La région a échappé à la domination turque. Les châteaux de l’époque féodale, retouchés pour la plupart au XVIIIe siècle, sont encore nombreux. Les églises, comme sur les autres anciens territoires de l’empire des Habsbourg marqués par la Contre-Réforme, déploient des trésors d’art baroque.
Medvenica
A 22 km au nord de Zagreb. Accès par un funiculaire, au nord de Kaptol, qui conduit jusqu’à Sljeme, tlj de 8 h à 20 h, toutes les heures. Entrée payante.
Classé parc naturel en 1981, le massif de la Medvenica est le lieu d’excursion favori des Zagrébois. Des sentiers de randonnée ont été aménagés entre grottes et cascades. Couvert de forêts de chênes et de sapins, le plus haut sommet du massif, Sljeme, culmine à 1 030 m. Une forteresse, Medvedgrad(Ouvert tlj. Entrée libre), est perchée sur une crête voisine. Sa chapelle romane mérite une visite.
Gornija Stubica
A 35 km au nord de Zagreb.
On peut encore voir dans le village le tilleul de Gubec, sous lequel selon la tradition les paysans s’étaient rassemblés avant la grande jacquerie de 1573. Un monument, près du château baroque, commémore la révolte. Le musée du Zagorije (Sanci, 6. Ouvert du lundi au samedi, de 8 h à 17 h. Entrée payante) abrité dans le château, retrace l’histoire de la révolte paysanne.
Marija Bistrica
A 38 km au nord de Zagreb.
En 1648, au moment de l’avancée ottomane, une statue en bois de la Vierge est découverte dans le mur de l’église Sveta Marija Snežna, Sainte-Marie-des-Neiges (Ivana Pavla, 2. Visite sur rendez-vous, tél. : 049 469 156). Depuis, l’église est devenue un lieu de pèlerinage. Au XVIIIe siècle, une galerie a même été construite autour pour abriter les pèlerins. Marija Bistrica fait figure de Lourdes croate : le pèlerinage du 13 juillet déplace chaque année une foule plus nombreuse.
Matija Gubec
La guerre contre les Turcs engendre non seulement des pillages, mais aussi des levées d’impôts massives. Le sort des paysans devient de plus en plus précaire. Ils endurent même la famine. Une révolte éclate en 1572 à Gornija Stubica. Menée par Matija Gubec, elle se propage dans tout le nord-ouest de la Croatie et jusqu’en Slovénie. La grande jacquerie n’est écrasée qu’un an plus tard, le 9 février 1573, près de Stubičke Toplice. Matija Gubec est capturé pour être supplicié à Zagreb. Des milliers de paysans sont pendus et des dizaines de villages incendiés.
Belec
A 50 km au nord de Zagreb.
Eglise Sveta Marija Snežna
Visite sur rendez-vous, tél. : 049 460 040.
Sainte-Marie-des-Neiges est malgré ses dimensions modestes l’une des plus belles églises baroques de Croatie. Un superbe trompe-l’œil décore sa nef : une série de médaillons, placés dans des niches enveloppées de drapés, mettent en scène la vie de la Vierge.
Suivez le guide !
Ilica, la rue principale de Zagreb, qui part de la place Jelačić, est l’une des plus anciennes rues de la capitale et aussi la plus longue : elle s’étire sur 6 km !
Château de Trakošćan
A 30 km au nord de Belec. Ouvert tlj d’avril à septembre de 9 h à 18 h, d’octobre à mars de 9 h à 16 h. Entrée payante.
Le château d’origine remonte au XIIe ou XIIIe siècle. Les comtes Drašković l’ont possédé sans discontinuité de 1568 à la Seconde Guerre mondiale. Au milieu du XIXe siècle, des éléments néo gothiques ont été ajoutés à son architecture, un lac artificiel et un gigantesque parc aménagés au-delà de ses jardins. On visite depuis les années 1950 une grande partie du château, notamment les salles où sont accrochés les portraits de famille, qui couvrent quatre siècles d’histoire croate.

Zimska luka, Osijek © anjči
Veliki Tabor
A 48 km au nord-ouest de Belec. Visite du château sur rendez-vous, tél. : 049 343 055.
Des fortifications Renaissance ont été ajoutées au XVIe siècle au château médiéval, entouré de quatre tours aux formes renflées. A l’intérieur de l’enceinte, le décor est également Renaissance, notamment dans la cour, ornée d’arcades soutenues par des colonnes.
Varaždin
A 75 km au nord de Zagreb.
