La capoeira
Cette manifestation d’origine africaine fut introduite par les esclaves pendant la colonisation à partir d’un style de lutte originaire d’Angola. Au début, les Portugais, craignant les rébellions, interdirent la pratique des rituels et des luttes entre esclaves. Face à cette prohibition, ces derniers, exactement comme ils l’ont fait pour préserver leurs pratiques religieuses, ont continué à s’entrainer sans que les colonisateurs s’en rendent compte, en la déguisant en danse.
Au fil du temps, ces exercices combinés aux instruments de musique dont le berimbau, une pièce en bois en forme d’arc avec une corde en métal tendue d’un bout à l’autre, se sont modifiés. Les jeux de corps sont devenus plus rythmés. La capoeira est ainsi devenue un sport athlétique dans lequel deux lutteurs tentent de se donner des coups en utilisant uniquement leurs jambes, leurs pieds, leurs talons et leur tête. Autour d’un cercle, les joueurs prennent l’appui sur leurs mains et lancent de façon acrobatique de grands coups de pieds sur la tête du partenaire qui les esquive. Les représentations sont des moments d’une magie extraordinaire, puisqu’entre le rythme des musiciens, les mouvements de corps des danseurs et le public se crée une espèce de transe. Un spectacle à ne pas manquer, surtout à Salvador (Bahia).
Football, le roi du Brésil
Dans les quartiers pauvres de São Paula et de Rio de Janeiro, les enfants naissent ballon au pied. Dans la rue, sur la place, n’importe où, les Brésiliens jouent au foot. Aussi, n’est-il pas étonnant que les stades soient toujours pleins, en particulier celui de Maracanã, à Rio, capable d’abriter 200 000 personnes, les jours de FlaFlu, le derby opposant les deux grands clubs, le Flamengo et le Fluminense.
La Seleção, l’équipe nationale, offre pour sa part un bonheur unique aux spectateurs du monde entier, sachant allier la technique, l’efficacité et le plaisir de jouer dans un spectacle qui a parfois des allures de samba. Cinq fois championne du monde (en 1958 en Suède, en 1962 au Chili, en 1970 au Mexique, en 1994 aux Etats-Unis et en 2002 au Japon), une grande première dans l’histoire du football mondial. Les « canaris » du Brésil ont toujours alignés des joueurs, ou plutôt des artistes, promus par la suite au rang de mythes: Garrincha, Rivelino, Jairzinha, Zica, Socrates, Raï, Bebeta, Ramaria, et plus récemment Ronaldo, mais surtout un certain Edsan Arantes da Nascimenta, plus connu sous le nom de Pelé. 0 Rei Pelé, le roi Pelé, qui est acclamé dans le monde entier comme le plus grand joueur de football de tous les temps. Au cours de sa carrière de dix-huit ans au Brésil, Pelé a marqué plus de 1200 buts.
Mais le foot peut parfois se transformer en affirmation nationaliste à outrance, comme lors de la Coupe du monde de 1970, où le triomphe fut utilisé par les militaires pour affirmer leur pouvoir contesté. En tout cas, aucun sport ne peut prétendre rivaliser avec le foot dans la ferveur des Brésiliens, si ce n’est parfois la Formule 1. La course automobile a, en effet, donné trois champions du monde au Brésil : Emerson Fittipaldi (deux fois), Nelson Piquet (trois fois) et Ayrton Senna (trois fois).