais Kritsa n’a pas encore fini de dévoiler ses trésors. A quelques centaines de mètres du centre, au bout d’un chemin ombragé, se dresse une petite église byzantine toute blanche, l’une des plus belles de Crète, la Panaghia Kera. Fondée au XIIIe siècle, elle est dédiée à la Dormition de la Vierge et présente une architecture plutôt compliquée, avec un dôme et trois nefs bâties à différentes époques. A l’intérieur, de très belles fresques, œuvres d’artisans locaux, constituent une sorte de catéchisme en couleurs racontant la vie de la Vierge et de la Sainte Famille. S’y ajoutent des éléments de paysage et la représentation d’objets du quotidien qui donnent à ces scènes un réalisme frappant. A voir absolument. 

Suivez le guide ! 
Au départ de Plaka, un caïque vous conduit jusqu’à la presqu’île de Spinalonga, juste en face, pour un prix deux fois moins élevé qu’au départ d’Elounda.

Elounda

Une route en corniche part d’Agios Nikolaos vers Elounda, offrant de magnifiques vues sur le golfe de Mirabello. Ce petit village de pêcheurs est assurément l’un des plus charmants de Crète avec ses quais qui s’ouvrent largement sur la mer, le tout dominé par une petite église blanche dédiée à saint Nicolas. Au milieu du port, une minuscule presqu’île abrite une taverne, idéale pour boire l’ouzo en regardant le ballet des barques qui partent vers le large. A deux pas, Elounda déroule également une magnifique plage, mais les amoureux de solitude lui préféreront celles des minuscules villages un peu plus au nord : Plaka, Vrouchas, Skinias. 

Ile de Spinalonga

Face à Elounda, cette île tout en longueur, qui mérite bien son nom (en italien, spina signifie épine et longalongue), possède un charme véritable avec ses criques et ses ruines. Quant à son histoire, elle connut mille rebondissements. Au XVIe siècle, les Vénitiens construisirent l’une des plus belles et des plus imposantes forteresses de Crète, considérée par tous comme imprenable, avec ses 35 canons. Elle fut la seule place forte à résister aux Turcs, qui la gagnèrent seulement par traité, en 1715. Elle servit ensuite de refuge aux chrétiens jusqu’en 1903, avant d’être transformée en léproserie. Aujourd’hui, elle offre à tous le mystère de ses ruines, dressées vers le ciel. 

Ruines de Gournia

Ouvert tlj de 8 h 30 à 15 h sauf lundi. Entrée payante.
Située sur les pentes d’une colline à 19 kilomètres de Agios Nikolaos, la petite ville minoenne de Gournia séduit tous ses visiteurs, mordus d’archéologie ou non. Dotées d’un charme indéfinissable, ses ruines regroupent un dédale de routes étroites et pavées qui menaient à un palais. Au milieu des herbes, on distingue tour à tour le tracé d’une maison, le mur d’un théâtre, des demeures de menuisiers ou de potiers, l’amorce d’un escalier qui conduisait à un étage. Riche cité agricole, Gournia subit le même sort que Knossos et les autres villes minoennes : une catastrophe la ravagea en 1450 av. J.-C. Mais, vers 1300 av. J.-C., elle abrita de nouvelles colonies de paysans qui occupèrent les ruines du palais. Puis, elle sombra peu à peu dans l’oubli. 

Le plateau du Lassithi

Au départ d’Agios Nikolaos, la route serpente sur de petites collines avant de prendre de l’altitude et, au détour d’un virage, se dresse tout à coup le fameux plateau du Lassithi : une étendue fertile de 10 kilomètres de long sur 5 de large, encastrée dans les montagnes et hérissée de centaines de moulins à vent aux ailes entoilées de voiles blanches… Sur ce plateau, le plus fertile de Crète, les paysans cultivent encore de façon traditionnelle pommes de terre et céréales. Rustique et féerique, le plateau du Lassithi mérite vraiment deux jours de visite, le temps de se perdre dans les villages qui vivent au rythme des saisons et des travaux des champs. 

Tzermiado 
Pittoresque en diable avec ses robustes maisons accrochées à la montagne, ce village est le plus important du plateau. Il faut faire une halte pour savourer le calme des kafeneio de la rue principale et, bien sûr, goûter aux fruits du pays, notamment des pommes au parfum subtil. Les plus courageux se rendront à la grotte de Trapezas, située à 1 kilomètre du village. Bonnes chaussures et lampe de poche obligatoires !

