Les stations balnéaires se succèdent le long de la côte. La plupart sont bâties juste au pied des pentes du Biokovo, qui au-delà plongent directement dans la mer.

La côte de Split à Dubrovnik

La route qui longe la côte, la fameuse Magistrale, construite sous le régime titiste par des prisonniers politiques, offre entre Split et Dubrovnik des paysages d’une grande beauté. Elle surplombe une côte déchiquetée et, au détour des virages, laisse entrevoir des criques sauvages bordées de pinèdes et des péninsules restées vierges sur lesquelles parfois veillent des chapelles médiévales.

Omiš
A 25 km au sud de Split.
A l’embouchure de la Cetina, au pied d’une montagne dénudée, Omiš doit sa célébrité aux corsaires qui ont sévi dans ses parages du Xe siècle à la première moitié du XVe siècle. Venise leur livra une lutte sans merci. Les ruines de l’ancienne forteresse dominent la ville. Dans les vieux quartiers subsistent quelques beaux édifices, dont les églises baroques Sveti Mihovil (Saint-Michel) et Sveti Rok (Saint-Roch).

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Les chutes de la Cetina, à 8 km d’Omiš, offrent un spectacle somptueux : les eaux déferlent en cascade sur 49 m de hauteur.

Makarska
A 62 km au sud-est de Split.
Devenue dès les années 1960 une station balnéaire très courue, la vieille ville a néanmoins gardé son caractère. La grande place Kačić, curieusement aménagée sur un espace pentu, conduit à la cathédrale baroque Sveti Marko (Saint-Marc). Sur le quai principal de la ville, Velika Riva, se dresse l’église Sveti Filip Neri (Saint-Philippe-Neri), qui date de la fin du XVIIIe siècle. Le quai qui le prolonge, Mala Obala, bordé de terrasses de cafés, est orné d’un magnifique cloître franciscain, transformé en mosquée sous l’occupation turque. Makarska est littéralement bâtie au pied du Biokovo et offre la possibilité de conjuguer activités nautiques et sports de montagne, notamment l’escalade.

Riviera de Makarska
A 45 km au sud-est de Split.
De Brela, au nord, à Gradac, au sud, la côte est découpée de larges baies qui abritent une succession de plages ombragées de pinèdes. Après le tremblement de terre de 1962, les habitants des villages du Biokovo se sont installés au bord de la mer, assurant le développement de nouvelles stations balnéaires à proximité des plages. Autrefois, pour fuir la menace turque ou les incursions des corsaires, ils s’étaient plutôt repliés sur les contreforts de la montagne, abandonnant les villages du littoral. Le développement du tourisme a contribué à redonner vie aux anciennes localités. Les églises préromane d’Igrane, baroque de Tučepi ou rococo de Podgora, qui voisinent avec des villas modernes, rappellent à leur manière que les lieux n’ont pas toujours été voués aux loisirs balnéaires.

Massif du Biokovo
Classé parc naturel en 1981, il surplombe la riviera de Makarska. Il offre des versants fertiles en bord de mer, pour s’élever brutalement et se transformer en une muraille aride. On trouve sur ses pentes des mouflons et des chamois. Le massif du Biokovo est un lieu de prédilection pour les amateurs d’escalade.

IMG_0623 © Tim*A

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Presqu’île de Pelješac
A 167 km au sud de Split.
Cette péninsule étroite et montagneuse, longue de 65 km, est aride et déserte sur son flanc nord-ouest, sur lequel souffle la bora, et au contraire verdoyante, couverte de vigne et d’orangers, sur son versant opposé. Occupée à la préhistoire par les Illyriens, elle s’est peuplée dès le VIIIe siècle de tribus slaves. La république de Dubrovnik se l’approprie en 1333.
La presqu’île connaît son apogée au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, la production des vins rouges de Pelješac, le « postup » et le « dingač », assure avec le tourisme la prospérité des habitants.

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Un couvent franciscain Renaissance abrite à 2 km d’Orebić une impressionnante collection d’ex-voto marins réalisés entre le XVIe et le XIXe siècle.

Ston et Mali Ston
Les deux localités sont reliées par une muraille de 5,5 km de long, conservée dans son intégralité et encore surmontée de tours à intervalles réguliers. Destinée à protéger l’accès à la presqu’île, elle fut construite dès 1333. Le plan des deux bourgades, situées à chaque extrémité de la muraille, ainsi que leurs fortifications, datent de cette époque. Ston, qui a été éprouvée par le tremblement de terre de 1996, conserve de très beaux édifices, notamment un couvent franciscain avec son église accolée et un imposant palais des évêques. Le grenier à sel de Mali Ston dresse sa façade monumentale près du port. Les salines de Mali Ston sont d’ailleurs toujours en activité. Des huîtres sont élevées dans la baie et le canal de Mali Ston, protégés aujourd’hui par un parc naturel. Des restaurants se sont installés en bordure du port, et Mali Ston est devenue une étape gourmande très courue sur la route de Dubrovnik.

Orebić
A 64 km de Ston, à la pointe de la presqu’île de Pelješac.
Face à l’île de Korčula, la ville a dès le XVIe siècle prospéré autour des chantiers navals. Elle a aussi tiré profit du commerce maritime au XVIIIe siècle.
Les élégantes demeures baroques sur le front de mer, entourées de jardins plantés de palmiers centenaires, en témoignent. Un intéressant musée de la Marine (Trg Mimberi. Ouvert tlj de 8 h à 12 h et de 18 h à 20 h. Entrée payante) retrace à travers des documents d’époque l’histoire des dynasties d’armateurs et de capitaines de la ville.

