La région offre une multitude de paysages : collines, forêts, montagnes, lacs et villages pittoresques. Patrie des peintres, le pays des vallées – c’est la signification de son nom, Dalarna – est le berceau de certains symboles suédois, comme les célèbres maisons de bois rouges ou les fameux petits chevaux de bois peints.
Sur la route de Falun
Cette route est le passage obligatoire pour découvrir la Dalécarlie, et permet de découvrir progressivement ses paysages. De pause en pause, au fil des visites, elle permet également de s’imprégner de son histoire.
Sala
A 118 km au nord-ouest de Stockholm.
Cette petite ville, qui n’appartient pas tout à fait à la Dalécarlie, n’est plus le « coffre au trésor de la Suède », comme la surnommait le roi Karl IX au XVIIe siècle en raison de sa mine d’argent, qui était alors une des plus riches du monde. Elle a su néanmoins préserver son charme, grâce à ses canaux serpentant en plein milieu de la ville, et constitue une halte agréable.
Silvergurva
Drottning Christinas väg. Ouvert tlj de juin à août de 10 h à 17 h, le reste de l’année le week-end de 12 h à 16 h et sur réservation au 02 24 195 41. Entrée payante.
Le musée est malheureusement fermé en 2005, mais le plus intéressant demeure ouvert au public : les reconstitutions de maisons de mineurs du XVIe siècle, et les visites guidées des galeries de la mine exploitées aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec démonstration des méthodes d’extraction, en utilisant du matériel d’époque. Plusieurs tours sont proposés : le plus rapide entraîne le visiteur à 60 m de profondeur, mais le plus long, le Treschaksvandring, donne l’occasion de prendre une collation à 318 m sous terre… Attention, en toute saison, il fait 5 °C dans les galeries !
Le cheval de Dalécarlie
C’est LE souvenir incontournable à ramener de Suède, d’autant que les plus petits dalahäst, hauts de quelques centimètres, ne coûtent pas trop cher. Le « vrai » cheval est peint d’un rouge vif dit « de Falun », avec des détails blancs, verts, jaunes et bleus, peints à la main. Son origine est encore assez mystérieuse : il aurait vu le jour pendant les longues soirées d’hiver, au coin du feu. Sculptée sommairement au couteau, la petite figurine était alors un jouet pour enfants. Si des exemplaires datant de 1623 ont été retrouvés, son allure actuelle a environ 150 ans. Il faut dix étapes pour fabriquer un cheval artisanal, du choix de l’arbre à la pose de la peinture avec deux couleurs sur le même pinceau.

Lugnet Ski-Jump © m.prinke
Fläckebo
A environ 20 km à l’ouest de Sala.
Ce minuscule village abrite quelques trésors, notamment l’Odendisastenen, la pierre éponyme d’Odendisa, datant de 1050. Gravée en l’honneur d’une femme, elle est un des éléments qui a permis de reconsidérer l’image de la condition féminine pendant les temps vikings. L’église, construite au XVe siècle, bénéficie d’un site préservé, près du lac Fläcksjön. Autour, les anciennes dépendances des XVIIe et XVIIIe siècles forment un des villages paroissiaux les mieux conservés des environs.
Avesta
A 41 km au nord-ouest de Sala.
Jusqu’au XVIIe siècle, c’était dans cette petite cité, connue pour son travail du cuivre, que la monnaie du pays était frappée. Aujourd’hui, Avesta s’enorgueillit de sa grande statue de Dalahäst, le cheval typique de la région : plantée au carrefour des routes 68 et 70, à 3 km du centre, elle est difficile à ignorer, avec ses 13 m de haut. Sa construction, en 1989, demanda une petite entorse à la tradition : elle est en béton, et non en bois. Dans le centre, la vieille ville abrite quelques maisons anciennes ouvrières, pimpantes en rouge et blanc.
D’Avesta à Falun
Itinéraire de 70 km, par la route 70, puis 60.
La forêt se fait plus dense, interrompue régulièrement par des lacs et quelques maisons de bois rouge. Sur le chemin, on aperçoit plusieurs églises et chapelles, lovées dans de jolis sites, ainsi que de tout petits bourgs, typiquement dalécarliens.
Torsång
A 55 km au nord-ouest d’Avesta.
Ce village pittoresque sur la rivière Dalälven est connu pour son Festival de la Saint-Jean, à la fin juin, où le visiteur se retrouve entraîné dans un tourbillon de danses, de chants et de costumes traditionnels. Son église du XIIIe siècle, avec sa voûte en étoile, est une des plus anciennes des environs (Ouvert tlj du 15 mai au 31 août de 8 h à 20 h, jusqu’à 16 h le reste de l’année. Entrée gratuite).
