L’exceptionnel littoral kenyan s’étend de part et d’autre du port de Mombasa. Les plages de sable blanc et fin, bordées de cocotiers sont très sûres, protégées des déferlantes par un récif corallien à moins de 2 kilomètres du rivage. Cette eau claire et chaude dans laquelle les requins sont inexistants abrite une faune variée de poissons multicolores que l’on peut contempler à loisir équipé d’un simple masque et tuba.
La meilleure période pour plonger sur les récifs coralliens qui longent la côte du Kenya est durant la saison sèche, de janvier à mars et de juin à octobre. Durant les pluies, la rivière Sabaki dont l’embouchure se trouve au nord de Malindi, transporte de la vase qui gêne la visibilité. La mer peut aussi devenir trop agitée pour plonger agréablement avec un masque et un tuba.
Seul le « snorkeling » (masque et tuba) est autorisé dans les parcs nationaux marins. Il est interdit de troubler la vie sous-marine et de ramasser des coquillages. A marée basse, quelque 80 à 100 espèces de poissons différents peuvent être observées entre le récif corallien et la plage. Attention, il est important, lorsqu’on fait du « snorkeling » de se baigner avec un tee-shirt pour se protéger des coups de soleil ! En dehors des parcs marins nationaux, une zone a été définie réserve nationale marine. Elle s’étend le long de la côte, du sud de Malindi à l’entrée de la crique Mida. Une bande de terre de 30 m de large, au-delà des limites de la marée haute, est comprise dans la réserve qui s’étend jusqu’à 4,5 km de la côte.
La côte kenyane est une destination d’hiver très prisée. De nombreux touristes viennent y séjourner sans pour autant partir en safari dans l’intérieur du pays. Les hôtels ne manquent pas, alignés tout au long de la côte. Pourtant ce rivage offre d’autres centres d’intérêts. A commencer par Mombasa.
La côte au sud de Mombasa
Le ferry de Likoni relie l’île de Mombasa à la côte sud. Les Tiwi beaches et Diani beach commencent à une vingtaine de kilomètres au sud de Mombasa. Ce sont les plus belles de cette côte méridionale.
La réserve des Shimba Hills (310 km²) se situe dans l’arrière-pays. Les Shimba Hills sont des collines de 400 m d’altitude maximum qui ondulent parallèlement à la mer. Elles sont couvertes d’herbe grasse et de zones forestières résiduelles. La réserve protège les derniers hippotragues noirs du Kenya. On peut y voir aussi des antilopes rouannes, des éléphants, des lions et des léopards. De nombreux oiseaux migrateurs y font halte, particulièrement fin mars et début avril.
A 72 km de Mombasa, on arrive à Shimoni. Ce village abritait jadis le quartier général de l’Imperial British East Africa Company. Aujourd’hui toute l’animation se concentre au Pemba Channel Fishing Club, fréquenté par les amateurs de pêche au gros. Les eaux sont profondes et très poissonneuses dans ce bras de mer entre le Kenya et la Tanzanie. L’îlot de Wasini qui fait face à Shimoni abrite, comme Lamu, une communauté arabe très ancienne. Au large, le Kisite Mpunguti Marine National Park protège trois îles inhabitées, sinon par des sternes. On y accède depuis le Pemba Channel Fishing Club où il est possible de louer un bateau. Le « snorkeling » au-dessus de ces récifs coralliens est un véritable émerveillement.
La côte au nord de Mombasa
Immédiatement au nord de Mombasa, de Nyali Bridge à Mtwapa Creek, s’étend la zone la plus densément touristique de la côte septentrionale. Les hôtels se succèdent les uns après les autres. Pendant longtemps, le plus ancien d’entre eux, le Nyali Beach, a été le plus renommé et le plus sélect.
Le Mombasa Marine National Park protège le récif de corail entre Bamburi beach et Mtwapa creek. Il est intéressant de s’arrêter à Bamburi, où une ancienne carrière de ciment a été transformée en jardin verdoyant. Un pont suspendu permet de franchir Mtwapa creek et la route traverse d’immenses plantations de sisal avant d’arriver à Kilifi. Ce centre administratif a été choisi par une petite communauté de colons anglais des hautes terres pour y passer une paisible retraite.
La route pour Malindi s’éloigne de la côte, rentre dans les terres pour contourner Mida creek. A l’extrémité, se trouve la ville en ruines de Gedi. Ce port envahi par les sables fut abandonné par ses habitants, il est aujourd’hui protégé par un parc national. La Grande Mosquée, certaines parties du palais et quelques maisons ont été partiellement restaurées. Des puits profonds ont été débarrassés de la végétation qui les obstruait. Un petit centre d’accueil informe le visiteur sur les découvertes archéologiques qui ont été faites et sur l’histoire de la cité. Mieux vaut s’y rendre tôt le matin ou en fin de journée pour éviter la chaleur et la trop grande affluence de visiteurs. Le site se trouve à seulement 19 km de Malindi.
