Passage obligé pour découvrir le nord du pays, la capitale indienne propose une introduction beaucoup plus progressive à cet « Etat-monde » que sa rivale économique et culturelle du sud, Bombay. Plus que tout, Delhi offre un condensé de l’Inde moderne où les hommes d’affaires de New Delhi cohabitent avec les bazars populaires d’Old Delhi. Entre les charrettes à bras, le métro et les voitures climatisées avec chauffeur, le visiteur s’immisce au cœur d’une mégalopole jamais à court de paradoxes.
La ville possède un long et passionnant passé et regorge de sites intéressants.
Capitale de plusieurs empires indiens, Delhi était une ville importante, placée sur les anciennes routes de commerce entre le nord-ouest et les plaines du Gange. Les Moghols y établirent leur capitale dans la partie de la ville maintenant connue comme le Vieux Delhi (Old Delhi).
Au début du XXe siècle, pendant le Raj Britannique, une nouvelle ville a été construite au sud de la vieille ville et constitue alors la capitale de l’Empire britannique des Indes en 1911. En 1947, l’Inde devient indépendante et conserve New Delhi en tant que capitale du pays.
Héritage de l’Empire des Indes britanniques, les larges avenues bordées d’espaces verts de la ville moderne lui confèrent un visage strict mais accueillant où l’Occidental jouit de nombreux repères. Cet aspect aseptisé n’est pourtant que très relatif.
C’est sans compter la vitalité et l’effervescence de l’Inde, qui explose véritablement dans le maelström de couleurs, d’odeurs et de saveurs d’Old Delhi. Erigé à l’emplacement de la dernière capitale moghole bâtie en 1638, ce quartier de bazars se parcourt à pied ou à « vélo-rickshaw ». Autour de la mosquée Jama Masjid et du fort Rouge, deux mondes se côtoient sans jamais vraiment se rencontrer : celui des petits métiers séculaires, comme les cireurs de chaussures et les commerçants d’épices, et celui qui vit à l’heure d’Internet et des nouvelles technologies.
Connaught Place.
Jonction entre le quartier d’Old Delhi et la nouvelle ville, officiellement inaugurée par les Anglais en 1931, l’immense Connaught Place est l’endroit le plus animé de New Delhi. Point de départ de la grande artère commerçante de Jan Path, qui s’étire vers le sud, c’est surtout le quartier de ralliement des banques, agences de voyages, restaurants et boutiques touristiques. Les centres d’intérêt culturels sont quasiment tous situés autour de la voie Royale, Raj Path, qui s’étend perpendiculairement à l’autre extrémité de Jan Path.
Une exclu Tangka : Heritage Walk
Prenez la route vers Chandi Chowk et débutez par une immersion à travers les différents étals à la découverte de la culture « Street-Food », littéralement ! Comme on vous l’expliquait dans notre article sur la gastronomie indienne, la nourriture de rue fait partie intégrante de l’Inde, et de Delhi ! Si jamais la peur de la turista vous effraie, pensez 15 jours avant votre départ à vous procurer des compléments alimentaires Voyage, cela peut aider les estomacs fragiles…
Le contraste entre Old et New Delhi est frappant. Si New Delhi est urbanisée et ses avenues aérées, Old Delhi représente vraiment l’Inde ! (Dés)organisée autour du Fort Rouge, le vieux Delhi forme un monde dont l’agitation constante, les couleurs bigarrées et les effluves divers assaillent nos sens. Le vieux Delhi est l’un des rares quartiers de la ville qu’il faut visiter à pied. De gré ou de force, on est de toute façon obligé d’abandonner son rickshaw tant la conduite devient périlleuse dans les ruelles des bazars autour de la Jama Masjid. Charrettes à bras, vélos dont le chargement manque d’égratigner le piéton, vendeurs ambulants… Mieux vaut se fondre dans la foule pour assister au plus beau spectacle de rue de la capitale.
Lal Qila
Entre le bazar de Chandni Chowk et la rivière Yamuna, le Red Fort, aussi appelé Lal Qila, est une énorme forteresse en pierre rouge construite vers 1640 par l’empereur Moghol Shah Jahan. Ses remparts de 18 m de haut et ses monuments rehaussés de marbre soulignent la puissance de cette dynastie. En 1857, les Anglais détruisirent une partie des palais qu’elle abritait pour y installer les bataillons de leur armée. Les bâtiments qui subsistent à l’intérieur du fort sont donc dépouillés de leurs richesses.
