Puerto Limón et ses environs
A 138 km à l’est de San José.
En 1502, Christophe Colomb posa pour la première fois le pied au Costa Rica en débarquant sur isla Uvita, à 1 km au large de l’actuelle capitale de la région. Cette dernière vit à l’écart du tourisme, seulement traversée par les voyageurs en partance pour les grandes plages du Sud ou les zones marécageuses du Nord. Quant à l’arrière-pays, il est tout entier dédié à la culture de la banane.
Limón en liesse
Chaque année, aux alentours du 12 octobre, date commémorative de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, une foule considérable se retrouve pour participer aux festivités. Le carnaval de Limón attire des milliers de spectateurs et participants, Ticos dans leur grande majorité. Durant plusieurs jours, les rues de la ville sont le théâtre d’interminables parades, de défilés colorés et bruyants, de danses organisées ou spontanées, et la boisson coule à flots dans les sodas. Amoureux de la fête et de la musique, les habitants fêtent également le 1er mai dans la bonne humeur, et la fête du travail se transforme régulièrement en un minicarnaval. Attention, à ces dates-là, la capacité d’hébergement de la région est rapidement saturée.
Le dernier train
Le train de la jungle n’existe plus. Elément capital de l’économie nationale au début du XXe siècle, son emploi, de moins en moins rentable au fil des ans, n’a pas survécu au tremblement de terre de 1991. Une disparition regrettable pour le voyageur : la liaison entre San José et Limón permettait de découvrir la jungle de l’intérieur et d’admirer des paysages désormais inabordables. Au Costa Rica, il n’existe plus aujourd’hui qu’une unique ligne touristique qui, au départ de Puerto Limón, prend deux fois par jour la direction de la vallée du Río Estrella, et accède à la réserve biologique Hitoy Cerere. Quant au train qui évacuait les bananes en direction de la côte, il n’est plus désormais utilisé que de façon exceptionnelle.
Un port sur la mer Caraïbe
La seule grande ville de la côte est ne peut être comparée à aucune autre métropole du pays. La population y est majoritairement noire, composée de descendants d’immigrés jamaïcains venus trouver la liberté au XIXe siècle. La langue la plus parlée est l’anglais, auquel se mélangent des tournures hispanisantes, ce qui en fait un sabir difficile à comprendre. En dehors du carnaval, les attraits touristiques ne sont pas légion à Limón, abréviation populaire du nom de la ville.
Parque Vargas
Calle 1, avenida 1-2.
Baptisé du nom d’un ancien gouverneur de la ville, dont la statue trône au milieu des allées, le parc central est un lieu de rencontre et de détente pour les Ticos. Dans les branches des palmiers, nichent d’innombrables oiseaux qui cohabitent avec une population de paresseux, pas toujours très faciles à observer. Des bustes de Christophe Colomb et de son fils sont érigés en bordure du parc, le regard obstinément tourné vers l’océan.
Port
Bien que toujours en activité, il a perdu de son importance à l’époque du déclin de l’activité de l’United Fruit Company. Historiquement, c’est à partir de ces quais qu’étaient expédiées les cargaisons de café et de bananes. Il reste néanmoins le premier port du pays, même s’il est aujourd’hui concurrencé par Caldera, situé sur la côte Pacifique, à quelques kilomètres au sud de Puntarenas. Deux digues de pierre, sur lesquelles il est possible de se promener, protègent les docks des vagues océanes.
Mercado central
Calle 3-4, avenida 2-3. Ouvert tlj de 7 h à 17 h.
L’animation est permanente parmi les étals colorés des fruits exotiques. On se laisse enivrer par les arômes de la cuisine caribéenne que l’on déguste à la table simple et populaire de l’un des rudimentaires sodas. L’influence de la Jamaïque se fait particulièrement ressentir dans les assiettes. Les poissons baignent dans le lait de coco et les ragoûts fleurent bon les épices.
Museo etnohistorico
Calle 4, avenida 1-2. Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 17 h. Entrée payante.
Ce petit musée retrace l’histoire de la cité depuis l’arrivée de ses habitants débarqués de Jamaïque. Il expose les productions artisanales des Indiens de la région : hamacs, bijoux ou masques.
La région de Puerto Limón
A l’ouest et au nord de Puerto Limón.
Du proche arrière-pays de Limón jusqu’aux zones marécageuses de Tortuguero et aux contreforts de la cordillère Centrale, les plantations de bananes s’étendent à perte de vue, chaque régime étant soigneusement emballé sur l’arbre dans un sac de plastique. Cet habillage, particulièrement peu esthétique, protège les fruits lorsque les bananiers sont survolés par de petits avions et généreusement pulvérisés d’insecticide ! Les tonnes de produits toxiques ainsi dispersées ne sont pas sans effet sur la santé des ouvriers agricoles.
