Un peu d’histoire

Edimbourg prit toute son importance au XVe siècle, sous les premiers Stuarts, quand elle ravit à Perth le titre de capitale. Entre les troupes de Henri VIII et celles de Cromwell, elle connut des chevauchées sanglantes. Des périodes de doute aussi, lorsque l’acte d’Union (1707) la réduisit au statut de simple ville de province. Il n’empêche : jamais ne faiblit son amour pour les arts et les lettres.
Au XVe siècle, s’y monta la première presse à imprimer du pays. Un siècle plus tard, y fut fondée une université au renom galopant. Au XVIIIe siècle, elle connut une effervescence intellectuelle et artistique saluée par l’ensemble de l’Europe.
Entre 1800 et 1900, Edimbourg multiplia sa population par cinq, passant de 80 000 à plus de 400 000 habitants. Sur le plan architectural, Edimbourg apparaît, sans conteste, comme une agglomération double, entre les ruelles moyenâgeuses d’Old Town, le long du Royal Mile, et les façades georgiennes de New Town, tournées vers la campagne du Lothian et l’estuaire du Forth.
Avec ses nombreux musées, galeries et salles de spectacle, sa vocation culturelle demeure son atout majeur, au grand dam de Glasgow, sa rivale de toujours.
Elle y ajoute une pointe de mystère, à l’ombre inquiétante de Stevenson, qui y puisa la matière de son Docteur Jekyll et Mister Hyde.

Old Town Edinburgh

Old Town Edinburgh By: Xevi VCC BY-NC-SA 2.0

Old Town

La vieille ville s’étend au sud de Princes Street, principale artère commerçante, dominée par un monument à la gloire de Walter Scott.
Depuis quelques années, d’importants travaux de rénovation assurent la pérennité d’un grand nombre de ses vestiges médiévaux. Tout a été fait pour y favoriser les piétons, les transports en commun et les taxis, au détriment des voitures particulières.
Peu étendu, le quartier s’explore sans mal à pied entre son château, à l’ouest, et son palais, à l’est. Dominant Waverley Station, la célèbre tour du Balmoral Hotel constitue un excellent point de repère pour ne pas s’égarer.

Edinburgh Castle

Castlehill. Ouvert tlj de 9 h 30 à 18 h (17 h 30 d’octobre à mars). Entrée payante.
Bâti, au XIe siècle, sur un rocher de basalte escarpé, il fut le témoin haut perché (135 m) des heures les plus dramatiques de l’histoire écossaise. Dessinée au XVIIIe siècle, son esplanade accueille, au mois d’août, la fameuse parade du Military Tattoo.
Des fouilles archéologiques ont prouvé que le site était déjà occupé à l’âge de pierre.

Au-delà d’une porte à herse et d’une redoutable enceinte, ses bâtiments ont été érigés entre les XIe et XXe siècles.
La salle de la Couronne, où sont exposés le trésor d’Ecosse et la pierre de la Destinée, attire un maximum de visiteurs. Mais le lieu scintille de beaucoup d’autres joyaux, à commencer par Mons Meg, étonnante pièce d’artillerie du XVe siècle qui projetait ses boulets de pierre à plus de 2 km de distance.

Suivez le guide !

Attention à l’horloge de la tour du Balmoral Hotel : elle avance toujours de trois minutes, pour que les voyageurs ne ratent pas leur train !

Half-Moon Battery

De ce bastion en demi-lune, construit en 1573, est quotidiennement tiré un coup de canon à 13 h, sauf le dimanche : le One O’Clock Gun.

St Margaret’s Chapel

Edifiée par sainte Marguerite, cette petite chapelle romane (1090) constitue, sans doute, le lieu le plus émouvant d’Edinburgh Castle. Elle aime les superlatifs : c’est la plus vieille église du pays, qui occupe le point le plus élevé de la colline.

Du nouveau à l’ouest de Lothian Road

Attrayante à l’est d’Edinburgh Castle, la ville végéta longtemps à l’ouest.
En quelques années, ce secteur défavorisé de Lothian Road est devenu une référence en matière d’architecture contemporaine. En 1985, la construction de Festival Square et du Sheraton Grand Hotel agit comme un détonateur.
Trois ans plus tard naissait un vaste plan visant à transformer le quartier en centre financier. Aujourd’hui s’y succèdent les bâtiments les plus audacieux, autour du fameux Edinburgh International Conference Centre, conçu par Terry Farrell dans Morrison Street.

