La partie la plus attachante de l’île avec les célèbres monastères d’Agios Neophytos et de Chrisorroyiatissa, ses plages, Coral Bay et Lara, ses charmants villages où sont conservées les coutumes et les traditions malgré les premières attaques d’un tourisme conquérant et avide de confort. Et Aphrodite veille, depuis des siècles, sur cette région.
Geroskypou
Village situé à 3 km à l’est de Pafos en direction de Lemesos.
Le nom de ce village a pour origine le vieux nom de « Hieros Kypos », le jardin sacré d’Aphrodite. En fait, selon la tradition, les pèlerins débarqués dans le port de Pafos pour se rendre 14 km plus loin, au temple d’Aphrodite situé dans le village de Kouklia, faisaient une halte à Geroskypou. Dans ce jardin, par des chants et des offrandes, ils se préparaient à l’ultime marche qui devait les conduire au temple sacré de la déesse.
Musée d’Art populaire de Geroskypou
Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 14 h 30, jeudi de 15 h à 17 h, sauf pendant juillet et août. Entrée payante.
Le musée d’Art populaire situé au centre du village a une collection, très intéressante, d’objets du passé de l’île : mobilier, outils, costumes et tapisseries. Ils sont rassemblés dans la maison connue sous le nom de « maison de Hadjislith ».
Eglise d’Agia Praskevi
Non loin du musée. Ouvert de mai à octobre, du lundi au dimanche de 8 h à 13 h et de 14 h à 17 h. De novembre à avril, du lundi au dimanche de 8 h à 13 h et de 14 h à 16 h. Entrée libre.
Cet édifice est une des églises byzantines les plus intéressantes de l’île et dont la construction remonte au IXe siècle. Elle est surmontée de cinq dômes formant une croix et a de très belles fresques datées du IXe au XVe siècle.

Fort Mooorish à Paphos, Chypre © Ronald Saunders
Sanctuaire d’Aphrodite
Dans le village de Kouklia, à 14 km de Pafos en direction de Lemesos. Ouvert tlj de 9 h à 16 h, le jeudi de 8 h à 17 h. Entrée payante.
Ce site se trouve dans le village de Kouklia. Il s’appelait dans l’Antiquité Palea Pafos. On y voit encore les ruines du fameux sanctuaire d’Aphrodite qui fut un des lieux de culte et de pèlerinage les plus importants du monde antique. Il y a cependant peu de chose à voir pour celui qui n’est pas archéologue : quelques colonnes jetées à terre et brisées. Et pourtant, que d’étranges cérémonies ont eu lieu sur ce site fréquenté par des milliers de pèlerins venus de toute la région de la Méditerranée orientale ! La déesse était adorée sous la forme d’un cône noir. Les officiants du temple célébraient, la nuit, éclairés par des flambeaux, des mystères à caractère dionysiaque et érotique. Les jeunes filles venaient y sacrifier leur virginité. Arrivée de Syrie, la prostitution sacrée a en effet été pratiquée à Paleas Pafos. Cette prostitution était le fait de jeunes filles, qui l’exerçaient seulement certains jours bien spécifiques de l’année, et tant qu’elles étaient célibataires. Elles reprenaient une vie normale après le mariage. Le temple d’Aphrodite a été détruit au IVe siècle par un tremblement de terre. Mais le culte avait été aboli par l’empereur byzantin Théodore. Sur le site, un musée a été ouvert dans le manoir de Covocle, ancienne demeure du XIVe siècle des Lusignan. Sous une architecture gothique, il présente des poteries et des objets antiques trouvés dans la région.
Aphrodite
« Salut déesse, souveraine de Salamine aux belles maisons et de Chypre, l’île au large », s’exclame Homère dans son hymne à Aphrodite. Née à Petra tou Romiou, un lieu grandiose de l’île, Aphrodite ne cessera, tout au long de sa longue aventure, d’enflammer les dieux. En plus de son époux, l’affreux forgeron Héphaïstos, un boiteux jaloux, entreront, notamment, dans sa couche Zeus lui-même, Adonis, Hermès et Arès dont elle sera follement amoureuse et avec qui elle aura plusieurs enfants, dont Eros. Son culte célébré avec faste à Epidaure et à Corinthe n’atteindra jamais la magnificence et la sensualité de celui de Palea Pafos (Kouklia). Hérodote attaquera violemment « la prostitution rituelle des prêtresses de Pafos », une coutume venue de l’Asie et plus précisément de Syrie. Beaucoup plus tard, Botticelli, à la Renaissance, peindra une charmante et pudique Vénus, nom romain d’Aphrodite, dans une coquille flottant sur l’eau.
Petra tou Romiou
A 25 km de Pafos en direction de Lemesos, sur le bord de la route côtière.
Un site magnifique et irréel qui domine la mer. Un des plus beaux lieux de Chypre. Ici, selon Homère, Aphrodite, la déesse de l’Amour et de la Fécondité, née de l’écume de la vague, fécondée par Ouranos, est sortie de la mer. De gros rochers plantés dans la Méditerranée dessinent une anse douce et colorée, le soir, par le soleil couchant. Les rochers, selon la légende, ont été lancés dans la mer par Digenis Arirtas et le Romios (le Grec) pour chasser les bateaux des Sarrasins.
Lempa
A 5 km au nord de Pafos en direction de Polis.
Deux importants sites de la période chalcolithique (3900-2500 av. J.- C.) sont fouillés dans les villages de Lempa et, juste à côté, de Kisonerga. A proximité du site de Lempa, des habitations de cette époque lointaine ont été reconstituées.