Les plages environnantes
Dans le périmètre urbain du port, aucune plage n’est suffisamment propre pour se risquer à y poser une serviette. Seule Playa Bonita, située à 4 km au nord de la ville, présente un réel attrait. Très populaire parmi les Ticos qui viennent s’y baigner en famille, elle voit se dérouler, chaque début d’année, une compétition internationale de surf.
Finca Costa Flores
A 85 km au nord-ouest de Puerto Limón. Ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 16 h. Entrée payante.
Depuis deux décennies, le pays choisit de diversifier son économie en pariant sur la culture de plantes et fleurs tropicales destinées à l’exportation. Dans les grandes plaines côtières, au nord de Guacimo, la ferme horticole Costa Flores est l’un des meilleurs exemples de cette nouvelle niche économique. Plus de 600 espèces y sont cultivées, parmi lesquelles s’épanouit l’héliconia.
Le visiteur peut y acheter des graines, même si ces fleurs ne sont pas vraiment adaptées aux rigueurs de nos climats…
Les canaux
Au nord de Limón jusqu’à la frontière avec le Nicaragua.
Pour explorer la bande côtière, il faut emprunter l’un des multiples canaux qui ont été creusés afin d’éviter aux autochtones d’avoir à naviguer directement en mer sur leur trop frêle esquif. Aujourd’hui, ce réseau fluvial permet d’épier les animaux dans leur milieu naturel. Les singes, les crocodiles et autres reptilesqui vivent sur les rivages semblent se délecter du passage permanent de ces embarcations. L’une des balades les plus passionnantes part de Moín, dans la banlieue nord de Limón, pour rejoindre Tortuguero.Durant les quatre à cinq heures du voyage, il n’est pas un instant où le regard n’est attiré par la présence d’un animal : un serpent d’eau nage à la surface du canal, un singe capucin saute d’arbre en arbre, un crocodile paresse au soleil…
Parismina
Au bord du canal de Tortuguero.
Ce village est le rendez-vous privilégié des pêcheurs sportifs. A l’embouchure du río du même nom, les poissons, notamment les tarpons, prolifèrent dans les eaux gonflées par celles du Río Reventazon. Bien que cette espèce ne semble pas migrer, la meilleure saison pour les plus grosses prises va de janvier à mai.
Suivez le guide !
Ne manquez pas le joyeux spectacle d’une loutre apprivoisée jouant avec un chien, dans un soda situé sur la rive gauche du canal qui conduit à Tortuguero.
Tortuguero
Aéroport à 3 km au nord du village. Les hôtels viennent chercher leurs clients en bateau à la descente de l’avion.
Aucune voiture ne circule dans la région de Tortuguero et pour cause : pour s’y rendre, les possibilités sont limitées aux seules voies aériennes et fluviales ! Mis à part la circulation sur le canal, de frêles barques assurent également le transport sur les eaux du Río Suerte, au départ de La Geest, lieu-dit situé à 15 km au nord de Cariari. Là, en attendant l’heure de l’embarquement, on peut visiter une usine de conditionnement de bananes, avec l’aimable autorisation d’un personnel souriant. Arrivant mécaniquement des plantations environnantes sur un tapis roulant, les régimes suivent ensuite une chaîne de travail : lavage et calibrage, pesée, emballage et expédition.
Quel que soit le parcours choisi, ces quelques heures de navigation constituent une première immersion dans le parc national où cohabitent toutes sortes d’animaux, en particulier de nombreux spécimens de crocodiles.
Le village
A 90 km au nord de Puerto Limón.
L’absence de tout véhicule motorisé entretient l’atmosphère paisible du village construit entre la mer des Caraïbes et la lagune de Tortuguero. Il fait bon flâner dans les étroites ruelles jonchées de sable, autour d’une minuscule église de bois. Les habitants, tous employés désormais par l’industrie touristique, n’hésitent jamais à offrir un sourire, voire à échanger un mot.
Caribbean Conservation Corporation
Au nord du village. Ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h du lundi au samedi et de 12 h à 17 h le dimanche. Entrée payante.
Cette station de recherche, communément appelée CCC, a été fondée en 1954. Elle travaille à la préservation et à la connaissance des tortues. Outre les étudiants et les chercheurs, les touristes peuvent y être accueillis en tant que volontaires pour une durée de deux semaines, mais la participation financière est très élevée : 2 000 $, incluant le vol depuis Miami. Le musée, destiné à sensibiliser le grand public, explique le mode de vie des tortues et une vidéo complète la visite. On ne s’explique pas comment les femelles de ces animaux marins, dont certaines espèces doivent attendre l’âge de 50 ans pour procréer, retrouvent chaque année la plage où elles sont nées pour poursuivre leur descendance.
