Une cuisine métissée
La cuisine brésilienne est marquée par le régionalisme. Variée et colorée, elle a son origine dans la cuisine amérindienne des régions Nord et amazonienne, passe par l’influence africaine de la région Nordeste pour se joindre aux plats portugais plus répandus dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est). La première agriculture au Brésil s’est fondée sur les connaissances pratiques des Indiens. Les Portugais ont suivi leurs méthodes et se sont contentés d’introduire de nouvelles plantes et des animaux domestiques. Mais les « gens de la terre » ne faisaient pas la cuisine du Blanc, et celui-ci a dû faire appel à l’esclave africain qui apportait plus de mille années d’expérience.
A la fin du XVIIe siècle, le Brésil comptait environ un million d’habitants : 100 000 Blancs, 175 000 esclaves noirs et 725 000 indigènes dont 20 000 en esclavage. La base de la cuisine était le maïs, les haricots noirs et le manioc. A partir de 1750, le Noir a introduit, dans la cuisine, le lait de cacao, l’huile de palme, le piment malaguette, le quiabo (gambo), et a enseigné la préparation des vatapas, caruru, mungunza, acarajé, cuzcuz, angu et pamanha (à base de crevettes, poissons, maïs, manioc, noix de cacao, cacahuètes).
La cuisine africaine, réduite mais forte, a fait connaître ses sauces. Elle a modifié les plats portugais et indiens en changeant les ingrédients, créant finalement la cuisine brésilienne. Le plat national brésilien, la feijaada, a été inventé par les esclaves. Ceux-ci utilisaient les restes de viande de porc du maître, qu’ils conservaient dans du sel, puis les assaisonnaient de leur mieux et servaient avec du riz et des haricots noirs. Un vrai régal ! Aujourd’hui, la feijaada doit s’accampagner de la fameuse caipirinha, boisson tant prisée des Brésiliens et des touristes, faite avec l’eau de vie de canne à sucre, la cachaça, mélangée avec du jus de citron vert et du sucre, le tout bien glacé.