Suivez le guide !
Au-dessus de la mer, découvrez des tombes de la période romaine creusées dans le rocher. Un superbe site méconnu.
Maa-Palaiokastro
A 9 km au nord de Pafos, baie des Coraux, en direction de Polis. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 16 h. Entrée payante.
Ce petit musée est intéressant parce qu’il atteste de la présence très ancienne de l’hellénisme à Chypre. C’est, en effet, dans cette région de l’île que les Mycéniens s’installent en 1200 av. J.-C., après la chute de leur royaume en Grèce.
Monseigneur Makarios
C’est tout près du monastère de Chrysorrogiatissa, dans le village de Pano Panayia, qu’est né monseigneur Makarios. Une humble maison, au fond d’un jardin fleuri, pièces blanchies à la chaux, mobilier modeste et grosse cruche en terre. Prélat, mais aussi homme politique, monseigneur Makarios, premier président de la république de Chypre en 1960, pratiqua tout au long de sa vie politique l’art du possible. Mais ce « Grec d’il y a mille ans » entretenait une véritable passion avec son peuple. Chef charismatique de la communauté grecque de Chypre, il lutta sans relâche pour l’indépendance, pour faire connaître et reconnaître son pays dans les plus hautes instances internationales. Né en 1913, à Panayia, un village de la région de Pafos et mort en 1977, terrassé par une crise cardiaque, monseigneur Makarios ne cessera jusqu’à sa mort de réclamer le départ des troupes turques.
Monastère d’Agios Neofytos
A 9 km au nord de Pafos en direction de Trimithous. Ouvert tlj. Entrée libre.
La montagne préserve ce monastère, fondé au XIIe siècle par l’ermite Neofytos, originaire de Lefkara. A côté du monastère, on visite l’« Egkleistra », trois grottes creusées par l’ermite : une chapelle, un sanctuaire et sa cellule. Le tout recouvert de fresques qui datent des XIIe et XVe siècles et qui sont parmi les plus belles que l’on puisse contempler à Chypre. Les restes du saint ont été découverts en 1750, dans sa cellule, et ont été transférés dans l’église du monastère puis placés dans un sarcophage en bois. La fête du monastère a lieu deux fois par an : le 24 janvier et le 28 septembre.
Pegeia
A 19 km au nord-ouest de Pafos, en direction de Polis. Dans le village, prendre une route secondaire en direction du cap Drepanon.
A proximité du petit port de pêche d’Agios Georgios se trouvent les ruines de deux basiliques paléochrétiennes du XVIe siècle, aux sols couverts d’intéressantes mosaïques.
Monastère de Chrysorrogiatissa
A 40 km au nord-est de Pafos, en direction de Polis, à droite après le village de Stroumpi. Ouvert tlj. Entrée libre.
A 1 200 m d’altitude et dans un paysage magnifique, le monastère dédié à « Notre-Dame du Grenadier d’Or » a été fondé en 1152 mais reconstruit en 1770. Il faut admirer les fresques de la fin du XVIIIe siècle qui décorent l’abside. Ses icônes ne laissent pas indifférent, ni ses objets religieux en argent et en cuivre gravés, en 1801, par le peintre d’icônes d’origine crétoise, Jean Cornaro. Les moines, très religieux, n’oublient pas cependant Dionysos car ils conservent précieusement un vieux pressoir qui, remis à neuf, sert à nouveau à faire du vin.
Polis, le musée local
A 37 km au nord de Pafos. Ouvert les lundi, mardi, mercredi et vendredi de 8 h à 14 h. Jeudi de 8 h à 18 h. Samedi de 9 h à 17 h. Entrée payante.
Une des dernières régions protégées de Chypre. Un climat doux, de longues plages, une atmosphère et, à Polis même, un musée local qui abrite une collection intéressante d’antiquités trouvées dans la région. Bâti au bord de la mer sur l’ancien site de la cité-royaume de Marion, Polis possède deux églises qui méritent la visite. Agios Andronikos, du XVIe siècle, offre de superbes fresques, qui viennent d’être réhabilitées après avoir été badigeonnées à la chaux pendant l’occupation turque, qui avait transformé l’église en mosquée. A côté, Agia Kyriaki qui date elle, du XVIIIe siècle, présente de belles icônes.
Presqu’île d’Akamas
Près de Polis, Latchi est l’entrée de la presqu’île d’Akamas. Une terre où les lauriers-roses, les amandiers et les fleurs du maquis abondent. L’odeur est subtile et le lieu sauvage. A son extrémité, ses écueils désolés fendent la Méditerranée. Les bains d’Aphrodite, un haut lieu de l’Akamas, gardent le souvenir de la déesse se baignant, nue, dans l’eau claire d’une grotte ombragée par un figuier pour y garder une éternelle jeunesse. On y accède facilement en suivant le chemin en direction du cap Arnaoutis. Après, ce ne sont plus que des sentiers qui se perdent dans la presqu’île. L’office du tourisme de Chypre, en coopération avec le Service des forêts, a publié une brochure sur les sentiers de randonnée de l’Akamas avec tous les détails concernant la flore et la faune de cette presqu’île, dont certains secteurs sont pratiquement à l’état sauvage.
Suivez le guide !
Dans la presqu’île d’Akamas, après les bains d’Aphrodite et en suivant un chemin escarpé et difficile, les plus courageux atteindront la Fontana Armorasa, la « fontaine d’Amour ». Goûter l’eau de cette source rend, selon la tradition, amoureux.