Les passionnés peuvent adopter une des tortues qui viennent pondre sur la plage de Tortuguero : les scientifiques leur posent des balises sur la carapace, ce qui permet ensuite de suivre leur migration sur Internet (www.cccturtle.org).
Cerro Tortuguero
A 5 km au nord de Tortuguero.
Non incluse dans le périmètre du parc, cette colline constitue, à 119 m, le point culminant de la côte nord caraïbe. Pour y accéder, il faut utiliser un bateau avant d’emprunter un sentier aussi court qu’abrupt : la balade est l’occasion de croiser une multitude de singes qui vivent dans la forêt alentour. Au sommet, la vue qui s’ouvre sur l’océan, le réseau de canaux, l’embouchure du Río Tortuguero et la forêt environnante est superbe.
Plage
A l’est de Tortuguero.
Tortuguero n’est pas une station balnéaire, même si une promenade sur la longue plage de sable noir est agréable. Les courants sont très forts et rendent la baignade d’autant plus déconseillée que les rivages reçoivent fréquemment la visite de requins. Le canal n’est guère plus attrayant. Les eaux saumâtres et les différentes espèces de crocodiles qui affleurent à la surface sont suffisamment dissuasives pour ne pas s’y aventurer.
Le sanctuaire des tortues
Le nom de Tortuguero, qui signifie chasseurs de tortues, n’a pas été choisi par hasard, car la particularité de cette plage est de recevoir tout au long de l’année quatre espèces marines différentes, sur les huit qui existent à travers le monde. Les plus impressionnantes, les tortues-luths – dont le poids peut atteindre 500 kg – affluent à la période de la ponte, entre les mois de février et de juin. Les tortues vertes prennent ensuite le relais jusqu’en octobre. Durant toute cette période, les tortues de Ridley et de Hawksbill, moins nombreuses, se hissent également sur le rivage. Avec le temps, la prise de conscience écologique et l’affluence touristique, les œufs ne sont évidemment plus ramassés : le seul danger qui les guette provient des chiens errants qui se promènent sur la plage et détruisent les nids. Quant aux anciens chasseurs, ce sont aujourd’hui les meilleurs guides de la région.
Parque nacional
A 1 km au sud de Tortuguero.
La ponte des tortues est la principale attraction du parc national de Tortuguero. L’observation, nocturne, est très réglementée pour éviter autant que possible de perturber les animaux : pas de bruits intempestifs, pas de cigarettes… Seuls les guides sont autorisés à utiliser une torche électrique recouverte d’un papier rouge qui tamise la lumière. Ces consignes participent à la création d’une ambiance particulière, dans un silence à peine troublé par le bruit des vagues s’échouant sur le sable. Au terme de la promenade sur la plage, qui peut s’avérer longue, le spectacle est fascinant : les tortues creusent le sable à l’aide de leurs pattes arrière, avant d’y déposer des œufs de la taille d’une balle de ping-pong, et de les recouvrir consciencieusement.
Les promenades diurnes sur les canaux sont tout aussi exceptionnelles, car, au rythme lent des kayaks ou des barques, la nature se dévoile sans fard. Oiseaux, reptiles, mammifères et amphibiens foisonnent sur les berges et dans l’eau. A partir du centre d’accueil du parc, des sentiers ont été tracés dans la forêt tropicale humide.
Barra Del Colorado
A 40 km au nord de Tortuguero. Aéroport à l’entrée du village. Les hôtels viennent chercher leurs clients en bateau à la descente de l’avion.
Encore plus difficile d’accès que Tortuguero, ce parc jouit d’une excellente réputation parmi les pêcheurs sportifs. La vie animale y est aussi diversifiée, même si ce n’est pas un lieu de ponte privilégié des tortues : reptiles, sauriens, singes peuplent l’entrelacs de voies d’eau. En revanche, l’exploitation touristique de ce magnifique écosystème n’en est qu’à ses balbutiements. Les hôtels n’organisent quasiment que des sorties de pêche en mer et en conséquence, la visite des canaux peut s’avérer difficile. Avec une faible fréquentation, on a l’assurance de se retrouver quasiment seul dans cet immense territoire de 92 000 haqui s’étend jusqu’à la frontière nicaraguayenne. L’exploration de ce refuge national de faune sauvage est loin d’être terminée : actuellement, seule une grosse moitié de cette superficie est à portée des aventureux.