Tour à tour surnommée côte de la Vanille, côte des Pirates ou côte du Palissandre, la longue côte orientale de Madagascar, ancien repaire de flibustiers, est l’une des régions les plus verdoyantes du pays. Bénéficiant de fortes pluies du début décembre à la fin du mois de mars, elle est riche de belles forêts tropicales et de longues plages bordées de diverses variétés de palmiers. Elle est aussi riche de sa population : les Betsimisaraka (« Ceux qui ne se séparent pas »), qui sont l’une des plus jeunes ethnies du pays.
Maroantsetra
Avec ses allures de ville du bout du monde, Maroantsetra a tout d’une cité tranquille, se languissant au fond de la baie d’Antongila. Toute l’activité s’y déroule au fil de sa rue principale et pour ainsi dire unique, bordée de petites maisons peintes dans les tons pastel. Malgré son climat difficile (près de 3 000 mm de pluie par an), Maroantsetra séduit les voyageurs en partance pour des excursions dans la région : vers le nord et la côte de la Vanille, en bateau dans la baie d’Antongila ou, plus au sud, vers Foulpointe et le canal des Pangalanes.
Les environs
Péninsule de Masoala
Véritable paradis pour les férus de la randonnée pédestre et de l’écotourisme, la péninsule de Masoala coupe la côte nord-est de Madagascar en deux. Vers le nord, on monte vers Ambohitralanana et Antalaha ; vers le sud, on descend vers le parc national de Mananara et Fénérive-Est. Il n’y a pas de véritable route sur cette péninsule, mais de nombreux sentiers et chemins qui incitent, malgré les pluies, à la marche.
Parc national de Masoala
A 30 km environ à l’est de Maroantsetra, à pied : pas de route, des sentiers uniquement. Ouvert toute l’année. Entrée payante soumise à autorisation.
Couvrant près de 300 000 ha au cœur de la péninsule, Masaola est le plus grand parc national de l’île. Le site est de toute beauté et intègre la plus belle forêt tropicale humide du pays, prolongée par un parc marin. Autres attraits : sa large variété de palmiers et ses nombreuses espèces d’orchidées. Il est également le repère privilégié de plusieurs espèces de lémuriens (dont certaines assez rares telles le maki vari roux) et d’oiseaux (dont le hibou rouge).
Le long du littoral, trois parcs marins ont été créés sur 10 000 ha pour protéger plusieurs espèces végétales et animales : mangroves, dauphins, baleines à bosse ou tortues de mer.
Réserve de Nosy Mangabe
A 5 km au large de Maroantsetra. Accessible toute l’année. Entrée payante soumise à autorisation. Possibilité de visite guidée.
Au cœur de la baie d’Antongila, l’île-réserve de Mangabe permet de découvrir, sur un peu plus de 500 ha, un très riche patrimoine naturel composé d’une forêt dense, de quelques espèces de caméléons et de lémuriens, du gecko à queue en feuille, d’une inoffensive espèce de boa qui ne vit qu’ici et du fameux aye-aye, introduit à la fin des années 1960 et qui est devenu la figure emblématique de l’île.
Les trois doigts de l’aye-aye
L’aye-aye est le plus curieux des lémuriens. Appelé ainsi en raison de son cri, ce petit animal discret se rencontre à la nuit tombée uniquement. Quand on a la chance de le voir, l’étonnement est grand : on dit qu’il est un mélange de dents de lapin, d’oreilles de chauve-souris, de mains de singe et d’une queue de renard. Sa plus grande particularité réside dans ses doigts : il a des griffes à chaque doigt et le troisième, nettement plus long que les autres, est très mobile. Avec la griffe de celui-ci, il est capable de creuser les écorces des arbres et d’en extraire les larves d’insectes, dont il raffole. Quant à ses incisives, très pointues, elles lui permettent même de percer les noix de coco, dont il boit le lait. L’aye-aye, en voie de disparition, est protégé.
Suivez le guide !
Emouvant spectacle au cœur du parc marin de Tampolo-Nosy Atafana : de juillet à septembre, les baleines à bosse s’y donnent rendez-vous pour leurs ébats amoureux.
Mananara
En bord de la baie d’Antongila, Mananara (parfois difficile d’accès à la saison des pluies) présente comme seul avantage de se situer à l’entrée du parc national de Mananara-Nord.
