L’île du « bout du monde » se dresse au milieu de l’océan, tel un rocher difficile d’accès avec ses immenses falaises. Couverte de cactus et noire de lave, El Hierro est la plus petite et la moins peuplée des Canaries. Elle reste « l’île perdue » recherchée par tous ceux qui souhaitent vivre en solitaire un dépaysement total au contact d’une nature majestueuse.
Valverde
La capitale est un modeste bourg enveloppé de calme et parsemé de jardins. Son nom, « Vallée verte », lui aurait été donné par Christophe Colomb.
Eglise de Nuestra Señora de la Concepción
C’est l’un des principaux monuments de la ville, qui exhibe ses contreforts intérieurs, ses deux portes en façade et une tour originale construite en 1767. Les trois nefs imposantes abritent le Cristo de la Columna (Christ de la Colonne), sculpture de l’école de Gênes du XVIIIe siècle.
En sortant, la vue de la terrasse porte le regard jusque sur Gomera, La Palma, Ténérife et, parfois, Gran Canaria.
L’arbre saint
C’est près de las Montañetas, à Tiñor, que se dressait autrefois l’arbre saint, le garoé. Ressemblant à une sorte de peuplier très fourni, ce tilleul aux feuilles persistantes de couleur vert vif était deux fois plus grand que le laurier des Indes. Grâce aux brouillards qui traversaient ses feuilles en y laissant des gouttes de rosée, il fournissait de l’eau aux Guanches, qui le croyaient indestructible et gardaient son emplacement secret. Ainsi, lorsque les Espagnols débarquèrent sur l’île, les autochtones prirent soin de dissimuler leur source d’eau, et les Ibériques, assoiffés, repartirent bien vite. Cette source miraculeuse disparut cependant lors d’une tempête, en 1610. Depuis, le manque d’eau est endémique à Hierro.
L’est de l’île
Tamaduste
Au nord-est de Valverde.
Avant de prendre la route vers le sud, on peut s’arrêter dans cette petite station balnéaire où l’eau est cristalline et le décor celui d’une piscine naturelle.
Azofa
Au sud-est de Valverde.
Dans cette région se détachent les villages de Tiñor, de San Andrés, situé à 1 000 mètres d’altitude, et d’Isora. La route qui longe la côte est se termine au parador national. Les nombreux points de vue permettent de découvrir une partie des beautés de l’île.
Tiñor
C’est ici, entre les cendres et les champs verdoyants, que se dressait l’arbre sacré des Bimbaches, le garoé.
San Andrés
Le campanile de l’église de San Andrés (1714) possède un escalier extérieur afin que n’importe quel voisin puisse y monter et sonner la cloche en cas de danger.
Punta Bonanza
Ici s’offre un spectacle naturel admirable : la mer a creusé la roche basaltique en des formes étranges appelées les roques Bonanza.
El Pinar et ses environs
La route continue vers la Punta de La Restinga, à l’extrême sud, en passant par la région d’El Pinar.
El Pinar
Vaste et dense, la région est couverte de vieux pins corpulents qui descendent jusqu’à la mer.
La Restinga
Petit village de pêcheurs dominé par des cônes volcaniques, il est entouré par la plus grande quantité d’orgues basaltiques de l’île. Les fonds marins sont un spectacle incroyable de beauté et plusieurs centres de plongée permettent d’y accéder.
El Golfo
De Valverde vers le sud-ouest, la route longe cette immense baie aux falaises agressives. Lovée dans un ancien cratère, elle est couverte de laurisilva et de genêts géants. La vallée abrite d’importantes vignes et le littoral des plantations de bananiers et d’ananas.
Suivez le guide !
Faites un crochet par le Mirador de las Playas : la vue sur le Parador y est vertigineuse !
Miradores
Du Mirador de la Peña, proche de la chapelle du même nom et construit par l’architecte lanzarote Manrique sur les Roques Salmor, la vue englobe tout le golfe jusqu’à Punta de Arenas Blancas.
Plus au sud, le Mirador de Jinama offre un autre point de vue sur la baie. C’est le point de départ de deux promenades, l’une jusqu’au village de Frontera, dominé par le clocher de Nuestra Señora de Candelaria, l’autre jusqu’à Sabinosa.
Enfin, le Mirador del Rincón permet d’embrasser le golfe dans une vue panoramique superbe.
Suivez le guide !
Lors d’un arrêt sur une des très rares plages de sable noir, prenez garde aux courants importants.
Tigaday
En chemin, on s’arrêtera à la Cueva de Tigaday, remarquable pour ses stalactites de basalte
. Un peu plus loin, on peut visiter Casas Guinea, village superbement restauré et le centre de reproduction des lézards géants, consacré à la sauvegarde des lagartos qui subsistent encore dans les Roques Salmor.
Sabinosa
Dans cette région poussent et luttent de grands et robustes genévriers aux troncs torturés et branches courbées par le vent, rasant le sol. Ces formes tordues constituent un des fantastiques paysages d’El Hierro. Les propriétés médicinales du sabina, d’où vient le nom de la ville, firent la réputation de Sabinosa, également station thermale alimentée par les eaux sulfureuses de la source de Pozo de la Salud.
La Dehesa
C’est une étendue désertique qui s’élève au sud-ouest de l’île, offrant des aperçus fantastiques sur la côte sud d’El Hierro et la mer, immobile, appelée à juste raison Mar de las Calmas.
Ecomuseo de Guinea
Ce musée en plein air présente des habitations datant de l’époque de la conquête espagnole. Il permet de comprendre l’évolution des constructions durant cette période et expose les différents matériaux utilisés par les premiers habitants de l’île. On peut aussi visiter le « Lagartario » (Ouvert mardi, jeudi et samedi de 10 h à 14 h et de 16 h à 18 h. Entrée payante), où se reproduit en captivité le lézard géant de Salmor.
Ermita de los Reyes
Perché sur la Dehesa, l’ermitage est le point de départ, tous les quatre ans, de la procession de la Vierge des Rois, patronne de l’île, jusqu’à Valverde. Le reste du temps, la statue de la vierge adorée repose ici, aux côtés de celles des rois Mages.
Punta de Orchilla
Longtemps considéré comme la fin du monde connu, le phare d’Orchilla représentait le méridien zéro jusqu’à ce que les Britanniques lui préfèrent Greenwich. Aujourd’hui, il guide les bateaux en vogue vers l’Amérique du Sud. Derrière lui s’étend El Sabinar, une forêt de sabinas.
Mises en bouche
Les descendants des premiers habitants, les Bimbaches, vivent principalement de l’agriculture et de l’élevage d’ovins. El Hierro est peut-être petite et sèche, mais on y produit d’excellents fromages de brebis et de chèvre, les meilleurs des îles Canaries. Le queso fresco, le queso curado et le queso ahumado – du frais au fumé – répondent à tous les goûts et sont servis… avec de la pâte de coings ! Pour accompagner le tout, El Hierro possède également ses vignes, étagées sur les coteaux volcaniques ou plantées en bord de mer, qui donnent naissance à des vins goûteux : le Virijadiego, le Listan blanco et le Negromuelle tinto.