Ile de Korčula
Accès par ferry au départ d’Orebić. Durée de la traversée 30 min. Liaisons fréquentes. Accès également au départ de Split. Durée de la traversée 1 h 40. Liaisons régulières.
Située au sud de l’île de Hvar, elle est séparée de la presqu’île de Pelješac par un étroit canal. Parcourue de petites montagnes qui culminent à 568 m au mont Klupca, Korčula bénéficie d’un climat doux été comme hiver, propice à la culture de la vigne, des oliviers, des figuiers, des amandiers… Ses paysages sont variés : forêts de pins, maquis, champs de lavande et de romarin. Seul le littoral est habité.

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Une légende veut que Marco Polo soit originaire de Korčula. Sa maison natale présumée, près de la cathédrale, est ouverte au public (Entrée payante).

Rappel historique
C’est l’ancienne Korkyra, colonisée au IVe siècle av. J.-C. par les Grecs. L’île est conquise par les Romains dès le Ier siècle apr. J.-C. Des tribus slaves s’y installent au VIIe siècle, et jusqu’au Xe siècle l’île fait partie du royaume croate. Venise occupe Korčula en l’an 1000 puis, après l’avoir perdue, lui impose de nouveau sa souveraineté en 1125. La Sérénissime n’assoie définitivement son pouvoir sur Korčula qu’au XVe siècle. L’île passe en 1797 sous la domination autrichienne. Après avoir été disputée aux Russes, elle devient française en 1806. En 1813, après une brève transition anglaise, elle retourne à l’Autriche. L’Italie ne la conserve que de 1918 à 1921. Ensuite, Korčula devient yougoslave.

Ville de Korčula
Elle est bâtie sur une presqu’île. Ses rues s’ordonnent autour de l’artère principale, selon un plan « en arêtes de poisson » dessiné au XIIIe siècle et encore visible aujourd’hui. Pour pallier le manque d’espace dans l’enceinte de la vieille ville, les places sont petites, les maisons étroites, les églises et les édifices publics construits en hauteur. Korčula a été entièrement fortifiée au XVIe siècle, mais les remparts ont été détruits au XIXe siècle. Seul un pan de mur subsiste face au port. On accède à la vieille ville par un escalier monumental, ajouté au IXe siècle, qui conduit à la tour Revelin (XIVe siècle), renforcée d’une sorte d’arc de triomphe érigé en 1650 en l’honneur d’un général vénitien vainqueur des Turcs. Une colonne du XVIe siècle trône sur la grand-place. L’hôtel de ville Renaissance fait face à l’église Sveti Mihovil, Saint-Michel (Ouvert tlj. Entrée libre).La cathédrale Sveti Marko (Saint-Marc), bâtie au XIIIe siècle et partiellement reconstruite au XVe siècle, est assurément le plus bel édifice de la ville (Ouvert tlj. Entrée libre). A l’intérieur, le maître-autel abrite un tableau du Tintoret. Le trésor de la cathédrale est exposé dans le palais épiscopal. Le palais Gabrielis, en face de l’évêché, transformé en Musée municipal (Ouvert en juillet et août tlj de 9 h à 13 h et de 17 h à 19 h. Entrée payante), présente des collections d’objets précieux. L’église Svi Sveti, dédiée à Tous-les-Saints (Ouvert tlj. Entrée libre), abrite aussi une exposition permanente d’objets et documents qui retracent l’histoire de la ville.

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Chaque année, à Korčula, le 29 juin, jour de la Saint-Théodore, on joue la Moreška en souvenir d’une victoire remportée sur les Turcs il y a cinq siècles.

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La frontière avec la Bosnie passe derrière la petite ville de Metković. Une étroite enclave le long de la côte tient lieu de façade maritime à la République bosniaque.

Delta de la Neretva
La Neretva coule en Bosnie mais, avant de se jeter dans la mer en Croatie, elle s’élargit pour former un gigantesque estuaire de 196 km2. Les terres inondées, à travers lesquelles on circule à bord d’embarcations à fond plat, étaient jadis des marais insalubres. Elles ont été transformées en champs fertiles, voués à la culture des fruits. Le delta de la Neretva fait figure de verger de la Croatie. L’été, les paysannes vendent le long de la route des pêches et du raisin au goût inoubliable tant ils sont gorgés de soleil.

Trsteno
A 29 km à l’ouest de Dubrovnik.
Le maréchal Marmont aurait séjourné dans le château du XVe siècle en contrebas du village. La légende veut que lord Byron et Titien y aient également trouvé refuge. L’arboretum qui jouxte le château fait toute la notoriété de Trsteno. Deux énormes platanes en signalent l’entrée. On y entretient depuis le XVIe siècle un large échantillon de la flore méditerranéenne.

Zaton Veliki et Zaton Mali
A 22 km à l’ouest de Dubrovnik.
Une baie abrite, parmi les pins, deux petits ports tranquilles où le temps semble s’être arrêté. Face au large, les terrasses de petits restaurants invitent à la contemplation.

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