Tableau des distances kilométriques

  Ajaccio- Bastia- Boni-facio- Calvi- Corte- Figari- Ile Rousse- Maci-naggio- Porti-ccio- Porto- Porto-Vecchio- Pro-priano- Sartène- St-Florent- Solen-zara
Ajaccio 153 140 159 83 132 183 192 17 83 131 73 86 176 131
Bastia 153 170 93 70 166 69 39 155 135 143 191 178 23 103
Bonifacio 140 170 223 148 22 199 209 134 207 27 67 54 190 67
Calvi 159 93 223 96 240 24 132 161 76 217 236 249 70 156
Corte 83 70 148 96 144 72 109 85 86 121 138 141 93 80
Figari 132 166 22 240 144 216 205 126 199 23 59 46 186 64
Ile Rousse 183 69 199 24 72 216 108 185 100 193 223 210 46 152
Macinaggio. 192 39 209 132 109 205 108 194 174 182 230 217 62 142
Porticcio 17 155 134 161 85 126 185 194 85 125 67 80 178 125
Porto 83 135 207 76 86 199 100 174 85 215 140 153 146 174
Porto-Vecchio 131 143 27 217 121 23 193 182 125 215 76 63 154 41
Propriano 73 191 67 236 138 59 223 230 67 140 76 13 202 83
Sartène 86 178 54 249 141 46 210 217 80 153 63 13 189 82
St-Florent 176 23 190 70 93 186 46 62 178 146 154 202 189 114
Solenzara 131 103 67 156 80 64 152 142 125 174 41 83 82 114

Lexique

Dérivé du latin, le corse s’inspire de l’italien que l’on parlait en Toscane à l’époque de Dante et de Pétrarque, mais a subi aussi quelques influences génoises et même sardes. L’accent et le vocabulaire diffèrent pratiquement d’un village à l’autre.
Langue essentiellement orale, le Corse a survécu miraculeusement à une francisation systématique qui date de l’époque de la Révolution française.

Le renouveau de la langue date de la période allant de 1850 à 1936, pendant laquelle sera édité le premier journal en langue corse A Tramuntana, suivi après la Première Guerre mondiale d’un second, A Muvra, puis, vers 1923, de L’Annu corsu, une publication plutôt littéraire, qui cessera de paraître en 1939. Mais il faudra attendre les années 1970 pour arriver à une normalisation de l’orthographe.
Les premiers manuels d’apprentissage de la langue ont été édités à partir de cette époque.
Aujourd’hui, Radio Corsa Frequenza Mora émet dans la langue corse, le journal régional de France 3 est bilingue et les enfants apprennent le corse à l’école.
Pour un Corse, tout étranger, surtout s’il vient de l’autre côté de la mer, c’est-à-dire « du continent », est un pinzutu (pintsoutou), un « pointu ».
Il semble que cette expression date de l’époque où les gendarmes français portaient des chapeaux pointus.
Lorsqu’ils se retrouvent, les Corses parlent facilement entre eux leur langue. Si un pinzutu est présent, ils feront pendant un moment l’effort de s’exprimer en français, mais très vite, la conversation va s’émailler de quelques expressions imagées.

Prononciation

Voici quelques expressions ou mots de vocabulaire fréquemment utilisés. Prononcer le « u » comme un « ou », le « g », comme un « dj », le « cc » comme « tch », le « p », comme un « b » et le « v » comme un « b ». Le « j » se dit « i ». Les lettres k, w, x et y n’existent pas en Corse et le « r » est souvent roulé.

Formules de politesse

Bonjour : bongiornu (prononcer « bondjiornou »).
Bonsoir bona sèra (en traînant sur le « a »).
Bonne nuit bona nottè.
Salut saluttè.
Comment allez-vous cumu state (prononcer « coumou statè »).
Bon appétit bon appititu.
Au revoir : a bedecci (« a bèdètchi »).
A demain : a dumane (« doumanè »).
Avec plaisir : incu piace (« incou piaggè »).
Oui : Ie (prononcer I é, comme si on épelait les deux lettres).
Non no (« nno »).
Moi aussi anch’eo (« ankéou »).
Vieux vechju (« vecchiou »).
Fontaine funtana.
Eau acqua.
Vin vino (« bino »).
Pierre : petra.

Vocabulaire

Fromage : furmagliu (« fourmagliou ») ou casgiu (« cagiou »).
Monter cullare (« coullare »).
Descendre fallare.
Cheval cavaddu (« cavadou »).
Personne nimu ou nezzunu.
Châtaignier castagnu (« castagniou »).
Mont monte.
Cap : capu.
Pointe : punta.