Stora Tuna Kyrka
A 70 km au nord-ouest d’Avesta, sur la route 70. Ouvert tlj du 15 mai au 31 août de 9 h à 19 h, le reste de l’année du lundi au vendredi de 10 h à 16 h, le samedi de 9 h à 17 h. Entrée libre.
Conçue comme une cathédrale, inaugurée en 1469, elle demeure une des plus grandes de la Suède rurale. Le ténor Jussi Björling, qui est sans conteste une légende en Suède, y est enterré. On peut y admirer un Christ en majesté de 6 m de haut, très ouvragé, datant du XVe siècle. La chaire, d’une remarquable finesse, est l’œuvre de Johan Ljung, sculpteur royal au XVIIIe siècle.
Falun
A 77 km au nord-ouest d’Avesta.
La capitale du Dalarna compte 50 000 habitants. Elle abrite deux sites classés au Patrimoine mondial : ses vieux quartiers, qui regroupent de minuscules maisons de bois, dont certaines datent du XVIIe siècle, et sa mine de cuivre, qui fit la richesse de la région. Elle a cessé ses activités en 1992, mais se visite toujours. La Suède doit beaucoup à cette cité de Dalécarlie : c’est là que sont nés la falukorv, saucisse devenue spécialité nationale, et le « rouge de Falun », la couleur issue de la poudre de cuivre de la mine, qui recouvre les façades de nombreuses maisons.
Suivez le guide !
Les gourmets aventureux goûteront le sandwich hästräka, une spécialité du village à base de saucisse de cheval fumée et de crevettes.
Falu Kopparberget
A 1 km du centre, sur Gruvgatan. Ouvert tlj de mai à août de 10 h à 17 h, le reste de l’année de 12 h à 16 h 30 (jusqu’à 16 h le week-end). Entrée payante. Promenade guidée payante.
Selon Carl von Linné, c’était « une des plus grandes merveilles de Suède, mais plus terrible que l’enfer lui-même ». Avec sa fosse à ciel ouvert, profonde de plus de 200 m, créée par un éboulement accidentel en 1687, la mine est encore un spectacle impressionnant, même pour ceux qui n’oseront pas tenter la promenade guidée de 1 h sous terre. Le site comporte un musée, installé dans un bâtiment du XVIIIe siècle, qui présente l’histoire de la mine, ainsi que de l’outillage d’époque.
Dalarnas Museum
Stigaregatan 2-4. Ouvert en semaine de 10 h à 17 h, le week-end de 12 h à 17 h. Entrée payante.
Il ne faut pas se laisser abuser par son bâtiment ultramoderne : ce musée est une ode aux traditions dalécarliennes. Il offre notamment aux visiteurs une riche collection de peintures paysannes, naïves et colorées, comme la fresque d’Ålderstrappan, qui représente les différentes étapes de la vie humaine. Parmi les autres points d’intérêt : la reconstitution de l’élégant bureau de Selma Lagerlöf, la grande dame de la littérature suédoise, qui a écrit le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède à Falun.
Kristine Kyrka
Sur Stora Torget, en plein centre. Ouvert tlj de 10 h à 18 h (jusqu’à 16 h de septembre à mai). Entrée libre.
Sur la grand-place, cette église d’un joli ton de rose, construite entre 1642 et 1655, est un bel exemple du style Renaissance en Suède. L’intérieur assez baroque affiche des ornements bleus, rouges et dorés.
Gamla Herrgården
Au nord et à l’ouest du centre, à environ 15 min à pied.
Faciles à parcourir à pied et soigneusement restaurés, Ostanfors(au nord) et ses maisons de mineurs, et Elsborg(à l’ouest), dont les bâtiments furent construits par les ouvriers des fonderies, invitent au voyage dans le temps, avec des haltes dans de chaleureux cafés.
Carl Larsson Gården
A Sundborn, à 15 km à l’est du centre de Falun. Ouvert tlj de mai à septembre de 10 h à 17 h, le reste de l’année uniquement en semaine. Entrée payante.
Le peintre (1853-1919), connu pour ses toiles lumineuses célébrant la beauté des scènes quotidiennes, a voulu, avec sa femme Karin, faire de leur foyer de Lilla Hyttnäs un petit paradis. Leur intérieur, avec ses parquets de bois cirés, ses élégantes fresques et ses tapis colorés est devenu un modèle pour les décorateurs du monde entier. La chambre des enfants, avec son plafond vert, son poêle de faïence bleue et son mobilier sobre, était une des préférées de la famille : on la retrouve dans beaucoup des tableaux du peintre.