Une fois passé la porte de Lahore, il faut aller à son rythme de la salle d’audience publique (Diwan-i-Am) à la salle d’audience privée (Diwan-i-Khas), tout en marbre, jusqu’à la Moti Masjid, la mosquée privée de l’empereur Aurangzeb, le fils de Shah Jahan. L’ancien pavillon des princesses, le Mumtaz Mahal, abrite un musée qui présente des peintures miniatures mogholes fort intéressantes.
Le soir, le spectacle son et lumière qui retrace les épisodes marquants de l’histoire de Delhi et du fort Rouge est instructif à condition de comprendre l’anglais
Jama Masjid,
En face du fort rouge se dresse la Jama Masjid, une immense mosquée en grès rouge, bâtie entre 1644 et 1658 à coté de Chandni Chowk, l’artère principale où bat le pouls d’Old Delhi. En haut d’une volée de marches, ce bâtiment impressionne par la symétrie de ses trois énormes dômes en grès rouge et marbre blanc qui chapeautent sa salle de prières et qui sont flanqués de deux minarets de 40 m.
Il faut visiter la plus vaste mosquée de toute l’Inde en dehors des heures les plus chaudes de la journée : on y observe le va-et-vient incessant des fidèles qui viennent se recueillir après avoir fait leurs ablutions dans le petit bassin central.
Sa cour intérieure à ciel ouvert offre une vue imprenable sur le fort Rouge, construit à la même époque. Quitte à sortir le gardien de sa sieste, il faut insister pour qu’il ouvre la porte qui conduit au minaret sud, accessible au public. Au sommet, le regard embrasse le bazar de Chandni Chowk. Le privilège de vivre la cohue de ses ruelles au-dessus de la mêlée est chose rare à Delhi.
Le Rashtrapati Bhavan
Un monument à ne pas manquer. A l’extrémité ouest de Raj Path, le palais du Rashtrapathi Bhavan est l’actuelle résidence officielle du président de la République. Inauguré en 1929 pour héberger les vice-rois des Indes, il accueillit comme dernier hôte sous l’époque coloniale Lord Mountbatten, qui accorda l’indépendance au pays, le 14 août 1947.
De part et d’autre du palais présidentiel, on peut admirer la façade du Secrétariat et les deux édifices abritant le ministère des Finances et celui des Affaires étrangères. Juste derrière sa partie nord, le Parlement se remarque facilement à son architecture circulaire à colonnades. Chaque 26 janvier, jour de la fête nationale indienne, c’est là que se déroule la parade militaire qui commémore l’instauration de la République. Si sa visite extérieure est inratable, l’intérieur n’en vaut vraiment pas la peine. Au bout de cette espèce de cité impériale, la Gate Of India fait un peu figure d’Arc de Triomphe sur ces Champs Élysées, à l’indienne. Témoin silencieux des embouteillages de rickshaws qui convergent vers sa grande place, cette « porte de l’Inde », porte les noms des 100 000 soldats indiens de l’armée des Indes morts sur les champs de bataille européens de la Première Guerre mondiale.
Notre adresse coup de coeur à Delhi : The Imperial, situé à New-Delhi. En plein centre ville, sur l'avenue Jan Path, cet hôtel historique à l'architecture art déco profite d'un emplacement en retrait de la rue et de la vie trépidante du quartier. Lové à l'abri de jardins verdoyants de fraîcheur, ce palace raffiné et chic a su garder son ambiance victorienne et lumineuse, et propose des services haut de gamme, à partir notamment de produits réputés.
Les quelques hectares du domaine, le spa, le sauna, le hammam, la piscine sauront vous détendre, loin du tumulte de la ville. Cet oasis de calme et de confort est une expérience à elles seule. L'hôtel est un véritable petit musée tant il présente d'objets historiques. De même son choix de restaurants saura plaire à tous les goûts. Le restaurant Spice Route est l'un des meilleurs de l'Inde, le chef Veena Arora a su concocté un menu s'inspirant de la routes des épices, de la côte Malabar du Kerala à travers le Sri Lanka, la Malaisie et l'Indonésie vers la Thaïlande et le Vietnam, aidé par un décor magnifique imitant un temple d'Asie du Sud-est avec notamment la présence de nombreuses sculptures traditionnelles thaïlandaises.
Romantisme, charme colonial, raffinement des pièces et des décors réalisés à la main, The Imperial est une occasion supplémentaire de voyager durant un séjour à Delhi. Un incontournable à prix contenu de surcroît, à partir de 223 euros la chambre double en basse saison.
Delhi mérite donc une vraie découverte, et malgré sa densité qui peut effrayer pour celui qui voyage en Inde du Nord, elle abrite trésors architecturaux, traditions indiennes et le moins que l’on puisse dire c’est que vous serez immergé dans le quotidien des indiens.