Expressions courantes

A votre santé ! pace e salute !
Il ne connaît plus la fougère (se dit d’un Corse qui oublie son pays natal) : un’ conesci più a filetta (« oun’conochi piou a filetta »).
Les oreilles lui sifflent (on parle mal de lui) : li frisciani l’arichji (« li frigiani l’arritji »).
Tu me casses les poches (tu me casses les pieds) : mi rompi i stacchi (« staki »).
Retourne à Vignale, qui est un beau village ! (Se dit si quelqu’un fait deux fois la même faute, ou rabâche) : torna Vignale, ch’è un bellu paese !
Il n’y comprend pas un « h » (il n’y comprend rien) : un’ ci capisci un’acca (« un si capichi un acca »).
il ne change pas d’un « h » (il ne varie pas d’un pouce) : un’ cambia d’un’acca.
On dirait un tribunal (se dit d’une femme courte et large, bien en chair) : parè un tribunale (« parè oun’ tribounalè »).
Il ne donne même pas l’heure (se dit d’un avare) : un’ dà mancu l’ora (« un’da mancou l’ora »).

Jurons

I ghjastimmi (i djastimmi) : Sang de la Madonne !
Que tu crèves sangu la Madonna ! ch’è tu crépi.
Que tu sois aveugle ! ch’è tu sia cecu (« tchecou »).

Bibliographie

L’enquête corse, Petillon (Albin Michel, 2000).
L’Ile sans rivages, Marie Susini (Le Seuil, 1989).
Les Jardins du consulat, Les Dames de France, La Dernière Fête de l’Empire, d’Angelo Rinaldi, (Folio, Gallimard).
Astérix en Corse, Uderzo et Goscinny (Dargaud).
Colomba, Prosper Mérimée (Livre de Poche, 1973).
Les Agriates, Pierre Benoît (Albin Michel, 1950).
La Corse, Dorothy Carrington (Arthaud, 1980).
La Terre des seigneurs, Gabriel Xavier Culioli (Lieu Commun, 1986).
L’Archipel des Corses, Paul Silvani (La Marge Editions, 1992).
Histoire de la Corse, sous la direction de P. Arrighi (Privat, 1986).
Filitosa, haut lieu de la préhistoire corse, R. Grosjean (La Marge).
L’Art de la fresque en Corse de 1450 à 1520, J. Orsolini (Sagep, 1989).
La Corse de Guy de Maupassant, nouvelles et récits (Editions Albiana, 2007).

A écouter

Chants religieux

Chants corses/manuscrits franciscains, Organum (Harmonia Mundi)
Chants religieux de tradition orale (Unesco/Auvidis).
Sittimana santa in Bonifaziu (Ocora/Harmonia Mundi).

Chants traditionnels et polyphoniques

Les enregistrements des groupes A Filetta, Donnisulana, Nouvelles Polyphonies corses, Canta U Populu Corsu, A Capella, I Muvrini, Petru Guelfucci.

Recettes

 

Le fiadone

(Pour 6 personnes)
• un brocciu frais • 6 œufs • un zeste de citron râpé • 300 g de sucre
Passer le fromage au pressepurée. Puis, dans une terrine, le mélanger avec les œufs, le sucre, le zeste de citron et lier avec une cuillerée de farine.
Verser la préparation dans une tourtière beurrée et faire cuire à four 6-7 (200-220 °C) pendant 45 minutes. Laisser refroidir avant de démouler et servir tiède, accompagné d’un vin muscat.

La pulenta de farine de châtaigne

• Compter un bol de farine par personne • 1 litre d’eau
Verser la farine de châtaigne dans de l’eau salée bouillante et faire cuire en mélangeant avec une cuillère de bois, jusqu’à une consistance de pâte lisse. Le mélange ne doit absolument pas attacher. Lorsque la cuillère en bois tient toute seule, la pulenta est prête. La renverser sur une planche farinée et rabattre les bords pour confectionner une miche. Puis, lorsqu’elle est encore chaude, la couper en tranches avec une ficelle de cuisine. Servir avec du bruccio et des morceaux de charcuterie revenus à la poêle, sans matières grasses.

Les nicci

• 500 g de farine de châtaigne • une pincée de sel • 1 litre d’eau
Dans une terrine, mélanger farine et sel, puis délayer avec l’eau de façon à obtenir une pâte à crêpes assez consistante. Faire de petits tas avec une cuillère à soupe sur une plaque graissée. Cuire au four (200 °C) pendant quelques minutes ; retourner les nicci à mi-cuisson, pour cuire la 2nde face. A déguster avec du miel ou de la confiture.

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