Parc national de Mananara-Nord
Village de Mananara à 185 km au nord de Fénérive. Ouvert toute l’année. Entrée payante.
Grâce à la collaboration entre les autorités malgaches, l’Unesco et des bailleurs de fonds européens, l’une des 551 « réserves de biosphère internationales » a été créée ici en 1990. Son but est d’assurer la protection de la biodiversité de la région (littoral et forêts denses), tout en y associant les habitants des villages, qui ont été sensibilisés à la gestion des ressources naturelles locales.
Le parc couvre près de 23 000 ha terrestres complétés par 1 000 ha de récifs et d’îlots. D’une richesse naturelle exceptionnelle, il présente toutes les caractéristiques d’une région tropicale humide au niveau de la flore et de la faune : plusieurs espèces de lémuriens (dont le fameux aye-aye, lémurien à trois doigts), des crocodiles, des dugongs… vivent ici comme au cœur d’un vrai paradis terrestre.
Parc marin de Nosy Antafana
Traversée en bateau depuis Mananara (2 h 30-3 h).
Ce parc marin d’environ 1 000 ha est à découvrir l’espace d’une journée. Composé de trois îlots et des récifs coralliens environnants, il offre une végétation dense et de magnifiques plages. Outre l’observation de chauves-souris frugivores, les visiteurs pourront découvrir les mangroves. Les amateurs de plongée sous-marine, quant à eux, apprécieront les bonnes conditions qu’offre le parc pour pratiquer leur passion.
Soanierana-Ivongo
A 90 min de route de Fénérive et 4 h de route de Tamatave.
Une seule raison de se rendre dans ce petit port : c’est d’ici que partent les bateaux qui assurent la liaison vers Nosy Boraha (l’île Sainte-Marie).
Ile Sainte-Marie
A 8 km au large de Soanierana-Ivongo.
Les Malgaches l’appellent Nosy Boraha, mais on la connaît sous le nom d’île Sainte-Marie. Ile refuge et véritable paradis pour les plongeurs, c’est aussi une île séduction : ses longues plages frangées de cocotiers, ses récifs coralliens, sa forêt tropicale et une histoire riche en rebondissements en font une étape incontournable. Attention : malgré un développement touristique qui n’est pas toujours très structuré, l’île joue à merveille de ses charmes et de ses attraits. En la quittant, on y laisse toujours une part de son âme et de son cœur…
Rappel historique
S’appelait-il Ibrahim ou Abraham ? Personne ne connaît le nom de cet homme qui, s’étant échoué sur les rivages de l’île, lui donna son nom : Nosy Boraha, littéralement « île Ibrahim » ou « île Abraham ». Il faut attendre les premiers missionnaires chrétiens pour qu’on l’appelle « île Sainte-Marie ».
La première date certaine est 1595. Un amiral hollandais rapporte qu’il existait alors un port arabe fréquenté par des émirs qui venaient s’y réfugier en hiver. En 1648, un Français fait part de sa rencontre avec une peuplade locale dénommée « Zafin’ Ibrahim » (les « Descendants d’Ibrahim »), auxquels il attribue une ascendance sémitique qu’il fait remonter jusqu’à Moïse et Abraham.
Les habitants eux-mêmes se perdent dans les méandres d’une histoire où se mélangent navigateurs arabes, flibustiers européens, esclaves africains et commerçants asiatiques. Ce métissage, encore plus marqué que sur la Grande Ile, a donné aux habitants une beauté particulière.
Quelques autres dates clés marquent l’histoire de l’île. La princesse Bety – qui avait reçu l’île en cadeau de mariage de la part du roi Ratsimilao – la céda à son tour au gouverneur français en 1750, deux ans avant qu’elle ne soit contrainte à l’exil. Ce dernier plaça aussitôt l’île sous l’autorité de la Compagnie française des Indes orientales. En 1752, à la suite des révoltes, l’île revint sous la tutelle de l’ethnie betsimisaraka, avant de retomber sous la coupe française, en 1818. Sainte-Marie accéda à l’indépendance en même temps que le reste du pays.
Suivez le guide !
