Corse-du-Sud : Golfe de Porto, Calanches, Cargèse

L’ancienne Terra dei Signori n’a pas voulu qu’on la baptise « Corse du bas » et a préféré le nom de Corse-du-Sud.
Les particularismes de la région de l’Au-Delà-des-Monts tiennent autant à sa géographie qu’à son histoire. Au contraire de la Haute-Corse, organisée en pieves qui en référaient à Gênes, la Terra dei Signori était directement administrée par ses hobereaux locaux, qui se faisaient régulièrement la guerre.
De Porto et ses falaises vertigineuses qui dévalent dans la mer, à l’ouest, jusqu’à la plage blonde de Favone, à l’est, la côte en dentelle s’ouvre sur une succession de golfes, ponctués de pointes, de caps, de promontoires rocheux.
La montagne se teinte de rouge jusqu’à la pointe extrême de l’île, où elle prend alors la couleur de la craie.

Golfe de Porto

La route serpente entre falaises et précipices. Plantée comme uni au milieu d’un golfe taillé à coups de hache, une tour génoise surveille une forêt d’eucalyptus qui entoure une belle plage de galets, hélas ! souvent noire de monde.
Mondialement connue, la station balnéaire de Porto ne compte plus ses hôtels et ses campings… Ce n’est pourtant qu’un hameau du village montagnard d’Ota, où, l’hiver, on retrouve l’ambiance de la campagne.

Ota

La montagne a l’aspect d’un sphinx qui domine de sa masse imposante les maisons blanches, disposées en amphithéâtre au-dessus de la mer. Une ruelle, qui traverse le village, conduit, au milieu des oliviers, à des sentiers qui amènent aux gorges de la Spelunca, ce fantastique canyon creusé par les torrents Aïtone, Lonca et Porto, offre aux randonneurs d’agréables balades avec quelques points où la baignade est possible.
Après le pont d’Ota, on peut aussi emprunter un sentier qui monte jusqu’à Evisa, par le pont génois de Zaglia.

Evisa

La montée vers Evisa, à travers la forêt d’Aïtone, est un pur enchantement. La mer, un instant cachée par la forêt, miroite au hasard d’un virage, qui laisse découvrir une crique déchiquetée. L’air devient cristallin.
Noyé sous les châtaigniers, le village est perché sur un promontoire. Souvent sous la neige, l’hiver, il est le point de départ d’excursions de ski de fond. Pris d’assaut par les vacanciers l’été, il devient alors le point de départ de nombreuses excursions vers la forêt d’Aïtone, le col de Vergio, avec ses bergeries, ou le lac de Nino, l’un de plus beaux de la Corse, bordé de vertes prairies où viennent paître les chevaux (environ 2 h de marche).

Forêt d’Aïtone

Plantée de gigantesques pins lariccio, la forêt d’Aïtone est le paradis des randonneurs. On peut aller se baigner dans les piscines naturelles du torrent (10 min de marche), en surplomb de la cascade de la valle Scarpa.

Calanches

La strada delle Calanches

Calanques de Piana, Corse © orland76

 

 

« C’étaient des pics, des colonnes, des clochetons, des figures surprenantes, modelées par le temps, le vent rongeur et la brume de mer. Hauts jusqu’à trois cents mètres, minces, ronds, tordus, crochus, difformes, imprévus, fantastiques, ces surprenants rochers semblaient des arbres, des plantes, des bêtes, des monuments, des hommes, des moines en robe, des diables cornus, des oiseaux démesurés, tout un peuple monstrueux, une ménagerie de cauchemar pétrifiée par le vouloir de quelque dieu extravagant. » Ainsi Guy de Maupassant racontait-il, dans son roman Une vie son passage dans les Calanches, site classé par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’Humanité.
Il est vrai que ces falaises de granite rouge, burinées par l’érosion de la mer et du vent, ont la réputation d’être l’œuvre du diable.
La route en corniche surplombe ce paysage fantastique et l’on oublie un peu le village de Piana, dont les maisons blanches, aux toits de tuiles romanes rouges, se sont installées en surplomb du golfe. Son église baroque (XVIIIe siècle) au campanile surmonté d’un dôme en forme de lanterne, se dresse au milieu de la verdure. Depuis Piana, les sentiers de randonnée offrent de jolis points de vue sur le golfe.

Suivez le guide !

Faites une escapade aux petits villages de Partinello et d’Osani, d’où l’on accède à la charmante plage de Caspio.

Cargèse, la ville grecque

En 1676, six cents Grecs, chassés du Péloponnèse par les Turcs, débarquent à la pointe de porto Monachi (port aux Moines), où la République de Gênes leur a accordé des concessions dans les pievi abandonnées. Un siècle plus tard, ils sont chassés à nouveau, cette fois-ci par les bergers du Niolo, qui veulent disposer de ces terres pour la transhumance de leurs troupeaux.
La colonie grecque se réfugie alors à Ajaccio. Lorsque la Corse devient française, Marbeuf, premier gouverneur de l’île, les réinstalle en 1773 à Cargèse, où ils finiront par se mêler aux familles corses, tout en conservant intactes leurs traditions. Symbole de la double identité du village : sur une terrasse ombragée par des micocouliers et un très vieil ombu d’Argentine, deux églises, une grecque et une romaine, se font face.
L’église grecque (catholique de rite oriental) date de la deuxième moitié du XIXe siècle et renferme une cloison de bois couverte d’images saintes, parmi lesquelles un saint Jean-Baptiste ailé datant du XVIe siècle. A l’intérieur de l’église latine, on découvre un décor en trompe l’œil baroque. Un seul prêtre officie pour les deux communautés.
Avec ses petites maisons étroites aux façades blanches et ses rues tracées au cordeau, le village surplombe une ravissante marine. Quatre tours veillent sur le littoral : la tour de Turghio, au sommet d’un dénivelé qui tombe du monte Tozzo, la tour d’Orchino, la tour d’Omigna, qui domine la plage de Pero, et la tour de Cargèse, au-dessus du village.

Suivez le guide !

Depuis Piana, descendez par la petite route en lacet jusqu’à la marine de Ficajola et allez jusqu’à Vistale.

Plages

On y accède par des chemins pentus, qui dévalent vers la mer à travers le maquis. La plage de Pero est la plus proche du village. Ensuite, Ménasina (2,5 km au sud), Chiuni (6 km au nord) et Stagnoli (environ 7 km).

Cargèse

Cargèse, Corse © cercamon

Aux environs de Cargèse

Sagone

Une tour génoise rappelle que cette station balnéaire très courue était habitée depuis des temps très anciens.
Les hôtels et les résidences de vacances ont un peu gâché la perspective, mais les plages sont nombreuses. On passe d’abord devant la plage de Santana, réputée dangereuse, avant d’arriver à San Giuseppe et Liamone, à l’embouchure du fleuve du même nom.

Tiuccia

Encaissée au fond du golfe de la Liscia, une petite station balnéaire encadrée de deux tours : Capidoglio au nord et Ancone au sud. Au-dessus du bourg, les ruines du château de Capraja surveillent la mer.

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