La ville est souvent surnommée la capitale du baroque. Elle a conservé de somptueux palais, comme le palais Drašković, sur la place Tomislav, qui hélas ne se visite pas, le palais Klegević, face à la forteresse, devenu l’Académie croate des sciences et des arts, ou le palais Patačić, sur la place des Franciscains, qui lui non plus n’est pas ouvert au public. Tous trois arborent de superbes façades rococo.
Trg Franjevački
Les jésuites ont bâti sur la place des Franciscains un collège dans le plus pur style baroque, mais aussi un gigantesque séminaire, le palais Zakmardi, qui abrite aujourd’hui une banque. La maison Ritz, construite au XVIe siècle, mérite une visite (Ouvert tlj de 10 h à 17 h de juin à septembre. Entrée libre).
Le palais Hertzer, qui mélange les styles baroque et néo classique, présente dans ses étages une étonnante collection d’insectes (Franjevački Trg, 6. Ouvert de juin à septembre du mardi au vendredi de 10 h à 17 h, samedi et dimanche de 10 h à 13 h. Entrée payante).
L’église Sveti Nikola (Visite sur rendez-vous, tél. : 042 212 412), surmontée d’un beffroi et dont l’architecture gothique a été largement « baroquisée » au XVIIIe siècle, se dresse à l’autre extrémité de la place.
Suivez le guide !
Varaždin possède une grande tradition musicale : en septembre, lors des Soirées baroques, on peut écouter des concerts dans les théâtres, les palais et les églises de la ville.
Stari Grad
La forteresse de Varaždin, dite aussi vieille ville, a une allure Renaissance que l’on retrouve sur la plupart des ouvrages de fortification de la région. Elle est de loin la mieux préservée de toutes.
Čakovec
A 88 km au nord de Zagreb.
C’est la capitale du Međimurje, cette région entre la Drave et la Mur, longtemps disputée à la Hongrie, et qui n’est devenue croate qu’après la Première Guerre mondiale. Čakovec, menacée au XVIIe siècle par les Ottomans, a été solidement fortifiée. Deux châteaux se font face à l’intérieur d’une enceinte médiévale. Le plus ancien, de style Renaissance, est aussi le plus endommagé. L’autre, baroque, se visite (Trg Republike, 5. Ouvert du mardi au vendredi de 10 h à 15 h, samedi et dimanche de 10 h à 13 h. Entrée payante).
Suivez le guide !
Les petites chapelles fleurissent au bord des routes du nord de la Croatie. Elles abritent une statuette ou un tableau du saint protecteur du village.
Au sud de Zagreb
Sisak
A 56 km au sud-est de Zagreb.
Idéalement située au confluent de la Save et de la Kupa, Sisak est à partir du IIe siècle la capitale de la province romaine de Pannonie. Mais, dès le XIe siècle, Zagreb se pose en rivale et finit par lui ravir son rang de capitale. En 1593, les Turcs sont battus au pied de la forteresse de Sisak. La bataille figure parmi les épisodes les plus marquants de l’histoire croate. Sisak possède de nombreux édifices baroques : l’église Sveti Križ compte parmi les plus beaux (Eglise de la Sainte-Croix, Trg Ban J. Jelačića. Visite sur rendez-vous, tél. : 044 523 196).
Samobor
A 25 km à l’ouest de Zagreb.
Ce petit bourg a conservé son caractère. D’élégantes maisons bourgeoises du XVIIIe ou du XIXe siècle encadrent un hôtel de ville néo-classique. L’église paroissiale, Sveta Anastasija (Sainte-Anastasie), date du XVIIe siècle (Ulica Svete Ane. Visite sur rendez-vous, tél. : 01 336 38 61). L’église des Franciscains, Sveta Marija (Sainte-Marie), remonte au XVIIIe siècle. L’artisanat du verre a une longue tradition à Samobor. Le cristal de Samobor compte d’ailleurs des amateurs hors des frontières croates. La ville est aussi réputée pour son carnaval. Sa moutarde, ses saucisses et ses gâteaux (autres spécialités locales) expliquent une part de l’attrait qu’exerce Samobor sur les Zagrébois en fin de semaine.
Karlovac
A 56 km au sud-ouest de Zagreb.
Dès le XVIe siècle, la ville est fortifiée pour servir d’avant-poste défensif contre les Turcs. Mais, comme dans d’autres citadelles croates, les remparts ont été démolis à la fin du XIXe siècle pour permettre à la lumière de pénétrer dans les rues et les ruelles. Sur la place principale de Karlovac, comme dans toutes les bourgades des confins militaires, s’élèvent côte à côte une église catholique et une église orthodoxe. La première, Sveta Trojstva, est dédiée à la sainte Trinité (Visite sur rendez-vous, tél. : 047 615 950), la seconde, Sveti Nikola, a été endommagée pendant la guerre de 1991-1995.