Great Hall

Vaste salle de banquet au XVe siècle, puis siège de plusieurs Parlements d’Ecosse, avant de servir de caserne et d’hôpital, cette immense pièce accueillit les chefs d’Etat européens en 1993, lors du sommet d’Edimbourg.
Il faut y lever le nez : chevillée dans les règles de l’art, la splendide charpente constitue un modèle du genre.

Scottish National War Memorial

Face au Great Hall, cet impressionnant monument rend hommage aux soldats écossais morts au cours des deux guerres mondiales.

Scottish United Services Museum

Uniformes, armes, trophées, drapeaux, médailles… L’histoire des divers régiments d’Ecosse déclinée sur quatre siècles.

Palace

Régulièrement réaménagés entre les XVe et XVIIe siècles, ces appartements royaux sont emplis de l’âme des Stuarts.

Royal Mile

En quittant Edinburgh Castle par l’esplanade s’ouvre « la plus large, la plus longue et la plus belle rue du monde », selon Daniel Defoe, auteur de Robinson Crusoé.
Elle est formée par quatre rues, dans le prolongement les unes des autres : Castelhill, Lawnmarket, High Street et Canongate.
Flanquée de traverses, de venelles, d’impasses, de cours intérieures, elle réunit les plus belles maisons anciennes d’Old Town et ses monuments les plus prestigieux.
On y rencontre aussi de nombreux antiquaires et, bien sûr, des boutiques de souvenirs traditionnels.

Suivez le guide !

En contrebas de l’esplanade du château existe un cimetière insolite : celui des chiens mascottes des régiments écossais.

Outlook Tower and Camera Obscura

Angle Ramsay Lane. Ouvert tlj de 9 h 30 à 18 h (17 h hors saison). Entrée payante.

Au sein de sa chambre noire, la ville apparaît sous un jour surprenant, à la fois déformée et mobile. Une expérience surprenante qui s’apparente à celle que vivrait un observateur placé à l’intérieur d’un appareil photographique.

Scotch Whisky Heritage Centre

354 Castlehill. Ouvert tlj de 10 h à 18 h (18 h 30 en été). Entrée payante.

Entièrement dédié à la boisson nationale, il offre des commentaires en français et, pour que le plaisir soit complet, une dégustation de whisky et une boutique de souvenirs.

De Grassmarket à Lawnmarket

Dès les premiers rayons de soleil, pubs et restaurants dressent leurs tables sur cette place devenue guillerette, presque romantique, sous le flanc sud de Castle Rock. Ses quelques maisons anciennes, telle l’auberge White Hart Inn, ne sont qu’une mise en bouche.
Les plus spectaculaires se trouvent sur Lawnmarket, commeMacmorran’s House ou Gladstone’s Land, construites aux XVIe et XVIIe siècles. Sur Fisher’s Close, une autre très belle demeure (1622) abrite un musée consacré aux trois grands hommes de lettres du pays : Burns, Scott et Stevenson(The Writers’ House. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 17 h, dimanche de 14 h à 17 h pendant le festival d’été. Entrée libre).

Autour de St Giles’ Cathedral

St Giles’ Cathedral

High Street. Ouvert tlj de 9 h à 17 h (19 h en été). Entrée libre.
Cette cathédrale gothique domine la ville depuis cinq siècles. L’extérieur a été remanié au XIXe siècle.
L’intérieur apparaît assez austère. Dans Thistle Chapel, la statue d’un ange jouant de la cornemuse égaie un peu l’atmosphère.

Suivez le guide !

A la rencontre de Castlehill et de Lawnmarket, la Tolbooth Kirk, église datant du milieu du XIXe siècle, possède la plus haute flèche de la ville.

Parliament House

Parliament Square. Ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h. Entrée libre.
Construit au début du XVIIe siècle dans un style italien, c’est, de nos jours, le palais de justice. Remarquable charpente gothique dans la salle des pas perdus.So british, les hommes de loi en perruque qu’on y croise ne sont pas mal non plus.

Autopsie d’un festival

L’Edinburgh International Festival compte parmi les événements culturels les plus importants de la planète.
A son affiche, un prestigieux programme de danse contemporaine, de ballet traditionnel, de musique classique, d’opéra, de théâtre. Toutes les salles de spectacle de la ville sont sur le pied de guerre. Point d’orgue : le féerique feu d’artifice tiré du château. Discrètement né dans le triste après-guerre, ce festival attire, de nos jours, des artistes renommés et des centaines de milliers de spectateurs.
Revers de la médaille : il est quasiment impossible de se loger à Edimbourg pendant les trois dernières semaines d’août, à moins d’avoir réservé son hôtel ou son B&B à l’avance.