Malindi
Du port ancien visité par Vasco de Gama en 1498, il ne reste rien. Dans ce centre touristique, hôtels bars et discothèques abondent. Les longues plages de sable fin, bordées de cocotiers, sont à la hauteur de leur réputation. Les Malindi et Watamu Marine National parks protègent le récif corallien et couvrent à eux deux 19 km². On peut admirer les jardins de coraux en embarquant sur des bateaux spécialement aménagés avec des fonds vitrés. L’idéal est de partir à marée basse, équipé d’un masque et d’un tuba, de palmes et de flotter au-dessus des coraux. Le spectacle est sans cesse changeant, toujours coloré, animé de poissons aux formes et tailles variées.
Entre juin et septembre, les sternes nidifient sur Whale Island à l’entrée de Mida Creek. De nombreux autres oiseaux, familiers des rivages, sont présents : outre les pluviers et les goélands, on peut voir des bécasseaux et des petits courlis. Mieux vaut d’ailleurs séjourner à Watamu, 20 km au sud, au Turtle Bay Hotel situé sur une charmante plage du même nom. A part le 31 décembre lorsque la population locale organise une folle « Party », l’endroit est plus calme que Malindi.
De Malindi à Lamu s’étendent 225 km d’une route côtière présentant des difficultés entre Garsen et Kipini, c’est-à-dire lors de la traversée du delta de la Tana.
Lamu
Lamu et son archipel sont restés comme figés dans le temps et c’est ce qui fait leur charme. Les voitures n’ont pas droit de cité. Les véhicules restent à Mokowe (parking gardé) et l’on embarque à pied sur le bateau qui assure la liaison. On peut aussi arriver par avion, l’aéroport se trouve sur l’île de Manda non loin d’un embarcadère qui permet la liaison avec Lamu.
Lamu a longtemps eu la réputation d’attirer les voyageurs disposant de peu de moyens et qui s’installaient chez l’habitant. Il est vrai que ce n’est pas le lieu idéal pour un séjour balnéaire, la plage est loin de la ville et peu d’hôtels peuvent accueillir les visiteurs. Actuellement le gouvernement, pour sortir l’archipel de sa torpeur, voudrait y développer des infrastructures touristiques.
Mais Lamu séduit les nostalgiques des civilisations disparues. Ce petit archipel, autrefois prospère grâce au commerce entre l’Afrique et l’Arabie, qui exportait des esclaves et le bois des mangroves, s’est vu déchoir mais n’en a pas cessé pour autant de cultiver ses différences. Lamu est resté un important centre d’études islamiques et revendique avec fierté ses 23 mosquées. Chaque année, pour l’anniversaire de la naissance du Prophète, la ville entière est en fête. C’est le Maulidi à l’occasion de laquelle des centaines de musulmans convergent vers la petite île. Bien que les femmes soient dissimulées sous leur bui-bui noir, elles ne sont pas cloîtrées et on les croise dans les rues, vaquant à leurs occupations.
Sur l’esplanade du front de mer s’alignent quelques bâtiments coloniaux, vestiges de l’époque britannique, avec l’intéressant musée de Lamu et un pub amusant, Petley’s Inn. Dans le port, relâchent les boutres qui assurent le commerce côtier et entre les îles. Sur la place centrale se tient le marché. Un fort du XIXe siècle, le Beau Geste Fort, la surplombe ; il abrite un musée.
Ensuite, un labyrinthe de ruelles dessert de hautes maisons de pierre de corail. La richesse du propriétaire s’exprime par la taille de la maison et la finesse des sculptures de l’imposante porte en bois. Autour de la ville se groupent les maisons en terre battue et toit de chaume des descendants d’esclaves ou d’habitants venus du continent.
La plage se trouve à Shela, à 3 km de la ville de Lamu. Après ce petit hameau, menacé d’engloutissement par les dunes, s’étendent 13 km de sable blond. Il y a un seul hôtel, le Peponi, mais il faut réserver très longtemps à l’avance.
Il est très facile d’affréter un dhow pour aller sur les autres îles de l’archipel. Face à Sheba, l’île de Manda où l’on peut visiter les ruines d’une ville arabe, Takwa. Il existe un très joli artisanat à Lamu, de bijoux en argent, coffres à ferrures de cuivre, maquettes de dhows.