Parc national de Rišnjak
A 109 km au sud de Karlovac, 44 km au sud de Rijeka. Entrée payante.
Il s’étend au pied du plus haut sommet du Gorski Kotar, qui culmine à 1 528 m. Ce sont les lynx (ris en croate) qui ont donné son nom au parc. Exterminés au XIXe siècle, ils sont toutefois réapparus, venant sans doute des montagnes de Slovénie. On peut encore rencontrer des ours bruns et des loups dans le parc.
Le Waterman croate
Un ingénieur zagrébois, Slavoljub Penkala (1871-1922), brevète en 1907 un stylo mécanique à réservoir intégré. Comme sur le modèle imaginé par Waterman en 1884, le manche évidé du stylo de Penkala joue le rôle de réservoir à encre. Devant le succès que son invention remporte, Penkala ouvre une fabrique de stylos à plume et commence à exporter ses penkalas dans le monde entier, à Paris mais aussi à Los Angeles ou à Tokyo. Une salle du musée de la Ville de Zagreb retrace l’histoire de ce stylo que l’on continue de fabriquer et que l’on peut acheter dans les papeteries de Croatie.
La Slavonie
A l’époque du royaume hungarocroate, la Slavonie englobait l’ensemble des territoires situés entre la Save et la Drave, Zagreb comprise. Aux XVIe et XVIIe siècles, le terme ne s’applique plus qu’à la partie conquise par les Turcs, c’est-à-dire le nord-est de l’actuelle Croatie.
Osijek
A 280 km à l’est de Zagreb.
Rappel historique
C’est la plus grande ville de Slavonie, et en quelque sorte sa capitale. Elle s’étend le long de la rive droite de la Drave. A la fin du XVIIe siècle, après le départ des Ottomans, la ville est fortifiée. Pour édifier la nouvelle place forte, Tvrđa, on déplace les habitants. Ils fondent Gornji Grad, la ville haute. Comme dans Tvrđa, pour y résider il faut être de confession catholique. Ceux qui appartiennent à d’autres religions se replient vers Donji Grad, la ville basse, ancienne Mursa, rapidement la plus peuplée. Après le démantèlement de l’Empire ottoman, l’empereur d’Autriche François Ier proclame Osijek ville royale libre.
Tvrđa, la forteresse d’Osijek
Elle s’ouvre aujourd’hui sur des jardins. Les remparts ont été démantelés en 1922. Un bastion, une portion de muraille et une partie du fortin subsistent néanmoins autour de Vodena Vrata (la porte d’Eau). Dans les rues de la citadelle, les maisons mêlent la brique et la pierre. Sur Trg Svetog Trojstva (la place de la Sainte-Trinité) s’ordonnent des édifices baroques. La rigueur militaire de leur alignement est tempérée par deux fontaines et une colonne votive, Kužni Pil (colonne de la Peste), élevée en 1729 par la veuve du général commandant la place forte.
Gornji Grad, la ville haute d’Osijek
L’essor économique d’Osijek au XIXe se reflète dans l’architecture de ses quartiers bourgeois. Dans la županjska, l’une des artères principales, la façade néo mauresque du Théâtre national (Kazalište) succède au palais néo-classique qui abrite l’hôtel de région (županija) et, à quelques mètres, s’élève l’église néo-gothique Sveti Petar i Pavao (Saint-Pierre-et-Saint-Paul). L’Evropska Avenija, avenue de l’Europe, avec ses deux rangées d’immeubles de style Sécession, notamment ceux de la poste, du cinéma Urania, de la bibliothèque universitaire et de la galerie des Beaux-Arts, illustre la prospérité de la ville au début du XXe siècle. Les villas environnantes, précédées de jardinets, sont toutes ornées de balcons ouvragés et de larges baies vitrées.
Kopački Rit
A quelques kilomètres au nord d’Osijek. Entrée payante.
Les 18 000 ha de terrains marécageux et boisés au confluent de la Drave et du Danube, à la périphérie d’Osijek, ont été aménagés en parc naturel. La zone est protégée depuis 1967. Les oiseaux migrateurs s’y rassemblent à l’automne. Une centaine d’espèces, dont certaines devenues rares en Europe, comme la cigogne noire ou la grande aigrette blanche, y vivent toute l’année. L’abondance du gibier (sangliers, cerfs, chevreuils…) a jadis fait de Kopački Rit un lieu de chasse prisé par l’aristocratie austro-hongroise. L’archiduc Frédéric de Habsbourg y a, dit-on, reçu l’empereur allemand Guillaume II. Le parc a hélas été miné pendant la guerre d’indépendance : il faut à tout prix respecter les signalisations.