Suivez le guide !

Les habitants d’Edimbourg sont formels : murée après l’épidémie de peste de 1645, Marie King’s Close, traverse proche de Parliament House, est hantée !

National Library of Scotland

George IV Bridge. Ouvert tlj de 10 h (14 h le dimanche) à 17 h. Entrée libre.
Tout simplement une des bibliothèques les plus riches de toute la Grande-Bretagne, avec 4,5 millions d’ouvrages. Nombreuses petites expositions temporaires.

John Knox House

45 High Street. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 16 h 30. Entrée payante.
Datée de 1450, cette très belle demeure réunit, sous ses plafonds peints, une collection d’objets évoquant la vie de John Knox, leader de la réforme protestante.

Museum of Childhood

42 High Street. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 17 h (18 h en été), dimanche de 14 h à 17 h pendant le festival. Entrée libre.
Une plongée salutaire dans le monde de l’enfance, entre trains mécaniques, voitures miniatures, poupées anciennes. Le jeune public apprécie bruyamment.

Les trésors de Canongate

De Moray House à Acheton House et de Morocco Land à White Horse Close, se succèdent les façades en dentelle de pierre.
Dans le cimetière de l’élégante Canongate Church(Ouvert du lundi au samedi de 10 h 30 à 16 h 30. Entrée libre) reposent des personnages célèbres, tels Clarinda, l’amie de cœur de Robert Burns, le poète Robert Fergusson ou l’économiste Adam Smith.
Lieu de résidence préféré de l’aristocratie pendant les XVIe et XVIIe siècles, la rue se termine, en fanfare, sur Holyrood, la résidence officielle des souverains britanniques.

Fantômes à vendre

Passages étroits, venelles sombres, ruelles tortueuses, façades inquiétantes à la faible lueur des réverbères : pendant longtemps, de nombreux quartiers d’Old Town constituèrent de véritables coupe-gorge.
La ville enfanta des assassins célèbres, tels Burke et Hare, qui trucidaient les passants pour revendre leur corps à la science. Parmi les personnages de fiction, le Mister Hyde de Stevenson se jouait de ses poursuivants grâce aux mille et un dédales de la cité.
De nos jours, de nombreuses agences proposent des promenades guidées à travers la ville, à la recherche de ses âmes perdues les plus terrifiantes. Pour l’occasion, les guides s’habillent en fantôme ! Chair de poule garantie.

Suivez le guide !

A Edimbourg, les marchés connaissent une nouvelle jeunesse, notamment le Farmers’ Market et ses nombreuses spécialités gourmandes (samedi matin, Castle Terrace).

Suivez le guide !

A l’angle de Cowgate et de Niddry Street, St Cecilia’s Hall, première salle de concert écossaise, abrite une étonnante collection de clavecins. Pour mélomanes avertis.

Huntly House

142-146 Canongate. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 17 h, dimanche de 14 h à 17 h pendant le festival. Entrée libre.
Dans cette maison du XVIe siècle, admirablement restaurée, ont été réunis de nombreux éléments de l’histoire locale : des haches néolithiques, des cloches de St Giles, des ustensiles domestiques…

Canongate Tolbooth

163 Canongate. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 17 h, dimanche de 14 h à 17 h pendant le festival. Entrée libre.
Voisin et complément du précédent, il retrace la vie quotidienne de la cité (the people’s story) depuis le XVIIIe siècle, avec un fort caractère social. Expositions et mises en scène très vivantes.

Holyrood

A l’image d’Edinburgh Castle, mais à l’autre extrémité du Royal Mile, Holyrood Palace joua un rôle éminent dans l’histoire de l’Ecosse. Edifié par Jacques IV, au XVe siècle, sur les terres d’une abbaye, aujourd’hui en ruine, il accueillit notamment Jacques V, Charles II, Marie Stuart et Bonnie Prince Charlie. Depuis le règne deVictoria, très attirée par l’Ecosse, les souverains britanniques l’utilisent lors de leurs visites à Edimbourg.