A Sainte-Marie, vous aurez l’occasion de découvrir les plus beaux sites de plongée du pays, à la découverte des vieilles épaves et de superbes récifs coralliens.
Ambodifotatra
« Capitale » insulaire, Ambodifotatra s’éveille principalement les jours de marché, dans lequel on peut trouver toutes sortes de curiosités. Quelques bâtiments et monuments valent par ailleurs la visite. Datée de 1857, l’église catholique est la plus ancienne du pays et possède un autel en fonte, cadeau de l’impératrice Eugénie.
Au sud du village, un ancien fort de granit érigé en 1753 assurait la surveillance d’une grande partie de l’île et abrite toujours un poste militaire.
Deux tombes méritent également le détour : celle de Sylvain Roux, premier attaché commercial de France, et celle du commandant français de l’île, François-Fortuné Joachim Albrand, décédé en 1826. Son épitaphe reste significative des ambitions des premiers colons.
Sainte-Marie, « île des femmes »
Bénéficiant d’un métissage encore plus important que sur l’île Rouge, les femmes de Sainte-Marie ont toujours été adulées pour la finesse de leurs traits et la beauté de leur teint. Une légende locale ne veut-elle pas qu’Ibrahim, premier « découvreur » de l’île, ait dû fuir devant une horde d’amazones qui voulaient le capturer ? De village en village, il ne rencontra que des femmes. Aucun homme. Il finit par trouver refuge sur un petit îlot où une vieille femme le recueillit, affamé et assoiffé. Reconnaissant, il lui promit que ses descendants ne souffriraient plus jamais de la soif. Cela se déroulait à Amboaboaka, « là où l’eau sort en geyser »… Tenace, la légende des amazones attira plus tard les pirates européens du XVIIe siècle.
Les environs
Cimetière des pirates
A 20 min d’Ambodifotatra.
L’histoire de Sainte-Marie est associée à la présence des pirates, qui en firent leur base pour écumer l’océan Indien. Le cimetière se détache sur fond de baie des Forbans. Certains disent l’endroit lugubre. Il est plutôt émouvant. Envahi par les herbes folles, il aligne les tombes des anciens flibustiers. Malheureusement, les épitaphes sont souvent usées par le temps et les intempéries.
Ilot Madame
A l’entrée de la baie des Forbans.
Nommé ainsi en hommage à la fille du roi de France au XVIIIe siècle et marquant l’entrée de la baie des Forbans, cet îlot accueillait jadis le centre administratif de la Compagnie française des Indes orientales, devenu le siège du comité populaire local. Derrière ce bâtiment, un vieux cadran solaire rythme encore les journées. Aujourd’hui, l’îlot sert de port pour les navires de gros tonnage et pour les voiliers des plaisanciers.
Ile aux Forbans
Au cœur de la baie des Forbans.
Cette petite île située au cœur de la baie des Forbans est dominée par une ancienne porte qui aurait pu servir de tour de guet ou de point de repère pour les pirates d’antan.
Ambodiatafana
A la pointe nord de l’île.
C’est la plage la plus célèbre de Sainte-Marie. L’endroit est remarquable : une chute d’eau domine une immense étendue de sable blanc immaculé.
Amboaroaka
A 6 km de Moramandia.
Point culminant de l’île, Amboaroaka offre un large panorama qui s’étend jusqu’à Grande Terre. Du sommet, on a une impression d’île déserte : aucune habitation n’apparaît, les toits des cases et des maisons disparaissant sous les manguiers.
Suivez le guide !
Sainte-Marie est à découvrir à vélo, au fil des villages et des plantations de vanille, en se laissant guider par le parfum de l’orchidée comète ou du giroflier.
Ankarena
Au sud-est de l’île.
Face au petit aéroport local, Ankarena attire tous les chercheurs de trésors. De nombreuses histoires de trésors cachés se rattachent en effet à ce site qui s’étend au long d’une belle plage protégée par un récif.
Ile aux Nattes
A la pointe sud de l’île Sainte-Marie.
Au cœur d’un lagon enchanteur, Nosy Nato est un minuscule îlot dont on fait le tour en quelques heures. Ses charmes exotiques et tropicaux sont évidents : les eaux sont d’une belle couleur émeraude et les plages de sable blanc sont bordées de cocotiers.