Agios Georgios 
Ce village abrite un remarquable musée d’Art populaire (ouvert tlj de 10 h à 16 h. Entrée payante),aménagé dans une maison rustique datant du siècle dernier. Une bonne occasion de découvrir l’intérieur de paysans crétois avec les métiers à tisser, la presse à vin, etc. Egalement une belle collection d’instruments agricoles.

La famille déchirée du Lassithi 
Originaire du Lassithi, la famille Kampanis avait deux fils. L’aîné fut enlevé vers l’âge de 5 ans et emmené au Caire par des soldats égyptiens venus aider les Turcs à réprimer les révoltes crétoises de 1821. Elevé ensuite dans une riche famille, il grandit en Egypte et devint ministre de la Guerre sous le nom d’Ismael Ferik Pacha. Son seul frère, lui, gagna le continent grec et fit fortune dans le commerce, alimentant depuis Athènes les caisses des révoltés crétois. En 1867, Ismael regagna le sol crétois, à la tête d’une armée égyptienne qui ravagea les villages du plateau du Lassithi. Reprit-il alors contact avec les siens ? Personne ne le sait. Mais les Turcs, persuadés qu’il avait renoué avec la religion orthodoxe, n’hésitèrent pas à le supprimer.

Grotte de Zeus 
Au-dessus du village de Psichro, la grotte de Dikteon Andron (ouverte de 8 h 30 à 15 h, jusqu’à 16 h en été),appelée aussi grotte de Zeus, constitue un haut lieu du tourisme crétois. Pour accéder à l’entrée, il vous faudra marcher 1 kilomètre, ou utiliser les services d’un mulet (payant). Selon la légende, Zeus y aurait vécu, enfant, élevé par des nymphes et nourri avec du lait de chèvre. Souvenons-nous que sa mère, Rhéa, craignait que son père, Chronos, ne le dévore (comme il l’avait déjà fait pour ses autres fils) afin de l’empêcher de lui ravir l’empire du Ciel. Chronos n’avait pas totalement tort puisque, une fois adulte, Zeus le combattit et prit son trône. La grotte recèle également de belles stalactites. Elle fut utilisée comme lieu de culte par les Minoens et la première salle, consacrée aux sacrifices, comportait un sanctuaire. Dans la seconde partie, située à 65 mètres de profondeur et accessible par un escalier, plusieurs ex-voto de l’époque minoenne ont été retrouvés.

Moni Krystallena 
Perché sur un promontoire rocheux au milieu d’un paysage superbe, ce couvent oublié aurait été bâti vers le XIe siècle, mais il connut ensuite de nombreuses destructions et restaurations. Il abrita également la première école de la région.
Moni Vidiani 
Ce monastère n’est sans doute pas le plus beau de Crète. Longtemps abandonné, il devrait faire l’objet d’une grande restauration pour abriter ensuite un musée d’histoire naturelle. Il demeure cependant privilégié dans l’esprit des Crétois, car on y a retrouvé toute une collection de cloches, dont l’une datant de 1620 ! Les Turcs interdisaient les cloches aux chrétiens orthodoxes, qui avaient coutume de les cacher dans le secret de leurs couvents.

Ierapetra

Face à la mer de Libye, Ierapetra annonce déjà l’Afrique avec sa nonchalance, sa chaleur moite, ses façades lézardées et ses couleurs pastel. Si la ville moderne, à l’est, ne possède pas beaucoup de charme, la vieille cité adossée à sa forteresse vénitienne offre de belles ruelles bordées de maisons basses. C’est là qu’il faut flâner, le long des rues Ioannidi ou Emmanouil Nic, pour découvrir l’ambiance surchauffée des kafeneio et l’odeur poussiéreuse des épiceries hors d’âge. Au hasard des pas, on découvre tour à tour une belle fontaine turque, un minaret, une mosquée en restauration et même une maison, où Napoléon aurait passé la nuit du 26 juin 1798, au retour de la campagne d’Egypte. 

Musée archéologique 
Rue Odos Andrianou. Ouvert tlj sauf lundi de 8 h 30 à 15 h. Entrée payante.
Ce musée sans prétention possède néanmoins l’un des plus beaux sarcophages minoens retrouvés à ce jour, ainsi qu’une magnifique statue de Demeter, présentée en pied, drapée et dotée d’une chevelure ornée de serpents. Pour la petite histoire, il faut savoir que cette précieuse statue fut retrouvée par un paysan de la région, qui a tenté de la vendre à de riches antiquaires avant de se résigner à en faire don au musée !