La cravate
Un régiment de hussards croates, transfuges de l’armée autrichienne, a servi la France pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), puis sous Louis XIV. Ces officiers du Royal-Cravate (cravate est une déformation de hrvat, qui signifie « croate ») avaient pour habitude de nouer un foulard de soie autour de leur cou. Ils ont fait des émules à la cour de Versailles, et la cravate a depuis fait le tour du monde. Les Croates revendiquent avec fierté sa paternité. Les boutiques des hôtels et des aéroports en proposent un large choix… sous la marque Croata.
Suivez le guide !
Svi Sveti, l’église de Tous-les-Saints (Visite sur rendez-vous, tél. : 031 812 598), était à l’origine une mosquée à laquelle une façade et un clocher ont été ajoutés au XVIIIe siècle.
Đakovo
A 240 km à l’est de Zagreb.
Les deux tours de l’imposante cathédrale de brique rouge dominent la ville. Elevée en 1882 à l’initiative de l’évêque Strossmayer, partisan de l’union des Slaves du Sud, la cathédrale de Đakovo illustre dans son architecture l’idéal politique de son commanditaire. Les styles roman et byzantin, symbolisant respectivement les Slaves de l’Ouest et ceux de l’Est, sont étroitement mêlés. Le mariage des tours, traditionnelles dans les églises catholiques, et du dôme, qui rappelle plutôt les coupoles orthodoxes, en est l’aspect le plus frappant (Strossmajerov Trg. Ouvert tlj de 7 h à 12 h et de 15 h à 19 h. Entrée libre).
Vinkovci
A 260 km à l’est de Zagreb.
Une église baroque, Sveti Euzebije i Polion, dédiée à deux chrétiens martyrisés à l’époque romaine, saint Eusèbe et saint Polion (Ouvert tlj, horaires variables. Entrée libre), témoigne de l’époque où Vinkovci était une importante ville de garnison.
Vukovar
A 280 km à l’est de Zagreb.
Avant la guerre de 1991-1995, elle était, grâce à l’activité de son port fluvial sur le Danube, la troisième ville de Slavonie. Elle possédait un intéressant patrimoine baroque, en particulier un palais édifié en 1751 et un couvent franciscain. Le long siège qu’elle a subi, les batailles qui se sont déroulées à sa périphérie, enfin l’occupation jusqu’en 1995 l’ont considérablement endommagée.
Slavonski Brod
A 195 km à l’est de Zagreb.
Deuxième ville de Slavonie, elle a aussi subi des dégâts en 1991-1992. Tvrđa, sa forteresse, érigée en 1717, après le départ des Turcs, est sans doute l’exemple d’architecture baroque de défense le mieux conservé. Elle abrite depuis sa récente restauration un musée des Forteresses de Slavonie (Entrée libre, visite guidée payante). Le cloître baroque du couvent franciscain (Franjevački samostan) mérite une visite. Sur le korzo, lieu traditionnel de promenade des habitants de la ville, la maison d’un notable du siècle dernier est devenue un musée consacré au XIXe siècle (Visite sur rendez-vous, tél. : 035 447 415).
Kutjevo
A 222 km à l’est de Zagreb.
La ville se trouve au cœur d’une région réputée pour sa production viticole. Les caves du château de Kutjevo abritent encore de vastes celliers (ždenka Turkovića, 2. Visite sur rendez-vous, tél. : 034 255 093).
Parc national de Plitvice
A 136 km au sud de Zagreb, 207 km au nord de Zadar. Ouvert tlj de 8 h à 19 h. Entrée payante.
Protégés par un parc national depuis 1949 et inscrits depuis 1979 au patrimoine mondial de l’humanité, les lacs de Plitvice figurent parmi les sites les plus visités de Croatie. Le spectacle qu’offrent les 16 lacs, reliés entre eux par une série de cascades écumantes, n’a pas son pareil en Europe. On admire d’abord le canyon de la Korana, profond de plusieurs dizaines de mètres. La rivière est alimentée par l’eau des lacs, qui s’échappe en cascades de plus de 70 m de haut. Arrivé au niveau du lac inférieur, on peut se faire une idée d’ensemble de la disposition de ce curieux système hydrographique. D’aval en amont, on rencontre les lacs inférieurs, les plus petits, au cours rapide ; puis les lacs supérieurs, plus larges et plus calmes. Les deux plus vastes sont le Kozjak (3 km de long sur 600 m de large, près de 50 m de profondeur) et le Prošćansko Jezero (40 m de profondeur). Il est interdit de se baigner ou de pêcher dans le périmètre du parc.