Holyrood Palace

Canongate. Ouvert tlj de 9 h 30 à 17 h (15 h 30 en hiver). Entrée payante. Fermeture possible si présence de la famille royale.
Le premier choc, c’est la façade Renaissance de la cour intérieure, avec superposition des trois ordres grecs, dorique, ionique et corinthien.
L’intérieur ne déçoit pas, entre les superbes tapisseries des Flandres et des Gobelins qui ornent la salle du trône, la chambre de Marie Stuart et son passage secret, ou la centaine de portraits de souverains écossais accrochés dans la grande galerie.
Depuis la salle du trône, ne pas manquer la vue plongeante sur les magnifiques jardins. Partout ou presque, de très beaux meubles des XVIIe et XVIIIe siècles, sous des plafonds ciselés et peints.

Le « haggis »expérience ultime

Old Town conserve de nombreux restaurants fidèles à la cuisine écossaise traditionnelle. A la fois redoutée et moquée par les Français, la fameuse panse de brebis farcie, (haggis ) y tient encore le haut de la table. Elle est à la gastronomie du pays ce que la cornemuse est à sa musique. Sa longue cuisson à l’eau, sa farce à base d’abats épicés (foie, cœur, mou, etc.), sa garniture de navets, peuvent laisser perplexe. L’expérience mérite pourtant d’être tentée, malgré l’odeur bizarre que dégage ce plat pas comme les autres. Robert Burns, qui en raffolait, lui composa une ode. Il est vrai qu’il était écossais.

Suivez le guide !

Le chien Greyfriars Bobby a été fait citoyen d’honneur de la cité, pour avoir veillé quatorze ans la tombe de son maître. Il a été statufié devant la Greyfriars Kirk, Greyfriars Place.

Holyrood Park

Au sud du palais, ce domaine pentu de 265 ha est un ancien volcan. Il faut absolument gagner son sommet, baptisé Arthur’s Seat. Il offre un panorama unique sur Edimbourg et sur la côte, après moins d’une demi-heure d’une ascension aisée.
Quand le ciel est clair, on aperçoit les contreforts des Highlands.

Chambers Street

C’est la voie royale pour appréhender l’histoire et la géographie de l’Ecosse, grâce à deux des principaux musées de la ville.

Museum of Scotland

Chambers Street. Ouvert tlj de 10 h à 17 h. Entrée payante, billet couplé avec le Royal Museum.
Il abrite quelque 10 000 œuvres d’art et de nombreuses reconstitutions de la vie quotidienne des diverses populations écossaises. Les tombes vikings sont particulièrement impressionnantes, les locomotives de la révolution industrielle aussi !
Originale évocation du XXe siècle, avec des objets choisis par le public lui-même.

Suivez le guide !

Accessible au public, la terrasse du Museum of Scotland offre un panorama exceptionnel sur Edimbourg.

Suivez le guide !

Aménagé dans une vénérable demeure du XVIe siècle, le musée The People’s Story évoque avec force détails la vie quotidienne des habitants d’Edimbourg, du XVIIIe siècle à nos jours (Canongate Tolbooth. Ouvert tlj sauf le dimanche de 10 h à 17 h. Entrée libre).

Royal Museum

Chambers Street. Ouvert tlj de 10 h (12 h le dimanche) à 17 h (20 h le mardi). Entrée payante, billet couplé avec le Museum of Scotland.
A elle seule, la belle façade victorienne justifierait le déplacement.
Domaine des sciences et des techniques, le musée s’intéresse aussi aux arts décoratifs du monde. La riche section asiatique mérite une attention soutenue.

Our Dynamic Earth

Holyrood Road. Ouvert tlj de 10 h à 18 h (17 h hors saison). Entrée payante.
Une toute nouvelle attraction qui raconte la formation de l’univers et l’évolution de notre planète. Une heure et demie suffit à peine pour profiter des nombreux effets spéciaux, comme la machine à remonter le temps à fibres optiques.

Le vrai Sherlock Holmes

Sherlock: The Abominable Bride filmed at The Bottle Yard Studios and across Bristol

Sherlock Holmes By: Paul TownsendCC BY-NC-SA 2.0

Sir Arthur Conan Doyle vit le jour à Edimbourg. Il y fit aussi ses études de médecine.
Un de ses professeurs, Joseph Bell, le fascinait.
Réputé pour la fiabilité de ses diagnostics, ce chirurgien était également capable de deviner la profession de ses patients, à partir d’un simple détail vestimentaire, physique ou comportemental. « Il n’est pas étonnant que, pour avoir vu de près un pareil homme, j’aie utilisé son système quand j’ai essayé de créer un détective scientifique », raconte Conan Doyle dans ses mémoires. Sherlock Holmes était né.

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